NVIDIA nForce 3 250 Gb

Julien Jay
Publié le 10 mars 2004 à 11h30
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Après un chipset nForce 3 150 plutôt décevant car fade et peu performant, NVIDIA revient sur le marché des chipsets AMD Athlon 64 avec une toute nouvelle famille, que l'on attendait plus, baptisée cette fois-ci nForce 3 250. Ce tout nouveau chipset se veut plus performant mais aussi plus riche en terme de fonctionnalités que son prédécesseur. Il faut bien avouer que le nForce 3 150 n'avait pas grand-chose pour séduire dépourvu qu'il était de toutes les fonctionnalités à l'origine du succès de son prédécesseur, le nForce 2. Conscient des lacunes du précédent chipset, les ingénieurs de NVIDIA l'ont logiquement fait évoluer avec deux axes de développement : le stockage et la sécurité réseau ... Pour autant les évolutions retenues par NVIDIA pour le nForce 3 250 sont relativement atypiques, le chipset étant le premier à intégrer un Firewall matériel sur lequel nous aurons l'occasion de revenir dans cet article.

Avec le nForce 3 250, NVIDIA a pour ambition de réitérer l'exploit du nForce 2, avec pour but avoué de populariser la plate-forme Athlon 64. Jusqu'à maintenant il manquait à AMD des Cartes mères réellement attractives pour faire de l'Athlon 64 un processeur incontournable. L'arrivée d'une nouvelle génération de chipsets devrait être décisive pour l'Athlon 64 aussi bien chez NVIDIA que chez AMD.

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nForce 3 250 Gb : le changement dans la continuité

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Tout comme le nForce 3 de première génération, le nForce 3 250 Gb n'est constitué que d'une seule puce, grâce à l'intégration du contrôleur mémoire au sein des Processeurs AMD Athlon 64. Ce design a pour avantage de réduire les temps de latence par rapport à une architecture standard composée d'un northbridge et d'un southbridge. Gravé en 0.15µ et comportant quelques millions de transistors, le nForce 3 250 ne chauffe pas énormément et se contentera volontiers d'un système de refroidissement passif. Le premier handicap du nForce 3 150 résidait dans une implémentation bancale de l'HyperTransport qui se voyait cadencé à seulement 600 MHz avec une liaison 16 bits dans le sens CPU vers Chipset contre seulement 8 bits dans la direction opposée. NVIDIA avait beau dire que ce choix n'avait rien de pénalisant au vu du faible nombre de fonctionnalités présentes au sein du chipset, la réalité était différente et VIA l'a brillamment démontré avec un K8T800 en son temps plus performant que le nForce 3 150. Afin de remédier à cette situation, le nForce 3 250 Gb dispose donc d'un lien HyperTransport à 800 MHz de type 16/16 capable de délivrer une bande passante totale de 6.4 Go par seconde, là où son petit frère est coincé à 4.8 Go par seconde.

C'est donc la première bonne nouvelle du nForce 3 250 Gb, mais rassurez-vous ce n'est pas la seule ! Le composant gère bien entendu l'AGP 8x ainsi qu'un maximum de huit ports USB 2.0. La gestion du bus PCI est au programme et le chipset peut contrôler un maximum de six ports PCI 2.3. Le PCI-Express n'est pas encore à l'ordre du jour, mais nul doute que cela ne saurait tarder... Question support processeur, le chipset est pour l'instant disponible uniquement pour l'architecture Socket 754. Il supporte donc l'intégralité de la famille des processeurs Athlon 64 du modèle 3000+ au 3400+. NVIDIA précise très clairement que le nForce 3 250 Gb supporte déjà le Socket 939, on attend donc avec impatience qu'AMD se décide à lancer officiellement cette nouvelle plate-forme. Il faudra toutefois changer sa carte mère Socket 754 à base de nForce 3 250 Gb pour bénéficier d'un support du Socket 939, connectique oblige.






