Telle une licence sportive, Need For Speed revient chaque année pour nous proposer, encore et toujours, d'avaler du bitume. Monde ouvert dans Most Wanted, tuning dans Underground, course simple dans d'autres volets, la série à toujours su se renouveler avec plus ou moins d'aisance, par besoin de changement comme par pur manque d'inspiration suivant les crus. Cette année, et après un Pro Street un peu décevant pour le public européen que nous sommes, Need For Speed revient sur le devant de la scène avec une nouvelle idée dans sa musette. Il s'agit cette fois d'un jeu uniquement basé sur le principe de la course poursuite, enrobé d'une forte touche cinématographique. Roulez jeunesse.
Need For Wheelman ?
Premier élément évoqué dans la présentation, l'aspect complètement arcade du jeu. Il n'est pas question ici de réglages méticuleux, toute la place étant réservée aux changements de direction brusques, aux dérapages et aux demi-tours hasardeux. Disposant d'un scénario aux contours assez sommaires, Undercover nous proposera de nous infiltrer dans un gang de méchants garnements, notamment en mettant en avant nos qualités de chauffard. La seule cinématique que nous avons pu voir, tournée avec de vrais acteurs, avait la particularité de ne durer qu'une petite dizaine de secondes. Un peu court quand même pour que l'on puisse compter sur une trame scénaristique vraiment poussée. Attendons néanmoins une version plus avancée pour nous faire une meilleure idée de cet aspect du jeu d'EA.
1300 km de routes s'entremêlent au final, offrant un terrain de jeu conséquent composé de différentes zones offrant bien évidemment chacune leur spécificité topologique. On ira chercher la partie urbaine du côté de Palm Harbor, l'air pur des montagnes vers Gold Coast et la fraîcheur maritime à Port Crescent, Sunset Hill proposant vraisemblablement un environnement plutôt rural. Ces zones sont reliées entre elles par des portions d'autoroute, créant un ensemble cohérent bourré de véhicules à quatre roues. Audi, Porsche mais aussi Jaguar font partie des nombreuses licences obtenues par Electronic Arts, chaque modèle bénéficiant d'un important travail sur la déformation de sa calandre. Les dégâts sont en effet très bien rendus, transformant votre rutilant bolide en une épave sans nom le temps de quelques cabrioles. Que les cascadeurs en herbe ne s'inquiète pas, il n'est pas question d'altérer les capacités de la voiture. Ainsi, on gardera intacte les capacités d'accélération, la vitesse ou encore la souplesse de la direction, même en cas de gros accident.
Lost Highway
Le principal mode montré lors de la présentation, nommé Highway Battle, mettait au prise notre héros dans une course poursuite en un contre un avec l'ordinateur en plein milieu d'une voie à grande vitesse, le but étant de ne pas se faire distancer par l'adversaire. Agressif et rapide, celui-ci ne se faisait que très peu distancé en vitesse pure, la meilleure façon de grappiller quelques secondes étant de frôler (voire de toucher) les véhicules circulant à rythme normal, afin de les envoyer directement sur le chemin du bolide ennemi. D'apparence difficile à réussir, ce système ne s'est pas montré suffisamment convaincant, ne permettant jamais à notre hôte de gagner la course. Gageons qu'il sera amélioré d'ici à la sortie du jeu. La deuxième mise en situation consistait à semer les quelques voitures de police lancées à notre poursuite. Cette phase, nettement plus intéressante que la précédente, nous a permis de juger de la vélocité des représentants de l'ordre, particulièrement vifs et énervés. Cette séquence faisait donc la part belle à tous les demi-tours et autres dérapages évoqués précédemment, nous laissant admirer l'apparente facilité d'accès des ces manœuvres. Un système de progression a également été évoqué, sans suffisamment de détails pour que l'on puisse en penser quoi que ce soit pour l'instant. Sachez juste qu'il sera possible de débloquer quelques talents (nommés « driver skills » vous permettant au fur et à mesure d'améliorer vos possibilités d'action.
Sans être particulièrement laid, Undercover ne laisse pas une impression impérissable au niveau visuel. Pétri de crénelage (aliasing), utilisant visiblement le même moteur que son prédécesseur, impossible de crier au génie à ce niveau. Malgré tout, le jeu semblait particulièrement fluide malgré la grande vitesse de nos véhicules, et le monde suffisamment vaste pour proposer un challenge varié. Pour les amateurs d'Underground et de son monde nocturne, sachez que NFS Undercover ne propose qu'une seule et unique condition de course. Appelée « Magic Hour », elle propose une tonalité proche de l'orange avec une bonne quantité de lumière néanmoins. Pas mal utilisé pour le cinéma (Undercover s'inspire énormément du 7ème art), ce parti pris permet une visibilité de tous les instants et l'instauration d'une ambiance tombée de la nuit fort sympathique. Dommage cependant de ne pas disposer de différents moments de journée et de nuit, ou même de conditions climatiques changeantes.
Conclusion
Undercover applique la même recette que ses grands frères en introduisant un nouveau contexte, prétexte à l'implémentation de pas mal des composantes utilisées dans d'autres opus (police, customisation de la voiture...). L'annonce du désormais obligatoire mode multijoueurs, sans pour autant en détailler le contenu, ne vient pas rassurer les fans de la série. EA nous livre donc ici une présentation correcte, mais très loin d'être exaltante. Undercover semble être destiné avant tout au marché américain, plus friand de ce type de course poursuite à cent à l'heure et de carambolages monstrueux. Prévu pour le 21 novembre chez nous, NFS Undercover profitera sans doute des fêtes de fin d'année pour se faire une petite place au soleil. En ce qui nous concerne, on attend prudemment une version jouable pour crier... que ce soit au génie ou au scandale !