Aujourd'hui, c'est vers un ensemble certes multi-canal mais aussi meilleur marché que le Z-680, que nous nous sommes tournés. Ce dernier à beau être d'une qualité rare, offrir des fonctionnalités à faire tourner la tête et une puissance à exploser les carreaux du voisinage, il n'en demeure pas moins hors de portée de beaucoup de bourses. A près de 100 euros moins cher, le MegaWorks de Cambridge Soundworks est indiscutablement plus accessible. Logitech ne pouvait laisser perdurer cette situation plus longtemps et propose donc maintenant le Z-5300 dans la même gamme de prix...
Le Z-680 en version "light" ?
Il y a peu de temps, nous testions le Z-2200. A cette occasion, nous arguions du fait qu'il manquait à Logitech un ensemble capable de satisfaire les amoureux de la seule stéréo, une sorte de pendant 2.1 à l'excellente solution haut de gamme que constitue le Z-680. Si cette lacune est maintenant brillamment comblée et puisque nous avons la critique facile, nous objecterons que Logitech ne propose aucune solution intermédiaire pour les aficionados de la spatialisation du son. Le Z-680 reste comme nous l'avons dit hors de portée de nombreuses bourses et le Z-640, aussi sympathique soit-il, n'est clairement pas au niveau. Les utilisateurs intéressés par un ensemble 5.1 milieu de gamme ne pouvaient dès lors que se tourner vers la concurrence : Altec Lansing 5100, Creative Inspire 5700 ou bien encore Cambridge MegaWorks 550 ce n'est pas le choix qui manque et c'est autant de clients potentiels que Logitech ne pouvait attirer dans ses filets.Logitech Z-5300 : des spécifités tout à fait conformes aux objectifs de son fabricant
Présentation générale
A la réception du Z-5300, je me suis trouvé assez surpris d'avoir un carton à peine plus gros que celui du Z-2200 : il y a tout de même trois enceintes supplémentaires et d'après les fiches techniques respectives des deux kits, ce n'est pas la puissance des enceintes qui pouvaient justifier un si faible écart de volume. Le déballage de l'ensemble est largement ralenti par la profusion de sachets plastiques dont on ne voit vraiment pas l'intérêt. Une fois que chacun des éléments a été dégagé, on peut se rendre compte de l'évidente différence entre les satellites du Z-5300 et ceux des Z-2200 / Z-680. Le Z-5300 ne se veut pas aussi haut de gamme que ses deux compères et les enceintes ont été modifiées par Logitech. Légèrement plus petites et un peu moins puissantes, elles permettent tout de même de délivrer quelques 35.25 watts (NDLR : on ne badine pas avec la précision chez les Helvètes !). Ajoutée aux quelques 39 watts de la voie centrale et aux 100 watts du caisson de basses, cette puissance devrait malgré tout suffire à la plupart des utilisateurs.Relativement peu encombrant pour un ensemble 5.1, le Z-5300 se caractérise par une télécommande assez complète
A un détail près (la longueur des câbles, d'ailleurs un peu courte pour les avants : environ 1m50), les quatre satellites sont rigoureusement identiques. Leur design n'est peut-être pas révolutionnaire mais il s'intègre sans difficulté à n'importe quel intérieur et l'ingénieuse conception du pied permet, si le besoin s'en fait sentir, de les fixer aux murs sans trop de difficulté. Une grille de couleur grise masque l'unique haut-parleur, lui-même cerné de deux évents. On reprochera tout de même à Logitech d'avoir fixé le câble à l'arrière du satellite sans qu'il ne soit envisageable de le débrancher (une prise cinch aurait parfaitement fait l'affaire). La voie centrale accuse d'ailleurs le même défaut. Elle se présente en fait comme un cinquième satellite que Logitech aurait simplement mis dans l'autre sens. Le socle peut lui aussi pivoter afin de permettre une fixation murale mais à cela s'ajoute une possibilité d'inclinaison verticale de l'enceinte qui convient parfaitement à l'utilisation de ce genre d'élément. Mise à part cette petite différence, la voie ressemble donc à s'y méprendre aux autres satellites, mais Logitech a bien fait les choses...
Satellites et caisson sont impeccables mais, allumée, la télécommande est un peu trop lumineuse à mon goût
Des concessions que l'on retrouve d'ailleurs au niveau de la télécommande. Non que celle-ci soit mauvaise loin de là même, mais plutôt qu'elle est assez loin de l'exceptionnel périphérique de contrôle du Z-680. Celle du Z-2200 était relativement simple mais un ensemble 2.1 n'a pas les mêmes besoins qu'un 5.1 et là on regrettera que Logitech ait oublié certains réglages. Ne dressons pas un tableau trop négatif de cette télécommande qui rempli tout de même très bien son office. Elle propose donc une grosse molette centrale, un bouton de sélection de la fonction, un bouton de mise sous tension et un bouton d'activation du mode "matrix". Le bouton de fonction permet de jouer sur le volume général, sur celui des basses, sur celui de la balance avant / arrière et sur celui de la voie centrale : il manque donc le réglage des aigus et celui de la balance gauche / droite, dommage. Enfin, le bouton "matrix" fonctionne de paire avec un petit interrupteur trois positions présent à l'arrière du caisson de basses et sur lequel nous allons revenir tout de suite.