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Chipset NVIDIA nForce 3 250 Gb

Nous le disions en préambule, l'une des pistes retenues par NVIDIA pour améliorer son chipset est le stockage de données. C'est donc sans surprise que le stockage est à l'honneur avec le nForce 3 250 Gb, la puce offrant un support de deux canaux IDE en ATA 133 avec en prime une prise en charge d'un maximum de quatre canaux Serial-ATA 150 (soit quatre disques durs) grâce à la présence de deux contrôleurs natifs et d'un PHY SATA intégré. Le nForce 3 250 devient donc le premier chipset NVIDIA à offrir un support natif du Serial-ATA. Pour l'instant l'installation de Windows XP sur un disque dur Serial-ATA requiert l'insertion d'une disquette de pilote. Il se murmure que le Service Pack 2 de Windows XP intégrera par défaut un pilote SATA pour le nForce 3 250 Gb... A voir. Ajoutons que le contrôleur Serial-ATA de NVIDIA supporte le Hot Plug, pour un changement à chaud des disques durs. Autre évolution intéressante du nForce 3 250 Gb, la prise en charge du RAID baptisé ici NVRAID. Pour clore ce paragraphe nous soulignons l'absence de prise en charge du FireWire, choix hélas regrettable.


NVIDIA adopte le RAID

Le dernier chipset de NVIDIA propose un support RAID des plus complet avec une prise en charge des modes suivants : RAID 0, RAID 1, RAID 0+1 et JBOD. Le RAID est disponible non seulement avec les disques durs Serial-ATA mais aussi avec les disques IDE. Il est ainsi possible de créer sur un même système un RAID IDE et un RAID SATA qui fonctionnent simultanément. Grosse innovation, le nForce 3 250Gb permet la création d'un RAID avec des disques de différente nature. Il est par exemple possible de créer un RAID avec un disque IDE et un disque Serial-ATA : cette possibilité est particulièrement intéressante pour recycler des disques sans bourse délier même si les performances seront forcément amoindries face à un RAID utilisant deux disques identiques. Le RAID NVIDIA se configure depuis le BIOS dédié, et il faudra disposer d'une disquette de pilotes pour installer Windows XP, comme avec bon nombre de contrôleurs RAID. NVIDIA livre bien entendu des pilotes dédiés au RAID accessibles depuis Windows XP qui permettent d'accéder aux paramètres de vos diverses piles RAID. Ces pilotes, qui sont promis à évoluer, offrent une fonctionnalité particulièrement intéressante pour les adeptes du mirroring (RAID 1). Au cas où un de vos deux disques est défectueux, il n'est plus nécessaire de le remplacer pour pouvoir démarrer et utiliser le système.

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Application nvRAID

My name is nForce 3 250 Gb, Gb for Gigabit

Le nForce 3 250 Gb n'est décidément pas un chipset ordinaire, les ingénieurs de Santa Clara ayant choisi de le doter de fonctionnalités réseau avancées. La première d'entre elles est l'intégration, au sein même du chipset, d'un contrôleur réseau Gigabit. Précisons que tout comme le contrôleur Serial-ATA, le NVMAC doit s'interfacer avec un PHY. Contrairement au chipset VIA K8T800 où aux chipsets Intel i865/i875, le nForce 3 250 Gb ne fait donc pas appel à une puce extérieure pour la gestion du réseau. Ceci a pour avantage de réduire la latence entre les deux composants, mais aussi et surtout d'augmenter de manière significative la bande passante disponible pour le contrôleur réseau. Grâce à la technologie NVIDIA StreamThru, le contrôleur réseau exploite un lien HyperTransport isochrone ce qui confère une bande passante maximale au contrôleur Gigabit. Au contraire, chez bon nombre de fabricants, le contrôleur réseau, qu'il soit Gigabit ou non, s'interface par le bus PCI. Résultat, les performances ne sont pas réellement au rendez-vous, en particulier pour un transfert de type Gigabit. On observe en général un transfert atteignant les 600 Mb/s alors que la norme Gigabit est censée délivrer un taux de transfert bidirectionnel théorique de 2000 Mb/s.

Intel a le premier essayé d'améliorer ce point crucial en concevant le bus CSA avec ses chipsets Springdale et Canterwood pour éviter au chip réseau de partager la bande passante de l'interface PCI. Si les puces Intel offrent généralement de meilleures performances réseau que leurs concurrentes avec un débit moyen de 800 Mo/s on reste loin de la vitesse maximale théorique de 2000 Mo/s. Non content d'utiliser un interfaçage propriétaire de son contrôleur réseau afin de garantir des performances optimales, NVIDIA a doté son nForce 3 250 Gb d'optimisations permettant de décharger le CPU grâce aux Jumbos Frames, Segmentation et Checksum offloads. Un très bon point qui influe positivement sur l'occupation processeur, ce qui sera particulièrement apprécié des gamers adeptes du multi-joueurs. Signalons au passage que le nForce 3 250 Gb prend en charge les protocoles réseau IPv4 et IPv6 (l'IPv5 n'ayant jamais existé). Les pilotes proposés par NVIDIA permettent de contrôler l'activation de certaines fonctionnalités (WakeOnLan, etc).

