Il faut dire que le DRU530 est le dernier graveur a avoir été conçu et fabriqué entièrement par Sony, le japonais ayant décidé de sous-traiter son activité graveur auprès de, devinez-qui... LiteOn ! Quoiqu'il en soit l'arrivée de ces deux graveurs marque une étape importante dans l'histoire de la gravure DVD, puisque pour la première fois il devient possible pour un particulier de graver quelques 8,5Go de données.
DVD+R DL
Maintenant que nous avons vu le côté pratique des médias double couche, il nous faut parler technique. Défini principalement par Philips le format DVD+R DL (DL signifie Dual Layer) ou DVD+R9 offre une capacité de stockage de 8,5 Go grâce à l'utilisation de deux couches de stockage sur une seule face. Un disque DVD+R9 se distingue des habituels DVD+R par la présence, invisible à l'œil nu, de deux couches organiques que l'on appelle L0 et L1 qui sont espacées par une couche transparente et situées entre deux bases de polycarbones, une couche métallique semi réflective et une couche métallique réflective. Lorsqu'un disque DVD+R9 est inséré dans le graveur, que ce soit pour le lire ou le graver, le laser de l'unité va faire une mise au point sur deux niveaux pour accéder à l'une ou l'autre des couches. Les couches étant superposées, la lecture ou l'enregistrement de la couche L1 nécessite que le laser traverse la couche L0 ainsi que l'espace de séparation des couches. C'est pourquoi les graveurs double couche doivent disposer d'une lentille laser d'une puissance de 30mW contre 19mW auparavant. Les deux couches sont vues par le système comme un seul et même espace de stockage et c'est au graveur qu'incombe la tâche de gérer le passage d'une couche à l'autre. En enregistrement le graveur remplit d'abord la couche L0 jusqu'à ce qu'elle-ci soit complète, avant de passer à la couche L1. La table des matières est pour sa part écrite exclusivement sur la couche L0 et les médias DVD+R9 supportent le multisession.
Schéma d'un disque DVD+R double couche
Le format DVD+R DL a pour autre avantage d'être compatible avec le standard DVD-Rom. Ceci garantit un haut niveau de compatibilité, les médias DVD+R9 pouvant être lus sans problèmes particuliers sur les lecteurs DVD conventionnels. Il faut toutefois nuancer ces propos puisque lors de nos tests, les DVD+R9 que nous avons gravés n'ont pas toujours fonctionné sur toutes les plates-formes. Si les lecteurs de DVD-Rom semblent s'accomoder parfaitement des DVD+R9, ce n'est pas le cas de certaines platines DVD de salon. Les lecteurs DVD qui ne supportent pas le DVD+R ne supporteront pas plus le DVD+R9.
Gravure d'un DVD+R9 sous Nero 6
Attractifs de par leur capacité, les disques DVD+R DL souffrent aujourd'hui de trois handicaps. Ils sont tout d'abord extrêmement onéreux, Verbatim annonçant un prix public de 25€ TTC par média vierge. Si le prix sera naturellement amené à baisser dans les semaines et mois qui viennent au fur et à mesure de la popularisation du format DVD+R9, il ne faut pas oublier qu'en France la taxe sur les médias enregistrables est proportionnelle à l'espace de stockage du média en question. Aussi elle pèse plus lourd sur un disque de 8,5Go que sur un DVD de 4,7Go... L'autre problème soulevé par les disques DVD+R9 vient du temps nécessaire à leur gravure. Il faut en effet près de 45 minutes pour graver une simple galette... Le dernier problème soulevé par le format DVD+R9 vient du fait qu'il n'est pas réinscriptible le cantonnant à une seule utilisation.
Verbatim Double Layer DVD+R 8.5GB
Verbatim, filiale de Mitsubishi, est le tout premier fabricant à pouvoir fournir des médias DVD+R de type double couche. Nous avons donc utilisé lors de nos tests les tous nouveaux disques DVD+R9 signés Verbatim. Livrés par boîte de cinq, les médias double couche du constructeur disposent de la technologie propriétaire Advanced AZO qui les protège tout en améliorant leur longévité. Certifiés compatibles avec une vitesse de gravure de 2,4x les DVD+R DL de Verbatim restent relativement onéreux puisqu'il faudra débourser pas loin d'une centaine d'euros pour acquérir un pack de cinq médias.Le dernier-né de chez Sony : DRU700A
Sony DRU700A
La partie arrière du graveur dispose pour sa part des connecteurs habituels avec un port IDE, un connecteur molex, un cavalier de configuration et deux sorties audio l'une en analogique et l'autre en numérique. L'électronique du graveur ne révèle pas de grand bouleversement, Sony utilisant ici un banal chipset MT1818E. Il est d'ailleurs surprenant de constater que des chipsets comme le MT1818E, utilisés déjà depuis un bon moment dans les graveurs DVD, supportent la gravure double couche. Preuve s'il en est que les graveurs actuels pourraient supporter l'enregistrement au format DVD+R9 par une simple mise à jour du firmware... Mais voilà les constructeurs sont pris entre le marteau et l'enclume et préfèrent dans bien des cas vendre des produits validés pour ce nouveau format plutôt que d'offrir des mises à jour pour les graveurs existants. Au-delà de ces considérations tant économiques que stratégiques, il faut tout de même préciser que si l'électronique des derniers graveurs full 8x semble effectivement prête pour la gestion du double couche, les unités optiques ne le sont généralement pas et nécessitent des ajustements que seuls les divers acteurs de l'industrie sont en mesure d'apporter. Revenons en à notre DRU700 qui dispose de 2Mo de mémoire tampon et de la technologie PowerBurn pour éviter les fameux problème d'alimentation du buffer à l'origine de bien des erreurs de gravure.
