Buka Entertainement est inconnu en France mais il s'agit d'un éditeur renommé dans son pays et c'est par exemple lui qui a eu la charge de distribuer des titres aussi prestigieux que Grand Theft Auto 3. G5 Software en revanche est un petit nouveau et c'est avec Red Shark que cette équipe de développement fait ses premières armes.
Scénaristiquement particulier
Red Shark est un jeu d'action et ce faisant il n'a pas besoin d'un scénario très travaillé pour convaincre. Les concepteurs ont toutefois tenu à nous offrir quelque chose de plus développé et le moins que l'on puisse dire est qu'ils ont vraiment cherché midi à quatorze heures ! Imaginez donc que dans un futur proche des scientifiques russes ont découvert le moyen de voyager dans le temps. Ce n'est pas avec une DeLorean qu'ils ont cependant choisi de faire leurs essais mais plutôt avec un KA-50.Ils ont en effet décidé d'envoyer un de ces hélicoptères en pleine Seconde Guerre Mondiale afin d'accélérer le cours de la Grande Guerre Patriotique comme on l'appelle là-bas. Pas de tempête, ni de naufrage cependant et comme ici vos rêves sont étroits c'est pour ça que vous irez là-bas (NDLR : tu nous fais quoi là ?). Donc, je disais que vous serez bien sûr le pilote de cet hélicoptère et aurez à charge de foutre une pâtée monumentale aux forces allemandes.
Les missions nous conduisent à voir du pays !
De l'action, encore de l'action et rien que de l'action !
Ce retard évident s'explique parfaitement lorsque l'on regarde la configuration pour laquelle le jeu a été développé : un Pentium II 450 et 96 Mo de mémoire avec une petite TNT2 16 Mo suffisent pour faire tourner le jeu sans véritable problème ! Dans de telles conditions on ne pouvait évidemment pas avoir un jeu très riche graphiquement et les objectifs ne pouvaient qu'être sommaires. Notre hélicoptère doit détruire différentes bases en faisant attention à l'armée adverse composée de tanks, de tourelles anti-aériennes ou bien encore d'infanterie. On regrettera évidemment que les missions ne soient pas plus variées et que l'on se borne trop souvent à détruire tout ce qui bouge en essayant de survivre. Le contrôle de l'hélicoptère n'est pas vraiment mauvais et les trois niveaux de difficulté permettront à ceux que la réalisation graphique ne rebutera pas de calibrer le jeu à leur niveau.
L'indulgence dont nous avons jusque là fait preuve s'arrête cependant avec la critique de la bande son car bruitages et musiques sont généralement manqués. Le menu du jeu s'ouvre sur une Charge Des Valkyries à faire se retourner Wagner dans sa tombe et le contexte sonore des missions est du même acabit. Heureusement, les bruitages restent relativement rares et sitôt la partie commencée, la musique s'arrête comme pour nous permettre d'écouter ce que l'on souhaite !
La réalisation est dans l'ensemble très terne : seules les fumées sont vraiment réussies.
Conclusion
Red Shark n'est pas encore disponible en France (le sera-t-il un jour ?) et je serais tenté de dire heureusement ! Le jeu n'est assurément pas une réussite mais notre habitude des grosses productions tournant sur des configurations délirantes nous fait peut-être un peu perdre de vue le public potentiel d'un tel titre. Il se contente après tout d'une machine vraiment très raisonnable et procure tout de même quelques correctes petites scènes d'action.On reste évidemment très loin de Comanche 4 qui pourtant m'avait déjà un peu déçu, mais notre avis définitif dépendra beaucoup du prix de vente de Red Shark. A moins de 20 €, on peut très bien imaginer le prendre pour quelques heures de jeu sur une machine qui n'accepte plus aucune des productions actuelles, mais si le tarif est plus élevé, alors il s'agit tout simplement d'une escroquerie.