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Les propriétés réseau NVIDIA


Lors de nos tests nous avons pu mesurer les performances du contrôleur Gigabit de NVIDIA. Pour cela nous avons relié un serveur Intel Bi-Xeon muni d'une carte réseau Gigabit PCI-X à une carte mère NVIDIA équippée du chipset nForce 3 250 Gb. Le test consiste à saturer la connexion réseau de la machine cliente, ici la plate-forme NVIDIA, pour relever son débit. Afin d'effectuer une mesure pertinente nous avons eu recours au logiciel professionnel Chariot. Les résultats relevés sont sans appel, et le contrôleur réseau Gigabit de NVIDIA est effectivement le plus puissant comme on peut le voir ci-dessous :

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Malgré un débit soutenu, près de deux fois supérieur à celui de ses concurrents, le contrôleur réseau du nForce 3 250 monopolise un grand nombre de resources processeur même si ce chiffre est meilleur que ce que nous avons pu obtenir avec des circuits Gigabit concurrents.

NVIDIA et le Cinematic Secure Computing

Ces dernières années, la sécurité informatique est devenue une préoccupation primordiale que ce soit chez les particuliers ou chez les grands comptes du fait de la multiplication des virus et des accès haut débit. Jusque là, la sécurisation d'un réseau passait soit par la mise en place d'un Firewall logiciel, soit par le déploiement d'un matériel réseau spécifique constitué d'un routeur. Les Routeurs dont le prix n'a eu de cesse de chuter ont ceci de pratique qu'ils autorisent le partage d'une connexion internet tout en la sécurisant grâce à leur firewall intégré. Hélas, ils restent bien souvent difficiles à configurer (du moins pour le néophyte) et ne sont pas transportables, ce qui peut être pénalisant pour un accro des LAN Party. Avec le nForce 3 250 Gb, NVIDIA propose une solution innovante et inédite, le chipset étant le premier à intégrer un pare-feu en partie matériel. Pour être opérationnel le Firewall NVIDIA nécessite l'installation de pilotes spécifiques. Une fois l'installation effectuée, une icône baptisée « NVIDIA Personal Firewall » apparaît sur le bureau et un double clic dessus ouvre une fenêtre Internet Explorer permettant de configurer le Firewall grâce à son interface web. NVIDIA oblige, l'interface est des plus soignée ce qui devrait inspirer les Linksys et autres US Robotics.

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L'interface de configuration du Firewall NVIDIA (les captures sont en anglais, mais le Firewall sera naturellement localisé en français)

Le Firewall du nForce 3 250 Gb est basé sur l'analyse des paquets et utilise les fonctions Stateless packet inspection et Statefull packet inspection. Il est donc capable d'analyser tous les paquets entrants sans distinction ou tous les paquets entrants provenant d'une connexion réputée valide. Le Firewall est doté de fonctions Anti IP Spoofing, Anti-Sniffing et AntiARP Cache Poisoning. Plutôt complet et redoutablement efficace le Firewall offre à l'utilisateur la possibilité de créer trois profils distincts mémorisant ses paramètres de configuration en sus des quatre profils existants (Low, Medium, High & Lockdown). Le firewall peut également être désactivé purement et simplement et il offre aux utilisateurs la possibilité de créer des règles. On peut donc ouvrir ou fermer des ports à sa guise, l'interface étant particulièrement claire malgré une liste de règles et ports disponibles particulièrement longue. Hélas chaque changement de configuration (ajout ou suppression d'une règle, changement de profile, etc.) requiert un redémarrage du firewall ce qui provoque pendant quelques secondes l'apparition d'un écran vous invitant à patienter. L'interface du firewall permet également de consulter un journal détaillé de l'activité réseau ainsi qu'une représentation graphique des paquets autorisés et refusés. Sachez en outre qu'il est possible d'interdire l'accès à certains sites, ce qui s'avère particulièrement appréciable pour les parents. Terminons en précisant que le FireWall de NVIDIA est actuellement en cours de certification par un organisme indépendant, ICSA Labs.

Mais où est mon APU ?

