Prince Of Persia : Les Sables Du Temps

Honkytonk Man
Publié le 05 décembre 2003 à 17h15
Sorti en 1989 sur PC et la plupart des autres machines de l'époque (de l'Amstrad CPC à l'Amiga en passant par l'Atari ST ou le Commodore 64), Prince Of Persia avait ravi les joueurs en grande partie grâce à l'animation du héros. Capable de toutes les prouesses physiques pour déjouer les multiples pièges du palais, il avait marqué bien des joueurs en se hissant tout en souplesse sur les différentes plates-formes. Après de longues années d'absence et un opus 3D relativement moyen paru en 1999, le héros au turban est de retour sur nos machines avec, on l'espère, plus de succès que la fois précédente !


Tempête de sable, stupeur et effroi

Certains s'en retournent en Irak quelques dix ans après leur première visite afin de faire "le ménage". D'autres comme moi préfèrent découvrir les mystères du voisin perse (NDLR : l'actuelle Iran pour ceux qui ont arrêté l'histoire au collège) pour leur voyage d'étude et y revenir quelques dix ans plus tard... Presque pour y faire le ménage d'ailleurs ! La séquence d'introduction nous en dit un peu plus sur ce qui nous pousse à arpenter les décombres du grand palais royal. Tenté par les richesses du grand Maharadjah, le Prince de Perse (nous en fait) et son père en viennent à prendre possession du miroir du temps ainsi que d'une mystérieuse dague dotée de pouvoir surnaturels. La conséquence, malheureuse, de cet acte de pure cupidité ne se fait pas attendre et de puissants sortilèges sont libérés qui détruisent le palais royal et transforme toute sa population en créatures démoniaques. Réalisant la "légère" bévue, le Prince décide de réparer le mal commis en remettant un peu d'ordre dans le palais saccagé pour, peut-être, sauver le royaume (NDLR : la prochaine fois, tu y réfléchiras à deux fois avant de faire le malin).

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L'introduction, sympathique, plante le décor

Passée cette introduction, on se retrouve à l'entrée du palais avec, déjà, quelques gardes qui font la forte tête et nous barrent le passage. C'est l'occasion pour la voix-off du tutorial de nous faire découvrir les plus élémentaires de nos facultés physiques. Au cours des premières minutes on s'apprend donc capable de courir sur les murs sur une courte distance : lancé au pas de course au raz d'un mur, un clic de souris suffit pour franchir de la sorte un fossé. Cette première expérience est l'occasion de souligner le travail des développeurs qui ont mis une bonne part de leur énergie sur l'animation du personnage principal. Rapidement, nous apprenons comment il est possible de se lancer contre un mur en y prenant appuie pour monter sur quelques mètres, comment faire le trapéziste avec des barres, comment grimper le long d'une colonne ou bien encore comment se déplacer le long d'une corniche, pendu par les bras.

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Cette liste n'est pas exhaustive et c'est un des plaisirs du jeu que de découvrir petit à petit les possibilités de déplacement du héros et, surtout, la manière de les combiner les unes aux autres. On commence par se faire la main avec les premiers niveaux, simples, dans lesquels seule une de ces compétences est utile. Ensuite, cela se corse et l'action glisse inexorablement vers l'aventure et ses énigmes tortueuses. La caméra qui réalise un petit tour d'horizon à l'entrée de chaque grande pièce donne le tournis et la mesure de la difficulté qui nous attend. A certains moments, on peine à comprendre ce qui nous permettra d'atteindre l'échelle située à 3 mètres du sol alors qu'aucune barre, corniche, ni support de quelque nature que ce soit n'est présente alentour. Mais, petit à petit, les pièces du puzzle se combinent et on se réjouit du travail des "level-designers" qui ont réunit des trésors d'ingéniosité. Chapeau !


Le retour en arrière de la revanche

Nous avons parlé des possibilités de mouvement du Prince qui, à elles seules, donnent au jeu toute sa saveur mais la dague et le miroir volés au Maharadjah amènent aussi quelques épices pour obtenir au final, non pas un tajine ni un couscous mais un jeu d'aventure / action à la richesse rarement atteinte sur PC. Max Payne avait son "bullet time", Prince Of Persia : Les Sables Du Temps marquera les esprits avec le "retour dans le temps" qu'il propose. Je m'explique : si, à la suite d'une regrettable erreur de parcours, on se retrouve au fond d'un précipice embroché tel un roti par une dizaine de piques, ceci après s'être "farci" 90% du niveau, il existe encore, grâce à la magie de la dague volée au Maharadjah, une alternative avant de se taper la tête contre les murs. Une simple pression sur la touche "retour en arrière" rembobine l'action, comme le ferrait un magnétoscope jusqu'à se retrouver quelques dixièmes de secondes plus tôt juste avant la chute mortelle.

