La multiplication des gigaoctets conduit les entreprises et utilisateurs à sans cesse réviser leurs besoins de stockage à la hausse. Cette tendance ne fait d'ailleurs que s'amplifier à cause de l'explosion des formats multimédia (DivX, Windows Media, MP3 et autres) qui prennent de plus en plus de place sur nos chers Disques durs. Dès lors se pose le problème de l'archivage des données tant au niveau professionnel qu'aun niveau domestique. Qui n'a pas un jour pesté à cause d'un plantage disque entrainant la perte de données irremplacables ? Aujourd'hui les solutions d'archivage les moins couteuses et les plus répandues sont à n'en pas douter les médias optiques de type CD ou DVD qui conviennent à un usage occasionnel. Hélas pour les plus gourmands d'entre vous leur capacité frise le ridicule rendant la multiplication des médias inévitable ce qui devient à terme relativement coûteux.
Cette problématique pose la question de trouver une solution de sauvegarde adaptée aux importantes quantités de données que nous manipulons chaque jour. Jusqu'alors il fallait se contenter d'une sauvegarde sur disque dur externe ou d'une sauvegarde magnéto-optique de type DAT. La solution du disque dur externe est certainement la moins coûteuse mais c'est aussi la moins fiable alors que les sauvegardes sur bande sont particulièrement lentes à s'éxécuter. En attendant l'avénement du Blu-Ray, , le spécialiste américain des solutions de stockage, présente ce qui pourrait bien être une solution providentielle avec son tout nouveau REV. L'Iomega REV est un disque révolutionnaire (d'où le nom) qui met à disposition des utilisateurs la bagatelle de 35Go d'espace sur une seule cartouche. Espace qui peut grimper à 90 Go en utilisant une compression logicielle.
Ce retour sur le devant de la scène d'Iomega semble sur le papier prometteur d'autant que le REV pourrait à terme remplacer les anciens dispositifs du constructeur que sont les lecteurs JAZ et Peerless. De quoi soulager bien des migraines ?!
Une technologie REVolutionnaire
La technologie REV est le fruit de plusieurs années de recherche et est déjà prévue pour évoluer tous les dix-huit mois en vue d'offrir des capacités de stockage toujours supérieures. Pour l'heure un disque REV offre une capacité impressionnante de 35 Go. Pour y parvenir, le système REV fait appel à la technologie RRD d'Iomega dont l'acronyme signifie Removable Rigid Disk et qui se base en partie sur la technologie des Disques durs 2.5 pouces. Iomega explique que sa technique combine le meilleur des deux mondes en offrant les performances et la fiabilité des disques durs ainsi que la portabilité et l'extensibilité des médias optiques.
Pour rendre son REV aussi fiable que possible, Iomega a habilement réparti les composants traditionnels constituant habituellement un disque dur entre la cartouche et le lecteur. Ce dernier intègre les éléments les plus sensibles à savoir la tête de lecture et la partie électronique du dispositif. De leur côté, les disques REV contiennent, outre le plateau magnétique, un système de rotation doté d'un moteur. Ils se présentent physiquement sous la forme d'un petit boîtier de plastique noir, au demeurant assez dense. Compacts et livrés dans un étui de protection translucide, les disques REV sont garantis cinq ans. Iomega annonce d'ailleurs que le design des cartouches a été spécialement étudié pour que celles-ci résistent à des chocs répétés d'une hauteur supérieure à un 1.20 mètre. Non seulement les disques REV sont solides, mais ils sont également conçus pour être, autant que faire ce peu, insensible ou presque à la poussière qui ne manque pas d'envahir habituellement nos systèmes. Pour cela Iomega a développé un système unique qui lorsque le disque est inséré crée, grâce à un obturateur, une salle blanche virtuelle afin de mettre au maximum à l'abri la mécanique des poussières éventuelles. Ce système unique de filtration de l'air sur lequel nous reviendrons plus en détails est associé à un nettoyage automatique des têtes de lecture afin d'assurer une fiabilité maximale. Iomega a même intégré un dispositif de correction d'erreurs de double niveau pour garantir la fiabilité des données écrites sur le REV.
