Introduire un processeur 64 bits sur le marché grand public est un pari risqué mais audacieux. Risqué parce qu'aujourd'hui l'intérêt du 64 bits n'est pas forcément évident, mais audacieux car le monde de l'informatique n'a pas connu telle évolution depuis le fameux i386, premier microprocesseur 32 bits produit par Intel en 1985. Si l'on aurait pu croire qu'Intel serait le premier à commercialiser un processeur grand public 64 bits, AMD lui grille finalement la politesse. Une belle revanche pour le petit poucet, qui pourra se targuer d'avoir été l'un des pionniers de l'informatique 64 bits grand public.
Architecture AMD K8 : le tournant de l'informatique moderne ?
La grosse nouveauté du K8 se cache derrière la technologie x86-64 rebaptisée pour l'occasion en AMD64. Le but de cette technologie est de permettre l'exécution native de code 64 bits mais aussi 32 bits avec une particularité de taille. Là où l'architecture EPIC des Processeurs 64 bits Itanium d'Intel doit émuler le code 32 bits pour exécuter des applications, ce qui a pour effet logique de dégrader grandement les performances, AMD a choisi de rendre son processeur nativement compatible avec les instructions 32 bits. En théorie donc un Athlon 64 ou un Athlon 64 FX-51 doit exécuter sans peine des applications 32 bits sans aucune baisse de performance face à un Athlon XP, par exemple. Pour ce faire le processeur se voit muni de huit nouveaux registres généraux (GPR) supplémentaires fonctionnant en 64 bits alors que les registres existants de type EAX et EBX passent de 32 à 64 bits. L'unité d'instructions SSE se trouve enrichie de huit registres 128 bits supplémentaires supportant les instructions SSE2 développées à l'époque par Intel pour sa gamme Pentium 4 : l'architecture K8 est ainsi compatible avec les instructions SSE et SSE2 dont le but premier est d'accélérer les calculs requis par les applications audio, vidéo et 3D. Bien sûr le K8 reste compatible avec les instructions x87, MMX et 3DNow.Afin de s'adapter aux instructions en 32 ou 64 bits le processeur offre deux modes de fonctionnement : le 'Long mode' et le 'Legacy Mode'. Le 'Long Mode' nécessite un système d'exploitation 64 bits et offre deux niveaux de fonctionnement : 64 bits pour un fonctionnement total et complet en 64 bits ou mode de compatibilité. Dans ce cas de figure le processeur est capable d'utiliser des applications 16 ou 32 bits avec un système en 64 bits. Le Legacy Mode permet pour sa part d'exploiter le processeur avec un système d'exploitation de type 16, 32 ou 64 bits.
Les changements apportés par les ingénieurs d'AMD à l'architecture ne s'arrêtent pas là et le K8 dispose d'un nombre de pipeline accru par rapport au K7 : on passe de 10 à 12 pipelines. Les ingénieurs d'AMD sont donc restés prudents afin d'éviter de reproduire l'effet Pentium 4 (NDLR : rien à voir avec l'effet Kiss Cool). Rappelons que le Pentium 4 dispose de 20 pipelines ce qui permet en théorie d'éxécuter plus d'instructions simultanément. On pourrait croire que plus la profondeur du pipeline est élevée, meilleures sont les performances. Hélas l'exécution de certaines des instructions qui alimentent le pipeline peut dépendre du résultat d'un test qui n'est réalisé qu'une fois toutes les instructions traitées. C'est là qu'intervient la prédiction de branchement qui permet, en fonction des suites d'instructions exécutées auparavant, de deviner le branchement qui doit être pris. Dans le cas où la prédiction soit erronnée, le processeur est obligé de vider le contenu des pipelines et de tout reprendre à zéro ce qui pénalise d'autant le temps de traitement. Afin de réduire un peu plus les errements du pipeline, AMD a revu le mécanisme de prédiction de branches (BPU) en l'optimisant. En premier lieu la taille du buffer a été augmentée et une nouvelle unité, branch adress Calculator, a fait son apparition. Cette unité 'BAC' calcule en un maximum de cinq cycles d'horloge les prochaines adresses de branche. Les unités de calcul en virgule flottante demeurent identiques à celles que l'on trouvait dans l'Athlon XP, et pour cause celles-ci étaient déjà excellentes.
Architecture AMD64 : les extensions des registres - En rose les registres x86 traditionnels, en violet les extensions et nouveaux registres introduit par le K8
Autre innovation inédite jusqu'alors, le K8 intègre un contrôleur mémoire. Alors qu'à l'accoutumée le chipset est chargé de gérer les échanges entre le processeur et la mémoire, c'est ici le processeur qui s'en charge. Premier avantage : le contrôleur mémoire travaille à la fréquence du processeur. Ce choix permet de réduire de manière assez importante les temps de latence. AMD estime que l'intégration du contrôleur mémoire permet de gagner environ 20% de performances à fréquence égale entre un Athlon 64 et un Athlon XP. L'architecture K8 étant déclinée en deux processeurs distincts : l'Athlon 64 et l'Athlon 64 FX-51, ces deux processeurs utilisent des contrôleurs mémoire différents. L'Athlon 64 est muni d'un contrôleur mémoire simple canal 64 bits fonctionnant avec de la DDR 200, 266, 333, 400 et débitant donc au maximum 3,2Go par seconde alors que l'Athlon 64 FX-51 intègre un contrôleur mémoire 128 bits plus performant de type double canal et fonctionnant avec de la DDR 200, 266, 333, 400 pour un débit de 6,4Go par seconde. Revers de la médaille, l'Athlon 64 FX-51 nécessite de la mémoire DDR de type ECC pour fonctionner, alors que l'Athlon 64 se contentera volontiers d'une mémoire standard. Bien entendu le fait d'exiger l'utilisation de mémoire EEC augmentera significativement le coût déjà exorbitant d'une machine Athlon 64 FX... Ce choix technologique soulève un autre problème : il faudra forcément changer de processeur lorsque des évolutions majeures comme l'apparition de la mémoire DDR-II se feront jour. Aussi pour profiter de la mémoire DDR-II vous devrez non seulement changer de carte mère et de barrettes mémoire mais aussi de processeur. Le moins que l'on puisse dire est qu'en l'état actuel des choses les plates-formes Athlon 64 offrent une évolutivité pour le moins limitée. Notez enfin que les machines Athlon 64 employant de la mémoire non bufferisée ne peuvent compter que trois slots mémoire, contre quatre pour les machines Athlon 64 FX-51 qui utilisent de la mémoire bufferisée.
