Le succès du premier volet de Soldier Of Fortune provient certainement en (grande) partie de l'aspect "gore" qu'arborait le titre. Les litres de sang déversés par les "méchants" n'ont sans(g) doute pas suffit et lorsque les développeurs ont demandé aux joueurs leur sentiment au cours de la conception du second volet, la réponse a été unanime : "On en veut plus !". Soldier of Fortune 2 (SOF2) devrait donc raviver la polémique de l'influence de la violence des jeux et du cinéma sur le comportement des jeunes.
Que la vie de testeur de jeux est difficile !
En moins de six mois, ce n'est pas moins de quatre FPS basés sur le moteur de Quake 3 qui sont arrivés sur mon bureau. Nous avons d'abord eu droit à Return to castle wolfenstein avec son cocktail nazi/épouvante puis Medal Of Honor - Assault Allié a peaufiné le tableau de la seconde guerre mondiale. Quelques semaines plus tard, Jedi Knight a surfé sur la vague de la "Force" et puis là c'est SOF2 qui nous fait le coup du "seul contre tous".
Il était une fois...
Est-ce vraiment utile que je vous fasse part du scénario ? Bon... Je vois que vous insistez.Vous êtes dans la peau d'un gentil marchand de fromages secs dont la principale occupation consiste à aller faire paître ses chèvres dans les hauts alpages. Un beau jour alors que le soleil venait à peine de se lever vous vous retrouvez nez à nez avec une sauterelle, toute verte, qui est la proie d'une grenouille. N'écoutant que votre courage, vous sautez sur le bâton qui vous sert de canne (c'est celui que vous a légué votre grand père qui le tenait de son grand père...), esquissez un rapide saut latéral et repoussez la méchante grenouille dans la flaque d'ou elle était sortie.
C'est grâce à ce superbe moment de bravoure que vous allez être choisi pour devenir le "mercenaire consultant" préféré de l'armée américaine dans le cadre de la lutte anti-terroriste.
Vous voilà donc dans la peau de John Mullins. Vous avez troqué votre bâton de bois contre quelques accessoire de plus grand secours face à des terroristes sur armés. Et vous abandonnez vos chèvre à "la tata Andrée" qui a acceptée de les surveiller en votre absence (NDLR: elle est gentille quand même la "tata Andrée").
Vos missions vous conduiront un peu partout sur la planète pour lutter contre les Ben Laden locaux. La république Tchèque sera le premier théâtre des opérations. Son art gothique, ses bibelots en cristal et sa fabuleuse horloge. Vous ne pourrez malheureusement pas profiter de toutes ces beautés, la nuit, la pluie et les balles étant contre vous. Mais vous vous dites que vous reviendrez une prochaine fois, c'est promis (NDLR : heuu, c'est le test de SOF2 ou la préface du Guide du Routard ?).
Les autochtones sont tous moins accueillant les uns que les autres et semblent vouloir se servir de vous comme de matière première pour la boucherie locale. Ils affectionnent à ce titre particulièrement les grenades à fragmentation. Question boucherie, vous en connaissez heureusement vous aussi un rayon. couteau de survie, fusil d'assaut M4, fusil à lunette, Kalashnikov, fusil à pompe à rechargement rapide, grenade F1, tout y est proprement rangé dans le zoli cartable que vous a offert votre maman quand vous étiez petit.
Ambiance, ambiance
Après avoir passé quelques nuitées à crier "Fire in the Hole" en enchaînant les parties de Counter-Strike, on sait que dans tout FPS qui se respecte c'est sur la tête de l'ennemi qu'il faut caler notre viseur. En appliquant ce précepte on se rend vite compte que les développeurs ont suivi à la lettre les sollicitations des joueurs du premier opus : la tête éclate littéralement et le corps s'effondre dans un bain de sang (quand je parlais de boucherie).Les développeurs s'en sont d'ailleurs donné à coeur joie sur les multiples possibilités de se débarrasser de ses adversaires et suivant l'arme utilisée les dégâts seront visuellement différents. Fusil à pompe en main et ces sont les "joies" du démembrement. Le couteau, qui trouvera certainement des amateurs en multi-joueur, permet des lacérations dignent d'un épisode de Freddy.
Au total, c'est plus de trente points d'impact différents qui sont annoncés. Dans le même ordre d'idée, il m'est arrivé lors des premières parties de vider (involontairement) un chargeur sur un méchant terroriste simplement parce que, une balle suivant l'autre, son corps continuait à bouger, secoué par les impacts. Ames sensibles s'abstenir.
Raven a bien sûr pensé au "politiquement correct" et dès l'installation, il est possible de supprimer tous ces éléments de "sur-violence" en les protégeant par un mot de passe (pas mal pour le petit frère qui joue sur la même machine que le grand).