A la lecture des spécifications précédemment évoquées, on comprend vite pourquoi Iomega destine le REV aux entreprises qui cherchent généralement des solutions de sauvegarde rapides et fiables. Iomega annonce que son système RDD a été spécialement conçu pour une durée de vie maximale de trente ans ! Pour étayer son argumentation, Iomega met en avant cinq causes de dégradation des médias magnétiques : la température, la corrosion du média et du moteur, l'infiltration de particule dans le système, le dégazage (nous reviendrons sur ce phénomène d'ici quelques lignes), et la rupture des adhésifs utilisés au sein du lecteur pour maintenir certaines pièces.
Disques Iomega REV
Pour chacune des causes précédemment citées, Iomega apporte une solution ! Afin que ses disques résistent aux températures élevées, Iomega sélectionne les meilleurs plateaux avec la plus grande densité pour que le REV puisse supporter une température de 70° C pendant toute sa durée de vie sans dégradation notable des données. Les cartouches REV sont également étudiées pour résister aux champs magnétiques avec l'utilisation de médias moins sensibles. Les problèmes de corrosion sont en partie réglés par le système de filtration d'air que nous évoquions précédemment mais aussi par diverses barrières à l'intérieur du système qui créent un labyrinthe de scellés évitant toute contamination du média par des polluants externes. Iomega rajoute également à chacune de ses cartouches un filtre à charbon spécifique qui protège le disque des moisissures et autres dégradations pouvant survenir avec le temps. Pour finir sur le chapitre des infiltrations, le REV est pourvu d'un circuit qui expulse l'air brassé lors de la rotation du disque à l'extérieur du dispositif. Revenons sur les problèmes de dégazage : avec le temps certains éléments d'un disque dur peuvent fuir en se vaporisant ce qui entraîne le dépôt d'un film sur le disque magnétique. Ceci peut avoir pour effet de réduire l'espace disque disponible ou bien encore d'entraîner une réaction chimique rendant le disque tout bonnement inutilisable. Iomega indique ici que ce type de problèmes est réglé par une sélection soigneuse des composants constituant la cartouche mais aussi par sa construction qui, souvenez-vous, cloisonne le plus possible le disque des éléments extérieurs.
Caractéristiques techniques
Maintenant que nous avons vu les grands principes de fonctionnement du REV il nous faut détailler quelque peu ses caractéristiques techniques. Chaque cartouche peut stocker 35 Go de données, mais cet espace peut grimper à 90 Go par compression logicielle. Le temps d'accès moyen d'un disque est de 13 ms et Iomega annonce un taux de transfert compris entre 20 et 25 Mo par seconde ! Afin d'assurer l'intégrité des données, le REV intègre un circuit ECC qui surveille en permanence la validité des données écrites sur le disque. Question longévité, Iomega annonce que son lecteur REV dispose d'un temps moyen de bon fonctionnement estimé à 400 000 heures.Pour ceux qui gardent un souvenir bruyant du JAZ, le REV devrait être pur bonheur puisque son fonctionnement est parfaitement silencieux, les seuls bruits émis se faisant entendre à l'insertion ou au retrait du disque.
Un lecteur qui ne paye pas de mine
Nous avons reçu pour ce test la version interne du lecteur REV. L'occasion pour nous de rappeler qu'Iomega décline dans un premier temps son REV en version IDE mais aussi en version externe USB 2.0. Le constructeur a pour projet dans ses cartons de lancer des versions FireWire, SCSI et Serial-ATA du REV. Revenons en à notre lecteur, qui livré dans une boîte sans prétention, surprend par sa taille relativement compacte. Il s'agit en effet d'une unité au format 3 1/2 qui s'installe le plus simplement du monde dans n'importe quel système. Alimenté par une prise Molex, le REV exploite l'interface IDE en mode UDMA5 et dispose d'un cavalier de configuration permettant de le régler en mode maître ou esclave. L'esthétique du lecteur est plutôt réussie, celle-ci étant d'une sobriété exemplaire.Il suffit pour s'en convaincre de jeter un oeil à la façade, toute de noir revêtue, pour constater que ses seuls ornements sont une fente d'insertion et un bouton d'éjection translucide qui s'illumine de vert une fois le système démarré.Afin que le REV puisse trouver sa place dans tous les systèmes, Iomega le livre avec un adaptateur, lui aussi noir, qui permet de l'installer dans une baie 5 1/4. Il est également accompagné d'une nappe IDE et de l'indispensable guide d'installation. Niveau esthétique le principal reproche que l'on puisse formuler à Iomega concerne donc l'adoption de la couleur noire qui rend l'intégration d'un REV assez disgracieuse dans un boîtier gris-beige.
