Enter The Matrix

Honkytonk Man
Publié le 19 mai 2003 à 17h17
En plein lancement du film sur tous les écrans de cinéma de la planète, Enter The Matrix, le jeu officiel nous arrive sur PC, et accessoirement sur console : Le lancement marketing a été rondement bien mené.
Comme d'habitude avec les jeux sous licence, nous abordons ce test avec quelques craintes, tempérées toutefois par des captures d'écran très prometteuses.


Enter The Matrix, quoi que l'on puisse en penser, n'est pas la simple transposition du deuxième opus du film sur nos PC préférés. Le jeu, aux dires de l'éditeur, vient compléter le film en proposant une histoire dans l'histoire. Ainsi, il ne sera pas question de prendre le rôle de Neo, de Morpheus ou de Trinity mais plutôt de choisir entre Niobe et Ghost qui font aussi partie du groupe de rebelles de Morpheus, leur histoire venant croiser celle des héros du film.


Wachowski-like

Les fans seront heureux d'apprendre que les frères Wachowski ont participé activement au développement. Ce sont eux qui se sont occupé de l'histoire et du scénario du jeu ce qui assure une meilleure imbrication du jeu avec les deux épisodes du film.
Tout ceci pour vous dire que vous pouvez très bien jouer au jeu sans avoir (encore) été voir le film sans que cela ne ruine le moins du monde le suspense. Au dire de l'éditeur (je ne pourrais confirmer n'ayant pas vu le film), certains passages du jeu viennent éclairer le film en apportant quelques pièces supplémentaires au monde de Matrix.



Matrix, comme au cinéma

Enter The Matrix se présente comme un jeu d'action à la troisième personne et s'apparente assez fortement à un Max Payne ou plus récemment à BloodRayne. A sa sortie, le jeu de chez Remedy avait fait son petit effet avec le fameux « bullet time » et tout le monde avait noté les cruelles ressemblances avec Matrix (le film). Je ne tairais pas de gros secrets en vous disant que le jeu reprend à son compte le ralentissement du temps tout en décuplant ses possibilités.
Niobe (ou Ghost suivant votre choix de départ) dispose donc en plus de la classique barre d'énergie d'une barre de concentration. En maintenant enfoncée la touche majuscule, on consomme la concentration dont le premier effet est un ralentissement du temps. Il devient dès lors possible d'éviter les balles ennemies qui sont rendues visibles dans ce mode. L'utilisation de la concentration ne s'arrête toutefois pas là puisque, concentré, notre avatar est capable de sauter plus haut, de courir sur les murs, de prendre appui sur une cloison pour cogner un ennemi et de tirer plus précisément. Vous l'aurez compris, la concentration revêt une importance capitale et c'est grâce à elle que l'on tirera la substantifique moelle du jeu.

Au fur et à mesure de la progression, des conseils sont donnés au compte-goutte sur les capacités de Niobe. On apprend petit à petit qu'il est possible de se plaquer contre les murs ou d'étouffer un ennemi (à la manière de Sam Fisher dans Splinter Cell). Que l'on peut passer en mode à la première personne pour tirer plus précisément. Ou encore que l'on peut prendre l'arme d'un ennemi au corps à corps et l'utiliser tout de suite après pour le « terminer ». Autant dire que cette idée de distiller des astuces petit à petit est un vrai bonheur et qu'il est vraiment appréciable de découvrir, même après plusieurs heures de jeu, des nouvelles possibilités de déplacement et d'attaque.

Aux séquences d'action proprement dites dans lesquelles les combats ont la part belle, alternent des séquences de conduite de voiture ou de vaisseau et des cinématiques. Les premières s'apparentent à ce que l'on trouve dans un Need for Speed : Poursuite infernales... Mais en beaucoup, beaucoup moins bien. Le contrôle à la souris est peu probant, les graphismes sont répétitifs et le gameplay n'est pas franchement emballant. On pourrait dire à la décharge des développeurs que ces séquences, qui sont plutôt courtes, viennent renforcer l'immersion du joueur en rapprochant l'action des cinématiques. Celles-ci sont d'ailleurs plutôt fournies avec en sus des séquences réalisées avec le moteur du jeu, des vidéos au format DivX filmées exclusivement pour le jeu par les réalisateurs du film.

