Spécialiste du PC, Firaxis nous avait fait comme une infidélité avec son Civilization Revolution, un opus destiné aux seules consoles. Heureusement, Sid Meier et son équipe travaillaient depuis un peu plus d'un an à un nouveau projet PC qui devrait faire vibrer notre fibre nostalgique. Il s'agit effectivement de remettre au goût du jour l'excellent Colonization au travers d'une version exploitant le moteur GameBryo déjà utilisé sur Civilization IV. Une version que 2K Games avait bien sûr emmenée au Convention Center de Los Angeles et que nous avons eu la chance de découvrir.
Comme un petit air de déjà vu ?
Autant être clair d'entrée, ce Colonization version XXIe siècle reprend presque à l'identique le concept du jeu originel. Il s'agira donc de prendre en main le destin d'une colonie européenne sur le Nouveau Monde, de son établissement à son accession à l'indépendance. Les quatre puissances européennes présentes dans le jeu sont identiques à celles de l'original, c'est-à-dire l'Angleterre, l'Espagne, les Provinces-Unies et la France. Après les classiques sélections d'usage pour un jeu dans la veine de Civilization (forme du monde ou niveau de difficulté notamment), la partie débute alors que les premiers colons européens arrivent, en même temps, sur le continent américain.Colonization fonctionne ensuite de manière assez proche à un Civilization. Sur un monde encore à découvrir, le joueur doit installer ses premières villes, les défendre et les faire grandir afin que sa colonie prospère et qu'il soit possible d'exploiter les ressources naturelles du Nouveau Monde. L'établissement des cités, le mouvement des unités et les combats n'ont aucune originalité par rapport à Civilization. Ensuite, les choses changent sensiblement puisqu'en lieu et place de l'aménagement des villes par la construction de simples bâtiments, le joueur doit gérer la transformation des ressources naturelles. Colonization tente ici de nous proposer une vision historiquement réaliste des choses.
En effet, les colonies avaient à l'époque pour principal intérêt de ramener des richesses du Nouveau Monde en Europe afin de couvrir les dépenses engagées par les couronnes du Vieux Continent. Dans Colonization, cet élément est présent et se retrouve d'abord via l'exploitation des terres entourant les colonies. Celles-ci permettent d'obtenir des matières premières (peaux, canne à sucre, tabac...) que l'on peut alors transformer dans la ville. Il faut bien sûr avoir construit la structure nécessaire, mais également avoir suffisamment de colons en « réserve » afin qu'il soit possible de les assigner à la transformation des ressources pour obtenir, au final, des manteaux à la place des peaux ou des cigares contre le tabac.
L'acquisition de quelques navires supplémentaires permettra enfin d'exporter ces produits vers l'Europe et ce faisant d'engranger quelques espèces sonnantes et trébuchantes. L'Europe est également un moyen de récupérer des produits particulièrement complexes à produire dans les colonies comme des armes... Il faut effectivement savoir que dans Colonization, le but de tout joueur doit être de parvenir à l'indépendance. Une indépendance qui s'obtient en faisant progresser le sentiment national jusqu'à atteindre au moins 50 %. À partir de là, il est important de prendre son temps avant de signer ladite déclaration d'indépendance : le Roi de notre nation n'est effectivement pas décidé à lâcher ses précieuses colonies sans se battre.
Un tableau permet de vérifier, à tout moment, la puissance du corps expéditionnaire que le Roi enverra dans le Nouveau Monde et ainsi faire progresser sa propre armée « coloniale » afin de pouvoir lui tenir tête le moment venu. L'indépendance prononcée, le Roi envoie son armée et il faut « simplement » la repousser pour terminer la partie. Une tâche plus facile à dire qu'à faire ! Colonization recèle bien sûr beaucoup d'autres choses comme les relations avec les tribus indiennes, avec les autres colonies européennes, la formation d'artisans spécialisés, l'établissement de missions... Autant d'éléments que nous détaillerons bientôt, mais alors que l'on avait quelques craintes, ce premier aperçu nous a pleinement rassurés : Firaxis semble avoir fait du très bon travail et les amateurs du jeu originel peuvent déjà se frotter les mains !