Les chipsets nForce et nForce 2 avaient marqué les esprits grâce à leur contrôleur audio intégré qui rivalisait sans problème avec des puces de type Sound Blaster Live ou Audigy. La première itération du nForce 3 avait déçu, le contrôleur audio n'étant plus de la partie. Le nForce 3 250 ne corrige hélas pas cette lacune... Interrogé à ce sujet NVIDIA reste très évasif sur les raisons exactes ayant motivé ce choix. La firme précise toutefois qu'un jour viendra où elle lancera un contrôleur audio séparé... En attendant ce jour béni des dieux il faut se contenter d'un banal support AC'97 2.1 dans le nForce 3 250 Gb. En fonction du constructeur de carte mère et du codec qu'il sélectionnera, le chipset sera capable de gérer deux, quatre ou six canaux avec une définition maximale de 20 bits en sortie et 16 bits en entrée. Malgré l'absence d'APU, les derniers pilotes pour chipsets nForce offrent une toute nouvelle application baptisée nvMixer et fonctionnant avec le nForce 3 250 Gb (ainsi qu'avec les précédents chipsets nForce). Cette application propose un analyseur de spectre dynamique et permet de configurer le volume de chacun des canaux constituant votre système d'enceintes. L'application intègre également un égaliseur qui dispose de presets mais que l'on peut également configurer manuellement. nvMixer permet naturellement de régler le niveau des entrées et sorties audio.

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Exit l'APU, mais place au nvMixer


Des pilotes unifiés toujours plus complets

Que ce soit pour les Cartes Graphiques ou pour les Cartes mères, NVIDIA a toujours eu pour volonté de proposer des pilotes unifiés, baptisés UDA (Unified Driver Architecture). Un seul et unique driver supporte donc l'ensemble des puces NVIDIA. Les nouveaux pilotes nForce en version 4.05 n'échappent heureusement pas à cette règle et d'un seul clic de souris l'ensemble des pilotes nécessaires au bon fonctionnement de la carte mère sont installés. On trouve donc au redémarrage du système une icône NVIDIA près de l'horloge système qui donne accès au nvMixer dont nous parlions précédemment pour le réglage des paramètres audio.

L'installation du ForceWare provoque l'apparition de deux raccourcis sur le bureau, l'un permettant d'accéder aux paramètres du Firewall l'autre permettant de configurer ou de vérifier l'état de la pile RAID. Le gestionnaire de périphériques de Windows XP dispose pour sa part de divers onglets offrant des fonctionnalités spécifiques relatives notamment aux fonctions Gigabit Ethernet du chipset. Terminons par un mot sur le NVIDIA System Utility, dont la disponibilité variera en fonction des cartes mères. Cet utilitaire permet d'accéder à certains paramètres d'overclocking sous Windows avec notamment la possibilité de changer les timings mémoire ou la fréquence HyperTransport ou bien encore de visualiser la température et les tensions de la carte mère.

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NVIDIA System Utility : observez la fréquence de l'HyperTransport...


Quid de la stabilité ? Et le BIOS ?

La stabilité du nForce 3 250 semble irréprochable dans la mesure où nous n'avons rencontré aucun souci particulier durant nos tests que ce soit au niveau de la gestion mémoire (il est vrai beaucoup moins délicate qu'auparavant, le contrôleur étant déporté dans le CPU) qu'au niveau du support des périphériques USB par exemple. Il faut toutefois relativiser cette affirmation puisque nous ne disposons de la plate-forme que depuis quelques jours, ce qui reste une période trop courte pour réellement juger de la fiabilité du chipset.

Bien que notre carte mère de référence NVIDIA ne soit pas forcément représentative des cartes que l'on retrouvera dans le commerce, son BIOS nous a paru pour sa part fort complet grâce à une foultitude d'options allant de la modification des temps de latence mémoire jusqu'au réglage du ratio de l'HyperTransport.

Côté overclocking le chipset nForce 3 250 Gb semble prometteur non seulement pour les Processeurs actuels, mais aussi pour les processeurs de demain. Durant nos tests nous avons en effet pu augmenter la fréquence du lien HyperTransport à 1 GHz avec notre Athlon 64 3400+, en lieu et place des 800 MHz habituels. La fréquence processeur est également ajustable depuis le BIOS par pas de 1 MHz en partant de 200 MHz. Curieusement le BIOS de notre carte de référence ne permettait pas de régler les tensions de la carte, l'opération étant semble-t'il dévolue à l'utilitaire logiciel System Utility de NVIDIA.