La notion de FSB disparaît partiellement avec l'Athlon 64, le bus HyperTransport jouant désormais un rôle central notamment lorsqu'il s'agit d'overclocking. En modifiant la vitesse de l'HyperTransport, l'ensemble des composants se voient accélérés et cela profite particulièrement, du moins dans la théorie, au sous-système mémoire : en effet plus la fréquence du processeur est élevée, meilleure est la latence et meilleures sont donc les performances. Un effet boomerang qui devrait particulièrement séduire les overclockers de tout poil.
AMD Athlon 64 & Athlon 64 FX-51 : caractéristiques techniques
Après nous être attardé sur les détails (et méandres ?) de l'architecture K8 voyons maintenant certaines des caractéristiques techniques du processeur. L'Athlon 64 FX-51, tout comme l'Athlon 64, est gravé en 0,13µ et compte quelques 105 millions de transistors. Pour vous donner une idée précise de ce que cela représente il nous faut vous rappeler que le Pentium 4 ne dispose « que » de 57 millions de transistors et que le VPU Radeon 9800 Pro d'ATI en compte à peu près 100 millions contre 125 millions pour le GeForce FX 5900 Ultra. Du fait de l'inclusion d'une impressionnante quantité de mémoire cache, le die de l'Athlon 64, comme celui de l'Athlon 64 FX-51, mesure 193mm² pour seulement 100mm² pour le Barton.Processeur AMD Athlon 64 FX-51 : Un die plutôt complexe !
Avec ce processeur, AMD introduit un tout nouveau packaging qui tranche singulièrement avec l'habituel format des Athlon XP. Aussi étonnant que cela puisse paraître l'Athlon 64 ressemble à s'y méprendre à un Pentium 4. Le die du processeur est ici recouvert par un placer métallique qui a pour premier mérite d'éviter les problèmes mécaniques : la mise en place du radiateur par des mains peu aguerries ne sera donc plus un coup de poker. Deuxième avantage, la surface de contact offerte par l'heat spreader étant plus large, la dissipation thermique peut s'effectuer sur une plus grande surface ce qui engendre un dégagement plus efficace, du moins en théorie. Le PCB du processeur est en matière organique pour l'Athlon 64, alors qu'il est en céramique pour l'Athlon 64 FX-51. L'Athlon 64 compte 754 pins alors que son grand frère l'Athlon 64 FX-51 en compte 940. Précisons que les pins sont extrêmement fragiles et qu'il faudra manipuler les derniers bébés d'AMD avec des précautions toutes particulières.
Le fait d'avoir doté ces deux Processeurs d'un nombre de pins différent, implique qu'un utilisateur optant pour un système Athlon 64 ne pourra en aucun cas migrer vers l'Athlon 64 FX-51 sans changer de carte mère... Ce choix est à nos yeux fort peu judicieux voire contestable puisqu'il limite grandement l'évolutivité des machines Athlon 64, déjà pénalisées par l'intégration du contrôleur mémoire au processeur.
Processeur AMD Athlon 64 mis à nu : remarquez la taille imposante du core - Le nouveau joyau d'AMD : l'Athlon 64 FX-51
L'Athlon 64 FX-51 intègre une mémoire cache L1 de 128Ko avec 64Ko disponible pour les données, et 64Ko disponible pour les instructions. La mémoire cache L2 passe pour sa part à 1Mo et fonctionne en 16 way associative. Le fonctionnement de la mémoire cache est de type exclusif ainsi, contrairement aux processeurs Intel, les données stockées en L1 ne sont pas automatiquement répétées en L2 : de fait on peut dire que l'Athlon 64 FX-51 dispose de 1152Ko de mémoire cache. L'Athlon 64 dispose des mêmes caractéristiques en ce qui concerne la mémoire cache.
Les deux nouveaux processeurs AMD exploitent pour la première fois la technologie SOI. Celle-ci, dont l'acronyme signifie Silicium On Insulator, a été développée par une société française et permet d'éviter les fuites d'énergie au sein du processeur grâce à la mise en place d'une couche d'isolant. L'avantage est que la dissipation thermique du processeur est diminuée alors que sa fréquence de fonctionnement peut être sensiblement augmentée. A propos de température, ces nouveaux Athlon 64 intègrent une sonde thermique autonome et mesurable par la carte mère. En fonctionnement le processeur peut atteindre une température maximale de 70° celsius.
Maintenant que l'architecture K8 n'a plus de secret pour vous il nous faut évoquer les fréquences de fonctionnement de ces nouveaux processeurs. Pour le modèle haut de gamme, vous savez celui dont le nom évoque un célèbre breuvage anisé, AMD a choisi d'abandonner son fameux P-Rating. Ainsi l'Athlon 64 FX-51 est cadencé à 2,2GHz. L'AMD Athlon 64 conserve pour sa part le P-Rating, rebaptisé en Model Numbering, et sera disponible en versions 3200+ et 3000+. L'Athlon 64 3200+ tourne à 2GHz, contre 1,8GHz pour le modèle 3000+.
Les nouveaux processeurs AMD vus par CPU-Z
Considérations mécaniques : le système de ventilation
A nouveau processeur, nouveau système de fixation du ventirad ! Avec l'Athlon 64, exit le système de fixation abracadabrantesque des Thermaltake où l'on risque à chaque instant de briser le processeur ou la carte mère. AMD a conçu un système proche de celui des Pentium 4 où il suffit de clipser une des attaches métallique entourant le radiateur au berceau qui entoure le socket avant de bloquer le système via un levier en plastique. Chez CoolerMaster le système est encore plus simple : il suffit de visser le radiateur à la plaque métallique présente au dos de la carte mère.Ventirad pour processeurs AMD Athlon 64 et Athlon 64 FX-51
Technologie AMD Cool & Quiet
Afin de réduire les nuissances sonores et l'évélation de la température les ingénieurs d'AMD ont doté leurs nouveaux processeurs de la technologie Cool & Quiet. Celle-ci est dérivée de la technologie PowerNow d'AMD et n'est implémentée que sur les processeurs Athlon 64. Cool & Quiet régule la vitesse de fonctionnement du processeur et sa tension en fonction de la charge du système. Ainsi si le système est inactif le processeur va ralentir pour économiser de l'énergie et dégager moins de chaleur tout en diminuant également les nuisances sonores. Bien sûr dès que le système aura besoin de puissance, le processeur fonctionnera de nouveau à sa fréquence initiale. Intéressant d'autant que jusqu'alors ce genre de mécanisme était réservé aux Ordinateurs Portables.64 bits : pour quoi faire ?