Les amateurs avertis reconnaîtront les fortes ressemblances de certains moments du jeu avec des passages du premier ou deuxième épisode du film. Le passage sur les toits, poursuivi par un agent, ressemble comme deux gouttes d'eau à la séquence similaire du premier film. Mêmes toits en dents de scie, même plafond qui s'effondre... L'ambiance sonore est elle aussi très fidèle au film et cela faisait plusieurs mois que je n'avais pas été autant emballé par les musiques d'accompagnement d'un jeu. Des « samples » très rythmés, alternativement rock ou techno se déclanchent dès que l'action se met en branle ce qui amène une dose d'adrénaline à un moment ou il n'en manque pas.

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Un gameplay assez diversifié


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Action variée, gameplay innovant, cinématiques de qualité, ambiance sonore décapante... A part les séquences de conduite, plutôt basiques, Enter The Matrix pourrait presque donner l'impression d'être le jeu ultime. Un « détail » vient toutefois entacher ce beau tableau : La réalisation !

Les animations de Niobe ou de Ghost sont certes très détaillées avec, dixit le développeur, près de 1.000 mouvements différents mais la puissance demandée est en conséquence. Jugez plutôt. Avec un Pentium 4 2Gz épaulé par une vieillissante mais toujours vigoureuse GeForce 4 Ti4200, il faut jouer en 800x600 pour avoir une action fluide en permanence, en particulier lorsqu'il y a de nombreux ennemis proches ou en extérieur. Le jeu est toutefois jouable et fluide le reste du temps en 1024x768. Ce qui est étonnant c'est que c'est le moteur 3D de Unreal Tournament 2003 qui a été utilisé pour le jeu et que celui-ci, bien qu'assez gourmant ne semblait pas boulimique à ce point.

Ajoutez à cela des décors très passables et les nombreux bugs graphiques, dont certains sont corrigés par le premier patch déjà dispo et vous comprendrez que le développeur a du être quelque peu bousculé par le service marketing pour lancer le jeu à la date de sortie du film. C'est vraiment dommage dans la mesure ou Enter The Matrix aurait pu être LE jeu culte, au même titre qu'un Splinter Cell.


Conclusion

Disposant d'une durée de vie d'au moins 15 heures, Enter The Matrix a réussi la prouesse d'être très fidèle au film tout en ne le parodiant pas ce qui, en l'occurrence, est une grande qualité. La présence des frères Wachowski au cours du développement n'y est certainement pas étrangère.

L'utilisation de la concentration est assez aboutie et c'est avec beaucoup de plaisir qu'on rentre dans une pièce remplie de flics en armes en « se la jouant Matrix» : Je cours sur le mur, une rafale de MP5, roue, deuxième rafale, saut plongeant, troisième rafale, coup de pied tournant, je pique le flingue du policier qui « passait par là » juste le temps de lui vider mon chargeur dessus... La même séquence pourrait très bien se passer plus tranquillement en dessoudant un à un les flics à distance mais on se laisse vraiment prendre à ce petit jeu du ralenti. Là-dessus, bravo.

Hélas, trois fois hélas, il faudra disposer d'une bonne machine pour pouvoir profiter pleinement de Enter The Matrix sous peine d'être très vite dégoûté par le mode « diaporama » de certaines séquences, et tout cela sans bénéficier de graphismes ou d'effets extraordinaires. Par ailleurs, certains passages comme le pilotage de vaisseau sont vraiment mauvais et indigne d'un jeu PC actuel. Marketing, marketing, quand tu nous tiens.

Enter The Matrix

6

Les plus

  • Un gameplay qui maintient en halène
  • Fidèle au film
  • Nombreuses possibilités de mouvement
  • Ambiance sonore réussie

Les moins

  • Grosse bécane indispensable
  • Réalisation technique baclée
  • Graphismes, hors personnages, moyens

Note globale7

Réalisation5

Prise en main9

Durée de vie5

Honkytonk Man
Par Honkytonk Man

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