Très design, le Pundit est en effet destiné à prendre place, comme une grande majorité de mini-PC, sur le bureau à côté de l'écran, que l'on imagine plat, et du clavier, évidemment sans-fil ! Asus propose ainsi une alternative à son Terminator. Une alternative que l'on espère aussi performante et surtout aussi silencieuse...
Résolument moderne !
Avec son Terminator, Asus avait sciemment conservé une conception relativement proche des PC standards. Le boîtier était certes plus petit mais pas fondamentalement différent de ce que l'on trouve sur des tours ATX. Shuttle a au contraire opté pour un design nettement différent et c'est certainement ce qui a expliqué son rapide succès : les utilisateurs appréciant d'acheter quelque chose de vraiment différent. Le Pundit est l'occasion pour Asus de montrer que lui-aussi peut imaginer des designs novateurs avec un produit tout petit : 91 x 357 x 275 mm !Une fois sorti du carton, le Pundit nous rappelle pourtant les anciens boîtiers, maintenant passés de mode, que l'on appelait "desktop". Ce n'est toutefois pas sous le moniteur que le Pundit trouvera sa place puisqu'il doit être disposé à la verticale, un pied lui assurant une stabilité sans faille (NDLR : hors zones sismiques tout de même). Même si, les goûts étant très variables, il est toujours délicat de parler de l'esthétique d'un produit, le Pundit a vraiment fière allure ! Sa conception rappelle les réalisations de certains designers et n'a vraiment rien à voir avec les boîtiers plus traditionnels.
Présentation générale
Une fois le Pundit mis en place, il devient possible de regarder plus tranquillement les différentes possibilité offertes par Asus. En façade on ne remarque au premier coup d'oeil que l'interrupteur de mise sous tension avec son aspect métallisé très réussi. En fait l'ensemble des connecteurs a été masqué derrière une "porte". Celle-ci s'ouvre très facilement et laisse alors apparaître une connectique insoupçonnée ! En plus des traditionnels ports USB2 (x2) et ports audio (sortie casque, entrée microphone) on peut en effet noter la présence d'un port FireWire 6 broches et d'un second 4 broches très pratique pour relier un caméscope par exemple ! Plus intéressant encore, la présence de deux connecteurs son numériques : une entrée et une sortie optique protégées par un petit cache. Enfin et c'est maintenant une sorte de marque de fabrique pour Asus, on remarque la présence d'un lecteur de cartes Compact Flash comme sur le Terminator, il est cette fois accompagné d'un lecteur de cartes PCMCIA...On ne voit pas bien ce qu'on pourrait demander de plus, mais rapidement l'absence de port Infrarouge vient à l'esprit alors même que l'on s'apprête à retourner le Pundit pour vérifier ce qu'Asus nous a réservé en face arrière. Pas grand chose à reprocher de ce côté là non plus car malgré la place occupée par l'alimentation (environ 40%), Asus a tout de même réussi à intégrer l'essentiel ! On retrouve tout d'abord les prises les plus élémentaires : PS2 (x2), USB2 (x2) et réseau. Nous remarquons ensuite qu'Asus n'a pas éliminé complètement les anciens ports parallèle et série puisque un de chaque est présent, mais on regrettera que le connecteur MIDI ne soit pas de la fête. Au niveau du son en effet, Asus n'a intégré que le strict minimum avec les trois connecteurs analogiques qu'un paramétrage logiciel permettra de modifier pour sortir du 5.1 avec une qualité d'ailleurs très correcte pour une solution embarquée.
Il faudra donc se passer de sortie numérique et exploiter celle présente en façade... Pas très pratique. On remarque également qu'Asus a choisi de ne pas intégrer de port FireWire, il faudra là aussi exploiter ce qui existe en façade. Saluons par contre l'abondante connectique vidéo. En plus du très classique port VGA 15 broches, Asus est en effet le seul constructeur à l'heure actuelle à proposer un port DVI ! Ne s'arrêtant pas en si bon chemin, la compagnie taiwanaise a également intégré une sortie S/Vidéo et une composite. Voilà à peu près tout ce que l'on peut dire sur l'habillage de ce Pundit, sachez toutefois qu'Asus ne livre pas grand chose comme accessoire pour l'accompagner en plus du manuel et du CD de pilotes. Il faut dire que les nappes sont déjà à l'intérieur de la machine et que nous n'avons donc besoin que du câble d'alimentation (livré dans le carton) pour que tout fonctionne.Maintenant que nous vous avons montré comment se présente le Pundit, il est plus que temps de l'étudier dans le détail afin de voir s'il est aussi facile à monter / démonter qu'il est agréable à regarder. Nous en profiterons pour étudier davantage ses possibilités d'évolution forcément plus réduites que sur une tour standard.