Les mauvaises langues seraient tentées de répondre 'rien' à la question servant de titre à ce paragraphe. En effet à l'heure où nous écrivons ces lignes l'intérêt du 64 bits sur le marché grand public semble plus que restreint. Si je vous dis qu'un système 64 bits peut gérer jusqu'à 1To de mémoire contre seulement 4Go pour un système 32bits, vous me répondrez à juste titre que cela est inutile pour un particulier... C'est vrai mais l'informatique évoluant vite, il y a fort à parier que la limite des 4Go imposée par les actuels systèmes 32 bits devienne un jour contraignante...Autre problème pour AMD la version 64 bits de Windows XP n'est toujours pas disponible et il n'est pas dit que les utilisateurs souhaitent en plus du coût assez élevé engendré par le changement de plateforme racheter une licence de cette édition spéciale de Windows qui ne devrait être disponible que courant 2004 à un prix qui pourrait en laisser rêveur plus d'un. Certains argueront qu'il existe des versions 64 bits de Linux, mais là encore la grande majorité des utilisateurs exigeront Windows XP ne serait-ce que pour jouer.
Autre écueil, il n'existe aujourd'hui aucune application de renom disponible en édition 64 bits : Photoshop, Corel Draw, Word (NDLR : il est vrai qu'un Word en 64 bits n'a aucun intérêt) et cie ne sont pour l'instant disponibles qu'en versions 32 bits. A quoi bon utiliser des applications 32 bits sur un système 64 bits pourrait-on se demander... Et comme si tout cela ne suffisait pas, il n'existe actuellement aucun driver 64 bits pour des périphériques populaires comme les Cartes sons, scanners, Cartes Graphiques et autres joyeusetés de ce genre. Pour un peu on se croirait revenu au temps de Windows NT 3.51...
La seule bonne nouvelle est à chercher du côté des développeurs : le portage en 64 bits est une opération annoncée comme indolore grâce à l'architecture AMD 64. En effet ceux-ci n'auront nul besoin de réécrire leur code, une simple recompilation avec un compilateur 64 bits suffira dans bien des cas. Ceci est rendu possible grâce au fait que l'Athlon 64 rajoute automatiquement un octet à chaque instruction x86 : cet octet modifie le sens du code opératoire de l'instruction qui suit : le code 32 bits devient ainsi du code 64 bits et ce sans le moindre effort.
Les points évoqués précédemment sont évidemment susceptibles de freiner l'essor et l'engouement pour l'Athlon 64 FX-51. C'est pourquoi AMD espère accélérer la transition vers le 64 bits en lançant dès aujourd'hui ces nouveaux Processeurs. Vu l'inexploitabilité actuelle du 64 bits, le marketing s'emploiera à marteller que l'Athlon 64 FX-51 est le processeur 32 bits le plus performant, ce que nous vérifierons un peu plus loin.
Le 64 bits dans la pratique
Si Windows XP 64 est pour l'heure capable d'exécuter un grand nombre d'applications 32 bits grâce à sa couche WOW64 (Windows On Windows), ce n'est pas le cas des utilitaires systèmes. Je pense notamment aux Antivirus et autres utilitaires de sauvegardes qui devront impérativement être redéveloppés en 64 bits pour avoir une chance de fonctionner sur cette édition spéciale de Windows. Enfin si votre système dispose de suffisamment de mémoire, la couche WoW permet d'adresser à chaque application 32 bits un maximum de 4Go de mémoire : confortable !
Les joueurs regretteront amèrement le fait que Microsoft se soit contenté de porter DirectX 8.1 en 64 bits. En effet Windows XP 64 bits ne comprend pas la couche DirectX 9.0 et selon la version l'OpenGL est encore en 32 bits... Impossible donc d'exploiter les derniers jeux et les fonctions de votre carte graphique de dernière génération. Dommage... On le voit Windows XP en édition 64 bits est loin d'être terminé et son adoption ne sera certainement pas massive d'autant que nombre des fonctionnalités de l'édition standard de Windows sont absentes de cette version : la restauration système, les thèmes et autres gadgets de ce genre ne sont pour l'instant pas implémentés et cette version de Windows, dans l'état actuelle des choses ressemble plus à un système professionnel qu'à un système grand public.
Windows XP 64 Bit
NVIDIA nForce 3 150 et nForce 3 Pro 150
La première différence de taille est que le nForce 3 Pro 150 se présente physiquement comme un seul composant : les ingénieurs de NVIDIA ont en effet regroupé toutes les fonctionnalités du northbridge et du southbridge au sein d'une seule et même puce. La tâche étant simplifiée par le fait que les processeurs Athlon 64 FX-51 et Athlon 64 intègrent nativement le contrôleur mémoire. Ce design permet de diminuer la consommation électrique et la dissipation thermique tout en réduisant les temps de latence, les informations n'ayant pas à se balader dans tous les sens. Bien sûr il ne faut pas attendre du design 'Single Chip' du nForce 3 Pro un gain excessif de performances face à des chipsets AMD64 au design plus standard : la réduction des latences portant essentiellement sur les échanges entre southbridge et northbridge et non sur le contrôle direct de la mémoire dès lors l'impact est moindre. Le chipset nForce 3 Pro 150 est l'un des rares à être gravé en 0,15µ (contre 0,22µ généralement) ce qui a pour avantage de diminuer significativement l'échauffement des transistors. Si le nForce 3 Pro 150 utilise l'interface HyperTransport, son implémentation n'est que partielle. En effet l'uplink est limité à un fonctionnement en 8 bits (1,2GHz) alors que le downlink est en 16 bits (1,6GHz). Ainsi la bande passante disponible en sens montant n'est que de 3,6Go par seconde, ce qui est selon NVIDIA largement suffisant pour les divers échanges réalisés.
Techniquement le chipset supporte l'AGP 8x, intègre un contrôleur IDE UDMA133 et peut gérer un maximum de 6 ports USB 2.0. Le FireWire n'est hélas pas pris en charge dans cette version. Le nForce 3 Pro 150 est doté d'un contrôleur réseau Ethernet 10/100 de toute nouvelle génération. En effet le contrôleur réseau de NVIDIA dispose maintenant d'un Firewall implémenté en hardware mais non encore exploitable, les pilotes n'étant pas encore disponibles. Le NVIDIA Personal Firewall est également capable d'éviter l'IP Spoofing et le flooding pour une sécurité accrue du système. Les ingénieurs de NVIDIA ont également optimisé le fonctionnement du contrôleur réseau pour qu'il consomme moins de ressources CPU. Aussi le chipset décharge le processeur de la tâche de calcul des checksum et prend en charge la segmentation TCP. La nouvelle solution réseau de NVIDIA peut également gérer plusieurs paquets simultanément en un seul cycle d'horloge. D'autres fonctions font également leur apparition comme la compatibilité ACPI et le support ASF (Alert Standard Format) qui permet d'envoyer des alertes à travers le réseau en fonction d'événement intervenant sur le système.
