Aujourd'hui, le créateur de la série, Trevor Chan, présente par l'intermédiaire d'Ubi Soft, la suite de son best-seller fort prosaïquement intitulée : Capitalism 2. Le moins que l'on puisse dire c'est que le bonhomme a de la suite dans les idées, le niveau atteint par ses précédentes simulations laissaient cependant craindre une chose : le manque d'innovation.
Le grand Capital
Les deux premiers volets de la série datant tout de même d'un certain temps, il semble opportun de rappeler les bases communes aux trois softs afin que les nouveaux venus ne soient pas complètement paumés. Capitalism est donc un jeu de gestion mais ici il ne s'agit pas de simplement prendre en main un hôpital, un casino ou une station de sports d'hiver. Non, le but du jeu est simplement de devenir la première fortune au monde ! Rien que ça !Brouzoufs, laitue, choux, pâtes, fric, oseille, blé... Autant de dénominations pour symboliser ce qui constitue aussi bien le nerf de la guerre que celui de Capitalism. Cependant et comme tout bon jeu de gestion qui se respecte, les moyens pour atteindre ce nirvana fiscal, cette plénitude monétaire, sont nombreux.
Le but sera toujours de gérer une seule et unique compagnie (au moins dans un premier temps) mais ensuite vous avez les mains presque entièrement libres. Agriculture, agroalimentaire, vente, recherche et développement, boursicotage ne sont que quelques unes des innombrables possibilités qui vous sont offertes. Le but étant toujours de gagner le maximum d'argent quelque soit le ou les domaines choisis !
Le but de Capitalism ? S'enrichir et toujours s'enrichir !
Du moyen de s'en mettre plein les poches
Après cette rapide présentation du concept de la série, détaillons davantage les spécificités de Capitalism 2. Une fois le jeu déballé, installé (environ 250Mo sur le disque dur, ça nous change !) et lancé, deux choix s'offrent à vous : solo ou multijoueurs. Nous reviendrons une autre fois sur le multijoueurs et nous consacrons donc pour le moment sur la partie solo.Concrètement... A quoi qu'on fait ?
Moi y en a devenir un homme d'affaires, donc moi y en a parler comme eux. Si vous y en a pas comprendre, vous y en a reprendre vos cours d'économie de première ou bien l'album "Obélix et Compagnie". En effet, que vous choisissiez les campagnes ou le jeu libre, les parties se dérouleront finalement de la même façon, seules changeant les options et actions disponibles.Vous démarrerez donc avec un certain capital et beaucoup d'ambitions pour votre compagnie en devenir. Il va falloir dans un premier temps se limiter à un domaine d'investissement afin de ne pas risquer de se disperser inutilement. En règle générale il faudra bien analyser le terrain et déterminer ce qui devrait constituer la source de revenus la plus simples et la plus rentable... Evitez par exemple l'agriculture ou les industries de transformation de grande envergure.
Un bon départ consiste souvent à se limiter au domaine de la vente en ouvrant quelques grands magasins chargés d'écouler les productions en provenance des ports. Ensuite vous pourrez choisir de fabriquer vous-même ces produits en établissant les mines nécessaires pour extraire les matériaux, en mettant en place des scieries, des usines et même des centres de recherche pour améliorer la qualité de vos productions.
Pour la fabrication des premières Nerces Mondeo, il me faudra par exemple trouver des fournisseurs en châssis, en moteur et en pneus. Sachant que je pourrais bien évidemment produire moi-même ces différents éléments mais cela nécessitera là-aussi d'autres ressources comme du caoutchouc pour faire les pneus. Il faudra réussir à trouver les meilleurs approvisionnements tant en termes de qualité qu'en termes de coût sans oublier que les transports ne sont pas gratuits !
Vous pourrez alors vendre chez vos concessionnaires votre propres voitures ou bien laisser à d'autres compagnies le soin de cette ultime étape. Vous pourrez ainsi choisir de transformer petit à petit votre société en simple constructeur et ne plus du tout vous occuper de la vente des produits. Il sera même possible d'investir dans l'agriculture et devenir un géant de l'agroalimentaire.
Tous les bâtiments que vous construirez auront besoin d'être gérés individuellement puisque vous pourrez définir les activités de chacun (achat, vente, transformation, publicité, stockage) et même le niveau de formation de tout ce petit monde ! Pour éviter que tout cela ne devienne trop fastidieux vous pourrez heureusement vous reposer sur des modèles prédéfinis directement inclus au jeu de base ou alors de votre propre cru. Plus tard dans le jeu, il sera même possible d'embaucher quelques personnes pour vous épauler... Moyennant espèces sonnantes et trébuchantes bien sûr !
Des domaines d'action toujours plus nombreux !
