Asus vient en effet de mettre sur le marché son nouveau modèle de barebone baptisé Terminator. Derrière ce nom pas forcément très avenant se cache un produit qui pourrait bien faire très mal à la concurrence ! Les précédentes versions du Terminator n'avaient pas totalement convaincu, mais le marché était à cette époque encore embryonnaire et les besoins des utilisateurs pas clairement définis. Aujourd'hui, la situation est différente et Asus semble bien avoir pris la mesure de Shuttle...
Une conception résolument différente
Le Terminator est un concept qu'Asus présente et améliore régulièrement depuis déjà quelques années. Il reste pourtant relativement confidentiel et en définitive, peu nombreux sont ceux qui connaissent cette petite machine pleine de promesses. Le dernière modèle compatible avec les Pentium 4 sur bus 533 MHz et doté d'un port AGP était donc une excellente occasion de présenter plus en détail ce mini-PC très différent de ce que tout le monde connaît.C'est évidemment une question de goûts, mais je pense que ce choix de dimensions est pour le mieux. Cela permet de gagner encore un peu de place sur le bureau et offre deux emplacements 5"1/4 pour plus de polyvalence. Je pense aussi que le design choisi par Asus n'est pas mal du tout. Tout de noir vêtu, le Terminator a fière allure et la petite touche de gris métallisé fait son petit effet. A noter qu'il existe un second modèle blanc et bleu que je trouve moins réussi. Notre examen extérieur s'achève par contre sur une impression plus mitigée, celle laissée par les connecteurs.
Sur l'arrière du boîtier, on trouve un nombre impressionnant de connecteurs différents mais hélas il en manque quelques uns des plus intéressants. Si l'on apprécie de voir un port MIDI 15 broches, on regrettera par exemple que le port DVI ne soit pas de la partie. De la même manière, il n'y a pas de connecteur FireWire et il faudra faire sans sortie son digital. Sinon on retrouve les classiques ports USB2 (2), PS/2 (2), un port série, un autre parallèle, les trois connecteurs son de base, un port RJ45 et l'indispensable port VGA 15 broches. Sur le devant du Terminator, il faut soulever un cache pour découvrir les quelques connecteurs disponibles. Pas plus de FireWire ou de sortie numérique qu'à l'arrière mais Asus a par contre décidé d'intégré un lecteur Compact Flash qui pourra être utile en plus des deux ports USB2, de la sortie casque et de l'entrée micro.
On s'étonnera de ne pas trouver de ports FireWire, de sortie DVI ou bien encore de sortie TV / vidéo.
Un boîtier au montage confortable
Même si le système d'ouverture en déroutera certains au départ, il faut bien reconnaître que c'est remarquablement pensé. Une vis moletée maintient en place une coque qui englobe la façade et il suffit d'enlever cette vis pour que le PC se retrouve "à nu" : reste ensuite la partie la plus délicate. Après avoir enlevé le bloc comprenant la prise d'alimentation, il faut en effet exercer une certaine force pour faire basculer l'ensemble comportant les différentes unités de stockage. Ce n'est pas rassurant les premières fois mais on s'y fait finalement assez rapidement. Un peu moins pratique que l'ouverture des autres mini-PC, ce système nécessite plus de place pour ouvrir sa machine. En contrepartie, il offre un accès au composant tout simplement parfait. Une fois le PC bien ouvert, c'est même encore plus simple et pratique à monter qu'avec une tour standard.Le démontage est assez simple une fois qu'on a "pris le coup".
L'accès aux composants est idéal et du fait de la haute intégration de la carte mère, même le novice n'est pas trop perdu. Asus a d'ailleurs pensé à tout puisque les moins habitués au montage pourront acheté leur Terminator avec un lecteur CD ou un lecteur DVD intégré en plus du lecteur de disquettes. Dans ce cas, Asus aura alors pris le soin de monter l'ensemble et il ne restera plus grand chose à faire pour avoir une machine parfaitement fonctionnelle. Les nappes IDE sont déjà en place et les différentes prises sont déjà en face de l'emplacement destiné à recevoir le disque dur. Il faut encore mettre la ou les barrettes mémoire et le processeur. A ce sujet, Asus a choisi de ne pas exploiter la technologie dite du heat-pipe cher à Shuttle. Le processeur est refroidi par un bon gros radiateur et le traditionnel ventilateur 70x70 mm. Le montage est très simple et ne devrait pas prendre plus de 15 secondes, deux tiges métalliques servant à maintenir l'ensemble bien en place.
