Un an ! Cela fait déjà un an que nous avons testé le Stronghold de FireFly sur Clubic ! Inouï ce que le temps passe vite tout de même ! Mais ce n'est pas pour nous complaire tous ensemble en lapalissades que je vous ai conviés aujourd'hui. Non mes amis, l'heure est grave ! FireFly est de retour et vient de lancer la seconde vague de l'offensive Stronghold. Une seconde vague qui s'annonce plus efficace encore que la première. Une seconde vague baptisée : Crusader.
Stronghold avait fait sensation à l'automne 2001 avec son mélange très étudié de jeu de gestion à la Settlers et de jeu de stratégie temps réel dans le plus pur style Age Of Empires II. Le studio de développement, FireFly, créé pour l'occasion par des membres dissidents d'Impression Games s'est peu de temps après lancé dans une suite que l'on pensait ne devoir constituer qu'une extension au jeu de base. Il n'en est finalement rien : Stronghold : Crusader est un jeu à part entière qui se suffit à lui-même et ne nécessite donc pas de posséder le titre original.
Direction Jérusalem !
En bonne suite qui se respecte, Stronghold : Crusader reprend évidemment le canevas général tissé par FireFly pour le premier opus. Il mélange de ce fait l'aspect gestion, organisation d'un système économique viable comme dans les vieux Settlers ou le plus récent The Nations, à un côté stratégie temps réel beaucoup plus proche des illustres Age Of Empires ou Warcraft. Tout en gardant ce concept de base, Crusader se démarque de son aîné par le contexte historico-géographique (c'est nouveau, ça vient de sortir) qui l'entoure.Les campagnes solo sont l'occasion d'une petite présentation "éducative".
Après les paysages médiévaux de l'Europe de l'Ouest (cf. notre test de Stronghold), c'est en toute logique que Take 2 Interactive nous emmène maintenant suivre l'appel d'Urbain II vers la Terre Sainte pour des croisades plus vraies que nature ! Un changement d'époque n'entraînant pas forcément un changement d'attitude, nous procéderons exactement de la même manière pour remporter les différents défis qui nous seront proposés avec en tête de liste la gestion impeccable de notre forteresse et de nos ouailles.
Le but ultime étant de parvenir en toutes circonstances à mettre au point une mécanique bien huilée qui permettra ensuite de faire face à toutes les situations. Vous aurez donc à vous occuper de la construction des bâtiments vitaux (donjon, grenier, réserve) puis des zones d'extraction de matières premières (bûcheron, ferme, carrière...). L'objectif étant d'avoir suffisamment de ressources pour subvenir aux besoins de votre population, mais aussi lui permettre de s'agrandir afin d'obtenir ensuite de quoi créer une armée, la plupart des missions se terminant par un affrontement.
Les mécanismes mis en place lors du premier volet sont repris à l'identique pour ce second opus et les amateurs ne seront donc pas perdus. Malgré son boîtier DVD, le jeu est accompagné d'un manuel relativement complet qui permettra une prise en main tout en douceur pour les nouveaux venus. On aurait bien aimé qu'un didacticiel soit intégré au jeu afin de rendre les explications plus "parlantes" mais comme l'excellente interface de Stronghold premier du nom est toujours là, il devrait facile d'arriver à ses fins avec un minimum de persévérance.
Un peu de sang neuf
Les croisades auxquelles nous "invite" Urbain II seront bien sûr l'occasion d'un certain nombre de modifications et d'apports au concept de base, avec, en premier lieu, la création de quatre nouvelles campagnes évidemment inédites. Vous aurez par exemple au choix la possibilité d'incarner Richard Coeur de Lion ou le Sultan Saladin mais vous pourrez également retrouver d'anciennes connaissances comme notre vieil ami le Rat ! Il sera enfin possible de jouer des missions indépendantes les unes des autres grâce aux très nombreuses cartes fournies. Cartes qui permettent en plus de jouer contre des adversaires faits de chair et de sang (au maximum 8 joueurs en LAN ou via Internet).Pour compléter ces réjouissances, un nouveau mode de jeu fait son apparition : le mode "escarmouche". Il permet de jouer une sorte de campagne non scénarisée dans laquelle le joueur sera confronté à 50 missions les unes à la suite des autres. S'il n'existe pas de réel lien entre elles, il est clair que la difficulté n'ira pas en diminuant ! Enfin, si le mode construction libre n'est pas une nouveauté, il est toujours utile de savoir qu'il a bien été maintenu et qu'il permettra aux architectes en herbe de se lancer dans les constructions les plus folles, ou de savoir s'ils ont l'âme d'un Vauban en lançant de violents assauts contre leurs fortifications.
