TOCA Race Driver

Nerces
Par Nerces, Spécialiste PC & Gaming.
Publié le 18 avril 2003 à 17h00
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Lorsqu'il est question de simulations automobiles et de jeux vidéos quelques noms reviennent régulièrement. Alors que les plus anciens ne jurent que par le Grand Prix de Geoff Crammond, les jeunes pensent plutôt Gran turismo ! Codemasters, a qui l'on doit déjà le fameux Colin MacRae et n'est donc pas ce que l'on peut appeler un novice en matière de courses automobiles, tente de mettre tout le monde d'accord avec un titre très ambitieux : TOCA Race Driver.

Déjà disponible sur Playstation 2 et sur Xbox, TOCA débarque donc enfin sur PC. Je sais, je l'appelle TOCA, mais il faut dire que depuis maintenant quinze jours que nous passons nos nuits ensemble, nous avons franchi un certain cap dans notre relation. Nous sommes comme qui dirait devenus intimes et, dans l'intimité, ça se fait de se donner des petits noms !


Un scénario dans un jeu de bagnole ?

... Aussi étonnant que cela puisse paraître c'est pourtant le premier pari tenté et finalement remporté par CodeMasters. Afin de donner un peu plus de profondeur à son jeu, d'intéresser un plus large public et finalement d'aller au-delà du classique championnat du monde, l'éditeur a décidé d'intégrer un mode carrière qui se déroule à la manière d'un vrai petit film avec scénario, personnages principaux et tension palpable sur la piste. Cette partie "carrière" commence cependant très mal, maladroitement introduite qu'elle est par la séquence... Euh... La séquence d'introduction justement.

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Le destin d'une famille scellé en quelques instants : poignant !

Il y a quinze ans de cela, l'extraordinaire McKane vient à l'instant d'ajouter une nouvelle victoire à son glorieux palmarès. Mais alors qu'il franchit tout juste la ligne d'arrivée, son dauphin le percute violemment et envoie le bolide dans le décor. L'accident qui s'ensuit aurait largement trouvé sa place dans le Driven de Renny Harlin (mais si, le film avec Sylvester "Adrian" Stallone) ! La séquence n'est déjà pas très réussie graphiquement mais elle se trouve en plus joyeusement massacrée par les voix des commentateurs qui sont tout simplement à pleurer. Enfin, l'entrée en matière "à fond les kleenex" s'achève sur le terrible choc : à la mort déjà pas joyeuse d'un pilote, s'ajoute la détresse des deux fistons de notre Colt Sivers de pacotille. Ils étaient dans les tribunes et ont vu le drame en direct... Un vrai scénar hollywoodien le truc !

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Vous imaginez la suite... Tout tristes mais bien décidé à venger leur père de la plus noble façon qu'il soit (des coeurs purs les mouflets en plus), les deux gars ont décidé de suivre les traces du papounet et ont embrassé la carrière de pilote automobile. Donnie MacKane l'aîné a déjà une réputation bien établie quand Ryan, son jeune frère, se lance dans la compétition. C'est évidemment ce dernier avec sa tête de Gérard Philippe des mauvais jours que vous allez incarner tout au long du mode carrière qui est heureusement beaucoup plus sympa que ne le laisse présager cette introduction franchement peu engageante... Tout aussi manichéen et digne d'une sous-série B certes, mais nettement plus sympa... Si, si, je vous jure !


En avant les petits bolides !

Le scénario c'est une chose mais ce n'est heureusement pas le principal dans TOCA Race Driver. Comme son nom l'indique, il s'agit tout de même d'un jeu de "caisses" et il est donc important de voir en quoi il se démarque de la concurrence, sur PC, elle ne manque pas ! TOCA vous propose donc de prendre part au championnat anglais, le British Touring Car, ça ce n'est pas véritablement un scoop. Plus intéressant, il permet aux joueurs de participer à de très nombreux autres championnats internationaux afin de varier les plaisirs et les défis. En tout ce ne sont pas moins de 13 championnats différents parmi lesquels on retrouve les prestigieux : DTM allemand ou V8 SuperCars australien.

