Logitech est un fabricant renommé dans le monde PC mais ce n'est certainement pas le domaine du son qui a permis à la compagnie helvète de devenir aussi célèbre. Evidemment, lorsque l'on parle de Logitech, ce sont des trackball sans fil, des souris optiques ou des clavier multimédias qui viennent à l'esprit. Il va pourtant falloir s'y faire car depuis déjà un moment les produits audio du fabricant suisse font parler d'eux et la dernière série haut de gamme fait déjà beaucoup de bruit !
Logitech et les enceintes
La dernière gamme d'enceintes fabriquées par Logitech se divise en fait en simplement cinq produits destinés à toucher tous les publics. On retrouve tout d'abord le Z-340, le benjamin qui n'offre que du 2.1. On passe ensuite directement à des modèles plus costauds avec les Z-540 et Z-560 dont les quatre satellites permettent une meilleure spatialisation du son. Enfin, les Z-640 et Z-680 sont plutôt destinés aux amateurs de DVD du fait de leurs cinq enceintes.Logitech Z-680 : un bien bel ensemble !
Les produits 4.1 et 5.1 sont en fait à chaque fois déclinés en deux versions pour proposer deux niveaux de puissance différents. Les Z-540 n'offrent "que" 40 watts alors que les Z-560 se permettent d'afficher un impressionnant 400 watts au compteur. Les Z-640 et les Z-680 présentent la même différence avec un Z-680 pour le moins impressionnant : pas moins de 505 watts sont au programme de ce kit que nous testons maintenant. Avant d'entrer dans les détails, nous vous proposons de jeter un oeil à notre traditionnel tableau, il comporte les caractéristiques essentielles de cet ensemble audio.
Quatre satellites et une voie centrale
Evidemment, pour disposer d'un système 5.1 il fallait bien que Logitech livre de nombreux satellites ! C'est donc tout naturellement qu'au déballage, on découvre quatre petites enceintes et une voie centrale. Contrairement à Creative, Logitech fourni une voie centrale un peu différentes des enceintes surround. A défaut d'en avoir vraiment besoin pour le son, cela permet au moins d'avoir une forme plus adaptée (tout en longueur) à la position de ladite voie centrale.Assez proches en taille des satellites fabriqués par Creative pour son MegaWorks, les enceintes Logitech sont moins puissantes avec "seulement" 62 watts chacune (69 watts pour la voix centrale). D'une conception plutôt réussie, elle dispose par contre d'une grille que vous pouvez voir sur les photos. Il me semble que ces grilles cassent un peu l'aspect général du produit et je ne me suis pas gêné pour les enlever. On obtient alors quelque chose de plus "brut" mais à mon sens nettement plus réussi.
La voix centrale et les quatre satellites qui composent ce Z-680.
Le branchement des satellites est très pratique et si Logitech a opté pour des "borniers" (nettement plus pratique pour remplacer un câble), on appréciera le type connecteur utilisé ("bornier" à vis). Si le socle fourni avec chacun des satellites est tout à fait satisfaisant, on regrettera par contre qu'aucun pied ne soit livré pour surélever les enceintes arrières. Enfin, le système de fixation murale n'est pas forcément ce qu'il y a de plus pratique (il faut démonter le socle et le revisser en position inverse).
Le meilleur outil de contrôle jamais vu !
Composée de deux parties indépendantes, ce système va nettement plus loin que les classiques télécommandes. Reliée au caisson par un câble au diamètre imposant, la "console de contrôle" offre un petit écran à cristaux liquides qui donne un retour sur les réglages effectués. Cette console permet, via différents boutons, de choisir le type d'entrée son utilisée ainsi que le volume du caisson, des satellites et de la voie centrale indépendamment les uns des autres. Elle permet bien sûr de régler le volume général, mais aussi d'appliquer quelques effets lorsque le format Dolby Pro Logic II est sélectionné. Il est possible de mettre le son en sourdine ou bien tout simplement de mettre en veille l'appareil. Il est important de préciser que c'est cette console qui sert de relais entre le caisson de basse et l'appareil source. C'est donc elle qui nous permet de choisir entre branchement analogique, numérique optique ou numérique coaxial. Enfin, elle dispose de deux connecteurs en façade afin de brancher un casque et une autre source sonore.
Un système de contrôle pratiquement parfait !