Il est temps de jouer !
Quelque soit votre style, il n'y pas de craintes à avoir : le Logitech Z-5300 saura vous enchanter. Testé avec des titres aussi récents et exigeants que Beyond Good & Evil, Unreal 2, Call Of Duty ou bien Prince Of Persia : Les Sables Du Temps, le Z-5300 s'est toujours montré parfaitement à l'aise. Les bruitages sont impeccablement rendus, les voix des différents intervenants sans aucun défaut et les musiques aussi belles possibles. A ce titre, la voix de Max Payne narrant les aventures du pauvre bougre est une pure merveille et ne parlons même pas de la splendide composition finale des Poets Of The Fall qui prend une dimension toute particulière avec un kit comme le Z-5300 pourvu que vous ayez l'habitude d'enceintes meilleur marché. Enfin, on ne peut faire l'impasse sur la possibilité offerte par Logitech de brancher son ensemble aux consoles nouvelle génération à l'aide de l'adaptateur double jack (blanc et rouge) livré dans le carton... N'ayant pas de console sous la main, je n'ai toutefois pas pu en vérifier la qualité.
Intermède musical
Pas de problème donc, le Z-5300 est un excellent compagnon de jeu mais comme nous le disions en préambule, on ne peut imaginer une dépense de quelques 280 euros pour de "simples" Jeux Vidéo à moins d'être pote avec Bill GATES ou de compter parmi les relations de la famille Walton. A première vue, ce n'est toutefois pas sur un ensemble 5.1 que se portera mon choix dans le cadre d'une écoute purement musicale. Il me semble en effet assez clair que la plupart des compositions n'ont pas été écrites en pensant aux six canaux de tels kits et encore moins en prévision d'une quelconque spatialisation du son. Qu'il s'agisse d'un événement rock ou d'un concert classique, le spectateur est dans l'immense majorité des cas devant la scène et ce genre d'expérience ne peut évidemment pas se comparer à la bande son d'un film. C'est pourquoi, comme il a déjà été dit plus haut, j'ai bien fait attention à désactiver le mode "matrix" que propose le Logitech Z-5300. En dehors de cela, les tests d'écoute audio n'ont rien d'exceptionnel dans la mesure où j'ai bien sûr employé des morceaux que je considère caractéristiques.Les compositions les plus travaillées du monde du jeu vidéo m'avait déjà donné un petit aperçu des possibilités du Z-5300 qui ne m'a pas davantage déçu lors des tests proprement musicaux. Des morceaux, très pop, relativement simple à reproduire n'ont bien sûr pas posé de problème au Z-5300 qui se démarque tout de même par une excellente dissociation des instruments sans que cela n'apparaisse le moins du monde artificiel. La basse d'un bon vieux Police comme Walking On The Moon ressort parfaitement alors que la voix de Nina Pearson se pose à la perfection sur Erase & Rewind par exemple. Même le joyeux désordre qui conclue certains morceaux des Têtes Raides ne parvient pas à mettre en défaut cette clarté. Des morceaux plus enlevés, plus dynamiques comme ceux de Offspring ou de Ska-P ne sont pas moins bien traités et les sons restent parfaitement équilibrés, les aigus ou les médiums ne se masquant jamais les uns, les autres. Enfin, nous avons testé en vrac différents extraits parmi lesquels on peut citer quelques compositions de musique classique (Orphée Aux Enfers ou Guillaume Tell), le Dave Brubeck In Moscow ou bien encore des morceaux de différents auteurs plus ou moins modernes comme Cake, Tori Amos, Marillion, Tanita Tikaram, Rhapsody, Cherry Poppin' Daddies, Diana Krall ou encore le très "tendance" Evanescence.
Des tests musicaux tout ce qu'il y a de plus subjectifs mais qui permettent de se forger une opinion assez précise
Dans tous les cas de figure, l'homogénéité des morceaux était impressionnante malgré, c'est une habitude chez tous les constructeurs, une relative prédominance des basses. Un simple petit réglage de la télécommande permet toutefois d'y remédier et l'écoute musicale avec le Z-5300 est un réel plaisir qui n'est vraiment pas loin d'égaler l'excellence relevée sur les MegaWorks 510D ou le Logitech Z-680. Après cette avalanche de compliments, il nous faut tout de même signaler les minuscules, tout petits, presque insignifiants défauts que nous avons malgré tout relevé. Encore que parler de défauts est un bien grand mot et je lui préférerais donc celui de faiblesse, mais trêve de méandres linguistiques et venons-en au fait. On distingue par exemple un très léger souffle lorsque tout d'un coup la musique se coupe. Peu perceptible, ce souffle est toutefois bien réel et, pour les connaisseurs, du niveau de celui relevé avec les Z-680. Le second défaut concerne une petite impression légèrement caverneuse sur certains aigus : c'est faible mais nécessite tout de même d'être mentionné.
Séance ciné...