Autre nouveauté du nForce 3 Pro, la fonctionnalité NVIDIA RAID. Le chipset intègre nativement un contrôleur RAID supportant les modes RAID 0, RAID 1 et RAID 0+1 et ce en SATA ou en ATA-133. Hélas le chipset nForce 3 Pro 150 ne supporte pas encore le Serial-ATA et il faudra attendre l'arrivée du nForce 3 Pro 250 pour bénéficier d'une prise en charge native du Serial-ATA. Autre déception de taille la célèbre APU made in NVIDIA n'est plus du tout intégré au nForce 3 Pro 150, le chipset se contentant d'une compatibilité AC'97. Enfin le support de l'Ethernet Gigabit devrait lui aussi voir le jour avec l'apparition du nForce 3 Pro 250.
VIA K8T800
Le northbridge du K8T800 étant relié au southbridge VT8237 par une connexion 8x V-Link à 533Mo/s, on peut légitimement penser que le chipset nForce 3 Pro 150 est plus performant puisque son concept tout-en-un réduit inévitablement les temps de latence. Le dernier chipset de VIA supporte bien entendu l'AGP 8x et un maximum de six ports PCI.
Le K8T800 utilise le dernier southbridge made-in VIA, le VT8237 qui propose un nombre de fonctionnalités accru par rapport à la solution NVIDIA. Le K8T800 supporte ainsi nativement le Serial-ATA 150 ainsi que le RAID en sus de la traditionnelle gestion de deux canaux Parallel ATA-133. De base le chipset gère 2 canaux Serial ATA et peut, grâce au VIA DriveStation V-RAID, supporter les modes RAID 0, 1 et 0+1 et JBOD. Petit bémol le support RAID 0+1 n'étant fonctionnel qu'avec quatre disque durs il faut utiliser une puce complémentaire avec le VT8237 pour rendre ce mode totalement opérationnel. Le chipset a également été conçu pour gérer un maximum de huit ports USB 2 et intègre par ailleurs un contrôleur réseau 10/100. Sur ce point précis VIA ne fait pas mieux que NVIDIA puisque le southbridge VT8237 ne gère hélas pas le Gigabit ethernet : les constructeurs de Cartes mères devront donc utiliser une puce additionnelle s'ils souhaitent proposer ce type de connexion. A l'instar du nForce 3 qui est dépourvu d'une quelconque solution audio, le K8T800 n'intègre aucun circuit audio. Le concept VIA Vinyl permet toutefois aux fabricants de cartes mères de relier soit une puce AC97 standard de type Realtek ou ADI, tout comme avec n'importe quel chipset, soit d'utiliser la puce Envy 24 HT censée délivrer un son de haute qualité. Autre point commun avec les chipsets NVIDIA, le K8T800 n'intègre aucun contrôleur FireWire.
Chipset VIA K8T800
Asus SK8N
Si l'actuel chipset nForce 3 Pro 150 ne gère pas le Serial ATA, Asus a opté pour un composant Promise PDC20378 qui sert de contrôleur Serial-ATA 150 et de contrôleur RAID IDE. C'est pourquoi on trouve sur la carte un troisième port IDE qui peut gérer jusqu'à deux Disques durs UDMA 133. Les modes RAID disponibles sont le RAID 0, RAID 1, RAID 0+1. Il est possible de créer une pile RAID SATA ou une pile RAID IDE mais pas les deux en même temps. Asus ayant choisi un composant Promise, la fonction NVRAID du nForce 3 Pro n'est pas exploitable, Asus ayant choisi de l'inhiber. Le dernier chipset de NVIDIA étant dépourvu de toute APU, le contrôleur audio est ici un banal composant ALC650.
Carte mère Asus SK8N : observez l'agencement des divers composants
La carte offre un certain nombre de connecteurs avec deux ports PS/2, un port parallèle, un seul port série, quatre ports USB 2.0, un port FireWire, un connecteur Ethernet RJ45 et une rampe de trois connecteurs audio. Asus livre en sus trois T-Bracket dont un offrant deux sorties SPDIF dont une optique, un autre rajoutant un port FireWire supplémentaire et enfin un dernier portant le nombre total de connecteurs USB 2.0 à six.
Les ingénieurs d'Asus ont doté la SK8N d'un BIOS graphiquement similaire à celui inauguré par les dernières P4P800 et autres P4C800. L'interface de ce BIOS est particulièrement agréable à utiliser mais l'on sent bien que les BIOS nForce 3 font leurs premiers pas. En effet très peu d'options sont disponibles. Nous pouvons bien sûr régler la vitesse mémoire (400MHz maximum), sa tension et ses timings, mais il n'est pas encore possible de changer la vitesse du bus HyperTransport. Il faudra donc passer par l'option CPU Frequency pour tenter un overclocking du système. Du fait de cette nouvelle architecture quelques nouvelles options peu familières apparaissent et il faudra se familiariser avec. Le BIOS propose par ailleurs une option 'Recovery' qui permet d'effectuer un flashage dès le démarrage du système en vue de restaurer, par exemple, une image BIOS corrompue.
Asus K8V Deluxe
Asus a pu nous faire parvenir une carte mère à base de chipset VIA K8T800 pour que nous puissions tester l'Athlon 64 3200+. Cette carte, baptisée K8V Deluxe, se distingue des Cartes mères habituelles d'Asus grâce à un PCB de couleur noire. Au format ATX, la carte est pourvue d'embouts arrondis et arbore un look assez surprenant de la part d'Asus. Ainsi les ports PCI sont-ils de couleur jaune alors que le northbridge du K8T800 est revêtu d'un radiateur passif de couleur bleu métallisé. Les bancs mémoire sont également peinturlurés de jaune et de bleu alors que le port AGP reste marron. Autre petite touche d'excentricité les connecteurs ATX pour les diodes, boutons et autres joyeusetés de ce genre, sont repérés par des codes couleurs censés faciliter les divers branchements. Le layout de la carte mère est intéressant puisque contrairement à la SK8N on retrouve une configuration assez classique. Le socket 754 est entouré d'un berceau plastique solidement fixé à la carte mère par une plaque métallique assez épaisse que l'on trouve au dos de la carte. Ce système fait que si votre boîtier n'offre pas un dégagement suffisant entre la paroi sur laquelle vous fixez la carte mère, et la carte, cette dernière ondulera plus au moins...La K8V propose deux ports IDE et un port disquette positionné sur le bord de la carte mère. On retrouve un seul port RAID en Parallel ATA et quatre ports Serial-ATA. Le southbridge VT8237 ne pouvant gérer que deux canaux SATA, les deux autres ports se voient pris en charge par une puce Promise PDC20378 tout comme les fonctionnalités RAID IDE. Les modes RAID supportés sont le Raid 0, Raid 1 et Raid 0+1. Le positionnement des connecteurs d'alimentation est curieux mais pas vraiment gênant : le connecteur 12 volts est au dessus du processeur alors que le connecteur ATX standard est à côté du troisième emplacement mémoire. Précisons à ce sujet que la carte est dotée d'une alimentation triphasée. La partie réseau de la carte est gérée par une puce Marvell qui offre un support du Gigabit. Le VT8237 n'offrant aucune connexion FireWire, Asus a recours à un classique contrôleur VIA VT6307. La partie audio est confiée à un composant Analog Audio ADI1980 dont les fonctionnalités demeurent basiques. Pour la ventilation Asus propose trois connecteurs pour les ventilateurs.
