Un effet de masse qui se propage enfin au PC
En 2148, une expédition terrienne a mis à jour les vestiges d'une civilisation extraterrestre très évoluée. En à peine un demi-siècle, l'Humanité a ainsi pu réaliser un bond véritablement prodigieux et se lancer dans les voyages galactiques. Les colonies humaines se sont multipliées à travers tout l'Univers et si de nombreuses autres races intelligentes ont été rencontrées, l'Humanité reste encore au second plan. Le Conseil, sorte de Nations-Unies du futur, ne la porte pas en très haute estime et lorsque les Geths, des robots pour le moins belliqueux, attaquent nos descendants, on ne peut pas dire que les soutiens se bousculent... C'est sur ce synopsis en apparence très conventionnel que débute Mass Effect et les aventures de son héros, John Shepard.Un début de partie, comme souvent, tout en douceur afin de bien s'habituer
S'il ne débute que commandant en second sur le Normandy, ce dernier va rapidement prendre du galon et veiller « comme un grand » au destin de ce fleuron de la flotte humaine. Avant d'en arriver là cependant, il est possible de passer par la case création du personnage. Possible, car BioWare nous permet soit de sélectionner un personnage déjà créé (John ou Jane Shepard), soit de revoir l'intégralité du héros : cela passe par le choix du prénom (le nom reste Shepard pour une meilleure immersion dans l'histoire) et du sexe ainsi que par une étape morphologique complète et enfin par le choix d'une classe de personnage parmi six. Soldat, ingénieur ou adepte sont les principales et se substituent aux classiques guerrier, technicien et magicien. En complément, trois bi-classes sont là... pour ceux qui n'aiment pas choisir !
Cette première mission sur Eden Prime est également un prétexte pour nous expliquer le fonctionnement du jeu, mais elle donne aussi la tonalité générale des missions de Mass Effect. Nous apprenons ainsi à contrôler notre personnage, à jouer avec ses compétences, à viser avec ses armes, mais, en plus, nous expérimentons la gestion de l'équipe. Pour chaque mission du jeu il faut effectivement choisir deux compagnons parmi six disponibles, et si sur cette première mission ils nous sont imposés, il sera ensuite nécessaire de faire bien attention à prendre des coéquipiers « en phase » avec la teneur des événements : être épaulé par deux adeptes alors qu'il faut principalement jouer du pistolet pour accomplir les objectifs n'est évidemment pas le meilleur choix !
Bien choisir ses coéquipiers peut s'avérer d'une importance cruciale selon la mission
Cette gestion de l'équipe, quoique relativement limitée, est intéressante et nous permet en plus d'aborder la première différence entre les versions PC et Xbox 360. En effet, nous pouvons maintenant profiter d'une interface plus agréable et mieux conçue pour jouer avec les compétences de notre personnage, mais également pour faire intervenir nos compagnons de route. Les ordres sont simples, mais permettent par exemple à Shepard de placer ses équipiers afin de le couvrir. Hélas, pas de vrais changements au niveau de l'intelligence artificielle ce qui a pour conséquence que s'ils sont laissés libres, les équipiers paraissent bien stupides. Cela dit, il en va de même pour les ennemis et nous invitons donc les habitués à mettre la difficulté au maximum d'entrée de jeu (les deux niveaux les plus élevés sont à débloquer) pour ne pas s'ennuyer.
BioWare en flagrant délit de Shepardage
Les progrès réalisés sur l'interface par Demiurge / BioWare prennent d'ailleurs tout leur sens et donnent une dimension supplémentaire à ces combats qui, du coup, gagnent en intensité. Idée toute simple, mais diablement efficace : une barre de raccourcis fait notamment son apparition afin que l'on puisse y glisser les compétences favorites. À l'aide d'une simple touche du clavier, on peut alors, au moment opportun, faire valser nos adversaires « façon Jedi » ou recharger son bouclier... Les pouvoirs conservent la variété de la version console du jeu et contribuent toujours autant au renouvellement de ces affrontements qui sinon auraient vite été répétitifs. Tout n'est cependant pas rose dans l'univers pourtant très réussi de Mass Effect.Si la carte galactique est grande, nombre de systèmes sont complètement inutiles
Ainsi et alors que de prime abord le joueur a une impression de très grande liberté, celle-ci est ensuite à relativiser. Arrivé à la Citadelle, Shepard est plus ou moins libre d'embarquer sur le Normandy pour se rendre dans n'importe quel système. Il peut soit décider de suivre purement et simplement le scénario principal du jeu (qui dure une petite vingtaine d'heures), soit se lancer dans les innombrables quêtes secondaires qui lui permettront de voir du pays. Mais dans ce dernier cas et malgré le nombre de systèmes disponibles, il faut avouer qu'on fait assez vite le tour des environnements conçus par les développeurs. De la même manière, une fois visitées et « dépouillées » de leurs trésors, les planètes secondaires n'ont plus de réel intérêt.
