En effet, Call Of Duty nous plonge une fois de plus au beau milieu de la Guerre 1939-1945. Pas question toutefois d'incarner un erastz de John Rambo au milieu des bosches puisque notre avatar héros est beaucoup plus proche du soldat inconnu que du glorieux comme nos voisins d'outre-Atlantique savent si bien en fabriquer. Les choses sont d'ailleurs mises au point dès la séquence d'introduction avec une phrase que d'aucun pourrait presque considérer comme une attaque contre Medal Of Honor : "La guerre a changé la face du monde mais ce n'est pas un seul homme qui l'a remportée". Ca tombe d'ailleurs très bien puisque ce n'est pas un mais trois soldats que nous incarnons tout au long de la campagne solo : un Américain, un Anglais et un Soviétique.
Medal Of Duty...
Le décalage d'avec Medal Of Honor ne s'arrête cependant pas là. C'est ainsi que Call Of Duty se caractérise également par la quasi-omniprésence d'autres soldats pour épauler le héros que nous incarnont. Il n'est pas possible de les contrôler ou de leur donner quelque ordre que se soit, mais ils n'en demeurent pas moins présents. Ils jouent leur propre rôle, vous épaulent parfois et tentent de mener à bien la mission confiée à toute l'équipe même si le plus souvent c'est vous qui les épaulerez ! Par exemple, une mission mal débutée, à trop compter sur les copains, et l'on se retrouve seul à terminer le job. De la même manière, en prenant un peu d'avance on s'assure de conserver un peu de soutien lors de passages plus difficiles. Le comportement de ces soldats bien que très scripté est toutefois épaulé par une IA suffisante. Bien sûr, ils attendent souvent que vous passiez devant (hooo, les couards...) mais savent aussi se cacher derrière un obstacle et faire tomber quelques ennemis. C'est tout à fait correct et surtout suffisamment bien fait pour que l'on ne se sente ni seul à faire le boulôt, ni oublié en arrière.Que ce soit dans les assauts ou pour tenir un poste, nous n'êtes pas seul
La campagne solo débute non loin des côtes normandes. Rassurez-vous, les développeurs n'ont pas poussé le plagiat jusqu'à nous proposer un débarquement (nous verrons plus tard que Call Of Duty propose aussi sa séquence d'anthologie). L'objectif consiste en fait à préparer le terrain avant l'arrivée en masse des troupes débarquées sur les fameuses plages Omaha et Utah. Il ne faut que quelques secondes pour rentrer dans l'ambiance bruyante et chaotique du premier assaut, après le calme et la tranquillité du didacticiel : quel contraste ! Nos compagnons courent dans tous les sens, les tirs fusent d'un peu partout et les mitrailleuses ennemies pétaradent tant qu'elles le peuvent. Je ne sais pas vraiment pourquoi mais ça donne une furieuse envie de foncer dans le tas avec tous les autres... Tout simplement la peur de se retrouver tout seul, perdu comme un poltron au second plan ? On comprend peut-être un peu mieux ce qui fait que pendant ces foutues guerres, les soldats se ruent ainsi vers une mort presque certaine ! Après ce passage d'intense réflexion existentielle sur la condition du troufion de base, poursuivons sur ce qui nous occupe aujourd'hui : le test de Call Of Duty.
... Ou Call Of Honor ?
Les situtations et les lieux sont suffisemment diversifiées pour que l'ennui ne s'installe pas
En proposant un jeu si proche de Medal of Honor, les gars de chez Infinity Ward ne pouvaient pas se permettre de ne pas le surpasser techniquement. Graphiquement parlant, le pari est réussi. Bien que les deux FPS utilisent le moteur de Quake 3, les modèles sont plus précis et en extérieur, le champ de vision est plus étendu. Les animations sont elles aussi beaucoup plus variées. Quelques exemples : les soldats enjambent les barrières, s'effondrent de tout leur long sous un tir de mitrailleuse ou sont éjectés deux mètres au-dessus du sol dans une giclée de boue après un tir d'obus. Ca change du brouillard de Medal Of Honor ! Autre belle amélioration : l'IA. Proprement misérable sous Medal Of Honor, elle tient bien plus la route sous Call Of Duty. Les ennemis ne se déplacent pas en "Danse de St Guy" pour éviter les tirs, mieux, ils se permettent même parfois de battre en retraite pour mieux se protéger derrière une caisse. Attention tout de même, nous sommes toujours dans un jeu d'action et les attaques s'enchaînent avec une précision d'horloger Suisse.
Conclusion
La démo de Call of Duty avait fait un tabac à sa sortie, c'était bien mérité. Bien qu'il n'apporte rien (mais alors rien du tout) de neuf, le jeu de chez Infinity Ward est fort agréable à parcourir. En combinant des situations variées, un moteur 3D et un maniement qui ont fait leurs preuves, Call Of Duty nous propose un divertissement "fast food" mais façon "menu best of". Le principal reproche que l'on puisse faire à Call Of Duty, c'est bien entendu sa durée de vie qui le hisserait presque sur le podium des jeux les plus courts. En mode normal, on boucle en effet le jeu en 8 heures environ. A 50 euros la boite, ça fait cher de l'heure de jeu !Les meilleurs joueurs seront sans doute encore plus frustrés car même le niveau de difficulté le plus ardu ne peut prétendre les tenir bien longtemps. Enfin, il manque à Call Of Duty ce qui fait qu'on s'attache plus particulièrement à tel jeu plutôt qu'à un autre. Le "truc en plus", le "détail qui tue", ce machin indescriptible qui fait qu'on adoooore un jeu : dommage !