Le DVD est sans aucun doute l'objectif principal visé par les acheteurs potentiels d'un tel kit et, dans ce domaine, le Z-680 nous avait une nouvelle fois ébloui. Le Z-5300 devait rester plus ou moins au niveau pour constituer une alternative crédible au MegaWorks 550 duquel il se rapproche le plus puisqu'il n'intègre pas non plus le moindre décodeur, au contraire du Z-680. De la même manière que j'ai une petite bibliothèque de morceaux de musique relativement caractéristiques que je réutilise à chaque test, j'exploite plus ou moins les mêmes DVD pour tester chacun des nouveaux kits d'enceintes PC. J'essaye bien sûr de varier les styles et les influences tout en prenant des titres qui font figure de références en la matière même si de tels propos sont évidemment toujours sujets à discussions.Nous avons par exemple pris l'habitude d'utiliser le chef d'œuvre de Wong Kar Wai, In The Mood For Love. Ce dernier constitue à mon sens une excellente occasion de tester le comportement d'un kit lors d'une atmosphère que l'on qualifie de plus intimiste où seule la splendide musique "occupe l'espace". Le Z-5300 est visiblement parfaitement à l'aise dans ce genre de situations et cette impression est largement confirmée par la diffusion d'un film peut-être un peu moins reconnu mais pourtant formidable : The Age Of Innocence de Martin Scorsese. A l'opposé de ces deux longs métrages, il est intéressant de prendre un titre comme Seven en version zone 1. Tout d'abord car il s'agit d'une des éditions les plus travaillées au niveau sonore et ensuite parce que tout au long du film l'ambiance est très chargée : bruitages et musiques travaillent de concert à rendre l'atmosphère la plus oppressante possible sans que jamais le Z-5300 ne trahisse la moindre faiblesse. On a certes un sentiment légèrement inférieur à ce que l'on avait pu ressentir avec le Z-680 mais sans qu'il soit réellement possible de le définir... Preuve de l'excellent rendu du Z-5300.
Pippin n'en rate vraiment pas une et ce sont nos oreilles qui en profitent !
Enfin, nous avons terminé ces quelques essais par des films que l'on qualifie plus volontiers de super-productions. L'inévitable Lord Of The Rings est intéressant du fait de scènes particulièrement riches comme le passage de la Moria qui alterne effets surround variés (lorsque Pippin gaffe), grondements puissants (les roulements de tambours) et mouvements plus épiques. Un autre titre des plus intéressant est le foisonnant Moulin Rouge de Baz Lurhman véritable festival de sons et de lumières dans lequel le Z-5300 se montre définitivement convaincant. Nos deux derniers films, plus conventionnels, valent surtout pour l'aspect démonstratif qu'ils possèdent : The Rock et Gladiator sont à l'image de nombreuses grosses productions et prouvent s'il en était encore besoin que le Z-5300 s'avère parfaitement adapté à la diffusion de DVD... Un excellent kit home-cinéma !
Conclusion
Que dire de plus si ce n'est que Logitech impressionne une nouvelle fois son auditoire ? Pas de doute le fabricant suisse fait partie des grands noms du haut-parleur sur PC et le confirme avec ce Z-5300 qui n'a pas grand chose à envier au formidable Z-680. Quel que soit votre style de jeux, le genre musical que vous appréciez ou les films pour lesquels vous penchez, vous ne serez pas déçu par le Z-5300 qui n'a finalement pas beaucoup de concurrents. Positionné dans la même gamme de prix que le MegaWorks 550 de Cambridge SoundWorks, on peut dire qu'il fait jeu égal avec son concurrent et vous indiquer noir sur blanc un vainqueur à ce duel est tout simplement impossible. L'ensemble proposé par Cambridge / Creative offre un peu plus de puissance mais s'avère moins agréable à installer et dispose d'une télécommande incontestablement moins confortable.On apprécie en particulier l'utilisation d'abondants codes couleurs par Logitech pour nous permettre d'identifier au premier coup d'œil les différents satellites. On a également bien aimé les socles mobiles afin, au choix, de poser ou de fixer au mur les enceintes même si nous aurions préféré avoir de véritables pieds mais aucun autre fabricant n'en propose. Plus discutable, le choix de LED sans conteste trop puissantes pour la télécommande. Cela peut paraître un détail mais face à un tel niveau de qualité, on devient forcément plus exigeant et il faut avouer que la puissance de ces LED est parfois réellement gênante. Enfin, on aurait également souhaité que Logitech n'oublie pas quelques réglages comme celui des aigus et, plus important, celui de la balance.
En l'état, le Z-5300 reste malgré tout une splendide réussite. Il permet pour moins de 300 euros de disposer d'un véritable kit 5.1 capable de rivaliser avec certains petits ensembles de salon et devrait convenir à de nombreux utilisateurs. Le Z-680 semble légèrement supérieur du point de vue de la qualité audio et surtout des fonctionnalités mais facturé environ 100 euros de plus, il en fera réfléchir plus d'un. Il m'est en revanche impossible de vraiment départager le Z-5300 et le MegaWorks 550 qui sont d'ailleurs, j'allais presque oublier de le dire, tout deux certifiés THX !
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