Electronique du Sony DRU700A
Du côté des vitesses d'enregistrement le dernier bébé de Sony est annoncé comme pouvant graver les CD-R en 40x, les CD-RW en 24x, les DVD-R en 8x, les DVD-RW en 4x, les DVD+R en 8x, les DVD+RW en 4x alors que les médias DVD+R9 seront gravés à la vitesse de 2,4x. Question vitesses de lecture Sony annonce 40x pour les CD et 12x pour les DVD. Les temps d'accès du DRU700 étant de 135ms pour les CD et de 130ms pour les DVD. Supportant la quasi-totalité des formats actuellement disponibles, le DRU700 prend en charge le CD-Text ainsi que les modes d'écriture DAO/SAO/DAO Raw & SAO RAW. On regrettera toutefois que le graveur ne supporte pas le Mount-Rainier. Précisons que le DRU700 est, pour votre plus grand bonheur, capable de lire les disques audio protégés par Key2Audio notamment.
Propriétés du Sony DRU700A
Parce qu'un graveur en version boîte n'est rien sans un bon bundle, il nous faut nous attarder quelques instants sur les accessoires livrés par Sony avec le DRU700. On retrouve donc dans le carton du DRU700 la façade noire dont nous parlions précédemment mais aussi et c'est bien naturel le manuel d'installation du graveur. Sony complète le tout avec une nappe IDE, un jeu de quatre vis et un CD-Rom comprenant la suite de gravure Nero Burning Rom 6.0 SE. Non content de livrer ce qui se fait de mieux ou presque en matière de logiciel de gravure, Sony y ajoute InCD 4, Nero VisionExpress 2, Nero BackItUp et NeroShowTime soit un ensemble complet d'outils pour la gravure et la vidéo. Hélas Sony n'a par contre pas jugé utile de livrer un quelconque média vierge avec son DRU700 et il ne faut pas s'attendre à trouver un disque double couche dans la boîte. Quel dommage !
LiteOn SOHW-832S
L'attaque des clones : à gauche Sony DRU700A, à droite LiteOn SOHW-832S
Le LiteOn SOHW-832S est en effet annoncé comme gravant les DVD+R et les DVD-R en 8x, les DVD+RW et les DVD-RW en 4x, les DVD+R9 en 2,4x, les CD-R en 40x et les CD-RW en 24x. Les vitesses de lecture sont là aussi similaires à celles du graveur Sony avec 12x pour les DVD et 40x pour les CD-Rom. Le temps d'accès annoncé est de 120ms et le SOHW-832S dispose de 2Mo de mémoire tampon et de la technologie Smart-Burn. Supportant le CD-Text, le DAO, SAO, DAO-RAW et SAO-RAW le SOHW-832S ne peut finalement se distinguer du DRU700 que par son bundle et son prix.
Propriétés du LiteOn SOHW-832S d'après Nero 6
Et à ce petit jeu si LiteOn livre une version édulcorée de Nero, en l'occurence Nero Express 6.0 SE, il complète son offre logicielle avec NeroVision Express 2, InCD 4.0, Sonic MyDVD 4.0 PowerDVD 5.0. On trouve également dans l'emballage une succinte feuille d'installation, un câble audio, un jeu de quatre vis, un DVD+R vierge de 4,7Go certifié 8x et un DVD-R certifié 4x. Curieusement LiteOn ne livre aucune nappe IDE, mais malgré ce choix discutable son bundle a au moins le mérite de contenir deux disques DVD qui permettent de débuter la gravure sans plus attendre.
- Asus P4C800 Deluxe,
- Intel Pentium 4C 3.4 GHz,
- 2x512Mo Corsair TwinX PC3200LL,
- Sapphire Radeon 9800XT,
- Disque dur Maxtor 80Go 7200RPM
Lecture CD-Rom
Nous avons choisi de commencer notre test avec un petit exercice de lecture de CD. Le graveur remplit ici haut la main son office avec une vitesse moyenne de 31x et une progression constante de la vitesse de lecture. Le temps d'accès relevé se mesure à 135ms ce qui reste acceptable sans être toutefois transcendant.