Cela se fait très facilement au moyen d'un outil de sélection qui fait apparaître plusieurs possibilités en fonction de l'attitude que l'on souhaite adopter (agressive, neutre, amicale), mais aussi de notre volonté d'accepter des quêtes secondaires. Enfin, c'est également à ce moment-là que les compétences charisme et intimidation peuvent entrer en jeu. Ces dernières ajoutent effectivement des options aux dialogues, options que l'on ne peut obtenir qu'en ayant fait évoluer son personnage dans ce sens. Bien sûr les amateurs de jeux de rôle « papier » vont bondir, mais il s'agit ici encore d'un élément qui assure l'aspect JDR de Mass Effect : au fur et à mesure de sa progression, Shepard récupère de l'expérience que l'on peut attribuer à différentes caractéristiques afin d'être plus fort, plus habile.
L'évolution du personnage pourra sembler un peu rapide et les mini-jeux pas bien variés
BioWare ayant conscience que ce genre de choses n'intéresse pas tous les joueurs, une option est disponible pour que la répartition soit effectuée automatiquement pour tout le groupe, seulement pour les compagnons de Shepard ou bien pour personne. Dans ce cas, il convient de veiller avec soin à la répartition des points pour un maximum d'efficacité. Une efficacité qui influencera directement les combats, mais pas seulement : les choix effectués durant les dialogues ont également une importance ! Selon les options choisies durant ces conversations, notre personnage sera plutôt conciliant ou plutôt pragmatique. Deux « alignements » que l'on ne peut comparer au bien et au mal des classiques jeux de rôle, mais qui ont leur importance à certains moments clefs du jeu.
Sur le plan graphique, sans qu'il soit question d'une révolution, l'ensemble nous est apparu plus fin, moins pixélisé que la version console. À condition de disposer d'une machine suffisamment puissante (Pentium IV 3 GHz, carte graphique 8600, 2 Go de mémoire vive), Mass Effect a aussi été débarrassé de ses ralentissements et autres petites saccades. L'inventaire est en revanche toujours assez mal géré, et ce, malgré les progrès bien réels réalisés sur l'interface. Signalons aussi que malgré la promesse d'intégration de la mini-extension Bring Down The Sky, nous n'avons encore rien vu venir et que l'ensemble se termine assez vite pour les habitués avec surtout une montée en niveau un brin rapide pour un jeu de rôle. Des défauts qui ne doivent cependant pas faire oublier que, comme nous le rappelons en conclusion, Mass Effect est un grand jeu.
Conclusion
Sur le fond, tout a déjà été dit sur Mass Effect à l'occasion de sa sortie sur Xbox 360 et ce n'est pas cette version PC qui change radicalement les choses. BioWare signe effectivement un titre de grande classe qui risque toutefois de décevoir les rôlistes purs et durs ainsi que les amateurs de liberté. Malgré un système de dialogue digne de tous les éloges et un scénario remarquable qui va crescendo tout au long de l'aventure, il faut bien reconnaître que l'ensemble reste assez linéaire. Les nombreuses quêtes annexes apportent une certaine variété, mais leur intégration aurait pu être mieux pensée alors que les séquences à bord de véhicules sont décevantes. Il faut accepter ces quelques contraintes pour rentrer dans le jeu de BioWare, mais alors dans ce cas, quel bonheur. Un univers science-fiction parfaitement maîtrisé / exploité, des rebondissements passionnants et une mise en scène époustouflante sont les principaux atouts du jeu. Mass Effect ne se limite toutefois pas à cela et sait varier les plaisirs avec des séquences de combats très tactiques ou des passages plutôt axés sur la découverte. Il se dégage du titre de BioWare une ambiance toute particulière qui tient presque de la magie... Que l'attente va être longue avant la suite !Ce jeu vous intéresse ? Retrouvez-le dans le