Carte mère NVIDIA

NVIDIA nous a fournit pour ce test un système de référence équipé d'une carte mère utilisant le nForce 3 250 Gb. Bien que cette carte mère n'ait rien de réellement commun avec les cartes que l'on retrouvera effectivement dans le commerce elle reste intéressante non seulement pour découvrir l'aspect technologique du nForce 3 250 mais aussi pour se faire une première idée des performances. Physiquement la carte adopte un PCB vert disposant de quatre couches. L'agencement des composants demeure classique, du moins pour un système nForce 3, avec un chipset positionné dans la partie inférieure droite de la carte. Bien que le nForce 3 250 Gb ne dégage pas énormément de chaleur, les ingénieurs de NVIDIA ont choisi de le surmonter d'un radiateur métallique pourvu d'un ventilateur en son centre. Notez que notre carte mère de référence était pourvue de la révision A2 de la puce.

La carte offre six ports PCI et un slot AGP 8x. Elle dispose de seulement deux bancs de mémoire, et abrite quatre connecteurs Serial-ATA 150. Munie de quatre ports USB 2.0 et d'un connecteur RJ45, la carte mère fait appel à une puce Marvell et une puce simpliPHY pour la gestion des PHY. Le codec audio retenu par NVIDIA n'est autre qu'un classique Realtek ALC655.

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Carte mère de référence NVIDIA



Les machines de test

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Afin d'évaluer les performances du nForce 3 250 Gb nous avons utilisé la plate-forme de référence livrée par NVIDIA en l'adaptant à nos besoins :
  • Carte mère de référence NVIDIA
  • AMD Athlon 64 3400+
  • 2x256Mo Corsair PC3200 C2
  • Sapphire Radeon 9800 XT
  • Disque dur Seagate 80Go UDMA 100 7200 RPM
Le système fonctionnait sous Windows XP Professionnel Service Pack 1 et utilisait les Drivers ATI Catalyst 4.1 & NVIDIA nForce 4.05. La comparaison des performances relevées se fera avec deux plates-formes distinctes, l'une à base de nForce 3 150, l'autre animée par un chipset VIA K8T800. Nous avons retenu pour cela les configurations suivantes:

  • Abit KV8 Max 3 (BIOS 1.8)
  • AMD Athlon 64 3400+
  • 2x256Mo Corsair PC3200 C2
  • Sapphire Radeon 9800 XT
  • Disque dur Seagate 80Go UDMA 100 7200RPM

  • Gigabyte GA-8KNNXP (BIOS F9)
  • AMD Athlon 64 3400+
  • 2x256Mo Corsair PC3200 C2
  • Sapphire Radeon 9800 XT
  • Disque dur Seagate 80Go UDMA 100 7200RPM
Notez que la carte ABIT KV8 Max3 nous a donné du fil à retordre. En effet contrairement aux cartes Gigabyte et NVIDIA, sa fréquence processeur est par défaut overclockée à 204.5 MHz ce qui a pour effet notable de fausser la comparaison de performances face aux machines nForce 3 dont la fréquence processeur est à 200 MHz. Nous avons donc du forcer une fréquence CPU de 200 MHz sur la plate-forme VIA, fréquence qui s'est avérée être en réalité de 200.5 MHz d'après CPU-Z.

CPUMark 99

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Pour commencer notre série de tests nous avons jeté notre dévolu sur ce bon vieux CPU Mark 99. Les chipsets Athlon 64 n'intégrant aucun contrôleur mémoire, les différences de performances devraient en théorie être minimes. On constate effectivement que nos trois systèmes sont dans un mouchoir de poche.


PCMark 2004

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PCMark est un outil de test synthétique qui exécute une série de tests génériques pour évaluer les performances d'un système. Nous avons choisi de retenir trois résultats : le score global, les performances mémoire et les performances processeur. Les choses sont assez nettes et le nForce 3 150 est régulièrement dernier que ce soit en terme de performances mémoire ou CPU. Reste alors un duo de tête où le K8T800 et le nForce 3 250 Gb se livrent une bataille acharnée pour la première place. Au final, les deux chipsets sont difficilement départageables tant leurs performances sont proches.


