Il fut un temps, pas si lointain, où stockage informatique rimait avec solution externe de type bande magnétique (Travan, Bernoulli, etc...). qui fut l'un des acteurs incontournable de ce secteur a acquis une réputation mondiale dans le milieu des années 1990 avec les mythiques 'ZIP' & 'JAZ'. Si ces solutions ont eu leur heure de gloire, le fabricant américain a indubitablement raté le virage du stockage optique. Iomega a en effet été l'un des derniers acteurs à proposer des graveurs de CD alors que ce type de périphérique florissait déjà chez tous ses concurrents. Quoiqu'il en soit Iomega, conscient de ses erreurs stratégiques, s'est bien vite réorienté en donnant une importance sans cesse croissante aux solutions optiques et aux solutions à base de Disques durs.
Avec l'arrivée des graveurs de DVD, Iomega n'a pas voulu commettre deux fois la même erreur, et propose donc depuis quelques mois des graveurs à ce format qu'ils soient internes ou externes. Nous avons retenu pour ce test l'Iomega Super DVD, un graveur externe pour le moins atypique, qui contrairement aux offres concurrentes s'avère réellement universel comme nous le verrons plus loin.
Design
A l'ouverture de la boîte dans laquelle est livré le graveur, on découvre un périphérique externe au look résolument massif. Revêtu d'une robe gris noire, et arborant une surface supérieure gris métallisée, l'Iomega SuperDVD peine à séduire tant son apparence est disgracieuse. Faute d'être élégant il semble cependant robuste et on apprécie la présence de patins en caoutchouc sur son socle qui lui confèrent une stabilité à toute épreuve. Les utilisateurs en quête de mobilité passeront donc vraisemblablement leur chemin, le SuperDVD pesant près de 3Kg !Les apparences sont parfois trompeuses et bien que le SuperDVD soit un périphérique externe, il renferme en réalité un graveur IDE muni d'une connectique USB 2.0. Aussi n'est on pas surpris de découvrir sur sa face avant un tiroir, un bouton d'éjection, une diode et un orifice pour l'éjection d'urgence. L'ouverture du plateau révèle d'ailleurs une bien mauvaise surprise, puisque contrairement à la façade du SuperDVD qui est noire, le plateau est blanc. Ce détail est tout de même chagrinant mais il est vrai que le plateau du SuperDVD est plus souvent fermé, qu'ouvert. L'arrière du graveur regroupe la connectique qui consiste en une prise USB 2.0, une sortie audio au format RCA et un connecteur pour l'alimentation secteur.
Iomega SuperDVD : la gravure DVD version poids lourd
Les caractéristiques techniques
Le SuperDVD fait parti de la catégorie des graveurs universels à ceci près que son concepteur a introduit une subtilité pour le moins originale. Comme tout graveur universel de DVD, il lit et grave les médias au format DVD-R, DVD-RW, DVD+R et DVD+RW mais aussi et c'est une première, les DVD-RAM ! Ce support du DVD-RAM pourra en surprendre plus d'un, mais contrairement à ce qu'on pourrait penser ne vise pas à le promotionner tant il est vrai que le DVD-RAM n'est pas un format d'avenir. L'intérêt du SuperDVD est évident pour les entreprises qui avaient choisi il y a quelques années le format DVD-RAM pour sauvegarder leurs données : celles-ci pourront évoluer en douceur vers les formats actuels tout en gardant la possibilité de lire et d'écrire sur des disques au format DVD-RAM.En pratique nous avons pu vérifier le bon fonctionnement du SuperDVD en lecture avec les DVD-RAM qui étaient à notre disposition. La compatibilité en écriture est beaucoup plus délicate puisqu'il faut disposer d'un logiciel sachant exploiter le format UDF du média d'origine ce qui n'est pas toujours le cas. Quoiqu'il, en soit lorsque vous gravez un DVD-RAM vierge avec le SuperDVD il n'y a aucun problème. Certains d'entre vous se souviennent qu'il existait et existe toujours des DVD-RAM sous cartouche dont la capacité est de 2.6 Go, 5.2 Go (double face). Ces médias ne sont pas compatibles avec le graveur externe d'Iomega pour la simple et bonne raison que le plateau sélectionné par Iomega n'accepte que les galettes de 8 ou 12 centimètres et non les cartouches DVD-RAM. Ce choix est dommageable puisqu'il réduit la compatibilité du SuperDVD, qui au final ne supporte que les DVD-RAM 4.7 Go (et non les 9.4 Go).