Plusieurs modes de jeu pour des heures d'amusement !
Les parties en elles-mêmes n'ont pas vraiment subi de changements notables et, comme nous l'avons déjà dit, l'interface est strictement identique à ce que nous connaissions déjà. Quelques unités nouvelles font leur apparition (nous avons maintenant le choix entre 25 hommes d'armes différents) et les structures subissent évidemment l'influence des croisades : le côté religieux prenant une place très importante. Notons enfin, un changement inhérent au cadre géographique choisi : les verts pâturages de nos campagnes cèdent en effet la place aux territoires plus secs du Proche-Orient. Ce faisant, les oasis constituent des points stratégiques très importants !
Quelques regrets
Le principal reproche que l'on pourra faire à ce "nouveau" Stronghold est évidemment un reproche technique. On ne peut pas vraiment en vouloir à FireFly d'avoir repris le concept du jeu original tant il est amusant, original et efficace. On pourra par contre critiquer les choix techniques effectués puisqu'il y a un an Stronghold ne faisait déjà pas dans l'épate graphique. Sans être moche, on regrettera tout de même que ce Crusader ne soit pas un peu plus aguicheur.Nous n'avons par exemple que deux résolutions possibles, le 800x600 ou le 1024x768, mais malgré cette limitation, il faudra encore faire avec quelques petites saccades lors des batailles les plus acharnées, rien de catastrophique cependant. Pas d'amélioration non plus en ce qui concerne les voix, mais, après tout, tous les goûts sont dans la nature. Pour ma part, les voix françaises et leurs accents outranciers horripilent plus qu'elles n'amusent !
Un dernier regret qui en fait en cache deux. En effet et si FireFly a créé quatre campagnes solo plutôt sympathiques, il faut aussi reconnaître qu'elles sont relativement courtes (cinq missions chacune) et que le vieux brisquard en viendra rapidement à bout. Ajoutez à cela un certain manque d'innovations dans les parties elles-mêmes (les quelques nouvelles unités / structures ne changent finalement pas grand chose) et cela donne l'impression que le jeu a été fait consciencieusement mais sans enthousiasme... Dommage lorsque l'on a un concept aussi réussi entre les mains.
L'heure du bilan
Sortir en jeu complet ce qui finalement ressemble davantage à une très grosse extension pourrait fort bien passer pour une escroquerie si le prix n'avait pas été spécialement étudié. Take 2 Interactive a en effet décidé de vendre Stronghold : Crusader sous la barre fatidique des 30€ ! Le jeu de FireFly devient alors une excellente affaire puisqu'il permet de profiter d'un jeu très bien fait et très complet pour une somme tout à fait raisonnable. Take 2 Interactive prolonge ainsi sa politique de jeux "bon marché" (GTA 3 ou Mafia étaient disponibles à moins de 45€) que l'on aimerait bien retrouver chez d'autres éditeurs !En dehors de cela, il faut tout de même bien reconnaître qu'un petit peu plus d'originalité et d'innovations n'auraient sans doute pas fait de mal. De la même manière, une remise à niveau du moteur graphique aurait sans doute réduit cet aspect "vieillot" qu'a le jeu et permis d'y faire venir un public jeune et plus sensible aux réalisations tapageuses. Stronghold Crusader reste malgré ces quelques défauts un soft très attachant. Les mécanismes sont aussi efficaces que dans le premier volet, les campagnes encore plus réussies et la durée de vie plus longue du fait des nombreuses cartes et modes de jeu offerts.
Un titre que les habitués peuvent donc acheter les yeux fermés, ils ne risquent pas d'être déçus. Les nouveaux venus devraient jeter un oeil à la démo avant de dépenser leurs économies dans des titres plus spectaculaires et plus médiatiques tel qu'Unreal Tournament 2003... Ils pourraient bien être surpris !