Déjà très complète, cette console n'est pourtant pas seule puisque Logitech a juger bon de l'accompagner d'une petite télécommande infrarouge... On ne l'en remerciera jamais assez ! La console sert de récepteur afin de capter les signaux de la télécommande, ce qui constitue une bonne idée car cette console se trouvera généralement plus en évidence que le caisson. En plus cela permet de lire l'écran à cristaux liquides de la console même s'il faut se trouver bien en face. La télécommande dispose, malgré sa petite taille, de tous les réglages importants : volume du caisson, de la voie centrale, des satellites, volume général, sourdine, mise en veille, choix de l'entrée, choix du format sonore et même les paramétrages du Dolby Pro Logic II ! Le seul reproche que l'on peut lui faire est l'absence de balance avant / arrière et gauche / droite, réglage qui fait d'ailleurs également défaut à la console.
Un caisson amplificateur et décodeur
Le gros de l'ensemble est évidemment constitué du caisson de basses. Avec ses 15 kg et ses mensurations impressionnantes, il boxe à peu près dans la même catégorie que le caisson du MegaWorks 510D et sert d'ailleurs, lui aussi, de centrale de branchement. S'il permet de connecter toutes les enceintes, nous avons déjà vu que ce n'était pas lui qui était chargé de recevoir les sources audio. Son panneau est de ce fait un peu plus dépouillé puisqu'en plus des dix connecteurs (deux par enceinte) de type "borniers" (merci Logitech !), on ne trouve qu'un interrupteur de mise sous tension.En dehors de sa puissance plus qu'impressionnante (188 watts tout de même), le caisson dispose de caractéristiques très intéressantes. Il est en effet doté de décodeurs intégrés afin de permettre un branchement plus universel que l'essentiel des ensembles audio PC. Un kit comme le MegaWorks 510D ne peut recevoir le son directement, il faut nécessairement passer par un décodeur pour sortir le moindre bruit. Avec le Z-680 c'est tout à fait différent, puisque ce kit décode lui-même le Dolby Digital, le DTS et le récent Dolby Pro Logic II. Du fait de la certification THX on peut raisonnablement espérer un rendu de qualité, ce que nous vérifierons évidemment dans la suite de notre test.
Le caisson de basses produit un son incroyable même si son design est un peu étrange.
Mais il faut savoir que ce décodage intégré permettra par exemple de brancher le Z-680 directement sur un lecteur DVD ou sur une console nouvelle génération comme les Playstation 2 ou autres Xbox qui offrent du son au format 5.1. Ce n'est toutefois pas le seul intérêt d'avoir un décodeur intégré et cela s'avère utile même aux possesseurs de PC. Il faut en effet savoir que le décodage d'une piste multicanaux demande beaucoup de travail au processeur principal : autant de travail qui sera pris en charge par le Z-680. Enfin, cela permettra de se passer d'un coûteux logiciel de lecture DVD puisqu'il suffira de disposer d'une option "pass-thru" afin que le logiciel ne se préoccupe que de l'image, laissant au Z-680 le soin de décoder la bande son.
Comportement ludique
Reconnaissons tout de suite que le jeu n'est évidemment pas la destination première d'un tel ensemble sonore, au moins en ce qui concerne les joueurs PC. La qualité de restitution n'est nullement en question mais c'est plutôt la puissance délivrée par le Z-680 qui est totalement disproportionnée pour une utilisation PC. L'utilisateur se trouvant en général assez proche de l'écran et des enceintes, les quelques 505 watts RMS du Z-680 sont évidemment un peu surdimensionnés. Mais qu'importe puisque comme chacun le sait : qui peut le plus, peut le moins ! Dans le cadre d'une utilisation PC, nous ne ferons donc tout simplement pas appel à toute la puissance du Z-680.Dès les premiers essais, on est frappé par la puissance et la qualité des basses. Elles sont bien rondes, bien définies et "occupent" véritablement l'espace : une grande pièce est vivement conseillée. Réglées simplement à la troisième graduation (sur dix), elles sont encore trop présentes pour moi ! Dans un titre comme Unreal II, les explosions font véritablement trembler les murs et l'impression de lourdeur des pas de notre héros (toujours en armure / combinaison) est parfaitement bien rendue : les mouvements sont sourds et résonnent de belle manière.
que l'on apprécie le jeu ou pas, Unreal II reste une belle démonstration sonore !
