Quel amateur de "Sim quelque chose" n'a pas un jour rêvé de prendre en main ces clubs de vacances où viennent s'entasser chaque année des milliers de touristes ? Quel joueur n'a pas souhaité semer la zizanie dans ces lieux à la mécanique bien huilée du tourisme de masse ? Grâce au dernier jeu estampillé Eidos et développé par Deep Red Games, c'est maintenant possible au travers de ce Beach Life et de la gestion d'un bon vieux Club Med bien de chez nous !
Le bonheur...
Les Bronzés ne me contrediront pas, les séjours organisés dans des camps de vacances spécialement étudiés, il n'y a que ça de vrai ! Quelque soit le lieu de villégiature choisi, on est sûr de tomber sur du personnel qui parle français, sur des gens qui connaissent notre mode de vie et qui sait, avec un peu chance, sur un collègue de travail dans le bungalow voisin !C'est cette ambiance si particulière de méchoui en bord de mer et de gentils organisateurs chargés de faire rire toute la chambrée que Beach Life se charge de reconstituer sur votre PC favori. Mais attention, pas question de mater les baigneuses sous les douches ou de se moquer des pédalos à bord de votre scooter des mers... Non, ici c'est vous qui tenez les cordons de la bourse et c'est donc à vous qu'il incombe de tout faire tourner convenablement.
Un aperçu des menus, de l'interface et des objectifs proposés.
En début de partie, le jeu vous propose en effet le choix entre trois scénarios. Les deux premiers seront à faire le manuel entre les mains et ne servent en fait qu'à vous familiariser avec l'interface du jeu. Cette dernière fort simple ne devrait plus être un problème pour quiconque au bout de dix minutes. Je conseille malgré tout et ce, même aux habitués du genre, de faire les deux didacticiels afin d'éviter les mauvaises surprises lorsque les vraies missions commenceront.
Un principe très simple !
Selon la mission qui vous sera confiée les objectifs ne seront pas tout à fait les mêmes mais disons que, dans l'ensemble, il s'agira toujours de remplir des conditions bien définies en un minimum de temps. Cela va de la construction d'un bâtiment particulier, à la propreté générale du site en passant par le nombre de touristes présents ou le nombre d'étoiles de votre établissement. Quelque soit l'objectif à remplir il faudra toujours en passer par les mêmes méthodes pour parvenir à vos fins.Le nerf de la guerre est évidemment l'argent sans lequel rien n'est comme d'habitude possible. Le "dieu pognon" vous permettra, par exemple, de construire différentes structures (restaurants, magasins, hôtels...), d'installer diverses attractions (pistes de danse, pédalos, planches à voile...) mais aussi et surtout de payer tout votre petit personnel sans qui votre station n'a aucune chance de tourner. Vous aurez à votre disposition toute une panoplie d'employés de "l'ombre" comme les mécaniciens, les réparateurs ou les balayeurs mais aussi les indispensables maîtres nageurs et les inénarrables gentils organisateurs pour mettre de l'ensemble dans tout le club !
Pour savoir quoi faire et surtout quand le faire, vous aurez une ribambelle d'indicateurs et de moyens de contrôle très perfectionnés. Il vous suffira de sélectionner un visiteur pour disposer d'une foule d'informations à son compte : ce qu'il a déjà fait ou veut faire, ce qu'il aime ou déteste, l'argent dont il dispose et surtout vous pourrez lire ses dernières remarques à propos du club. Grâce à celles-ci vous pourrez par exemple choisir de bâtir un stand de location de pédalos ou de mettre en place une piste de danse sur la plage.
Quelques-unes des nombreuses (50) constructions disponibles.
Tous ces aménagements coûtent évidemment de l'argent et c'est sur vos gentils visiteurs qu'il vous faudra compter pour remplir les caisses. Vous devrez donc garder un oeil sur les magasins qui marchent forts et remplacer ceux qui périclitent. Vous devrez surveiller le prix de chacune des denrées distribuées dans votre station et bien vérifier l'état de vos comptes afin de prévenir tout drame. Certains aménagements indispensables à la réussite d'un scénario peuvent coûter une petite fortune, alors il est bon de comprendre les mécanismes financiers du jeu avant de se lancer dans de folles constructions.
Un principe trop simple ?
Les mécanismes du jeu et son interface sont très simples à assimiler preuve que le jeu est dans l'ensemble très bien conçu. Hélas cette simplicité a, comme toute médaille, son revers et celui-ci est assez gênant pour un joueur un tant soit peu habitué aux jeux de gestion à la Tropico. En effet, le jeu ne propose aucun mode multijoueurs et limite la campagne solo à douze petits scénarios. L'amateur aura donc tôt fait de terminer le jeu sans avoir d'autre possibilité que de le ranger bien sagement dans sa ludothèque.
Il existe bien un mode "bac à sable" laissant libre cours à l'imagination de chacun, mais sans objectif précis à accomplir cela n'est finalement pas très amusant. La durée de vie du jeu, très correcte pour le néophyte ou le joueur occasionnel, s'avère donc vraiment très juste pour le vieux routard qui aura passé certes un bon moment mais regrettera sans doute les longues parties d'un Tropico par exemple. D'autant que les cartes souffrent d'un défaut récurrent : elles sont trop petites pour vraiment pouvoir s'éclater à développer le club de ses rêves ce qui représente tout de même le but du mode "bac à sable".
L'autre défaut important du jeu touche cette fois tous les joueurs puisqu'il s'agit de la réalisation. Beach Life est entièrement en 2D et n'a pas à rougir de son graphisme. Doté de couleurs vives et chatoyantes, il offre de belles planches graphiques que les petites animations viennent souligner très agréablement. Non, le problème vient plutôt du scrolling lorsque l'on choisit une résolution élevée (du 640x480 au 1280x960 au choix). En effet, sur mon Atlhon XP1800+ doté de 512 Mo j'ai trouvé que dès le 1024x768 il n'était pas très agréable d'utiliser le zoom le plus faible. Rien de catastrophique, mais on aurait bien aimé un peu plus de fluidité avec une telle machine. Le jeu reste cependant parfaitement jouable en 800x600 quelque soit la machine (à partir d'un 800 MHz doté de 192 Mo) ou le mode de zoom sélectionné.
La préservation du milieu naturel et les joies de l'urbanisation du littoral.
Sur le point de conclure ?
A défaut de risquer les coups de soleil, Beach Life permettra aux amateurs de Club Med de créer leur petit coin de paradis bien à eux. Sans être un soft absolument génial, il répond parfaitement aux attentes des joueurs friands de simulations économiques simples d'accès. Les missions s'enchaînent sans déplaisir et les objectifs, certes un peu répétitifs, offrent tout de même de bons moments.La réalisation est sans aucun doute l'un des principaux reproches à faire à Beach Life. Les graphismes colorés et détaillés ont un côté "tout mignon" bien agréable, mais dès lors que l'on monte en résolution et que l'on utilise le zoom minimal, on retrouve des lenteurs quelque peu indignes d'un jeu actuel. L'autre reproche concerne la durée de vie un peu juste pour les habitués du jeu de gestion qui risquent d'être déçus par le défi proposé.
Ces deux petites faiblesses n'entachent cependant que partiellement le bilan globalement positif de Beach Life et le titre publié par Eidos a tout de même de quoi satisfaire les amateurs. Les autres découvriront un logiciel plutôt amusant à l'ambiance sympathique. Les scénarios relativement variés et la durée de vie convenable devraient finir de convaincre les plus réfractaires.