En mode carrière, ces différents défis ne se débloquent qu'au fur et à mesure de la progression de Ryan McKane qui lui doit faire ses preuves. En mode "libre" toutefois, plusieurs d'entre eux sont déjà accessibles. Au premier lancement le DTM est encore verrouillé mais il est par exemple déjà possible de se lancer sur le circuit de Vancouver pour disputer les Americas Series. Cette "liberté" est bien appréciable même si on regrettera que le mode carrière soit si "contraignant". Nous sommes obligé d'incarner Ryan McKane et de commencer par le TOCA Tour. J'aurais bien aimé pouvoir démarrer dans un autre championnat et surtout disposer d'un autre personnage auquel m'identifier : Ryan McKane est simplement insupportable d'arrogance et d'égoïsme !

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Circuit urbain, classique oval ou route champêtre, ce n'est pas le choix qui manque !

Les nombreux championnats disponibles (13), les différents voitures accessibles (42) et la variété des circuits proposés (38 tracés internationaux) permettent à TOCA d'avoir une durée de vie proprement faramineuse pour un jeu de courses à condition, bien sûr, d'apprécier le style de conduite sur lequel nous reviendrons plus tard. A toutes ses possibilités, il faut en plus ajouter la présence au cours du mode carrière de petits "défis" opposant McKane à un rival. Ces défis sont relativement courts et n'ont pas vraiment d'importance pour la carrière du "héros". Ils offrent par contre un peu de fraîcheur puisqu'ils se font sur d'anciens véhicules. Enfin, on ne peut passer sous silence la richesse du mode multijoueurs qui rallonge encore la durée de vie en proposant pratiquement tout ce qu'il est possible d'imaginer. On peut bien sûr y jouer en réseau et grâce au dernier patch disponible c'est même un maximum de douze participants qu'il sera possible de réunir, mais, plus rare, TOCA dispose d'un mode en écran splitté (maximum quatre joueurs) qui s'avère très jouable !

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Le programme proposé par TOCA est donc largement positif. Ensuite comme nous le disions précédemment cela dépend du niveau de réalisme que vous recherchez. Il ne faut en effet pas s'y tromper et TOCA Race Driver ne cherche en aucune façon à être aussi pointilleux que le Grand Prix 4 de Geof Crammond ou même le F1 2002 d'Electronic Arts. Le comportement des véhicules est ici largement simplifié et même si on ne peut pas à proprement parler de courses "arcade", il est hors de question d'employer le terme "réalisme" lorsque l'on voit les trajectoires auxquelles on peut aboutir. Cela ne m'a pas gêné le moins du monde mais il est important de ne pas se méprendre. Un exemple particulièrement parlant : il est possible de changer les réglages de la voiture avant chaque course. Si ce passage au stand est vivement conseillé, ce n'est toutefois pas absolument indispensable pour remporter les différents championnats !


C'est bien, c'est beau... Mais c'est lourd !

Contrairement à de nombreux styles de jeux, une simulation automobile se doit d'être techniquement efficace pour intéresser les joueurs. Les modélisations des véhicules ou des circuits doivent être réussies pour que l'impression "d'appartenir" à la course soit au rendez-vous. Du fait de l'insistance de CodeMasters dans ce domaine, TOCA était attendu au tournant et il n'y a pas vraiment de raisons d'être déçu malgré quelques petits détails qui dérangent. Tout d'abord les véhicules subissent des dégâts bien physiques au cours des chocs. Le système de déformation des véhicules adopté par CodeMasters n'est pas parfait, mais rend finalement assez bien "l'usure" des engins. Les portières sont arrachées, les vitres éclatées et les ailes pulvérisées pour le plus grand plaisir des joueurs. Le reste du jeu est un peu plus sobre mais il faut dire que les abords d'un circuit ne figurent pas parmi les paysages les plus riches.