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Quelques-unes des prouesses physiques dont est capable le prince

La durée de ce "retour" est bien évidemment assez courte et il n'est pas possible de l'utiliser aussi souvent qu'on pourrait le souhaiter. Cette possibilité enlève à Prince Of Persia : Les Sables Du Temps ce qui me faisait haïr les jeux d'aventure / action dans lesquels certaines actions sont a effectuer au pixel prêt et où la moindre erreur de parcours se solde par un retour à la case départ (NDLR : sans toucher les 20.000F ?). Les développeurs ont aussi ajouté une certaine tolérance au niveau des sauts. Il n'est ainsi pas nécessaire de le déclencher au millimètre près pour espérer atteindre sain et sauf l'autre côté du précipice. Vous comprendrez dès lors fort bien que même les plus réfractaires aux jeux d'aventure / action / plates-formes façon Tomb Raider sont des "victimes" potentielles de ce nouveau Prince Of Persia. Je dis "victime", car ce jeu est non seulement une véritable torture pour les méninges mais aussi pour notre fragile petit cœur. La sauvegarde n'est en effet possible qu'en des points précis et malgré le "rembobinage", on prend son temps avant de se lancer dans des actions inconsidérées tant la pression est énorme !

Les pouvoirs de la dague ne se limitent pas au retour dans le temps et au cours des combats on peut l'utiliser à la manière du "bullet time" de Max Payne pour ralentir ou accélérer le temps, voire carrément pour immobiliser temporairement un adversaire. Les combats qui représentent tout de même une part non négligeable du temps de jeu sont une combinaison de "hack & slay" façon Diablo et de jeu de baston avec leur dose de combos. Ce n'est pas forcément la partie la plus passionnante du jeu mais elle est suffisamment bien fichue pour qu'elle ne bloque pas le joueur dans son envie de poursuivre l'aventure. C'est souvent aussi l'occasion d'ajouter un peu de stress dans la mesure ou les combats se présentent généralement après avoir traversé le niveau.

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Arrivés à ce point du test, vous devez tous avoir compris que c'est la quête du gameplay idéal qui a guidé les développeurs tout au long de la création du jeu. Il est toutefois nécessaire de faire un petit détour du côté de la technique, histoire de voir si cette cathédrale de gameplay n'est pas bâtie sur des fondations en bois. Les niveaux sont bien évidemment entièrement en 3D et le jeu se contrôle comme un Tomb Raider. Prince Of Persia : Les Sables Du Temps étant à la troisième personne, la position de la caméra est prédéfinie en fonction de l'endroit où l'on se trouve. C'est en général un point critique dans ce genre de jeu. Ici, passé les surprises du début, on s'accommode tout à fait des choix des développeurs. Il arrive évidemment que l'on peste par moments lorsque par exemple on ne voit pas précisément ce que l'on voudrait ou bien que la caméra change tout d'un coup et automatiquement de point de vue mais ce n'est pas vraiment gênant. Il existe en effet un mode "première personne", qui ne permet certes aucun mouvement mais offre un angle de vue différent, et un mode "panoramique pour avoir un panorama le plus complet possible.

Nous avons parlé de l'animation précise et riche du Prince, il en est de même des décors, généralement superbes. Des voiles et tentures sont tendus dans les plus belles pièces du palais et c'est un vrai plaisir que de voir comment ceux-ci se déplacent au gré du vent ou des mouvements du Prince. La qualité graphique du dernier jeu d'Ubi Soft ne se fait pas au détriment de la configuration et sur une machine à 2 Ghz épaulée par une GeForce 4 Ti4200, on joue sans aucun ralentissement en 1024x768, tous détails à fond. Le principal reproche que l'on peut faire à ce dernier opus de Prince Of Persia, techniquement parlant, se situerait du côté de l'ambiance sonore. Les musiques sont plutôt discrètes et les bruitages pas vraiment poussés. Le Prince, lorsqu'il se rattrape de justesse à une bordure, pousse par exemple un cri qui se rapproche du beuglement. Un petit travail sur cet aspect aurait pu parfaire encore l'ambiance, parfois magique, qui se dégage du jeu.

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Les énigmes sont parfois complexes mais rarement tordues

Is good or Is-no-good ?

Pour un joueur pas forcément passionné par l'aventure / action comme c'est mon cas, vous conviendrez à la lecture de ce test que j'ai l'air plutôt emballé. Difficile en effet de faire la fine bouche devant tant de qualité. Les copies d'écran qui nous ont fait mijoter à petit feu les mois précédents ne nous trompaient pas sur la marchandise. Les énigmes et le level-design sont aux petits oignons et plusieurs innovations sur le gameplay viennent pimenter le tout.

La durée de vie du titre est tout à fait honorable puisqu'il faudra une quinzaine d'heures pour arriver au bout de l'aventure et ce n'est pas à force de subterfuges (NDLR : qui a dit Halo ?) qu'on atteint ce chiffre. Autant vous dire que pour en arriver là, des salles, vous en aurez traversées et des précipices, vous en aurez sauté. Prince Of Persia : Les Sables Du Temps est sans conteste le digne successeur de Prince Of Persia, premier du nom. Un cadeau de Noël tout trouvé !


Prince Of Persia : Les Sables Du Temps

8

Les plus

  • Enigmes fouillées mais pas prise de tête
  • Pouvoir de retour en arrière de la dague
  • Animation très détaillée du héros

Les moins

  • Ambiance sonore moyenne

Note Globale9

Réalisation9

Prise en main8

Durée de vie8

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