Ouverture et description interne
Premier regret au moment de passer à l'ouverture du boîtier, Asus a cru bon de se passer de vis moletées. Résultat il sera indispensable d'avoir un tournevis à portée de main. Ce n'est bien sûr pas rédhibitoire, mais on s'habitue rapidement à ne pas en avoir besoin ! Quatre vis maintiennent le capot en place et une fois celui-ci enlevé, il ne reste plus qu'à ôter la façade (très simplement maintenue par trois clips plastique) pour accéder aux composants : le moins que l'on puisse dire c'est qu'Asus a fait dans l'intégration !Une fois ouvert, le Pundit laisse apparaître un intérieur aussi réduit que bien conçu !
Les autres mini PC nous avaient déjà habitué à pareille simplicité sur la carte mère, mais avec le Pundit, c'est la première fois que nous avons vraiment cette carte sous les yeux au moment du montage et plus d'un utilisateur appréciera le travail effectué par Asus. On repère au premier coup d'oeil le socket 478 destiné à recevoir n'importe quel Pentium 4 exception faite des modèles dotés de l'Hyper Threading (la compatibilité reste ici à confirmer). A côté se trouvent les deux connecteurs DIMM qui autorisent un maximum de 2 Go de mémoire PC2100 ou PC2700 et le northbridge SiS651 recouvert de son radiateur. On notera également la présence d'un connecteur d'alimentation ATX 12V, garant de la stabilité du système.
Au "fond" du PC se trouvent d'autres composants et on reconnaît rapidement la puce ITE en charge des deux ports FireWire. A ses côtés on note la présence d'un unique port PCI, Asus ayant choisi de ne pas intégrer de port AGP à son Pundit. Les joueurs regretteront évidemment ce choix, mais c'est en fait l'ensemble des utilisateurs qui en pâtiront car cela limitera beaucoup les possibilités d'évolution. Comme pour "limiter les dégâts", Asus a tout de même utilisé la technologie dite du "riser" pour autoriser deux ports PCI. Une petite "carte-équerre" s'enfiche en effet dans l'unique port PCI et, ce faisant, elle double le nombre de ports tout en changeant l'orientation des cartes qui viennent "s'empiler" sur la carte mère.
Opération montage !
Cette description achevée, il faut maintenant rassembler les différents composants nécessaires et procéder au montage de la bête ! Un disque dur, un CD-ROM, un Pentium 4 1.6 GHz et deux petites barrettes mémoires vont prendre place au sein de notre mini PC. Le Pundit est, nous l'avons dit, équipé de deux berceaux. Le premier devra héberger les différentes cartes d'extension PCI que vous comptez installer dans le PC (il est livré d'office avec une carte modem), alors que le second se destine à recevoir les unités de stockage.Le démontage puis ensuite le montage de ces berceaux ne posera strictement aucun problème. Il faudra juste prendre soin d'enlever au préalable les trois vis qui maintiennent le berceau pour lecteurs. Ceci fait, on peut fixer le disque dur et le lecteur de CD-ROM puis remettre le berceau en place. La nappe est déjà branchée sur son connecteur IDE et il suffit de la relier aux deux unités de stockage avant de finir par brancher les connecteurs d'alimentation : pas de risque de se tromper, il n'y en a que deux et la longueur des fils est parfaitement étudiée ! Le berceau pour cartes PCI n'est pas plus difficile à utiliser, mais comme nous avons choisi de ne pas en mettre, pas la peine de s'appesantir.
Le principe des berceaux permet d'avoir de la place et simplifie le montage.
En fait, c'est l'ensemble du montage qui se fait sans le moindre souci et si les tiges métalliques choisies par Asus, ne sont certes pas le moyen le plus pratique de maintenir le système de refroidissement du processeur en place, ce n'est tout de même pas bien compliqué. Finalement seules les barrettes mémoire pourraient poser quelques problèmes à l'utilisateur néophyte dans la mesure où le peu de place disponible une fois le processeur mis en place limite quelque peu la visibilité : il suffira donc de suivre un ordre strict et de mettre les barrettes mémoires avant le processeur pour éviter toute difficulté !A la manière de ce qu'il proposait avec le Terminator, Asus a particulièrement soigné l'aspect refroidissement de son Pundit. Il faut dire qu'avec si peu d'espace intérieur, il n'était pas question de prendre ça à la légère. Le Pentium 4 est un processeur haut de gamme et dans ses versions hautes fréquences il dégage une forte quantité de chaleur qu'il faut évidemment évacuer.