Quelques regrets
Asus a réussi un joli coup avec ce Terminator, au moins en ce qui concerne la partie montage. L'ensemble est simple et rapide à mettre en oeuvre même si quelques petites choses plus regrettables sont à signaler. Déjà il nous faut parler de l'alimentation de "seulement" 165W. Cela suffira pour bien des utilisateurs mais étant donné que le Terminator embarque un port AGP on peut se demander si ce n'est pas un peu juste. Le deuxième regret concerne autant le port AGP que le PCI. Dans la mesure ou Asus a placé l'alimentation en face de ces deux connecteurs, il ne devient plus possible d'utiliser des cartes "longues". On dit alors que les ports sont 2/3 de longueur et une "simple" GeForce4 Ti4600 ne peut par exemple pas rentrer. Plus étonnante est l'absence de bouton "reset" en façade ! Pas moyen en effet de réinitialiser la machine via l'habituel petit bouton, il faut aussi soit le faire logiciellement soit, en cas de plante, le faire en éteignant purement et simplement la machine ! Je n'ai rencontré aucun plantage pendant mes tests et avec les systèmes d'exploitation les plus récents ce n'est plus vraiment un problème mais tout de même ce choix est assez surprenant !Pas plus de gestion du son 5.1 que de bouton "reset" !
On regrettera aussi qu'Asus ait choisi d'intégrer le lecteur de disquettes à sa façade. On ne pourra de ce fait pas vraiment s'en passer alors que c'est un périphérique tout de même un peu désuet maintenant. On aurait préféré qu'Asus fournisse deux "caches" 3"1/2 : un avec le lecteur dessiné pour ceux qui en veulent et un autre plus neutre pour ceux qui souhaitent par exemple placer un second disque dur. Enfin et c'est sans doute un des plus gros reproches que l'on peut faire à Asus : certaines fonctions importantes n'ont pas été intégrées. On pense par exemple au FireWire, à l'infrarouge ou, pire encore, à l'absence de sortie TV / Vidéo ou à la gestion du son 5.1. Le petit composant AC97 embarquée sur la carte mère n'est en effet pas capable d'autre chose que du son stéréo... C'est d'autant plus dommage qu'il n'y a qu'un seul port PCI sur cette machine et qu'il va falloir choisir entre une carte TV, une carte FireWire et une carte son !
Du choix des ventilateurs
Shuttle a été le premier avec son fameux heat-pipe à introduire une innovation dans ce domaine puisque cela permet au constructeur d'éliminer un ventilateur à l'intérieur du boîtier. Nous l'avons dit, Asus n'a pas retenu cette technique pour son Terminator et a donc été contraint de conserver le ventilateur présent au-dessus du processeur. L'alimentation employée étant moins puissante (165W contre 200W chez Shuttle), Asus a en revanche pu se passer de ventilateur de ce côté-ci et lorsque l'on sait que le ventilateur d'alimentation est, du fait de sa petite taille, l'une des plus importantes sources de nuisances, on se dit que le calcul n'est peut-être pas si mauvais après tout.D'autant qu'Asus a également choisi d'intégrer un ventilateur 92x92 mm à l'arrière du boîtier là où Shuttle et la plupart des autres fabricants de boîtiers n'emploient que des 80x80 mm. Plus le ventilateur est grand, plus il peut se permettre d'être lent tout en évacuant la même quantité d'air et génère de ce fait beaucoup moins de bruit. En définitive, le Terminator d'Asus n'intègre que deux ventilateurs : un 92x92 mm en extraction à l'arrière du boîtier et un 70x70 mm sur le processeur. Le chipset SiS n'en a pas besoin pour être correctement ventilé mais libre à vous ensuite d'ajouter une carte graphique plus puissante et vraisemblablement équipée d'un ventilateur.
Asus Terminator : une ventilation très étudiée !
Chuuut...