En effet, en plus des investissements plus conventionnels il sera possible de jouer son argent en bourse ou bien de s'essayer à l'immobilier. Vous pourrez construire différents bâtiments résidentiels ou commerciaux et profiter des loyers perçus. Il sera également possible de les revendre ou d'acheter ceux de vos concurrents. Selon l'expansion de la ville (directement liée au développement économique), leur valeur augmentera pour le plus grand plaisir de votre porte-feuille !
Pour finir et tenter d'être totalement complet, il faut encore parler des possibilités de rachats voire même d'OPA sur vos concurrents. Le boursicotage vous permettant bien sûr de spéculer sur les résultats de telle ou telle entreprise mais aussi d'investir jusqu'à la prise de contrôle pure et simple d'un adversaire. Il faudra alors s'occuper de la nouvelle possession comme vous dirigiez la votre.
Mutation technologique
Alors que les deux premiers volets tournaient sur des machines on ne peut plus modestes, on s'attendait évidemment à ce que le nouveau venu fasse preuve de la même humilité... Et bien malgré la présence d'une modélisation totalement différente des villes, il n'y a pas vraiment lieu de se plaindre.Pour une fois la configuration minimum décrite au dos de la boîte du jeu (Pentium II 233MHz et 64Mo de mémoire) me semble à peu près réaliste. Afin d'obtenir un jeu plus confortable, il peut s'avérer utile de passer à 128Mo mais en dehors de ça, il faut bien reconnaître que Capitalism 2 est tout à fait conciliant.
De bien jolies villes et des écrans de gestion plus ternes
Il faut dire que le genre ne se prête pas à un feu d'artifice graphique. La représentation de tableaux de gestion n'a jamais constitué un exploit pour nos fiers PC et finalement seule la représentation des villes sort un peu de l'ordinaire. La triste 2D des précédents volets laisse ici la place à un graphisme tout en 3D qui n'est pas sans rappeler les SimCity.
L'aspect sonore est pour sa part encore plus triste ! Les rares bruitages apportent un peu vie mais il en aurait fallu bien plus pour que cela ait une réelle importance. De la même manière, les musiques moins exaspérantes que d'habitude ne resteront cependant pas dans les mémoires... Ne soyons toutefois pas durs car ce n'est vraiment pas ce que l'on demande à ce genre de jeu et une fois la partie lancée, on ne se préoccupe plus du tout de la réalisation technique preuve qu'elle ne gâche pas le plaisir de jeu.
Des défauts qui ont la vie dure !
En revanche plus à même de gêner les joueurs sont ces petits défauts qui entachent les parties. Les mécanismes du jeu sont des rouages parfaitement huilés et les parties s'écoulent sans encombre sauf lorsque quelques uns de ces défauts s'en mêlent. Défauts qui énerveront encore bien davantage les anciens puisque Capitalism se les trimballe depuis la première mouture du jeu !L'ergonomie laisse par exemple toujours autant à désirer et, un exemple parmi tant d'autre, l'utilisation de la roulette de la souris aurait simplifié bien des manipulations. La recherche des produits au sein de l'encyclopédie est toujours aussi fastidieuse et il faut passer par de nombreux sous-menus pour parvenir à ses fins. L'arrivé d'un bouton "précédent" proche de celui de nos chers navigateurs web simplifie un peu les choses mais la perfection est encore loin.
Une interface largement perfectible
De la même manière et si l'emploie de la vue 3D apporte un plus graphique, la lisibilité des villes en a pris un sérieux coup. Dès lors que la partie est un peu avancée, les bâtiments deviennent très nombreux et les sélections sont loin d'être évidentes... Là encore ce n'est pas un défaut insurmontable mais au lieu de l'avoir réduit, les développeurs ont, par l'emploi de cette vue 3D, accru encore le problème... Un comble !
Bilan comptable
Capitalism 2 s'inscrit dans le prolongement direct de ses prédécesseurs et ce malgré les années qui le sépare de la dernière version. Son fonctionnement et sa prise en main ne trahissent pas l'esprit de la série et les habitués des précédents volets retrouveront rapidement leurs marques.Malgré un didacticiel d'un niveau rarement atteint et des scénarios plutôt variés Capitalism 2 n'intéressera qu'un public restreint. C'est d'autant plus dommage que le concept est passionnant et les possibilités innombrables. Ce n'est simplement pas le genre de jeux qui plaît au plus grand nombre...
Les plus curieux se laisseront certainement tenter et ne seront sans doute pas déçus pourvu qu'ils aiment se creuser un minimum les méninges. Les vieux de la vieille pour leur part retrouveront avec bonheur un monde qu'ils connaissent et qu'ils apprécient en regrettant toutefois les apports peut-être un peu légers.
Bande son : 11/20
Intérêt : 18/20
Durée de vie : 18/20
Attention, le jeu est intégralement en anglais, seul le manuel est en français.