Une ventilation très réduite...
Une fois le Pundit décortiqué, il ressort qu'Asus a simplement utilisé deux ventilateurs. C'est le même nombre qu'avec le Terminator mais la disposition est totalement différente. L'alimentation du Terminator était un petit peu plus petite avec ses 165 W et n'avait de ce fait pas besoin d'une ventilation aussi importante. Comme avec le Pundit Asus a choisi une alimentation 200 W, il fallait bien la ventiler davantage et c'est en toute logique que la compagnie taiwanaise a mis en place un ventilateur 70x70 mm. Intelligemment, Asus l'a placé à l'intérieur du Pundit. Cela réduit évidemment son efficacité mais permet surtout de réduire les nuisances sonores.Le ventilateur du processeur est facilement identifiable avec son entonnoir !
Le second ventilateur qui équipe le Pundit est évidemment destiné à refroidir le processeur. Placé au dessus du radiateur, il est en plus surmonté d'une sorte d'entonnoir chargé de guider l'air vers l'extérieur du boîtier. Cet entonnoir coïncide parfaitement avec les trous ménagés sur une des parois du Pundit afin de maximiser la circulation d'air tout en limitant autant que possible le bruit. Ces deux ventilateurs sont donc placés de manière à refroidir au mieux les composants les plus sensibles, mais on remarquera que le reste du Pundit n'est pas du tout ventilé alors que dans le Terminator par exemple un imposant ventilateur 92x92 mm s'occupait justement des autres composants.
Pour autant, les températures relevées à l'intérieur du Pundit n'avaient pas grand chose à envier à celles du Terminator. La température générale du système était même très proche puisqu'avec le Terminator nous étions à 54°C et que le Pundit nous offrait 55°C ! En ce qui concerne le processeur, l'écart est un tout petit peu plus important mais rien de catastrophique : 51°C contre 49°C sur le Terminator. Restait tout de même à voir si ce système de ventilation apparemment efficace n'était pas bruyant outre-mesure.
... Pour un Pundit très discret !
Le Pundit est destiné à trôner sur le bureau, il fallait donc qu'il soit le plus silencieux possible. Les résultats obtenus en la matière par le Terminator étaient plus que satisfaisant et c'est donc avec une certaine confiance que nous avons testé le Pundit. Asus a intégré le même système de contrôle que pour le Terminator a un détail près et il est tout de même important : le ventilateur de l'alimentation n'est pas géré par l'excellent système de contrôle de la température ! Alors qu'avec le Terminator il était possible de gérer les deux ventilateurs, il faudra ici se contenter de celui du processeur, il est vrai le plus important.Aussi efficace soit-il ce système doit tout de même faire face à un second reproche que l'on espère pouvoir retirer bientôt. L'excellent logiciel de surveillance fourni avec le Pundit, Asus Probe, impose un minimum de 1500 tours par minute pour le ventilateur du processeur. Or avec les réglages les plus stricts, le ventilateur descend autour de 1300 - 1350 tours par minute, provoquant du même coup l'assourdissante alarme que l'on peut heureusement couper ! Ce défaut est d'autant plus regrettable qu'Asus a amélioré le phénomène de décélération observé sur le Terminator.
Du côté du BIOS
Avant d'attaquer la partie "performances", il nous faut encore faire un petit détour du côté du BIOS afin de voir si Asus confirme la bonne impression qu'il avait laissée avec le Terminator. Ce dernier proposait en effet un BIOS un peu plus complet que celui qui équipe les mini PC de Shuttle par exemple. Il apparaît très rapidement que le BIOS du Pundit souffre des mêmes défauts que celui de son prédécesseur. Il propose de nombreuses fonctions et permet des réglages un peu plus fin que sur les modèles de Shuttle mais ce n'est pas encore suffisant pour convaincre les utilisateurs expérimentés.Les autres composants intégrés à la carte mère consomment finalement très peu.