3DMark 2001 SE - 640x480x16

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Premier bench 3D de notre protocole, 3DMark 2001 SE est favorable au nForce 3 250 Gb qui s'adjuge la première place sans coup férir. Le VIA K8T800 termine deuxième à quelques encablures du nForce 3 150. D'après ces résultats, le nForce 3 250 Gb est 4.5% plus performant que son prédécesseur ce qui permet de mesurer les progrès accomplis par la firme californienne notamment au niveau de l'HyperTransport.


3DMark 2003 - Test processeur

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Dans sa dernière édition le célèbre 3DMark comporte un test processeur. Celui-ci met à contribution le processeur pour le rendu des scènes 3D, en lieu et place de la carte graphique. Le nForce 3 250 Gb est ici indiscutablement en tête, suivi du nForce 3 150 et du VIA K8T800 qui referme le bal. Le gain de performances par rapport au chipset VIA est toutefois assez modeste puisqu'il n'excède pas les 2%.


Unreal Tournament 2003 - Botmatch Antalus

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Unreal Tournament 2003 semble favorable au dernier bébé de NVIDIA, le nForce 3 250 Gb s'octroyant facilement la première place. Il est suivi d'un VIA K8T800 au framerate légèrement inférieur alors que le nForce 3 premier du nom referme le bal. Face au nForce 3 150, le nForce 3 250 est ici 4% plus rapide. Cet écart qui se creuse entre le nForce 3 150 et son successeur tend à confirmer l'importance de la vitesse et de l'implémentation du lien HyperTransport au sein des chipsets Athlon 64, chose que nous avions déjà pu constater par le passé lors du test du chipset VIA K8T800.


Return To Castle Wolfenstein

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Décidement la 3D semble être le terrain de prédilection du nForce 3 250 Gb, qui termine la encore premier, d'une courte tête, devant le chipset VIA. Si les K8T800 et nForce 3 250 Gb sont très proches, le nForce 3 150 montre ses limites avec un score 8% inférieur à celui du nForce 3 250 Gb.

SiSoft 2004 - Test processeur

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Test synthétique par nature, SiSoft 2004 ne permet tout simplement pas de départager nos divers protagonistes lorsqu'il s'agit des performances processeur tant les résultats sont similaires.


SiSoft 2004 - Test mémoire

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Autant le premier test de SiSoft 2004 ne nous éclarait guère sur les performances intrinsèques de chacun de nos trois chipsets, autant ce test est plus pertinent. On constate en effet que le sous-système mémoire du nForce 3 150 est sensiblement moins performant que celui de son grand frère, la faute incombant principalement au lien HyperTransport. De fait, le nForce 250 Gb affiche les mêmes performances mémoire que le VIA K8T800, puisque le contrôleur mémoire est maintenant intégré au processeur ce qui empèche aux divers chispets de se différencier si l'on regarde uniquement les performances.


Cinebench 2003

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Cinebench calcule le temps mis par un système donné pour effectuer le rendu d'une scène 3D. Ici le nForce 3 250 Gb est de nouveau en tête, mais il faut reconnaître que ses deux compétiteurs représentés par le VIA K8T800 et le nForce 3 150 affichent des performances assez proches. Du coup l'écart entre nForce 3 250 Gb et nForce 3 150 se réduit ici à seulement 2,6% en faveur du dernier né.


Windows Media Encoder 9

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L'encodage vidéo profite au nForce 3 250 Gb qui s'adjuge facilement la première place en s'avérant jusqu'à vingt secondes plus rapide que son concurrent direct le VIA K8T800. Face à un système nForce 3 150, l'encodage d'un fichier AVI sera 3% plus véloce avec une machine équipée du dernier chipset NVIDIA, le nForce 3 250 Gb.


Encodage MP3

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Le test d'encodage MP3 ne prête guère à commentaires, nos trois systèmes affichant des performances pour le moins identiques. Cela paraît logique dans le mesure où LAME met à contribution le disque dur et la mémoire, deux facteurs sur lesquels nos chipsets ont une influence restreintes.


WinRar

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Le test de compression stigmatise une fois de plus les faibles performances du chipset nForce 3 150 qui s'avère ici 25% plus lent que le nForce 3 250 Gb ! A part confirmer ce que l'on savait déjà, ce test nous démontre que les chipsets VIA K8T800 et nForce 3 250 Gb sont vraiment au coude à coude lorsqu'il s'agit des performances, les deux machines mettant exactement le même temps pour compresser nos 250 Mo de données.