Carte mère Asus K8V Deluxe
Côté connexion, la carte est munie de deux ports PS/2, un port parallèle, un port série, quatre ports USB 2.0, un port FireWire, un port RJ45, une rampe de trois connecteurs audio au format jack ainsi qu'une sortie SPDIF. Dans sa version Deluxe, la carte est livrée avec un T-Bracket rajoutant un port FireWire et un autre T-Bracket portant le nombre total de connecteurs USB 2.0 disponibles à huit. Asus livre également quelques accessoires courants comme un IOShield, deux câbles Serial-ATA, un adaptateur Molex/SATA, trois nappes IDE noires ainsi qu'une nappe IDE pour le lecteur de disquette. Côté logiciels, outre le CD de pilotes fournis, Asus propose WinDVD Suite qui comporte les logiciels WinDVD, WinRip et Win DVD Creator. Côté gadget on trouve dans le bundle un T-Bracket muni d'une sortie SPDIF et d'une sortie optique ainsi que l'accessoire InstantMusic qui transforme votre clavier traditionnel en un clavier multimédia.
Le BIOS de la carte est à l'image de celui de la SK8N à ceci près qu'il est un peu plus riche. La modification des timings mémoire est beaucoup plus poussée et il est possible d'overclocker le FSB du processeur par pas de 2MHz ! Intéressant d'autant que le BIOS est muni de la fonction AI Bios qui permet, au cas où le BIOS soit corrompu de le restaurer sans peine en utilisant le CD-Rom livré avec la carte. Un bon point qui facilite également la mise à jour du BIOS puisqu'il n'est plus utile de créer une disquette de boot, une simple pression sur les touches ALT+F2 suffisant à lancer le module de flashage. Bien que fonctionnel le BIOS de la K8V n'est pas exemple de défauts : ainsi l'activation du mode de performance Turbo provoque des plantages aléatoires alors qu'il est tout simplement impossible de changer l'AGP Aperture Size sous peine de ne plus pouvoir redémarrer le système. Ces quelques défauts devraient bien sûr être corrigés avec de futures mise à jour du BIOS.
Comme toutes les dernières cartes mères Asus, la K8V dispose d'un port propriétaire positionné juste en dessous du cinquième slot PCI. Celui-ci est destiné à accueillir le module WiFi @ Home. Commercialisé à 29€ par Asus ce module se présente sous la forme d'une carte additionnelle. L'électronique de la carte est masquée par un capot métallique et il faudra raccorder une antenne externe à la carte pour que votre réseau WiFi soit opérationnel. Notez que l'antenne est assez minuscule et que sa portée semble très réduite ce qui nous fait nous interroger sur le choix de ne pas avoir directement intégré l'antenne à la carte comme sur les solutions PCI traditionnelles. La carte est munie de deux diodes indiquant l'activité du réseau et supporte le protocole IEE 802.11b qui offre un débit de 11Mbps. Si on est loin des débits proposés par les nouvelles évolutions WiFi, cette solution WiFi @ Home reste très sympathique d'autant qu'elle s'intègre parfaitement à Windows XP grâce à ses Drivers Zero Configuration. Un très bon point pour Asus, bien que l'on aurait aimé voir l'accessoire livré en standard avec la K8V Deluxe.
Accessoire WiFi @ Home
Gigabyte GA-K8NNXP
Gigabyte est également partenaire sur le lancement de l'Athlon 64 et propose en toute logique une carte mère Athlon 64. Basée sur un chipset NVIDIA nForce 3 150, cette carte mère est baptisée GA-K8NNXP. Dotée d'un PCB bleu aux embouts arrondis la carte est au format ATX. Elle dispose d'une alimentation triphasée en standard mais c'est sans compter sur le système DPS qui s'enfiche dans un slot propriétaire afin de stabiliser l'alimentation. Le module DPS se voit surmonté d'un radiateur lui-même muni d'un ventilateur qui s'illumine de bleu en fonctionnement. Disons le clairement, le Dual Power System n'est pas indispensable au bon fonctionnement de la carte, mais il peut toutefois s'avérer utile pour les overclockers. Le chipset nForce 3 150 est pour sa part recouvert d'un radiateur et d'un ventilateur dont le rôle n'est pas évident. La carte propose trois bancs mémoire, cinq ports PCI, et un port AGP 8x avec ergot de maintient.Comme toujours chez Gigabyte les fonctionnalités offertes par cette carte mère sont tout bonnement pléthoriques. Outre le célèbre système DualBIOS qui permet de toujours avoir un BIOS fonctionnel grâce à la présence physique d'une puce de secours, les ingénieurs du constructeur taiwanais ont intégré un contrôleur FireWire 800 de marque Texas Instruments. La carte peut donc exploiter les périphériques FireWire 800, bien que ceux-ci ne courent pas les rues. Notez à ce sujet que Windows XP reconnaît nativement le contrôleur grâce à l'interface OHCI. Le Serial-ATA 150 est ici géré par une puce Silicon Image supportant le RAID, alors que les fonctionnalités audio sont confiées à un composant Realtek ALC658. Le Dual Lan est pris en charge conjointement par le chipset nForce 3 150 et une puce Realtek RTL-8110. L'idée d'intégrer un double contrôleur réseau Ethernet 10/100 est séduisante puisqu'elle permet par exemple de transformer son système en véritable routeur.
Côté connectique on trouve deux ports IDE, un port floppy, deux ports Serial-ATA 150 et deux ports IDE spécialement dédiés aux fonctionnalités RAID. La GA-K8NNXP propose également deux ports PS/2, deux ports série, un port parallèle, deux connecteurs RJ45 pour la fonction Dual Lan, deux ports USB 2.0 ainsi qu'une rampe de trois connecteurs audio au format jack. On regrettera le fait que la carte n'offre pas, comme ses concurrentes, quatre ports USB 2.0. Il faudra se contenter de deux ports avant ou utiliser les nombreux T-Brackets livrés. Le BIOS de la carte mère est traditionnel et on retrouve des options tout à fait classiques, avec la possibilité appréciable de modifier la vitesse du FSB processeur par pas de 1MHz pour un overclocking précis.
