Tenu pour la première fois en 1995, le fameux E3 était donc cette année censé "marquer l'événement" et les organisateurs promettaient une exposition inoubliable dans l'immense Convention Center de Los Angeles. Mais malgré la présence de nouveautés consoles plutôt marquantes, le joueur PC ne semblait pourtant pas devoir s'émouvoir plus que cela : peu de gros titres annoncés, plusieurs retardataires déjà dévoilés lors de la précédente édition du show (Doom 3, Half-Life 2) et omniprésence de ces fameuses suites symboles d'un certains manque de créativité, d'un certaine uniformisation de la production... Mais pour autant, le joueur PC n'avait-il vraiment aucune raison de se réjouir ?
Où il est mon PC ?
Si comme je le disais l'année passée, l'Electronic Entertainement Expo (ou E3) est le plus grand salon de jeux vidéo du monde, il devient chaque année un peu plus l'apanage des consoles de notre fameux trio Microsoft, Nintendo, Sony. Cette édition 2004 ne dérogea donc pas à la règle et malgré de très nombreux titres PC en préparation, si l'on ne devait retenir que deux événements de cette exposition, ce serait à n'en pas douter la double présentation par Sony de sa mystérieuse PSP et par Nintendo de sa fraîchement annoncée DS. Ces deux consoles portables ont attiré sur elles les feux des projecteurs au moyen de stands d'exposition tout simplement gigantesques, de conférences de presse énormes et à côté de tout ce tapage, même le stand de Microsoft paraissait bien sage. Ce dernier faisait d'ailleurs presque totalement l'impasse sur le PC en mobilisant toutes ses forces pour continuer à promouvoir la Xbox. Tout n'était cependant pas noir pour l'amateur de jeux PC et en dehors de ces trois géants, de nombreux éditeurs avaient des choses à présenter sur PC... Et pas seulement de simples portages consoles !Malgé l'omniprésence des trois géants de la console, l'E3 2004 apportait son lot de bonnes nouvelles pour les "pécéïstes" !
Atlantis Evolution (c) Atlantis Interactive / The Adventure Company
Sur le stand de DreamCatcher / The Adventure Company, il est était possible de découvrir le dernier opus de la saga Atlantis. Opus qui, de l'aveu même des développeurs, fait un peu table rase des volets 2 et 3 pour revenir à un concept plus proche de la première histoire. Il s'agit d'une aventure relativement classique dans son déroulement et en définitive assez proche d'un titre comme Myst dans sa présentation. Attention cependant, il n'était pas question pour The Adventure Company d'offrir un clone du célèbre titre de Cyan mais plutôt de proposer une aventure, certes proche dans le principe, mais surtout beaucoup plus accessible. Les énigmes devraient ainsi être beaucoup moins nombreuses et moins casse-tête. Atlantis est clairement un titre orienté grand-public et si tout va bien, il devrait débarquer au cours de l'automne prochain.L'histoire débute en 1904 et le joueur incarne un certain Curtis Hewitt alors que celui-ci est sur le chemin du retour pour New York. Transporté par on ne sait quel moyen surnaturel, Curtis se retrouve au beau milieu de la cité perdue d'Atlantis. Cité qui a toutefois continué d'évoluer pour proposer au joueur un mélange tout à fait singulier de modernité technologique et d'archaïsme spirituel. Curtis, dont la délicate tâche sera de sauver le peuple atlantéen, pourra ainsi rencontrer une bonne trentaine de personnages non-joueurs et nous faire découvrir plus de 20 environnements très différents.