On regrettera tout de même que les spectateurs soient relativement mal représentés. On regrettera aussi quelques petites simplifications graphiques dans les voitures qui disposent par exemple de phares très détaillés alors que le reste du bolide est plus limité. L'ensemble reste tout de même de très haute tenue et certains circuits sont simplement magnifiques. L'aspect sonore a pour sa part été particulièrement soigné par CodeMasters et les différents bruitages semblent tout à fait réalistes. Notons au passage l'effort réalisé sur la musique : de nombreuses compositions célèbres illustrent ainsi les différents aspects du jeu et on reconnaîtra aisément Lynyrd Skynyrd, Morcheeba ou encore Al Green.

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Elle va rouler beaucoup moins bien, évidemment...

Mais comme chaque médaille à son revers, il nous faut parler des points négatifs qui ne manquent pas de se signaler, à commencer par certains éléments que je n'ai pu personnellement vérifier. Malgré des essais sur six machines et deux volants différents (Momo Force et Microsoft ForceFeedback), je n'ai pas été en mesure de confirmer ce que de nombreux utilisateurs reprochent au jeu. Il semble en effet que d'importants problèmes de compatibilité existent et ce malgré la sortie d'une première mise à jour. Certains se plaignent de la précision du volant, d'autres de bugs d'affichage et il arrive même que des bugs de sons apparaissent dans les séquences cinématiques. Comme je le disais, sur les six machines utilisées pour le test, aucune n'a présenté le moindre bug, mais je vous invite tout de même à la plus grande prudence en sachant par exemple que le jeu ne passe tout simplement pas sur les Cartes Graphiques ATi Radeon 9100.

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Puisque nous en sommes à parler de la configuration matérielle, parlons justement des exigences de TOCA. L'aspect graphique très complet et complexe du jeu laissait craindre une certaine gourmandise et il ne faut pas se le cacher, toutes les machines ne pourront le faire tourner correctement. Nos différents essais nous amènent à la conclusion qu'un Pentium 4 2 GHz ou un Athlon XP 2000+ équipés de 512 Mo sont le minimum pour en profiter correctement. Il faudra bien sûr utiliser une carte graphique puissante et nous ne conseillons rien de moins qu'une GeForce3 Ti200 pour jouer de manière presque parfaite... Vous êtes prévenu, le jeu est exigeant, mais au regard de ce qu'il se passe sur la route, cette exigence est justifiée.


Conclusion

Si TOCA Race Driver pourrait décevoir les puristes de la simulation automobile, il n'en demeure pas moins un pur moment de bonheur pour tous les autres. Malgré quelques problèmes de compatibilité et une exigence matérielle bien réelle, la réalisation graphique est splendide. Les modèles de voiture sont réussis et variés, les pistes très bien dessinées et les divers effets tout à fait convaincants. La bande son est au moins du même niveau et pour peu que vous disposiez d'un système multicanaux, le voisinage devrait largement en profiter !

La durée de vie n'a pas été négligée pour autant et au mode carrière original, succèdent les compétition libres sur de très nombreux circuits pour un plaisir sans cesse renouvelé. Mais bien au-delà de ces aspects plus ou moins techniques, c'est le plaisir incroyable que l'on prend à jouer qui devrait convaincre tous les amateurs de "vroum-vroum". Le volant est évidemment vivement conseillé pour profiter au maximum des sensations procurées par le jeu. Sensations très variées selon le type de course auquel vous choisissez de participer.

Les amateurs de sensations fortes devraient trouver leur bonheur avec le dernier titre de CodeMasters et si les adeptes du réalisme automobile pouvaient laisser quelques instants l'asphalte de Grand Prix 4, ils verraient sans doute que l'on peut prendre un plaisir inouï avec un titre plus arcade que les programmes de Geoff Crammond... Sur ce je retourne faire un petit rentre-dedans du côté de Vancouver, moi !


TOCA Race Driver

8

Les plus

  • Très nombreuses compétitions
  • Réalisation réussie
  • Ambiance sonore efficace

Les moins

  • Quelques problèmes de compatiblité

Note globale9

Réalisation8

Prise en main9

Durée de vie10

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