Unreal 2 : The Awakening

Honkytonk Man
Publié le 10 février 2003 à 18h25
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Il y a maintenant presque un an que Epic, l'éditeur de Unreal décidait de séparer complètement versions solo et multi-joueurs de la suite de son jeu fétiche. Après une version multi-joueurs mitigée, pas franchement décevante mais pas plus innovante que ça, on attendait la version solo avec impatience. Les captures d'écran laissaient présager d'un jeu magnifique mais, comme chacun sait, gameplay et graphismes sont rarement réunis au sommet...


Un scénario qui casse deux briques... Mais pas plus !

Putain... 5 ans ! dirait une marionnette bien connue. Cinq longues années de développement pour se retrouver de nouveau propulsé 300 ans dans le futur. Rien n'a vraiment changé dans cette foutue galaxie, les factions corporatistes s'opposent et en tant qu'employé du gouvernement terrien vous jouez les shérifs aux quatre coins de l'espace. Pas du genre à glander dans un hamac, vous commencez à trouver le temps long avec ces missions à 2 euros que vous confie votre commandement. Un appel de détresse servira de déclencheur pour vous faire sortir de cette torpeur, allant même jusqu'à faire de vous le seul rempart contre la fin de l'humanité... Peut-on faire plus original ?

Les premières minutes du jeu ne dépayseront pas les impatients qui se sont rués sur la vidéo deux semaines avant la sortie du jeu. On y fait la connaissance du tout petit équipage qui vous tiendra compagnie. La plantureuse Aida qui, à force de captures d'écran à gogo, symboliserait presque le jeu, spécialiste du décryptage informatique elle vous guidera par radio au fil des missions. Ne'Ban, un alien à la fois attachant et tête en l'air qui nous ferrais presque penser à C3PO. Et l'indispensable Isaak, Mc Gyver de l'armement. Donnez lui un pistolet à fléchette, il le transforme en fusil laser à détection thermique.

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L'équipage au grand complet


Pixels à gogo et MegaHertz illico

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Il faudra moins d'un quart d'heure de jeu pour se rendre compte que les graphistes n'y sont pas allés de main morte sur les textures et lorsqu'on patiente (parfois fort longtemps) au cours du chargement des missions, on sait pourquoi. Désert de sable, planète organique (avec une petite référence au passage au retour du Jedi), lune recouverte de glace, jungle dense, installations thermiques. Rarement (jamais ?), il m'aura été donné de voir des décors aussi diversifiés et aussi fignolés dans un FPS. C'est un vrai plaisir de se demander ou l'on va bien pouvoir se retrouver à la mission suivante. Sans compter les vues spatiales qui illustrent les séquences intermédiaires, les fonds stellaires sont de toute beauté (une capture d'écran lors de ces séquences pourrait presque faire office de fond d'écran Windows, c'est dire...).

La revers de la médaille ne se fait pas attendre très longtemps et la configuration minimale voire même celle qui est recommandée sont loin d'être suffisantes pour profiter du jeu dans des conditions acceptables. Jugez plutôt : sur un Pentium 4 à 2Ghz épaulé par une Geforce 4 Ti4200 et 512Mo de DDR, le jeu, tous détails à fond, ne sera pas fluide du début à la fin avec une résolution, pas franchement excessive de 1024*768 pixels. Autant dire qu'avec un processeur à 1Ghz et 256Mo de mémoire, vous pouvez passer votre chemin...

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Des séquences de transition stellaires de toute beauté

Une ballade dans ces décors est, en soit, assez plaisante, surtout que l'on pourrait se laisser aller à contempler la faune pacifique qui s'y complaît. Mais nous ne sommes, rappelez-vous, pas ici pour faire du tourisme, les hauts-parleurs du PC et le son EAX (superbement bien rendu en version 5.1) seront là pour vous le rappeler. Les premiers niveaux vous mettrons plus spécifiquement aux prises avec des animaux mutants. Face aux araignées géantes, lance-flammes en main, on se croirait presque dans Alien. Ensuite, l'ambiance se rapproche plus d'un Half-Life avec son lot de Marines désagréables à dessouder.


Quelques nouveautés sympatiques

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On se demande si cela vient de la tonne d'équipement qui harnache notre avatar mais les déplacements paraissent lent, surtout si on les compare à ceux de son frère version multijoueurs (Unreal Tournament 2003). Sans que cela puisse être considéré comme un défaut (personnellement j'aurais tendance à préfèrer), cela en énervera certainement certains habitués à des shoot rapides type Quake ou RTC Wolfenstein. Dans Unreal 2, les ennemis sont distribués avec parcimonie et ne s'abattent pas d'une simple décharge dans la tête. En parlant d'ennemis, dans certaines situations, la comparaison avec Half-Life saute aux yeux et les désormais bien connus "Marines" de Half-Life tiennent toujours la tête haute, question intelligence artificielle, à ceux de Unreal 2. Ces idiots ne sont pas foutus de se mettre à couvert plus d'une seconde et leur principale "intelligence" consiste à esquiver plus ou moins vos tirs. Par ailleurs, il ne semble pas que les développeurs aient jugé utile de mettre en place une localisation des dégâts et, que vous soyez un as du headshot ou que vous préfériez plomber vos ennemis en leur brisant les genoux, il faudra plus ou moins le même nombre de cartouche pour en venir à bout... Dommage !