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Aura : Fate Of The Ages (c) Streko-Graphics / The Adventure Company
Si le genre "aventure" était quelque peu délaissé par les développeurs à la fin des années 90, on peut dire qu'il revient aujourd'hui en force avec des titres assez nombreux comme en témoigne ce second jeu édité par The Adventure Company. Aura : Fate Of The Ages se démarque très clairement de Atlantis en s'inspirant beaucoup plus nettement de Myst. Le style graphique adopté par les concepteurs de Streko-Graphics n'est pas étranger à cette impression mais le déroulement même de l'aventure la renforce encore. En mélangeant mondes parallèles et artéfacts fantastiques, Aura se propose de nous faire découvrir quatre vastes mondes : la vallé de l'Adémika, Dragast, Na-Teixu et l'Ile de l'Unité. Chacun de ses mondes aura bien sûr une identité propre et des puzzles en adéquation avec l'environnement.Aura se place donc comme un héritier du Myst de Cyan et se faisant il joue la carte des énigmes que certains n'hésiteront pas à qualifier de "prises de tête". La difficulté devrait être relativement élevée et il n'est donc pas question pour The Adventure Company d'orienter ce titre vers le grand public même si l'interface exclusivement basée sur le "pointer et cliquer" se veut un modèle de convivialité. Aura n'est pas attendu avant le mois de septembre 2004 (on parle du 17) et une démo jouable devrait voir le jour prochainement.
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Battlefield 2 (c) DICE / Electronic Arts
A l'écart du reste de son imposant stand, Electronic Arts proposait à quelques journalistes de découvrir quelques uns de ses titres les plus attendus parmi lesquels on retrouvait bien sûr le fameux Battlefield 2. Peu de "matériel multimédia" était disponible mais le jeu était bien là et avec lui trois membres de l'équipe de développement pour en parler plus longuement. Que dire à part que j'ai vraiment été très impressionné par ce soft visiblement mis au point par des passionnés ? Battlefield 1942 est sans conteste et malgré les critiques l'un des titres les plus joués sur Internet et sa suite risque bien de reprendre le flambeau sans grande difficulté. La petite présentation à laquelle nous ont convié les Suédois était impressionnante sur nombreux points même s'il est encore trop tôt pour véritablement parler de gameplay. Transposé dans un monde contemporain où s'opposent les Américains, les Chinois et une coalition du Proche-Orient, Battlefield 2 insiste pour le moment sur le réalisme accru des combats.Les modèles des personnages et des engins sont beaucoup plus complexes et permettent ainsi une immersion plus importante : les premiers tanks présentés par les concepteurs sont à ce titre absolument remarquables de précision. La physique n'a cependant pas été oubliée (gestion des corps, mouvements des différents objets) et la gestion de la balistique est très impressionnante. Les balles peuvent pénétrer certaines matières mais le jeu tient compte de leur angle ainsi que de leur force de pénétration ! La réalisation graphique n'est pas en reste comme en témoigne les splendides effets lors du passage d'un hélicoptère et la bande son était déjà un net cran au-dessus de ce qu'offrait Battlefield 1942. Si "Vietnam" avait déçu certains joueurs, Battlefield 2 devrait, avec ses quelques 100 joueurs simultanément, remettre les pendules à l'heure lors de sa sortie prévue pour le second trimestre 2005.
Besieger (c) Primal Software / Dreamcatcher
L'un des problèmes majeurs de salons comme l'E3 reste sans aucun doute de nous présenter des titres encore très lointains. D'une part c'est alléchant et intéressant puisqu'il est possible d'en apprendre un peu plus sur ces jeux encore très flous mais d'un autre côté, on en arrive parfois à parler de titres qui seront finalement repoussés de nombreux mois (NDLR : voire années, non je ne vise personne). Ce n'est cependant pas le cas de tous et Besieger devrait par exemple débarquer avant l'été chez nos revendeurs (on parle du 10 juin). Il s'agit d'un jeu de stratégie temps réel de facture relativement classique qui puise toutefois son originalité de part l'importance de tout ce qui concerne les fortifications. Le système de gestion de la population est lui aussi un peu particulier puisqu'en fait le joueur ne contrôle pas véritablement le nombre d'unités dont il dispose.En fonction du nombre de maisons disponibles, plus ou moins de "paysans" peupleront son domaine et le joueur pourra alors disposer d'un certain nombre de paysans, d'archers ou bien encore de chevaliers. Chaque habitant doit apprendre un métier pour ne pas rester à se tourner les pouces et il faudra donc bien gérer le "qui fait quoi" sans oublier d'affecter quelqu'un au pont-levis pour ne pas se retrouver "auto-assiégé" ! Cette gestion originale et relativement complète de la population devrait permettre à Besieger de se démarquer de l'abondante concurrence disponible sur PC en ce domaine... La réponse très bientôt donc !