Les deux ventilateurs intégrés par Asus sont connectés à la carte mère via une prise trois broches. La troisième broche de ces connecteurs est utilisée pour le contrôle de la vitesse de rotation. En effet, Asus a choisi d'intégrer un système proche du FanGuardian de Shuttle. Associé au logiciel Asus Probe fourni sur le CD de pilotes, ce système de contrôle est très précis et surtout très efficace. Réglé au maximum et avec un Pentium 4 à 2.13 GHz, il maintenait le ventilateur du processeur à 1500 tr/mn alors que celui du boîtier restait sous les 950 tr/mn ! Dans de telles conditions, il n'était pas étonnant de constater que le seul bruit émit par la machine venait du disque dur (ce qui nous a fait apprécier le silencieux Barracuda IV de Seagate) !Il est évident qu'avec un processeur plus puissant comme par exemple un 2.4GHz, le système de contrôle aurait augmenté un peu la vitesse de rotation des ventilateurs mais il n'en demeure pas moins qu'Asus a réussi là un véritable petit exploit ! Son Terminator est tout simplement la machine la plus silencieuse qu'il m'ait été donné de tester sans que la chaleur n'atteigne des proportions dramatiques. Un silence tel qu'en entrant dans la pièce il devient impossible de dire si le PC est allumé ou non ! Le seul minuscule défaut venant du fait qu'au démarrage les ventilateurs tournent à plein régime produisant beaucoup de bruit. Il faut patienter quelques dizaines de secondes que le "FanGuardian" fasse son office en faisant descendre progressivement la vitesse de rotation des ventilateurs.
Un BIOS relativement complet
Profitons enfin de l'occasion qui nous est donné par ce "FanGuardian" pour parler un peu plus du BIOS du Terminator. Shuttle nous a en effet habitué à des BIOS relativement peu fourni du moins en ce qui concerne les options destinées aux bidouilleurs. Asus ne fait hélas pas beaucoup mieux et si le BIOS du Terminator est un peu plus riche que celui des XPC de Shuttle, ce n'est pas encore ça. Les amateurs d'overclocking pourront par exemple toujours chercher la moindre possibilité de changer les tensions de fonctionnement. Il est en revanche possible de modifier le FSB afin d'accélerer un peu son Pentium 4.Le montage est grandement simplifié par l'espace intérieur finalement tout à fait conséquent !
La fourchette est assez large et par pas de 1 MHz il sera ainsi possible de régler le FSB de 100 MHz à 166 MHz. A noter aussi que quatre fréquences de fonctionnement de la mémoire sont accessibles indépendamment du FSB du processeur : 200 MHz, 266 MHz, 333 MHz et plus surprenant car au-delà des spécifications du chipset, 400 MHz. Nous ne disposions hélas pas de mémoire suffisament costaud pour tester cela mais cela pourrait s'avérer intéressant pour les utilisateurs les plus expérimentés.
Sachez enfin que le BIOS permet tous les réglages les plus communément rencontrés. Il permet par exemple de définir manuellement ou automatiquement les paramètres mémoire ou bien de choisir la quantité de mémoire allouée au sous-système graphique (4 Mo, 8 Mo, 16 Mo, 32 Mo ou 64 Mo).
Protocole de test
Les premiers résultats étant exactement ce à quoi nous nous attendions, nous avons décidé de simplifier nos tests. Nous n'avons donc conduit que les benchs les plus classiques : Sandra 2003, PC Mark 2002, 3D Mark 2001 SE et Quake 3 Arena. Les résultats du Terminator ont évidemment été comparés avec ceux obtenus sur un Shuttle SS51G (SiS651), un Shuttle SB51G (i845) et une machine Pentium 4 dite de référence. Voici le détail des composants utilisés :- Intel Pentium 4A 1.6 GHz
- 2x256 Mo PC2700 CAS2.5
- Disque dur Western Digital 20Go UDMA100
- GeForce3 Ti200 64Mo Leadtek sur la machine "standard"
Outils génériques
SiSoft Sandra 2003 est comme d'habitude notre premier logiciel de test. Plusieurs outils de mesure sont inclu à ce logiciel complet mais nous ne conservons en général que deux d'entre eux : l'indice processeur et le test mémoire. Dans un cas comme dans l'autre, la hiérarchie de norte test est rapidement établie. Alors que le test processeur donne les différentes machines pratiquement à égalité, le test mémoire est lui plus éloquent. Notre machine dite de référence à base de VIA KT333 l'emporte haut la main laissant les mini-PC à la traîne. On remarque toutefois qu'en dernière position et assez nettement détaché se trouve le SB51G à base de i845GE.