Avec des titres qui l'utilise, le 5.1 fait des merveilles et les voix sont nettement détachées du reste de la bande son. On peut encore prendre l'exemple d'Unreal II mais ceux de Soldier Of Fortune II ou de Freelancer (ça a du bon d'être testeur) sont tout aussi probants. Enfin, n'oublions pas les compositions musicales de nos traditionnels Dungeon Siege et Diablo 2 : elles ne souffrent pas de la comparaison et si nous avons parfois, là encore, l'impression que les basses sont trop prononcées, il suffit de modifier un peu les réglages : très simple avec la télécommande infrarouge !
Tests musicaux
Pour tester le rendu véritablement musical du caisson, nous avons décidé d'employer quelques disques un peu particuliers en plus de nos traditionnels CD Audio. Le Logitech Z-680 dispose en effet d'un décodeur DTS et il nous a semblé intéressant de tester davantage cette fonctionnalité. C'est pourquoi nous avons employé quelques CD au format DTS comme le Brand New Day de Sting, les Globe Sessions de Sheryl Crow et le magnifique Love Scenes de Diana Krall.Bien que peu répandus, les CD Audio au format DTS n'ont pas grand chose à envier aux DVD Audio.
Quelque soit l'artiste choisi, le constat est à peu près le même. Les différents instruments se détachent toujours extrêmement bien les uns des autres, des effets jusque là inaudibles ressortent très clairement et jamais un son prend le pas sur le reste. On apprécie tout particulièrement la voix de Diana Krall et en définitive seul un léger problème de souffle se fait sentir lorsque le son s'interrompt. Ce problème se remarque mais reste heureusement fort discret lorsqu'il n'y a aucun son pour devenir totalement imperceptible sitôt que la musique reprend. Il s'agit donc bien d'un défaut mais avouons que ce n'est pas gênant.
Home Cinema
Malgré ces nombreuses qualités, c'est dans le domaine du Home Cinema que le Z-680 montre toute l'étendue de ces possibilités du fait des décodeurs Dolby Digital et DTS intégrés ! Moins utilisé, le Dolby Pro-Logic II pourra éventuellement dépanner quelques utilisateurs. Du fait de ces décodeurs intégrés, il est possible, comme nous l'avons déjà signalé, de brancher directement le Z-680 sur un lecteur de DVD par exemple sans avoir à passer par un décodeur externe. Les DVD au format DTS sont de plus en nombreux nous avons donc évidemment privilégié ce format sur le Dolby Digital. Il faut toutefois savoir que les mixages DTS ne sont pas tous équivalents et qu'il est même tout à fait possible d'avoir du DTS de moins bonne qualité que le Dolby Digital 5.1. Sans entrer dans des détails inutiles, disons que le DTS peut être plein ou mi-débit. Seul, le plein débit permet de profiter véritablement du DTS.Le Logitech Z-680 est un bien beau support pour le Moulin Rouge de Baz Luhrmann.
Le côté épique de Lords Of The Rings : Fellowship Of The Ring n'est jamais trahi par le rendu du Z-680. Les partitions d'Howard Shore sont parfaitement reproduites et les différentes voix (en particuliers lors des dialogues en elfiques) sont magnifiques. Reconnaissons enfin que le DTS ne fait pas tout. Déjà les pistes audios DTS en Zone 2 sont majoritairement en français, mais surtout lorsque l'on assiste à la projection de titres comme Saving Private Ryan, on se rend compte que le Dolby Digital 5.1 a de jolis arguments à faire valoir.
Conclusion
Logitech devrait toutefois faire l'unanimité au sein des utilisateurs PC. Le Z-680 souffre de quelques défauts qu'il convient de ne pas ignorer comme des basses un peu trop présentes, des satellites très légèrement en difficulté avec les médiums et des réglages pas assez progressifs et un léger souffle. Ces défauts restent cependant très peu gênants et ne se remarquent qu'une fois le Z-680 comparé au MegaWorks 510D. Par rapport au kit de Creative / Cambridge, le produit Logitech apporte des basses encore plus réussies, une télécommande rapidement indispensable et des fonctions de décodage très pratiques.
Alors que le test du MegaWorks 550D ne devrait plus tarder, ce Z-680 s'impose comme un ensemble de choix pour sonoriser votre installation qu'il s'agisse d'un PC, d'une console de jeux ou même d'un lecteur de DVD. Là où Creative négligeait un peu les accessoires, Logitech montre qu'il est possible d'allier qualité et fonctionnalités. Dites-vous bien cependant que ni vraiment meilleur, ni vraiment moins bon que celui d'un MegaWorks 510D, le son délivré par le Z-680 est surtout différent : à vous de voir !