Blood Magic (c) Sky Fallen / HD Interactive
Certainement pas le titre le plus médiatisé du salon, Blood Magic est développé par Sky Fallen, édité par HD Interactive et sera distribué en France par Nobilis. Il s'agit d'un jeu de rôle / action visiblement très proche de l'éminent Diablo ou du plus récent Sacred. Il est en développement depuis un certain temps et avait par exemple déjà été présenté lors de l'E3 édition 2003. Il est aujourd'hui beaucoup plus avancé et si l'originalité n'est clairement pas son fort, il semble tout ce qu'il y a de plus efficace. Reste maintenant à savoir si le parfum sera aussi enivrant que celui dégagé par le hit de Blizzard pour ne par le citer.Brothers In Arms (c) Gearbox / UbiSoft
UbiSoft disposait sur son stand de quelques uns des plus gros titres du salon et Brothers In Arms figurait assurément parmi ceux-ci. Clone avoué du Medal Of Honor d'Electronic Arts, Brothers In Arms est développé par une équipe plutôt expérimenté : Gearbox. L'action se déroule là encore pendant la Seconde Guerre Mondiale et c'est une nouvelle fois la verte Normandie (les huit jours suivant le débarquement pour être exact) qui sert de cadre à ce déversement de tripailles. Brothers In Arms se veut toutefois plus réaliste que son illustre prédécesseur à commencer par l'environnement graphique que l'on nous affirme recréé à partir des données les plus fidèles possibles (photos d'archives, imagerie aérienne et témoignages). En outre, le jeu s'inspirant de faits réels, certains événements, certains personnages croisés tout au long du scénario ont vraiment existé... A peu près sûr que niveau immersion, ce genre de "détails" devrait avoir son petit effet.Sinon le gameplay s'annonce également un peu plus tactique que celui de Medal Of Honor ou bien encore Call Of Duty. Le joueur devrait par exemple avoir plusieurs soldats à ses ordres pour, entre autres choses, leur faire prendre le contrôle de divers équipements ou bien les placer de telle ou telle manière. Une carte tactique devrait d'ailleurs être de la partie afin de permettre un placement plus judicieux en fonction des mouvements adverses. En ce qui concerne la réalisation technique, il ne devrait pas y avoir de problèmes puisque ce que j'ai pu en voir au cours du salon était tout simplement bluffant. Le style graphique n'aura évidemment pas grand chose à voir à celui de Far Cry mais on peut d'ores et déjà le placer parmi les plus beaux jeux de cette fin d'année. Brothers In Arms est en effet attendu pour la fin de l'année sans plus de précision.