Le lecteur REV dans sa version ATAPI
Une installation logicielle indispensable
Si vous pensiez que le REV était nativement reconnu par Windows XP comme une unité de disque amovible, vous vous trompiez ! Après avoir installé un lecteur REV, Windows reconnaît celui-ci comme un simple lecteur optique ; dès lors les disques REV ne sont accessibles qu'en lecture. Ce phénomène est normal étant donné que les ingénieurs d'Iomega ont opté pour l'utilisation du système de fichiers UDF pour contourner les limitations du NTFS. Pour pouvoir écrire sur un disque REV il faut donc en passer par l'installation des pilotes livrés par Iomega. Ceux-ci sont conçus pour fonctionner avec les systèmes d'exploitation Microsoft Windows 2000 et Windows XP, le support de Windows 98 n'étant pas encore officiel alors que des Drivers Linux devraient voir le jour prochainement. L'installation des pilotes est relativement rapide et un seul reboot sera nécessaire pour exploiter le REV à son plein potentiel. Une fois votre système redémarré, le REV apparaîtra dans le poste de travail avec une icône dédiée. Il est dès lors exploitable sans autre forme de procès depuis n'importe quelle application Windows ou par simple glisser / déposer.Installation des pilotes et logiciels fournis avec le REV
Comme toujours chez Iomega le REV n'est pas physiquement protégé contre l'écriture. Il faut donc en passer par les pilotes pour interdire son accès en écriture. Le point positif est qu'outre le traditionnel verrouillage de l'écriture, Iomega propose un verrouillage plus élaboré qui demande la saisie d'un mot de passe pour déverrouiller un disque.
Le REV vu par Windows une fois les pilotes installés
En sus des pilotes, Iomega livre le REV avec deux logiciels distincts, dont l'un maison : Iomega Automatic BackUp Pro et Norton Ghost. Ces deux programmes répondent à deux besoins distincts : la sauvegarde régulière des données sensibles et la sauvegarde d'un système entier. Le premier programme arrive dans une nouvelle version 2.02 qui au final ne change pas grand chose, son principe de fonctionnement demeurant identique. On sélectionne donc les dossiers et fichiers à sauvegarder (pas question ici de sélectionner un disque dur entier) avant de définir la périodicité des sauvegardes. Notez à ce sujet que chez Iomega la semaine commence le dimanche et non le lundi... Pour chaque travail de sauvegarde il est possible de définir une plage horaire d'exécution ou encore une exécution automatique dès qu'un fichier change. Le logiciel permet de conserver les cinq dernières révisions d'un fichier et une fois la périodicité et le contenu des sauvegardes défini, l'utilisateur peut vaquer à ses occupations, Iomega Automatic Backup Pro s'exécutant automatiquement en tâche de fond. Un assistant est prévu pour guider l'utilisateur lors de la programmation des sauvegardes et le logiciel a pour principal atout d'offrir une compression 2.6:1 qui permet de quasiment tripler l'espace disponible sur un REV. Attention toutefois à ne pas prendre vos rêves pour des réalités : la compression logicielle n'est efficace que sur les fichiers non compressés. Inutile donc d'espérer avoir un quelconque gain avec des fichiers déjà compressés comme des ZIP, Rar ou autres MP3.
