A peine neuf mois après la naissance de Sam le sérieux (Serious Sam en anglais), les développeurs Croates de chez Croteam nous font part d'un deuxième accouchement Serious Sam - Second Contact. De deux choses l'une, soit ils sont très féconds, soit ils maîtrisent une puissante technique de clonage... Je ne sais à ce sujet pas bien pourquoi c'est moi qui ait été choisi pour tester Serious Sam Second Contact ? Il est vrai qu'ayant testé le premier opus, j'étais peut-être le plus à même d'en percevoir les nouveautés.
Mais peut-être est-ce simplement ma technique toute particulière d'ouvrir la porte du bureau - d'un coup de pied ravageur - qui m'a mis en tête de liste ? Cela faisait sans doute de moi l'homme de la situation pour un jeu qui s'annonce, une fois de plus, des plus bourrins. Serious Sam m'avait fait passer quelques nuits blanches et j'attendais patiemment la sortie de cette nouvelle version. Mais bizarrement, au fur et à mesure de la publication des screenshots par l'éditeur, le doute devenait chez moi grandissant. La chair à fusil à pompe (NDLR : comprenez "les méchants") semblait tout droit provenir de la première version. Les décors, les armes... On pouvait presque penser que l'éditeur nous refilait effrontément des copies d'écran réalisées sur la première version.
Sérieusement jumeaux
Et les première minutes (heures) de jeu n'ont fait que confirmer ces doutes énormes. J'ai rapidement retrouvé mon copain le kamikaze sans tête qui s'est précipité pour me serrer la main, puis mon ami le bison fou s'est dirigé droit sur moi (il est vrai qu'avec le nombre d'heures que l'on avait passées ensemble dans la plaine, il était content de me retrouver). Un peu plus loin, mon pote le scorpion à la mitrailleuse s'est fendu d'une rafale de bienvenue. Je n'oublie pas non plus les centaines de squelettes sauteurs, les hommes de lave et toutes mes anciennes connaissances qui m'ont accueilli par une jolie ronde... des plus endiablée! Il est vrai que j'avais de quoi les recevoir de la plus belle des manières. Mon fusil à pompe à double canon scié rempli de cartouches jusqu'à la gueule. Mon lance-roquette emprunté à mon ami "de chez Quake 3". Ma sulfateuse "old style" et puis aussi quelques nouveaux Jouets que m'avait offert ma grand mère : un tronçonneuse à faire pâlir les bûcherons canadiens, un fusil à lunette dernier cri et surtout un lance-flamme que la gendarmerie Corse pourrait presque m'envier.Sam le Second est fidèle à son grand frère, tout semble "trop calme"
Après ces retrouvailles chaleureuses, j'avais quand même l'impression de me retrouver une année en arrière avec la plupart des éléments qui m'avaient fait adorer le premier bébé de chez Croteam. Les moments de calme intense lorsqu'en arrivant dans une immense pièce complètement vide, je me précipitais vers une arme étincelante pour réaliser que je venais de déclencher l'ouverture de dizaines de portes. Portes d'où déboulait une colonie de "méchants" qui ne rêvaient que d'une chose, avoir la même arme. Les moments d'intensité au cours desquels, au milieu d'une gorge bercée par le doux ronflement d'une cascade, un cri affreux annonçait l'arrivée d'un kamikaze venant de nulle part. Après quelques heures de Serious Sam : Second Contact, j'avais un peu le même sentiment que lorsqu'on regarde un bon film une seconde fois, on prend du plaisir mais on est pas vraiment surpris.
Sérieusement Truform !
Le moteur 3D a été légèrement amélioré puisque les derniers effets 3D, et particulièrement le TrueForm présent dans l'ATI Radeon 8500, est ici implémenté. Le résultat est varié et surtout très coloré. Cela tranche fort avec la plupart des "shoots" où l'ambiance sombre est de rigueur. Prévoyez tout de même une bonne carte 3D pour profiter de tous les effets, impossible de dépasser le 800x600/32 bits pour jouer confortablement avec une Radeon SDR et un Duron 800 MHz. Côté son, le point le plus remarquable vient du doublage de la voix de Sam qui est réalisé, semble-t-il, par Patrick Poivey, le doubleur de Bruce Willis (ou un de ses clones). La voix colle bien au personnage et il faut entendre les tirades de Sam lorsqu'il trouve de nouvelles armes, "Regarde Maman, avec ça, je suis un vrai bucheron" ou "Double canon, double tuerie". L'ambiance sonore est digne des meilleures parodies avec des références aux grands films d'aventure et une musique qui suit bien l'intensité de l'action... Quel bonheur lorsque la musique s'arrête, venant confirmer l'élimination totale des aliens dans le périmètre.Mais pourquoi sont-ils tous aussi méchants ?
Bizarrement, autant j'avais passé des heures sur le mode solo de Serious Sam (1), autant le mode multi-joueur, pourtant lui aussi tres bon, n'avait pas fait sauter mon forfait Internet. Les modes Deathmatch et Collaboratif sont toujours présents, les développeurs y ayant ajouté le MOD "Seriously Wrapped", déja disponible en téléchargement pour le premier volet. Le mode de jeu collaboratif est évidemment le plus intéressant puisque pour une fois, il ne s'agit pas de dessouder ses amis rencontrés sur Internet mais bien de les épauler pour faire table rase dans les niveaux. Le gameplay est furieux, le nombre d'ennemis est aussi important en multijoueur qu'en solo ce qui transforme certaines parties en véritables boucheries (les traces de sang sur le sol nous le prouvent). Si on ajoute à cela la possibilité de partager un écran à 2, 3 ou 4 joueurs (split), vos voisins qui n'aimaient déjà pas beaucoup les jeux vidéos vont finir par les haïr.
J'en suis presque à vous donner mon avis définitif sur ce second contact que j'allais oublier de vous dire ce qui a amené Sam dans cette deuxième aventure. Vous y croyez vous aux extra-terrestres ? Et bien si, ils existent! C'est d'ailleurs à cause d'eux que Sam n'a pas pu rentrer chez lui après avoir terminé sa première mission. Les développeurs ont bien compris que pour un jeu de ce type, le scénario était bien la dernière chose sur laquelle travailler. S'ils avaient écrit cet histoire de taxi pour extra-terrestres qui percute le vaisseau de Sam au retour d'une soirée bien arrosée, cela n'étonnerait personne.
La soupe a tout de même un petit goût de réchauffé
Un peu de sérieux pour conclure
Avec neuf mois pour sortir une nouvelle version de Serious Sam, il ne fallait pas s'attendre à des miracles. Les screenshots suffiront à conforter les adeptes du premier opus sur le fait que ce "second contact" aurait pu très bien être un "mission pack" pour le premier épisode. Si vous ne connaissez pas encore Serious Sam et que vous aussi vous êtes du style à rentrer au bureau en donnant des coups de pied dans la porte, ruez-vous sur Serious Sam second contact. Vous découvrirez un jeu ou la subtilité est une qualité oubliée et ou on termine ses parties avec de la transpiration sur le front. Les 30 euros que coutent le jeu suffiront à vous décider.Par contre, on ne saurait conseiller ce Second Contact qu'aux insatiables du premier opus, les chances étant grandes que les autres se lassent. Si le Père Noël vous a offert une connexion ADSL, peut-être vous laisserez vous aussi séduire par une nouvelle plongée dans le monde déjanté de Sam au coude à coude avec vos potes. On finit aussi par se dire qu'on n'en aurait pas voulu aux développeurs de nous faire patienter 10 mois de plus pour avoir une vraie nouvelle version.