Call Of Duty : La Grande Offensive (c) Gray Matter / Activision
Lorsqu'il a signé avec Infinity Ward (issu de transfuges de 2015), Activision avait clairement en tête de marcher sur les plates-bandes d'Electronic Arts et de son Medal Of Honor. Le succès fût semble-t-il au rendez-vous et quitte à faire dans le plagiat autant y aller franco a dû se dire l'éditeur américain qui profitait de l'E3 2004 pour présenter la première extension officielle pour Call Of Duty. Baptisée United Offensive chez nos amis anglo-saxons et La Grande Offensive en France (NDA : allez donc savoir pourquoi), cette extension devrait compenser son manque d'originalité patent par une construction sans faille et un rythme que l'on espère toujours aussi intense. Il n'est évidemment pas question d'avoir les innovations d'un Brothers In Arms, mais la nouvelle campagne de 10 missions, les 9 cartes multi-joueurs inédites et les 3 nouveaux modes de jeu devraient toutefois faire plaisir aux amateurs... Les autres ne devront bien sûr pas compter sur cette Grande Offensive pour changer d'avis !» Télécharger la vidéo présentée au cours du salon
Captain Blood (c) Akella
Passé un peu inaperçus au cours du salon, les Russes d'Akella présentaient un jeu pourtant prometteur même si encore en plein développement : Captain Blood. Je me permets de rembarrer de suite les "vieux" de Clubic, il n'est pas ici question d'un remake du titre développé par Cryo. Non, ce Captain Blood là oeuvre dans les Caraïbes ce qui n'est d'ailleurs pas surprenant lorsque l'on pense aux précédents titres signés Akella : Sea Dogs et Pirates Des Caraïbes. Cette fois les développeurs ont puisé leur inspiration des nouvelles de Rafael Sabatini pour planter le décor de Captain Blood et nous proposent donc d'incarner en 1685 un brave et noble corsaire auquel sont confiées différentes missions. Selon les objectifs, le joueur sera amené à manœuvrer des navires, à se battre à l'épée et à mener de véritables batailles navales. Pour le moment le concept semble relativement proche des deux titres énoncés précédemment mais il faudra attendre un peu pour en avoir le cœur net puisque Captain Blood est prévu courant 2005 sans plus de précision.Codename Panzers (c) Stormregion / CDV
Pas réellement présenté au cours de l'E3 2004, Codename Panzers est un titre que CDV traîne dans ses cartons depuis déjà quelques mois. Il ne devrait d'ailleurs plus trop tarder à pointer le bout de son nez chez nos revendeurs sous l'égide de Focus puisque l'on parle d'une disponibilité pour le début du mois de septembre 2004. Le principe du jeu n'a pas changé depuis les dernières annonces et il est toujours pas mal question de stratégie et beaucoup de Seconde Guerre Mondiale, comme le titre semble l'indiquer très clairement. Le réalisme devrait être de mise tout au long de la trentaine de missions prévues par les développeurs et le comportement tant des engins que des soldats a particulièrement été travaillé. Si on ajoute à cela une réalisation plus qu'honorable et largement suffisante pour que les stratèges en herbe exercent leurs talents, nul doute que Panzers est un titre à surveiller.Cold War (c) Mindware / Dreamcatcher
Directement inspiré du Splinter Cell d'UbiSoft, Cold War n'en a certes pas l'excellence graphique mais dispose d'atouts tout à fait corrects pour faire son trou dans l'âpre monde du jeu vidéo. Le joueur y contrôle un journaliste américain tout ce qu'il y a de plus ordinaire alors que celui-ci se retrouve prisonnier d'événements qui le sont beaucoup moins. L'action se déroule en 1986 et la Perestroïka n'est pas encore entrée dans les mœurs en Union Soviétique. Alors qu'il effectuait un reportage tout à fait ordinaire, le voilà qui se retrouve capturé par le KGB et envoyé dans une prison politique sans le moindre accessoire. Il devra donc faire appel à toute son ingéniosité et au moindre objet qu'il pourra trouver afin tout d'abord de s'évader et ensuite de découvrir ce qui se trame... Pas franchement original, j'en conviens parfaitement.Là où Cold War se démarque de ses concurrents et donc principalement des aventures de Sam Fisher, c'est par la liberté d'action qu'il propose. Ainsi chaque situation dispose de plusieurs dénouements possibles avec plusieurs façons d'aborder le problème. On peut bien sûr choisir d'y aller en force ou au contraire préférer une approche plus subtile sachant qu'entre ces deux extrêmes l'éventail des possibilités est assez large. Sur le stand Dreamcatcher, deux des développeurs jouaient d'ailleurs les mêmes scènes en même temps afin de nous prouver leurs assertions : si un garde est en poste dans sa guérite vous aurez ainsi la possibilité de foncer dans le tas, de le distraire au moyen d'une pièce de monnaie ou bien encore de passer par le système de ventilation... Cold War est prévu pour la fin de l'année 2004 sur PC, à noter qu'une version Xbox devrait voir le jour un peu plus tard en 2005.
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