Lecture CD-Audio
Ce test a été effectué avec l'album Dangerous de Michael Jackson. L'extraction audio numérique paraissait plutôt bien engagée jusqu'à la soixantième minute où le graveur marque le pas avec un effondrement de ses performances qui passent de près de 38x à seulement 16x. Après cette brutale baisse de régime, le graveur reprend du poil de la bête pour buter à nouveau. Du coup l'extraction audio se fait à une vitesse moyenne de 29x. Piqué à vif par le comportement étrange du DRU700A, nous avons eu à coeur de vérifier l'exactitude de nos mesures en exécutant une nouvelle fois le test ce qui a produit le même résultat. Nous avons ensuite opposé le DRU700A au SOHW-832S pour constater le même comportement.
Lecture DVD-Rom
Pour mesurer les performances en lecture DVD nous avons utilisé le DVD-Rom de l'encyclopédie Universalis 8. La vitesse moyenne s'établit à 9x avec un départ autour des 5x pour une vitesse maximale de 12x. Irréprochables les performances en lecture de DVD ne souffrent que d'un temps d'accès relativement élevé de 168ms.
Lecture DVD Vidéo
Les performances en extraction d'un DVD vidéo double-couche sont dans la moyenne, quoique meilleures que certains graveurs bridés volontairement par leurs fabricants (je pense ici notamment au Nec ND2500). L'extraction débute donc à 3,5x pour atteindre 8,4x pour une vitesse moyenne oscillant autour des 6x. On remarque que le temps d'accès n'est pas des plus mirifique.
Gravure CD-R
D'après nos tests les performances en gravure de CD sont tout simplement irréprochables le graveur s'offrant le luxe de frôler les 42x pour une vitesse moyenne constatée de 32x.
Gravure CD-RW
Le DRU700 se montre tout aussi excellent que l'on grave un CD-R ou un CD-RW. Le graveur utilise ici une méthode Z-CLV qui lui permet de démarrer l'enregistrement à la vitesse de 16x, pour passer en 24x dès la douzième minute pour offrir une vitesse de gravure moyenne de 22x.
Gravure DVD-R
Annoncé comme supportant les médias DVD-R 8x, le DRU700A s'est fort bien acquitté de cette tâche avec une vitesse moyenne de 6,77x. Il faut donc un peu moins de 10 minutes pour graver quelques 4,7Go sur un DVD-R 8x.
Gravure DVD-RW
Enchaînons avec les médias réinscriptibles, en l'occurence un DVD-RW 4x. Les performances sont ici d'une monotomie rare du fait d'une parfaite constance du débit.
Gravure DVD+RW
La gravure d'un disque DVD+RW 4x semble être un poil plus rapide que celle d'un DVD-RW 4x et là encore le DRU700 affiche une belle prestance avec des performances linéaires.
Gravure double couche DVD+R9
Nous avons gardé le meilleur pour la fin à savoir le test des performances pour graver un DVD double couche. Sans grande surprise le graphique est des plus linéaire et on constate que du début à la fin la vitesse de gravure est maintenue constante aux alentours des 2,4x. Tout juste note-t'on une légère chute du débit engendré par le passage à la deuxième couche. Ce test montre qu'il faut 45 minutes pour venir à bout des 8,5 Go d'un DVD+R9.
Conclusion
L'arrivée des graveurs et des médias double couche permet à la gravure de DVD de franchir un nouveau cap en offrant une capacité de stockage multipliée par deux. Pouvant accueillir plus de 8Go, les médias DVD+R9 semblent avant tout destinés à la vidéo, étant donné qu'ils ne sont pas encore réinscriptibles. Si leurs tailles est séduisante sur le papier, les premiers disques DVD+R9 coûtent cher, trop cher, puisqu'à près de 25€ le disque, le coût au Go frôle les 3€ ! En sus de ce premier handicap, il faut bien reconnaître que 45 minutes pour graver un DVD cela reste lent, très lent... Prometteuse la technologie double couche s'imposera donc lorsque le prix des médias aura diminué et lorsque les graveurs auront évolué pour être plus rapides.Les deux graveurs double couche que nous avons pu essayer offrent pour leur part des prestations similaires et c'est bien là tout le problème. En confiant la fabrication de ses graveurs à LiteOn, Sony a perdu sa patte, sa spécificité et même si le constructeur se dit engagé dans le développement des dernières générations de ses graveurs, il est bien difficile de justifier l'écart de prix qui sépare le SOHW-832S de LiteOn commercialisé environ 125€ du Sony DRU700A dont le prix dépasse les 180€ ! Car à part quelques grammes de mousse en plus sur le DRU700 et quelques raffinements cosmétiques de ci, de là, on est en présence d'un clone parfait du graveur LiteOn. Pire le bundle de Sony s'avère moins touffu que celui de LiteOn, et la garantie de deux années ne parvient pas à compenser le fait qu'aucun média vierge ne soit livré par Sony. Bien que techniquement excellent, le DRU700A peine donc à convaincre face au SOHW-832S. En voulant réduire ses coûts, Sony a dissolu son identité et en l'état actuel des choses notre préférence va évidemment au graveur LiteOn qui offre les mêmes prestations pour un prix moindre !
Ces articles vous intéressent ? Retrouvez les dans le comparateur de prix de Clubic.com