L'électronique du graveur repose en partie sur un chipset Nec, qui se voit épaulé par 2 Mo de mémoire tampon. Rappelons que le dernier bébé de Iomega utilise l'interface USB 2.0 et qu'il supporte le format CD-Text. Il se voit naturellement doté d'une technologie évitant les ruptures d'alimentation du tampon et est compatible DAO/96. Le SuperDVD est annoncé avec les vitesses de gravure suivantes : 4x pour l'écriture des DVD+R, 2.4x pour les DVD+RW, 4x pour les DVD-R, 2x pour les DVD-RW et 3x pour les DVD-RAM. Les CD-R sont pour leur part gravés en 24x, contre 16x pour les CD-RW. Du côté des vitesses de lecture, Iomega annonce quelques 12x pour les DVD-Rom et 32x pour les CD-ROM ce qui reste honorable. La gravure de CD s'effectue en mode P-CAV alors que la technologie CLV a été retenue pour la gravure de DVD. Notez que la lecture de DVD et de CD s'opère en mode CAV.
Iomega SuperDVD vu par Nero 6
L'offre logicielle
Comme tout graveur, le SuperDVD est livré avec une offre logicielle concoctée par Iomega. Toutefois, a jugé du contenu il semblerait qu'Iomega soit quelque peu rebelle. Le fabricant livre en effet une suite peut courante. Le CD 'Solutions Iomega' comporte les classiques logiciels ActiveShare, Musicmatch Jukebox, Sonic MyDVD & Sonic Cineplayer en versions complètes et françaises. Seul ombre au tableau, l'installation des logiciels doit se faire manuellement et de façon séparée... Adobe ActiveShare est un logiciel, assez ancien au demeurant, vous permettant de créer des albums de photos que vous pourrez partager avec vos proches. MusicMatch Jukebox est quant à lui un lecteur de fichiers audio réputé bien qu'un peu usine à gaz. L'offre Sonic est composée de Sonic CinePlayer, un logiciel de lecture DVD qui gagne à être connu et du traditionnel Sonic MyDVD qui permet de graver vos vidéos familiales sur DVD. Iomega livre en plus 'Iomega Automatic Backup' ; un programme qui créé des backups automatiques des fichiers que vous lui indiquez comme vitaux. Le programme DVD Wizard également fournit par Iomega vous assiste dans la création de disque en vous conseillant le logiciel qui répondra le mieux à vos attentes : il s'agit ici d'une simple interface de lancement au rôle pour le moins minimaliste.Iomega DVDWizard
Le logiciel de gravure sélectionné par Iomega n'est autre qu'un logiciel maison, racheté en son temps à une société américaine et baptisé Iomega HotBurn Pro. Exit donc le traditionnel Easy CD Creator de Roxio ou le tout aussi célèbre Nero d'Ahead. Si HotBurn Pro déroutera à n'en pas douter les habitués des ténors précédemment cités, il reste complet, efficace et simple d'accès malgré une ergonomie perfectible. HotBurn permet de graver des CD et DVD et dispose d'un module de création d'étiquettes et d'un logiciel de Packet Writing qui permet d'utiliser les médias RW à la manière d'une disquette depuis n'importe quelle application Windows. Il autorise également la création de CD-Audio et dispose d'un module de copie de disques à l'efficacité perfectible.
Iomega HotBurn Pro
Pour tester les performances du dernier bébé d'Iomega nous avons employé la configuration dont le détail figure ci-dessous :
- Asus P4C800 Deluxe
- Intel Pentium 4C 2.8GHz
- 2x256Mo Corsair DDR400
- Disque dur Seagate 120Go UDMA100 7200RPM
- PNY GeForce FX 5900 Ultra
Lecture CD-ROM
Pour ouvrir le bal des tests, nous avons mesurer les performances du SuperDVD en lecture de CD-ROM. On constate à la lecture du graphique un nombre important de fluctuations dues à l'interface USB 2.0. Toutefois, la lecture démarre aux alentours des 14x pour atteindre vers la fin les 32x. Les spécifications constructeur sont donc correctes. Le temps d'accès indiqué par le logiciel est tout à fait inexact (encore un effet du bridge ALI) et il s'avère en réalité plus proche des 107ms (en aléatoire). Le taux d'occupation CPU est pour sa part relativement bon pour un graveur de ce type.