On apprécie par contre qu'ils aient renoué avec une tradition toujours aussi efficace : "le boss de fin de niveau". A ce sujet, l'araignée géante de la deuxième mission est un modèle du genre avec une combinaison d'attaques impressionnante. Les autres boss sont un peu moins réussis mais l'initiative vaut d'être saluée, ces passages étant généralement synonymes de quelques décharges d'adrénalines pour votre coeur. Il arrive aussi qu'une mission se termine par un assaut d'ennemis qu'il faut contenir. Deux nouveaux joujoux font ici leur apparition : la tourelle, véritable allié mécanique qui crache son feu destructeur sur tout ennemi en vu et la barrière de protection qui permet de bloquer temporairement une avancée. Il est possible de déplacer à loisir cet armement entre les vagues d'ennemis ce qui ajoute sa dose de piquant au simple "tir au pigeon". Dans ces phases, on a un peu l'impression de se retrouver dans un FPS multijoueurs et l'éditeur aurait mis dans la boite une version multijoueur du jeu qui exploiterait cet armement spécial qu'on aurait apprécié le cadeau. Qui sait ce que l'avenir nous réservera... Dans un futur patch (hein Monsieur Epic).


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Les situations sont diversifiées à souhait

Les jeux de shoot ont l'habitude de mélanger un peu les genres en alternant boucheries et mini-réflexion grâce à des énigmes plus ou moins complexes. Unreal 2 fait fit de tout cela et d'énigmes, il ne sera presque jamais question. Tout au plus se rendra-t-on compte qu'on a oublié d'appuyer sur tel ou tel déclencheur qui permet l'ouverture de telle autre porte. Ayant quelques mauvais souvenirs de prises de tête avec des énigmes débiles (particulièrement dans Jedi Knight), ce n'est pas moi qui m'insurgerais contre ce choix. Mais là encore, ceci est affaire de goût.

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C'est peut être du côté de la durée de vie et de la difficulté que l'on aura le plus de reproches à faire à Unreal 2. Sans être une véritable arnarque comme a pu l'être "En Formation", l'extension pour Medal Of Honor, Unreal 2 se termine après une douzaine d'heures de jeu avec une progression de la difficulté parfois aléatoire. Certains niveaux avancés seront bouclés presque sans la moindre sauvegarde alors qu'il faudra batailler à d'autres moments. Avec un peu d'expérience du jeu, il faudra donc s'orienter directement sur le mode "difficile". A quand les jeux qui s'adaptent automatiquement au niveau des joueurs évitant ainsi le délicat choix du niveau de difficulté (haaa, ce bon vieux SWIV sur Amiga ;-)

Conclusion

Cinq années de développement et à force de captures d'écran plus belles les unes que les autres, on a tendance à attendre un jeu comme le messie. Le messie, Unreal 2 ne l'est sans doute pas. Sa durée de vie que les "gamers" trouveront trop courte sera le principal reproche qu'on pourra lui faire. Ensuite, on regrettera un scénario faiblard : c'est dommage quand on voit la débauche d'effets graphiques ! Ca ne coûte tout de même pas si cher que ça un bon scénario et des jeunes auteurs, on doit en trouver des tonnes qui cherchent du travail. Enfin la configuration nécessaire pour faire tourner Unreal 2 fera certainement rager quelques joueurs qui s'imaginaient pouvoir en profiter avec leur GeForce 2 MX, qu'on se le dise, les jeux PC sont très gourmands...

...Mais, l'extrême variété des décors, le style de jeu peut-être un peu moins nerveux que d'habitude, l'armement réellement diversifié (il ne s'agit pas simplement d'utiliser toujours l'arme la plus puissante), les boss de fin de niveau et les séquence de maintient de position font de Unreal 2 un shoot au dessus du lot. Peut être manquait-il simplement 6 mois de développement pour en faire le shoot ultime... On aurait pu attendre encore un peu !

Alors Unreal 2 mérite bien son 8/10, pour peu que vous disposiez d'une machine qui tienne la route. Dans le cas contraire, il ne vaudra même pas une cacahuète, vous ne pourrez rien en faire.

Unreal 2 : The Awakening

6

Les plus

  • Très très beau!
  • Situations et décors très variés
  • Un gameplay "pas trop bourrin"
  • Armement diversifié

Les moins

  • Machine puissante indispensable
  • Manque de progressivité de la difficulté
  • Scénario creux

Note globale8

Réalisation10

Prise en main8

Durée de vie5

Honkytonk Man
Par Honkytonk Man

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