Iomega Automatic Backup Pro
La version de Ghost livrée par Iomega est on ne peut plus banale et une fois le logiciel installé il faut en passer par l'utilitaire Windows pour créer une disquette Ghost de démarrage soit sur un disque REV soit sur une disquette 3"1/2. La disquette intègre alors les pilotes pour exploiter le REV depuis DOS, mais rien n'est prévu en standard pour les cartes SCSI ou les adaptateurs Serial-ATA ce qui réduit grandement l'intérêt du programme du moins pour un certain type d'utilisation.
Création d'une disquette de boot Norton Ghost
Pour tester les performances de l'unité REV, nous avons employé la configuration dont les détails figurent ci-dessous :
- Carte mère nForce 3 250
- AMD Athlon 64 3400+
- 512Mo Corsair TwinX PC3200LL
- Disque dur Seagate 120 Go UDMA100 7200 RPM
- Carte graphique Gainward GeForce 5950 Ultra
Nous avons également ressorti de nos placards un JAZ 2Go en version SCSI ainsi qu'un ZIP 750 en version USB 2.0. Pour les tests avec les unités REV, Peerless et Maxtor nous avons employé un fichier de 2 Go (une image Ghost) alors que pour les tests avec le ZIP 750 et le JAZ 2Go nous avons employé un fichier DivX de 680 Mo. Notez que la carte SCSI utilisée était une Adaptec AHA19160.
Comme le graphique ci-dessus l'indique, les performances du REV en écriture sont pour le moins excellentes puisque l'unité est aussi rapide que notre disque dur externe ! Il lui faut donc moins d'une minute et trente et une seconde pour copier les 2 Go de notre fichier de référence. Le Peerless affiche pour sa part de beaux restes bien qu'il s'avère deux fois plus lent que le REV. On terminera sur les piètres performances du JAZ 2 Go dues soit à l'ancienneté du matériel soit à l'utilisation d'un disque usagé.
Pour les vitesses de lecture, notre disque Maxtor reprend l'avantage en s'adjugeant la première place du podium avec un débit moyen de 34 Mo par seconde. Il lui faut donc moins d'une minute pour lire le fichier alors que le REV s'acquittera de cette tâche en une minute et quarante secondes. Les performances du REV restent donc à peu près constantes tant en lecture qu'en écriture ce qui est un bon point pour Iomega. Le Peerless rattrape quand à lui le REV avec un taux de transfert honorable avoisinant les 15 Mo par seconde alors que les ZIP et autres JAZ sont relégués dans les profondeurs du classement.
Conclusion
Avec le REV Iomega revient en beauté sur le marché des solutions de sauvegarde haut de gamme. Innovant sur bien des points, le REV a de très bons arguments, à commencer par sa capacité de stockage, pour s'imposer en entreprise face aux sauvegardes sur bande dont la lenteur et la fiabilité sont deux handicaps majeurs. Au même titre que le JAZ avait percé chez nombre de graphistes et d'utilisateurs avancées, les qualités réelles du REV ne le cantonneront probablement pas à un usage exclusivement professionnel. Il faut dire que le REV est diablement rapide pour une unité de sauvegarde externe et offre une capacité de stockage virtuellement illimitée puisqu'il suffit de racheter une cartouche lorsque vous avez besoin de plus d'espace. Et ç'est là l'un des points forts du système puisque Iomega commercialise ses cartouches au prix unitaire de 59€. Le lecteur est pour sa part un peu cher, puisqu'il est commercialisé dans sa version IDE, comme dans sa version USB 2.0 au prix de 399€. Il n'en demeure pas moins qu'à ce prix Iomega livre un package complet intégrant outre le lecteur, une cartouche de 35 Go ainsi qu'une offre logicielle digne de ce nom.En résumé, le REV est à ce jour la solution de sauvegarde la plus intéressante qu'il nous ait été donné de tester depuis de longs mois et nous ne saurions trop vous la recommander tant ses performances et sa facilité d'emploi sont à la hauteur des utilisateurs les plus exigeants. Iomega signe là un excellent produit qui renoue avec les qualités du mythique JAZ. Reste maintenant à trouver un logiciel d'image disque qui supporte à la fois le REV et les unités RAID en Serial-ATA...
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