Une stratégie savamment réfléchie par NemoSoft qui va permettre à la jeune société d'engranger quelques revenus par ses petites productions destinées à des supports porteurs (il sort aussi sur GameBoy Advance). Revenus qui permettront de financer de plus importants et plus ambitieux projets comme le futur jeu d'aventure / action pour l'instant dénommé Scape.
Il y a du Tron dans ce jeu
Sharp Shooter est donc un jeu d'arcade d'une simplicité suffisamment déconcertante pour qu'on en comprenne le principe général à la seule vue des photos d'écran. Il rappelle d'ailleurs un jeu plus vieux édité par une autre société française : Disc de Loriciels, lui-même faisant penser à certaines scènes du film déjà ancien de Disney : Tron avec Jeff Bridges. Le principe est donc le suivant. Deux joueurs, placés chacun sur une petite plate-forme au milieu du vide d'une arène, s'affrontent à coup de boules destinées à faire tomber ou à mettre K.O. l'adversaire. Les matchs se déroulent au meilleur de cinq manches d'une durée de 90 secondes chacune et pour l'emporter les participants ont la possibilité d'obtenir de nombreux bonus. Au départ d'un match, le deux joueurs disposent d'une boule chacun et la lancent à l'aide d'une sorte de canon équipant leur bras droit. La boule peut-être lancée sur l'adversaire directement mais également en utilisant les murs latéraux pour faire des rebonds. Même le mur se trouvant derrière l'adversaire peut d'ailleurs être utilisé.Au contraire du jeu Disc, les boules ne doivent cependant pas être récupérées par l'envoyeur et elles disparaissent d'elles-mêmes une fois la plate-forme adverse dépassée après le rebond contre le mur du fond. Les matchs sont enrichis par la présence de bonus sur les mur latéraux. Ces bonus s'acquièrent assez facilement puisqu'il suffit de tirer sa boule de façon à ce qu'elle touche le carré correspondant au bonus désiré. Ceux-ci ont bien sûr des caractéristiques différentes et s'activent d'une simple pression avec le bouton d'action secondaire (nous reviendrons tout à l'heure sur les commandes). On trouve donc parmi ces bonus : des boules multiples, des coeurs pour rajouter de la vie, des grenades, des bombes à retardement, des super boules, des boules supplémentaires, des boomerangs et enfin des bonus plus particuliers qui permettront d'actionner les machines (ventilateurs, ressorts) figurant dans certaines arènes.
Quelques uns des accessoires entourant les affrontements
Les ventilateurs caractérisent l'une des huit arènes différentes sur lesquelles les joueurs s'affronteront. Ils soufflent sur le côté des joueurs les obligeant à aller contre ce courant d'air ou bien à tomber dans le vide et perdre la partie. Les autres arènes possèdent aussi leurs particularités comme de la glace qui créé une inertie dans les déplacements, un soleil qui active le ressort sur lequel se trouve la plate-forme propulsant parfois son occupant en dehors ou encore une forme tordue cette plate-forme rendant plus complexes les trajets des joueurs. Si ces petits plus permettent d'enrichir les matchs on regrettera qu'ils ne soient pas plus nombreux... Les surprises auraient ainsi été un peu plus fréquentes et auraient permis d'accroître certainement la durée de vie du soft. Nous allons en effet maintenant passé à la description des différents modes de jeu proposés et vous allez vous rendre compte qu'il s'agit là du défaut le plus important.