Le bundle de la GA-K8NNXP est fort garni et l'on retrouve une foule d'accessoires : système DPS, deux T-Bracket comportant chacun deux ports USB 2.0, un T-Bracket FireWire, un T-Bracket avec sortie optique, SPDIF et connecteurs jacks pour les voies centrales et arrière, ainsi qu'un T-Bracket déportant les connecteurs Serial-ATA à l'extérieur de la machine pour une utilisation véritablement Hot-Plug de vos disques. Gigabyte livre également deux câbles Serial-ATA, un IO-Shield, un adaptateur Molex/SATA, deux nappes IDE et una nappe floppy. L'aspect logiciel de l'offre est plus restreint, Gigabyte se contentant de fournir un seul CD comprenant les pilotes.
Carte mère Gigabyte GA-K8NNXP
La configuration de test ou la dream machine made in AMD
- Boîtier CoolerMaster Wave TAC-T01
- Processeur AMD Athlon FX-51
- Carte mère Asus SK8N
- 2x512Mo PC3200 CL2.5 ECC
- Carte graphique Leadtek A350 Ultra TDH
- RAID 0 constitué de deux Disques durs Western Digital WD360 Raptor de 36Go chacun 10000rpm
- Western Digital WD4000 40Go 7200RPM IDE
- Sony DW-U1DA
- Sony DDU1612
Le point sur les autres configurations
Nous avons opposé les nouveaux Processeurs 64 bits d'AMD à un système Pentium 4 et à une machine pourvue du dernier représentant en date de l'architecture K7 dont voici le détail :- Abit NF7S rev 2.0
- AMD Athlon XP 3200+
- 2x256Mo DDR400 Corsair CAS 2
- Disque dur Seagate 120Go UDMA100 7200RPM
- NVIDIA GeForce 4 Ti4600
- Asus P4C800 Deluxe
- Intel Pentium 4 3,2GHz
- 2x256Mo DDR400 Corsair CAS 2
- Disque dur Seagate 120Go UDMA100 7200RPM
- NVIDIA GeForce 4 Ti4600
Le protocole de test
Pour mettre en avant le potentiel de l'Athlon 64 et de son architecture 64 bits nous pensions à l'origine effectuer nos tests sous la version 64 bits de Windows XP. Seulement voilà, à l'heure actuelle seule une version alpha du système d'exploitation phare de Microsoft, est disponible. Cette version alpha, particulièrement dépouillée, est comme tout logiciel alpha extremement instable et présente quelques sérieux problèmes de compatibilité. Un exemple éloquent : le lancement de Quake III Arena affiche un menu constellé d'artefacts pendant quelques secondes avant que le système ne se gèle. Impossible dans ces conditions d'envisager le moindre test sur ce système d'exploitation. D'autant qu'il ne devrait pas être disponible avant l'année prochaine. Aussi nous avons choisi de concentrer nos tests sur le 32 bits en utilisant tout simplement le système d'exploitation qui sera utilisé par la majorité des utilisateurs d'Athlon 64 et d'Athlon 64 FX-51 à savoir Windows XP Professionnel Service Pack 1 32 bits. Ceci permet d'établir une comparaison valable des performances de l'architecture K8 face aux précédents processeurs AMD et au Pentium 4 d'Intel.CPUMark 99
CPUMark 99 mesure les performances brutes d'un processeur. Historiquement les Processeurs AMD ont toujours été avantagés par ce test, aussi l'issue des résultats ne fait que peu de doute. Si le Pentium 4 3.2GHz devance l'Athlon XP 3200+, l'Athlon 64 3200+ tout comme l'Athlon 64 FX-51 caracollent largement en tête. On note que les plates-formes VIA K8T800 et NVIDIA nForce 3 150 obtiennent ici des scores similaires. Si on en croit les chiffres obtenus l'Athlon 64 FX-51 est 27% plus véloce que le Pentium 4 3.2GHz dans ce test. Ce chiffre est certes impressionnant, mais il faut relativiser sa signification vu qu'aujourd'hui CPUMark 99 n'est plus guère représentatif du comportement d'un système.
3DMark 2001SE
3DMark 2001 SE nous montre un Athlon 64 FX-51 largement dominateur. Notre système Pentium 4 3,2GHz ne démérite pas et termine deuxième en reprenant l'avantage sur les systèmes Athlon 64 3200+. Si le Pentium 4 3,2GHz est ici 12% plus rapide que l'Athlon XP 3200+, il se montre 5% plus lent que l'Athlon 64 FX-51. On note que l'Athlon 64 3200+ décroche des performances largement supérieures à l'Athlon XP 3200+ avec un avantage moyen de 11% alors qu'il se montre globalement au niveau du Pentium 4 3.2GHz. Pour la petite histoire notre système Athlon 64 à base de chipset VIA K8T800 obtient un score de 100 points supérieur à celui du système nForce 3 150.
Quake III Arena
Avec Quake III Arena le Pentium 4 montre de beaux restes et il s'adjuge la première place devant l'Athlon 64 FX-51. Le Pentium 4 3.2GHz est d'après ce test 5% plus rapide que le dernier fleuron d'AMD. Les processeurs Athlon 64 obtiennent des scores honorables : dans ce test l'Athlon 64 est 16% plus rapide que l'Athlon XP 3200+ et 13% plus lent que le Pentium 4 3.2GHz. Quake III nous apprend une chose intéressante : le système K8T800 est une fois encore devant la plate-forme nForce 3 150. L'avantage du chipset VIA sur le nForce 3 150 n'est pas transcendant mais il se monte tout de même à 2%.
3DMark 2003 - Test processeur
Si le rôle de 3DMark 2003 est de mesurer essentiellement les performances d'une carte graphique, le bench comporte également un test spécifiquement dédié aux processeurs. D'après celui-ci l'Athlon 64 FX-51 est largement en tête, alors que le Pentium 4 3.2GHz décroche la seconde place avec une avance confortable sur les Athlon 64 3200+. L'avantage de l'Athlon 64 FX-51 sur le Pentium 4 3.2GHz est de 8% et de 14% par rapport à l'Athlon 64 3200+. Le processeur d'Intel demeure 5% plus performant que l'Athlon 64 3200+ et 18% plus rapide que l'Athlon XP 3200+. Si dans les tests précédents notre système VIA avait tendance à se montrer supérieur à notre plate-forme nForce 3 150, c'est ici l'inverse. Le score relevé sur la machine nForce 3 150 est en effet 2% supérieur à celui du VIA K8T800.