Les deux mini-PC à base de SiS651 sont pour leur part pratiquement à égalité, l'écart de 10 points relevé en faveur du SS51G n'étant absolument pas significatif pour qu'une quelconque conclusion puisse être formulée.
PC Mark 2002 nous permet d'ajouter une troisième variable aux deux précédentes : les performances disque. En ce qui concerne l'incie processeur, il n'y a pas vraiment de différence avec ce que nous avions pu observer sous Sandra 2003 : les quatre machines sont vraiment au coude à coude. L'indice mémoire est en revanche relativement différent et si le Pentium 4 de référence est toujours en tête, son avance est moins nette. Plus intéressante encore est la seconde place obtenue par la lanterne rouge du classement précédent : le SB51G et son chipset i845GE.
On remarquera que si le Terminator d'Asus est encore troisième, il est aussi plus proche du SB51G que du SS51G alors qu'il dispose du même chipset que ce dernier. Enfin, le test disque dur n'est pas très intéressant dans la mesure où il ne permet pas de dégager de véritable vainqueur. Les quatre machines se tiennent à pas grand chose.
Benchmarks 3D
Les sempiternels Quake 3 Arena et 3D Mark 2001 SE permettent de tirer les mêmes conclusions et la première d'entre elles sera évidemment que les solutions graphiques intégrées aux chipsets ne sont définitivement pas faites pour les amateurs de 3D seul le Nforce 2 (exclusivement destiné aux Athlon) fasant exception. Notre machine de référence était équipée pour l'occasion d'une GeForce3 Ti200 et pulvérise tout simplement ce que l'on obtient avec n'importe lequel des mini-PC. Sachez simplement qu'il est tout à fait possible d'avoir les mêmes performances pourvu que vous équipiez votre mini-PC d'une carte graphique digne de ce nom.
Entre nos trois petites machines, les écarts relevés ne sont pas vraiment significatifs. Si le chipset Intel semble un cran au-dessus de ses concurrents, il ne permet toutefois pas de jouer dans de bonnes conditions aux productions actuelles. On remarque également que le Terminator signe des performances un petit peu plus élevées en Direct 3D (sous 3D Mark 2001 SE en somme) : peut-être le signe là aussi d'une certaine optimisation.
Bilan
Sans être mauvaises, les performances obtenues avec le Terminator n'en sont pas moins relativement quelconques. Il ne fallait évidemment pas s'attendre à autre chose, la machine étant conçue autour d'un chipset bien connu et déjà relativement ancien. On notera tout de même qu'en règle générale, les performances du Terminator sont un tout petit peu supérieures à celles du SS51G. Peut-être est-ce là le signe d'un BIOS plus travaillé ? Toujours est-il qu'en l'état la machine ne saurait constitué un PC de joueur.Largement suffisant pour la plupart des tâches qu'on aurait à lui confier, le Terminator est une machine très puissante. A l'image de tous les autres mini-PC, exception faite du SN41G2, elle aura tout de même besoin d'une carte graphique au goût du jour pour faire tourner convenablement les dernières productions vidéo-ludiques.
Le mini-PC était presque parfait
Malgré tout, on ne peut s'empêcher de reconnaître que ce Terminator est une incontestable réussite, encore perfectible certes mais déjà diablement impressionnant. Finalement plus compact qu'un Shuttle (la hauteur importe moins que la profondeur lorsque le PC est sur le bureau) et doté de la plupart des raffinements, il se permet d'ajouter ce que de nombreux utilisateurs souhaitaient, un second emplacement 5"1/4, tout en restant nettement moins cher (259 € avec un lecteur de CD Asus 52X et un modem).
Enfin, il n'est pas possible de conclure cet article sans parler de la prouesse réussie par Asus : sans carte graphique supplémentaire, son mini-PC est tout simplement le PC le plus silencieux qu'il m'ait été donné d'entendre... Et encore "entendre" est un bien grand mot. Il faut vraiment avoir l'oreille collée au boîtier pour percevoir le très léger ronronnement de la bête... Chapeau bas monsieur Asus !