Lorsque la boite de Team Factor est arrivée à la rédaction, les yeux se sont bizarrement tournés vers moi avec un air qui aurait pu dire "Tu me le prêterais pas pour la soirée que je me fasse la main ?". J'ai glissé la boite dans ma malette et m'en suis retourné dans mon "home sweet home" pour insérer "presto" le CD-Rom convoité dans ma machine. J'avais moi aussi été alléché par les screenshots qu'avait diffusé l'éditeur en me disant que ça ne me ferrait pas de mal de lâcher Counter pour quelque chose de plus rafraîchissant.
Un graphisme parfois douteux
La mariée paraît bien belle et nous promet des parties jusqu'à 30 joueurs sur Internet et 60 joueurs en LAN, un aspect "jeux de rôle" grâce à l'évolution des personnages ainsi qu'une large palette d'armement (plus de 40 armes toutes plus réalistes les unes que les autres). Les théâtres d'opérations proposent pour leur part des destinations aussi variées que la Sibérie, le Mékong ou encore une base militaire d'Amérique du nord.
Go! Go! Go!
Comme de coutume avec ce genre de jeux, je me passe de la documentation pour me ruer sur les premiers menus : "campagne solo" pour débuter. Prenant à peine le temps de lire les différents écrans, je me retrouve mitrailleuse à la main : un rush, un strafe.... Hé Ho, y'a quelqu'un ? Pas un méchant terroriste à me mettre sous la rafale, pas non plus le moindre compagnon d'armes à mes côtés pour me soutenir. Il y forcément quelque chose que j'ai du oublier!En jetant un oeil à la doc, je me rend compte de ma méprise : la "campagne solo" n'est autre qu'une partie de type multijoueurs à laquelle on ajoute des "bots"... J'avais dans mon empressement oublié d'ajouter les bots, c'est bête, non ?
C'est reparti pour un tour mais cette fois-ci en prenant le temps nécessaire pour tout configurer : je créé ma petite équipe de bots, quatre avec moi et six dans chacune des équipes adverses. Dans Team Factor, c'est en effet trois équipes qui s'affrontent avec chacune ses objectifs propres, évidemment opposés à ceux des autres équipes.
Un manque de précision très pénible !
Follow Me !
Cette fois c'est la bonne, je vais m'éclater ! Posté dans la maison, la lunette de visée alignée sur l'oeil, j'attend patiemment ma victime. La voilà, je vais lui faire sa fête. Première cartouche, manqué ! Deuxième cartouche, manqué! Une troisième cartouche, encore manqué... Est-ce la fatigue de la journée qui me pèse ou est-ce le moteur du jeu ? Impossible en tout cas de viser précisément. On a l'impression d'un mélange entre le gameplay hyper rapide de Counter-Strike et le moteur 3D relativement lent d'Operation FlashPoint (excellent jeu au demeurant). Lorsqu'on déplace le curseur de visée, on se demande si ce n'est pas par pas de 10 pixels !Bien décidé à aller au bout de ce test, je ne me laisse cependant pas abattre. Suivent des essais sur plusieurs maps, différentes configurations et quelques multijoueurs "sauvages"... Bref j'étudie le jeu en profondeur !
Mais rien n'y fait : c'est lent, c'est saccadé, même en 800 x 600 avec une GeForce3 ! Quand on descend un ennemi, c'est qu'on a vidé deux chargeurs dessus. On retrouve parfois ses acolytes contrôlés par l'ordinateur bloqués contre une caisse. En multijoueurs sur Internet, on s'affranchit des bots idiots mais ce n'est pas plus passionnant. Bref, on a vraiment beaucoup de mal à s'amuser, surtout lorsque reviennent en mémoire les nuits passées sur "de_train" et "cs_militia", contre des joueurs humains ou même contre les "podbots" qui donnent leur dose de fil à retordre.
Pas franchement palpitant !
Negative !
Quelques heures plus tard, plus par conscience professionnelle que par passion du jeu, je range le CD-Rom dans sa boite en me disant que je me suis bien fait bluffer par les screenshots. L'éditeur séduira certainement bon nombre de père de famille qui se diront en regardant les copies d'écran au dos de la boite dans les rayons d'un revendeur "Je vais m'éclater à jouer au terroriste comme à la télé".Toi, lecteur, tu ne t'y feras pas prendre. Tu resteras avec ton Counter-Strike et tes potes ou tes "podbots" en attendant patiemment qu'un autre éditeur propose un Counter-Strike-Like digne de ce nom.