Unreal Tournament 2003 - Botmatch Antalus
Avant de décortiquer les résultats obtenus par nos différents systèmes sous Unreal Tournament 2003 il nous faut préciser que le programme n'effectue pas sur les systèmes Pentium 4 un rendu similaire à celui fait avec les machines AMD. Le Pentium 4 3.2GHz obtient en conséquence un score inférieur à tous ceux obtenus sur les machines AMD et ce résultat nous semble fort peu concluant. Face à l'Athlon XP 3200+, l'Athlon 64 3200+ ne serait que 2% plus véloce alors qu'il fait jeu égale avec l'Athlon 64 FX-51. On remarque que la configuration à base de chipset VIA K8T800 termine une fois encore devant le système nForce 3 150 de NVIDIA.
CineBench 2003
Le test Cinebench 2003 mesure les performances d'un système en calculant le temps nécessaire pour effectuer le rendu d'une scène 3D. Ce test bénéficie particulièrement de la technologie HyperThreading d'Intel. Il n'est donc pas étonnant de voir le Pentium 4 3.2GHz crever le plafond loin devant l'Athlon 64 FX-51... Celui-ci se montre pratiquement 10% plus rapide que nos machines Athlon 64 3200+. Ici les sytèmes Athlon 64 3200+ et Athlon XP 3200+ semblent obtenir des résultats plus que similaires. On notera tout au plus que l'Athlon 64 3200+ obtient un score légèrement supérieur sur plate-forme nForce 3 150.
PCMark 2002
PCMark 2002 est un outil de test synthétique qui mesure d'un côté les performances processeur et de l'autre les performances mémoire. Pour ce qui est des performances CPU, le Pentium 4 3.2GHz termine sans peine premier avec une avance de 13% sur l'Athlon 64 FX-51 ! Petite curiosité nos deux Athlon 64 3200+ obtiennent des scores inférieurs à celui de l'Athlon XP 3200+. Si l'on en croit PCMark 2002, l'Athlon 64 FX-51 est seulement 4% plus véloce.
Penchons nous maintenant sur les performances mémoire. Ici et pour la première fois depuis bien longtemps un processeur AMD passe devant le Pentium 4 d'Intel. D'après PCMark 2002 les performances mémoire de l'Athlon 64 FX-51 sont 3% supérieures à celles du Pentium 4 3.2GHz. L'inclusion d'un contrôleur mémoire double canaux sur l'Athlon 64 FX-51 lui permet d'offrir des performances mémoire 25% supérieures à celes de l'Athlon 64 3200+. Notez que l'Athlon XP 3200+ obtient le plus mauvais score mémoire : d'après PCMark, l'Athlon 64 FX-51 délivre des performances mémoire 66% supérieures à celles du dernier représentant en date de la famille K7.
Concernant nos machines Athlon 64 3200+, l'écart de performances entre le chipset nForce 3 150 et le VIA K8T800 est pour ainsi dire nul.
SiSoft Sandra 2003 - CPU
Autre outil de test synthétique, SiSoft Sandra 2003 nous permet de mesurer les performances brutes d'un processeur. Surprise, l'Athlon 64 FX-51 n'est pas en tête puisqu'il se fait voler la vedette par le Pentium 4 3.2GHz... Ce dernier obtient un score 10% meilleur que le nouveau bébé d'AMD. L'Athlon 64 FX-51 bénéficie d'un gain de performance de 9% sur l'Athlon 64 3200+. Nos deux machines Athlon 64 3200+ obtiennent des résultats pour le moins identiques, avec un très léger avantage pour le nForce 3 150. Enfin l'Athlon XP 3200+ obtient un score MIPS égal à ceux des Athlon 64 3200+, malgré un score MFLOPS nettement inférieur à ses compétiteurs.
SiSoft Sandra 2003 - Mémoire
Après avoir testé les aptitudes processeur, SiSoft Sandra 2003 nous permet d'évaluer les performances du sous-système mémoire. Comme nous l'observions déjà avec PCMark 2002, l'Athlon 64 FX-51 est largement en tête. Si le Pentium 4 3.2GHz termine deuxième en délivrant une bande passante 8% inférieure à celle de l'Athlon 64 FX-51, l'écart avec les Athlon 64 3200+ est impressionnant. Ce test nous permet de mesurer l'importance d'un contrôleur mémoire double canal : alors que l'Athlon 64 3200+ ne débite pas plus de 3Go, l'Athlon 64 FX-51 double pratiquement cette bande passante pour offrir environ 5,6Go ! Notez que l'Athlon XP 3200+ obtient des résultats très proches de l'Athlon 64 3200+. Enfin on observe que notre machine VIA K8T800 s'adjuge des résultats un cran au dessus de ceux du nForce 3 150, mais l'écart est franchement minime.
SYSMark 2002
SYSMark 2002 est un Benchmark assez peu ordinaire puisqu'il utilise des applications réelles (comme Access, Photoshop, Flash, etc.) pour mesurer les performances d'un système. Première surprise à la lecture du graphique le Pentium 4 3.2GHz est nettement en tête. Il obtient ainsi un score près de 5% supérieur à celui de l'Athlon 64 FX-51. Bien que l'Athlon 64 FX-51 ne parvienne pas à inquiéter le Pentium 4 3.2GHz, il reste 10% plus rapide que l'Athlon 64 3200+. Par rapport à l'Athlon XP 3200+, l'Athlon 64 FX-51 s'avère 16% plus rapide. On observe que la plate-forme Gigabyte à base de chipset nForce 3 150 est ici sensiblement plus rapide que sa concurrente directe à base de chipset K8T800. Dans ce test, le système nForce 3 150 délivre un résultat 3% plus élevé que celui obtenu avec notre système K8T800, et ce bien que la configuration soit identique.
Alors que les Processeurs Athlon 64 supportent nativement les fameuses instructions SSE et SSE2 auxquelles font appel certains des programmes utilisés par SYSMark 2002, le Pentium 4 domine toujours la danse. A cela deux explications possibles : soit les instructions SSE2 des Athlon 64 ne sont pas implémentées correctement soit la fréquence brute a un rôle déterminant dans ce test, ce qui profite forcément au système Pentium 4.
Encodage DivX
Ce test consiste à mesurer le temps mis par un système pour encoder au format DivX une vidéo AVI pesant quelques 200Mo. Nous avons choisi de faire apparaître les résultats sous forme de FPS. D'après ce test, et c'est une surprise, l'Athlon XP 3200+ est le plus rapide pour encoder en DivX ! Ainsi il faut 11,6 secondes à notre machine Athlon XP 3200+ pour encoder notre film, alors que l'Athlon 64 FX-51 fera la même opération en un peu plus de temps puisqu'il faut compter 14,3 secondes. Le nouveau processeur haut de gamme d'AMD s'avère plus rapide que l'Intel Pentium 4 3.2GHz mais de seulement 2%. On notera que la machine Athlon 64 à base de chipset nForce 3 150 compresse notre vidéo de référence plus rapidement que notre système à base de chipset VIA K8T800.