Trop peu d'options de jeu
Une fois installé (250Mo sur le disque dur), Sharp Shooter s'ouvre sur une petite introduction assez rigolote avant de nous offrir l'accès à son menu. De là il sera possible de modifier quelques options (mais la plupart seront à choisir avant de lancer le jeu) et surtout d'atteindre les modes de jeu. Vous aurez le choix entre trois modes solo et un mode multijoueurs afin d'affronter d'autres humains. On regrettera d'entrée de jeu que ces modes ne soient pas plus nombreux car un joueur de bon niveau en fera hélas assez rapidement le tour. Le mode "match simple" se comprend de lui-même et permettra d'affronter l'un des six personnages du jeu sur l'une des huit arènes proposées. Le "tournoi" reprend le même principe en enchaînant simplement les matchs et en imposant l'ordre des adversaires. Enfin le mode survie qui ne se débloque qu'après avoir remporté un certain nombre de victoire, offre le défi le plus difficile. Il faut effectivement battre un à un tous les adversaires, mais les matchs ne se déroulent plus qu'en une seule et unique manche... Il faut s'accrocher. Voilà c'est tout pour le solo et c'est un peu dommage car le mode multijoueurs s'il est amusant n'apporte pas vraiment plus de variétés.On aurait bien aimé par exemple que les développeurs intègrent des matchs en "double" ou des matchs opposants trois adversaires avec donc trois plate-formes un peu à la manière du regretté Projectyle, pour les connaisseurs. Il aurait également été agréable que Sharp Shooters propose davantage de modes, d'arènes ou de personnages "cachés" afin d'amener le joueur à se creuser pour tout débloquer. Enfin je pense qu'un tout petit peu plus d'imagination de la part des concepteurs auraient pu rendre les matchs vraiment très drôles : les plate-formes auraient pu être montées sur vérins et bouger à la verticale, il aurait aussi pu être possible de tirer à différentes hauteurs et on aurait pu imaginer une foule d'autres bonus un peu délirants. Cette dernière remarque m'amène à parler des contrôles et plus généralement de la réalisation. Le jeu a été conçu dans une optique de sortie simultanée sur PC et sur la petite portable de Nintendo, la GameBoy Advance. Il était donc évident qu'il ne serait pas possible de tirer partie des performances de nos PC à moins d'avoir fait deux jeux totalement différents. On est tout de même surpris par certains partis pris qui permettront bien sûr de faire tourner le jeu sur à peu près n'importe quelle configuration mais qui frustreront tout de même de nombreux joueurs.
Seulement six personnages et trois modes de jeu : c'est un peu court mon fils ;-)
Ainsi, la résolution graphique est à choisir entre deux possibles : 320x240 et 640x480 ! Nul doute que la première vient de la console Nintendo, mais vous avouerez que la seconde est un peu faible pour les GeForce4 Ti4600 de certains joueurs. Le jeu parvient à rester tout à fait plaisant mais la pixélisation se fait sentir et l'ensemble laisse tout de même un peu à désirer niveau finition. Le principe du jeu s'accommode heureusement assez bien d'une réalisation moins éclatante que de coutume et le plaisir de jeu n'est pas remis en question. Il faut d'ailleurs signaler que cette légèreté graphique a un avantage : le jeu tourne sur des configurations "minuscules" et un simple Pentium II 300 équipé de 64Mo propose des parties parfaitement fluides sous Windows 98SE. Une ultime remarque enfin pour reparler, comme je l'avais annoncé, des contrôles. Les touches ne sont pas très nombreuses puisqu'il suffit de viser à l'aide de la souris et de déplacer son bonhomme avec le pavé directionnel du PC : on aurait d'ailleurs bien aimé pouvoir paramétrer ses propres touches. Mais on aurait aussi aimé pouvoir tirer à n'importe quelle hauteur... Sûrement des limitations induites par la version GameBoy Advance (la façon d'entrer son nom dans les scores est d'ailleurs un bon exemple de cet aspect console).
Conclusion
NemoSoft nous propose avec ce premier titre un soft bien sympathique qui devrait combler les amateurs de petits jeux d'arcade permettant des parties rapides au rythme assez soutenu. Alors bien sûr la réalisation n'est pas d'un très haut niveau (on pense particulièrement au seul 640x480) et le nombre des options se révèlent assez faible mais cela reste suffisant pour s'amuser pendant un bon moment. D'autant qu'il ne faut pas l'oublier, il s'agit d'un style de jeux plutôt rare ces derniers temps et cela vaut bien quelques sacrifices.Alors même s'il n'arrive pas au niveau de ses références (Bomberman, Puzzle Bobble) et quand on voit le prix vraiment faible demandé par Focus (29.95€), on se dit que Sharp Shooter devrait tout de même trouver son public.