On regrettera en premier lieu de ne pouvoir modifier la tension des différents composants (processeur ou mémoire). On regrettera également que le ventilateur de l'alimentation ne soit pas géré par le système de surveillance. On regrettera enfin que l'interface n'ait pas été un peu améliorée : la convivialité n'étant pas l'atout majeur des BIOS Asus. Il faut cependant reconnaître qu'une immense majorité des utilisateurs devrait être satisfaite des réglages proposés. La gestion du FSB est très complète et celle de la mémoire n'est pas en reste. On peut ainsi régler le FSB de 100 MHz à 166 MHz par pas de 1 MHz et la mémoire peut être réglée à 100 MHz, 133 MHz, 166 MHz ou même 200 MHz (attention cependant les deux dernières valeurs vont bien au-delà des spécifications officielles).Asus n'ayant pas fait dans le révolutionnaire au niveau des composants embarqués, il ne fallait pas s'attendre à des performances bien originales. Le chipset SiS651 est un modèle bien connu puisqu'il se retrouve aussi bien sur le Terminator P4/533, que nous testions il y a quelques jours, que sur le Shuttle SS51G ou le Jetway MiniQ. Afin que la comparaison soit parfaitement juste, nous avons donc choisi de reprendre exactement les mêmes composants et avons décidé de conduire les mêmes tests.
Voici donc le détail de la configuration employée, liste à laquelle il faut bien sûr ajouter le coeur du système représenté par les Asus Pundit, Asus Terminator P4/533 et Shuttle SS51G. Ces différentes solutions ont été testées sur les quatre logiciels que nous avons l'habitude d'exploiter : Sandra 2003, Pc Mark 2002, Quake 3 et pour des raisons évidentes de puissance graphique nous nous sommes limités à 3D Mark 2001SE.
- Intel Pentium 4A 1.6 GHz
- 2x256 Mo PC2700 CAS2.5
- Disque dur Western Digital 20Go UDMA100
Outils génériques
C'est sans surprise que nous avons relevé les différents résultats observés. Pas besoin d'être Saint-Cyrien pour constater l'évidence. Les trois mini-PC en concurrence obtiennent fort logiquement des performances pratiquement identiques et les départager pour si peu ne servirait évidemment à rien. Ils offrent le plus souvent des performances un peu en retrait de ce que propose notre machine de référence mais les écarts restent vraiment minimes. Seuls les tests mémoires effectués sous Sandra 2003 donnent un avantage plus nette à notre machine de référence, il nous fallait donc voir si cela se confirmait avec 3D Mark 2001SE et Quake 3 Arena.
Outils 3D
Que dire des résultats ci-dessus si ce n'est qu'ils sont aussi peu surprenants que ceux observés avec Sandra 2003 et PC Mark 2002 ? Nos deux logiciels plus orientés jeux viennent confirmer ce que nous avions déjà remarqué. Les trois mini PC à base de SiS651 sont au coude à coude alors que le SB51G et son Intel i845 se trouvent un tout petit cran au-dessus. Rien de vraiment significatif cependant et comme nous le disons à chaque fois, si le mini PC est une machine de bureautique qui n'a strictement rien à envier aux PC standards, il faut en revanche obligatoirement se munir d'une carte graphique AGP pour remplacer la solution intégrée au chipset.
C'est à n'en pas douter, ce point qui constitue la plus grosse lacune du Pundit : il n'a pas de port AGP. Il devient dès lors très difficile de le conseiller pour une utilisation ludique. C'est d'autant plus dommage que ses performances sont, en dehors du sous-système graphique, largement au niveau !
Conclusion
Le Pundit est en définitive une machine un peu particulière. Réussite technique et esthétique, il n'en demeure pas moins décevant sur un point particulièrement important aujourd'hui : l'absence de port AGP. Cette lacune est particulièrement préjudiciable pour les joueurs qui ne seront de ce fait pas du tout intéressés par cette machine, mais elle diminue également ses possibilités d'évolution, les Cartes Graphiques au format PCI étant nettement moins nombreuses.Il n'en reste pas moins que le Pundit présente d'autres atouts. Citons en premier lieu le silence presque absolu lorsque l'appareil est en fonctionnement. Citons également la remarquable conception d'ensemble et les très nombreux connecteurs. Citons enfin le design aussi réussi esthétiquement qu'ergonomiquement parlant. Même si les joueurs ne seront pas intéressés, le Pundit pourra servir à de très nombreux utilisateurs qui apprécieront sa riche connectique, son faible encombrement et son silence d'autant que le tarif annoncé par Asus est tout à fait raisonnable (259 €).