Afin de palper le gain de performance promis par les futurs systèmes 64 bits, nous avons pu encoder notre vidéo sur la version alpha (v1033) de Windows XP 64 en utilisant un outil réécrit en 64 bits. Le résultat est probant et à configuration égale les performances en encodage de notre système grimpent de 14%. Bien sûr il ne faut pas s'attendre à un tel gain pour toutes les tâches que vous effectuerez sur un système 64 bits, mais ce premier aperçu semble probant.
ViewPerf 7.0
Terminons notre série de test par un aperçu des performances relevées avec ViewPerf 7.0 (en 1024x768x32@75Hz). Le premier test UGS-01 de ViewPerf ne permet pas de départager nos diverses plates-formes, les écarts étant beaucoup trop faibles. Le test PROE-01 est un peu plus intéressant. Ici la machine la plus rapide est l'Athlon 64 3200+ qui devance de 14% l'Athlon 64 FX-51 et se montre pratiquement deux fois plus rapide que notre système Pentium 4. Le test Light-05 ne pas du même avis et positionne le Pentium 4 3.2GHz premier tout comme les tests DX-07, DRV-08 et 3DSMAX-01. Le Pentium 4 d'Intel tient dans tout ces tests la dragée haute aux machines Athlon 64 qui affichent des résultats bien souvent inférieurs à ceux obtenus avec un banal Athlon XP 3200+. Il est intéressant de constater que dans les tests DX-07 et DRV-08 notre machine VIA K8T800 obtient des scores largement supérieurs à ceux relevés sur notre système Gigabyte à base de nForce 3 150.
Conclusion
Il ne faut pas être grand clerc de notaire pour comprendre qu'AMD a réussi haut la main son retour en force sur le segment des Processeurs haut de gamme. Alors que depuis quelques mois l'Athlon XP marquait le pas face aux solutions concurrentes, l'Athlon 64 FX-51 permet enfin à AMD de se relancer dans la course à la puissance. Mais à quel prix ? Alors que le plus puissant des processeurs Intel Pentium 4 n'est déjà pas donné, l'AMD Athlon 64 FX-51 est lui hors de portée de bien des bourses d'autant qu'il nécessite une nouvelle carte mère et de la mémoire ECC... Alors oui bien sûr l'Athlon 64 FX-51 relève nettement la barre des performances mais il reste pour l'heure une vitrine technologique pour AMD qui compte distribuer très peu d'unités lors des premiers mois de commercialisation de ce nouveau processeur. Si l'Athlon 64 FX-51 est aujourd'hui le processeur le plus puissant, les choses devraient rapidement évoluer notamment avec l'annonce surprise faites par Intel lors de l'IDF d'un Pentium 4 survitaminé dopé aux emphétamines, en l'occurence le Pentium 4 Extreme Edition qui embarque un total de 2,5Mo de mémoire cache.La version actuelle de l'Athlon 64 est pour sa part plus décevante que l'Athlon 64 FX-51, puisque ses performances sont généralement en deçà de celles d'un Pentium 4 3.2GHz bien qu'heureusement supérieures à l'Athlon XP 3200+. Le 64 bits, comme nous l'avons vu, tient aujourd'hui plus de l'argument marketing que d'un réel besoin : si les ingénieurs d'AMD ont réussi la prouesse technologique de concevoir un processeur capable d'exécuter aussi bien du code 32bits que du code 64bits, le mode 64 bits est pour l'heure inexploitable faute d'un quelconque support logiciel. Bien sûr les logiciels 64 bits vont commencer à fleurir dans quelques mois avec la sortie de Windows XP 64, mais d'ici là les Athlon 64 FX-51 et Athlon 64 3200+ seront dépassés.
Il n'en reste pas moins que l'architecture K8 d'AMD est particulièrement intéressante et semble promise à un bel avenir. D'autant que l'HyperTransport fait merveille et semble très prometteur, ce qui devrait permettre aux Athlon 64, et à leurs dérivés de rapidement monter en fréquence. L'histoire nous dira si le choix d'intégrer le contrôleur mémoire au processeur est une solution pérenne et si le fabricant n'a pas eu tort de segmenter volontairement son offre en rendant l'Athlon 64 incompatible avec l'Athlon 64 FX-51. Quoi qu'il en soit AMD restera dans les annales pour avoir été le premier fabricant, exception faites d'IBM, à proposer un processeur 64 bits grand public capable de fonctionner nativement en 32 bits : chapeau bas !
Les différents nouveaux chipsets que nous avons pu tester nous laissent pour leur part comme une sensation d'inachevé. La surprise vient du fait que, dans certains cas, le nForce 3 150 est un brin moins performant que son concurrent direct le VIA K8T800. Si les écarts entre les deux chipsets sont avouons-le assez réduits, ils tendent à démontrer que la technologie Hyper8 de VIA a un certain intérêt. Avec le K8T800 le fabricant taiwanais nous rapelle, pour une fois, qu'il est capable de faire un bon chipset ! Du côté des fonctionnalités le K8T800 est assurément plus séduisant que le nForce 3 150 : VIA propose en effet une prise en charge native du RAID et du Serial ATA ce qui n'est hélas pas d'actualité chez NVIDIA où seul le RAID est pour l'heure pris en charge, et encore c'est un bien grand mot vu qu'aucun fabricant de Cartes mères n'exploite cette fonction. On déplorera l'absence de FireWire, Gigabit Ethernet ou autre APU sur l'un et l'autre des chipsets. Chez NVIDIA on indique dès à présent que le nForce 3 250 devrait corriger nombre des lacunes citées précédemment avec notamment une prise en charge du RAID, du Serial-ATA et du Gigabit Ethernet en sus d'un bus HyperTransport travaillant en 16 bits dans les deux sens. Interrogé à propos du devenir de l'APU, NVIDIA nous laisse à penser qu'il proposera dorénavant un contrôleur audio externe au chipset.
En résumé si l'Athlon 64 est désormais une réalité il nous paraît difficile, malgré l'excellence technique de cette nouvelle architecture, de recommander l'achat d'un tel système. Outre un coût exhorbitant et une évolutivité restreinte, de nombreuses évolutions technologiques devraient voir le jour d'ici quelques mois notamment du côté des chipsets... Intel ne reste pas les bras croisés, et le géant de Santa-Clara semble avoir bouleversé ses roadmaps en retardant l'arrivée du Prescott (cela n'a toutefois pas été confirmé officiellement) pour proposer un Pentium 4 Extreme Edition positionné sur le même créneau que l'Athlon 64 FX-51 : celui des gamers. La patience est donc de mise !