SYSMark 2004

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Terminons cette série de tests par SYSMark 2004. Ici le nForce 3 250 Gb arrive en première position avec un très léger avantage sur le nForce 3 150 et le VIA K8T800 dont les scores sont ici similaires. L'écart entre nForce 3 250 Gb et nForce 3 150 s'élève ici à 1,2%.

Conclusion

Fidèle supporter d'AMD, NVIDIA prouve avec le nForce 3 250 Gb qu'il est encore possible d'innover dans le monde des chipsets en sortant des habituels sentiers battus. Autant le premier chipset Athlon 64 de NVIDIA était insipide, autant cette nouvelle version a de nombreux atouts pour séduire. La prise en charge du Serial-ATA, la gestion exhaustive du RAID, la présence d'un contrôleur Gigabit aux performances extrêmes ou bien encore l'inclusion d'un Firewall sont autant d'atouts qui font du nForce 3 250 Gb un chipset de choix que ce soit pour les utilisateurs familiaux ou pour le monde de l'entreprise. Avec le nForce 3 250 Gb, qui sera également décliné en une version Pro, NVIDIA se donne en effet les moyens de séduire le monde de l'entreprise en proposant des fonctionnalités jusqu'alors inédites. Les choix effectués par NVIDIA pour ce nForce 3 250 Gb sont dans l'ensemble judicieux et portent leurs fruits, les performances du chipset étant bien supérieures à celles du nForce 3 150 et à peu près identiques à celles du VIA K8T800. Tout juste pourra-t'on regretter juste l'absence de FireWire ou d'APU intégré au chipset.

Etonnante, la présence d'un Firewall dans le nForce 3 250 Gb déroute au début et certains pourraient se demander à quoi cela peut bien servir dans la mesure où le prochain Service Pack 2 de Windows XP disposera d'un firewall logiciel natif renforcé. D'autres peuvent se dire que le Firewall NVIDIA n'a pas d'intérêt face au firewall d'un routeur. Ces réflexions sont légitimes toutefois il faut bien reconnaître que le NVIDIA Personal Firewall est au moins aussi complet que celui d'un routeur sans pour autant nécessiter de périphérique externe. En outre ce firewall sera vu comme une bénédiction par les utilisateurs familiaux qui n'auront plus besoin d'acquérir un logiciel de la trempe de Norton Internet Security pour sécuriser leur connexion. Enfin NVIDIA nous indique travailler avec nombre de développeurs de Firewall (on pense notamment à et à Microsoft) pour que les optimisations matérielles introduites au sein du nForce 3 250 Gb soit exploitées par les futurs logiciels.

Avec le nForce 3 250 la plate-forme Athlon 64 dispose enfin d'une solution séduisante, ce qui devrait favoriser l'apparition d'un plus grand nombre de Cartes mères avant de populariser le processeur dont la diffusion est pour l'instant confidentielle. Reste qu'aujourd'hui l'achat d'une carte mère au format Socket 754 est dénué de sens quand on sait que le lancement du Socket 939 est imminent. Une fois le Socket 939 lancé, le nForce 3 250 Gb prendra probablement ses lettres de noblesse, avant l'arrivée inéluctable d'une version PCI Express.

Chipset NVIDIA nForce 3 250 Gb

6

Les plus

  • Lien HyperTransport "full speed"
  • Contrôleurs Gigabit & RAID
  • Support Serial-ATA 150
  • Firewall intégré
  • Performances

Les moins

  • Absence de FireWire
  • Pas d'APU

0

Performances8

Fonctionnalités8

Fiabilité8

Julien Jay
Par Julien Jay

Passionné d'informatique depuis mon premier Amstrad 3086 XT et son processeur à 8 MHz, j'officie sur Clubic.com depuis ses presque débuts. Si je n'ai rien oublié d'Eternam, de MS-DOS 3.30 et de l'ineffable Aigle d'Or sur TO7, je reste fasciné par les évolutions constantes en matière de high-tech. Bercé par le hardware pur et dur, gourou ès carte graphique et CPU, je n'en garde pas moins un intérêt non feint pour les produits finis, fussent-ils logiciels. Rédacteur en chef pour la partie magazine de Clubic, je fais régner la terreur au sein de la rédaction ce qui m'a valu quelques surnoms sympathiques comme Judge Dredd ou Palpatine (les bons jours). Mon environnement de travail principal reste Windows même si je lorgne souvent du côté de Mac OS X.

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