Lecture DVD-ROM
Pour exécuter ce test nous avons jeté notre dévolu sur le DVD de l'encyclopédie Universalis. Le graphique indique une belle progression de la vitesse de lecture qui se trouve tout de même émaillée d'infimes fluctuations. Le SuperDVD démarre donc la lecture aux alentours des 5x pour terminer un peu au dessus des 12x annoncés. Sachez que le temps d'accès mesuré pour les DVD est correct avec un joli 103ms.
Extraction audio
Le test d'extraction audio-numérique montre les bonnes performances du SuperDVD malgré un nombre toujours aussi important de fluctuations et un décrochage significatif à la soixantième minute. La vitesse moyenne d'extraction est de 18x avec un démarrage aux alentours de 10x et une fin qui se situe vers les 25x. Ces performances ne sont pas renversantes mais restent très correctes pour un graveur externe d'autant que le temps d'accès aléatoire relevé est d'environ 112ms. Un mot sur l'occupation CPU qui est assez importante en 8x.
Gravure CD-R
La gravure de CD s'effectue comme nous l'énoncions plus haut en P-CAV. De fait, la gravure démarre en 12x pour franchir des paliers successifs avant d'atteindre les 24x vers la cinquantième minute.
Gravure CD-RW
Poursuivons logiquement notre test avec les médias CD-RW. Ici, la gravure donne des résultats mitigés puisque le SuperDVD a rejeté notre CD-RW High Speed certifié 24x "no name". Nous nous sommes donc rabattu sur un CD-RW High Speed Verbatim qui bien que certifié 10x est passé en 12x. Cela ne nous permet pas de vérifier la capacité du graveur à fonctionner en 16x mais nous accordons à Iomega toute notre confiance sur ce point. Au final, on constate que la vitesse de gravure reste constante du début à la fin de l'opération.
Gravure DVD-R
Sans surprise aucune, la gravure de DVD-R se déroule du début à la fin à la vitesse de 4x. Il n'y a donc rien à redire.
Gravure DVD-RW
Enchaînons avec la gravure de DVD-RW qui ne révèle aucune bizarrerie. L'opération se déroule bien à la vitesse de 2x comme annoncé par Iomega.
Gravure DVD+R
Décidément la gravure de DVD est un long fleuve tranquille puisqu'avec un média DVD+R le SuperDVD grave de la première minute jusqu'à la dernière en 4x.
Gravure DVD+RW
Terminons notre série de tests par la gravure de DVD+RW qui s'effectue bien à la vitesse annoncée de 2.4x.
Conclusion
Vous l'aurez compris le SuperDVD n'est pas destiné aux utilisateurs nomades, ce qui nous fait d'ailleurs dire que le produit d'Iomega, aussi bon soit-il, est franchement desservi par un look des plus pataud. Mais il n'y a pas que le design pour faire un bon graveur fusse-t-il externe, ce que Iomega a bien compris. Si les vitesses de gravure du SuperDVD n'ont rien de révolutionnaire, puisqu'elles se situent dans la bonne moyenne, la nouveauté est à chercher du côté du support DVD-RAM. La compatibilité en lecture et en écriture avec ce format est une exclusivité que seul Iomega propose même s'il faut se limiter au DVD-RAM 4.7 Go. Cela séduira clairement les sociétés qui ont opté pour ce format d'archivage il y a quelques années. A ce jour le SuperDVD d'Iomega est l'un des seuls graveurs de DVD à pouvoir se targuer du titre d'universel.Les performances du graveur sont globalement honorables mais le chipset choisi par Iomega pour l'interfaçage USB semble quelque peu buggué. En effet, les tests ont démontré un trop grand nombre de variations injustifiées de la vitesse de lecture en diverses circonstances. L'offre logicielle, bien que critiquable, a pour sa part le mérite d'être complète. Reste que le prix de l'engin est un tantinet élevé puisqu'avec un prix public conseillé avoisinant les 250€ TTC, le SuperDVD est pratiquement 100€ plus cher qu'un modèle interne au format IDE. Il a toutefois certains atouts, et le principal est bien sûr sa compatibilité avec les médias DVD-RAM. Voilà donc un graveur externe, au look certes peu engageant, mais aux performances correctes et à l'universalité incontestable.
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