Si cette surenchère d'hémoglobine peut séduire un instant (ce n'est qu'un jeu rappelons le), l'ambiance sonore et les voix apportent un intérêt beaucoup plus profond. Dans les premiers niveaux, il faut avoir entendu les tchèques parler dans leur langue (braznov etki stenovich, krpniev tanikov). Puis les guerilleros colombiens hurler "A cuvierto" (NDLR : "A couvert" en espagnol) lorsqu'ils lancent une grenade. La musique d'ambiance, sans être aussi "intense" qu'elle ne l'était dans Medal of Honor supporte bien le jeu. On remercie les développeurs de ne pas avoir fait l'erreur de ceux de RtC Wolfenstein qui avaient traduit les dialogues des allemands dans la langue de Shakespeare.
Du bon mais rien de neuf
Pour continuer dans la série des petits détails qui font le charme d'un jeu, on notera que la brute épaisse que vous êtes (dans le jeu, bien sur!) à du mal à contenir son énergie. Un couteau à la main, il ne peut s'empêcher de lui faire faire des sauts périlleux quand il n'a rien à se mettre sous la lame. La mitrailleuse lourde semble ne l'être pas assez pour lui puisque, toujours dans les moments de calme, il la reprend en main dans un léger secoué (superbe !). Et avec des armes plus légères, il se contente de passer ses nerfs en faisant craquer les os de sa main gauche. Quelle délicatesse.Vous l'avez compris, SOF2 va nous changer des pâturages. Là où Jedi Knight tirait sa particularité des énigmes qu'il proposait (parfois jusqu'à l'énervement), SOF2 se focalise essentiellement sur l'action. On tire, on "rush", on rampe, on "straffe". Pas question de "camper", les grenades sont là pour vous déloger. Cette utilisation à outrance des grenades de la part des ennemis réajuste l'intelligence artificielle parfois défaillante. Les terroristes sont souvent sourds et leur déplacements sont parfois un peu trop scriptés. Un "rush" suffit parfois pour mettre la panique dans les lignes ennemis. Les terro sont parfois immobilisés comme ne sachant pas quoi faire.
Malgré cela, le jeu est plutôt difficile. Au niveau maximum, la moindre erreur est fatale et le nombre sauvegardes sont limitées.
Les décors et les situations sont variés. Les cinématiques réalisées avec le moteur du jeu donnent un fil conducteur assez plaisant. Bref, on ne s'ennuie pas et l'envie de poursuivre la partie est subtilement alimentée.
Moteur Quake 3 oblige, c'est visuellement réussi. Les textures sont diversifiées et l'animation fluide... Pour peu que l'on possède une configuration qui tienne la route. Avec une GeForce 3 et un processeur à 1Ghz, il faut rester en 800x600 pour profiter de tous le niveau de détail et être certain qu'on n'aura droit à aucune saccade.
A plusieurs, les démembrements sont plus fous ;-)
Comme on y est habitué avec les FPS, les massacres peuvent se poursuivre en réseau avec les petits copains. Raven n'a pas particulièrement innové dans les modes de jeu puisqu'on retrouve les sempiternels Deathmatch, Capture The Flag, Team Deathmatch, Elimination (last man standing) et Infiltration (Domination).C'est bourrin à souhait, l'aspect "gore" du jeu en rajoutant une couche. Malgré le manque d'imagination évident, la mayonnaise prend. Ca frag à tout va et le nombre de serveurs dédié est déjà très important annonçant le succès du jeu en multijoueur. Les nombreuses apparences (skins) que peu prendre votre avatar et qui sont disponibles en standard apportent une petite touche agréable.
Le FPS de l'été
Malgré un manque cruel d'originalité, malgré un moteur 3D re-sucé, malgré un mode multijoueur sans nouveautés, malgré la nécessité de posséder une config robuste pour en profiter pleinement... Soldier Of Fortune 2 s'annonce comme LE shoot de l'été.Finalement, la finesse, c'est bon pour les intellectuels, nous, on est des bourrins, des vrais.
NDLR : Le passage du scénario sur les paturages n'était qu'une simple déconnexion neuronale, le match nul de la France face à l'Uruguay ayant fortement perturbé le rédacteur de l'article.
Second avis : Nerces
Au contraire d'Honkytonk Man, Soldier Of Fortune 2 ne m'a pas convaincu. Un jeu bourrin peut certes être prenant mais là je trouve que trop d'éléments laissent à désirer pour me satisfaire. Alors que la réalisation n'est pas véritablement éclatante (un graphisme décevant avec des visages par exemple très quelconques), SOF2 n'offre pas un défi particulièrement intéressant : missions peu variées, intelligence artificielle déficiente et action vraiment "basique". Le "gore" enfin est plus ridicule que vraiment effrayant avec ses gargouillis même lors d'une blessure au front et avec l'aspect ketchup qu'a le sang sur les murs.
SOF2 est donc un jeu qui n'arrive pas être aussi "fun" que Serious sam, pas aussi prennant que Half Life ou Medal Of Honor et pas aussi stressant que Alien Vs. Predator 2. Un jeu qui vaut cependant le coup si vous êtes vraiment en manque de jeux de ce genre... Sinon passez votre chemin, sans regrets."