C'est une évidence, depuis l'arrivée du premier baladeur numérique MP3 sur le marché en 1999, l'engouement pour ce genre de produit n'a jamais cessé de croître. Ce qui était autrefois considéré comme un appareil réservé aux fanas d'informatique est devenu un véritable produit grand public, aussi populaire que le walkman en son temps et les fabricants n'ont d'ailleurs pas laissé passer l'aubaine. Ils sont de plus en plus nombreux à lancer chaque trimestre, à grand renfort de communiqués de presse, leurs nouveaux Baladeurs MP3, à tel point qu'il devient difficile de se démarquer sur ce marché.
Certains comme iRiver ou y arrivent toutefois grâce à des produits séduisants et bien pensés qui apportent leur petite touche d'originalité. Nomatec qui débarque aujourd'hui sur le marché français avec son balateur MP3 à mémoire "Monolith", peut-il en fait autant ? Peut-il se hisser au-dessus des innombrables baladeurs "classiques" déjà disponibles ?
Présentation et spécifications
Le Monolith se présente sous la forme d'un petit bloc assez proche de la taille d'un briquet ou d'une clé USB. Pour être tout à fait précis, ses dimensions sont de 79 x 40 x 15 mm, pour un poids de seulement 65 grammes. Rien n'est à ajouter à ces mensurations, puisque le Monolith ne nécessite pas de pile et utilise sa propre batterie intégrée. La première chose qui saute aux yeux lorsque l'on sort le baladeur de sa boîte, outre sa petite taille, est son design très réussi : à la fois classe et moderne ! Le Monolith arbore ainsi une très jolie coque aluminium légèrement striée en vertical. La façade de cette coque est frappée du logo Monolith et de sa référence "MX-7010". Sur sa partie de supérieure, la façade et son revêtement alluminium est interrompue pour laisser la place à un écran de type OLED (Organic Light Emitting Diode) d'une taille de diagonale de 4.1 cm (mais seuls 2.5 cm sont réellement utilisés pour l'affichage). L'arrière du baladeur est doté du même habillage que la façade, on trouve dessus un logo Nomatec et quatre petits "coussinets" en caoutchouc pour poser le baladeur sans l'abîmer. Les quatre côtés du baladeur sont par contre différents et affichent chacun une petite plaque en plastique noir ou sont placés différents boutons et quelques connecteurs.Sur le côté gauche se trouvent "seulement" trois boutons. Le premier permet d'allumer et d'éteindre le baladeur, le second permet de lancer les enregistrements audio (via l'entrée ligne ou le microphone intégré) et pour terminer le troisième est un bouton glissière "Hold" qui peut verrouiller l'utilisation de n'importe quel bouton sur l'appareil. Le côté droit de l'appareil est pour sa part bien plus fourni. On y distingue, un bouton "Menu" permettant d'accéder à diverses fonctionnalités, une molette pour la navigation et le réglage du volume, une glissière surmontée d'un bouton pour la lecture et les changements de morceaux, un bouton tempo pour enregistrer des passages à répéter dans une chanson et le bouton "Bmark" pour "marquer" un ou plusieurs fichiers afin de faire une liste de lecture. Au sommet du baladeur on peut noter la présence de la sortie casque, de l'entrée ligne (pour les enregistrements) et une petite grille qui recouvre le microphone intégré. A l'autre extrémité se trouve le connecteur USB recouvert par une petite plaque en plastique qui se déplie et un petit loquet "Reset" qui permet de restaurer les paramètres par défaut du baladeur.
Pour ce qui est de la partie technique, le Monolith tel qu'il est vendu en France, propose une capacité mémoire de 256 Mo, de quoi stocker près de 4 heures de musique avec une qualité proche de celle du CD. Comme la plupart des autres baladeurs, le Monolith ne supporte que les formats de fichiers MP3 et WMA mais on peut également signaler que ce produit intègre un Tuner FM. Les transferts du PC vers le baladeur se font via l'USB qui n'est malheureusement supporté qu'en version 1.1. Dans sa boîte, le Monolith est livré avec un CD d'application, une notice en français, un câble USB, un collier, un casque stéréo, un câble jack/jack (pour l'entrée ligne), une petite housse de protection transparente et avec un adaptateur USB, très pratique pour transformer le Monolith en véritable clef USB sans pour autant se promener toujours avec le câble USB sur soi ...
Installation et vitesse de transfert
L'utilisation du Monolith peut se faire en quelques secondes : il suffit de le brancher à un port USB pour que le baladeur soit reconnu comme un disque à part entière. Ce système d'installation automatique n'est possible que sur Windows 2000/XP, sur Windows 98 il faudra utiliser un pilote fourni sur le CD du baladeur. C'est d'ailleurs sur ce même CD que se trouvent d'autres applications sur lesquelles nous reviendrons plus tard. Une fois le baladeur branché sur votre PC, il vous suffit de faire de simples copier / coller depuis l'explorateur Windows, par exemple, pour placer des fichiers musicaux ou tout autre type de fichiers sur le baladeur. Le Monolith est géré comme un véritable disque externe, par conséquent vous pouvez organiser et créer l'arborescence de votre choix en quelques clics de souris. Il est également possible de le partager comme un disque dur afin que les autres utilisateurs de votre réseau local puissent accéder au contenu du baladeur. En bref, tout ce qu'il est possible de faire avec un disque dur externe, il est possible de le faire avec le Monolith.
En ce qui concerne la compatibilité, la lecture des fichiers MP3 / WMA avec accents, cédilles... Ne pose pas de problème et, de la même manière, les MP3 VBR (Variable Bit Rate) sont parfaitement lus. On peut cependant regretter l'incompatibilité avec les playlists m3u très répandues, qui ne sont malheureusement pas prises en charge par le Monolith.
En matière de vitesse de transfert, le Monolith affiche des performances correctes, digne de celles de l'USB 1.1 sans toutefois le saturer. En effet, nous avons relevé un taux de transfert moyen de 580 Ko/sec, alors que la bande passante maximale offerte par l'USB 1.1 est de l'ordre de 1.5 Mo/sec. Toutefois cette limitation à l'USB 1.1 n'est pas très gênante dans la mesure où le Monolith ne possède que 256 Mo et fait plus office de clef USB, que de véritable Jukebox de poche ou l'utilisation de l'USB 2.0 devient un critère réellement important pour effectuer de gros transferts de fichiers.
Ergonomie et fonctionnalités
L'ergonomie du Monolith n'est pas mauvaise mais elle demande une petite période d'adaptation. En effet, les fonctionnalités du baladeur, comme nous allons le voir bien vite, sont très nombreuses et il faut un peu de temps pour apprendre les rôles des différents boutons et quelle pression (courte ou longue) il faut exercer sur eux pour accéder au menu désiré. Hormis cela, on peut également regretter la petite taille de certains boutons qui peuvent être difficiles à manier lorsque le baladeur est dans une poche par exemple ou si vous possédez un doigté loin d'être exemplaire ;-). Voilà pour ce qui est du négatif, pour la partie positive, on peut dire que la molette du baladeur rend de précieux services. Elle permet de naviguer dans l'arborescence de façon rapide et précise. En quelques coups de molettes vous trouverez et lancerez votre "morceau du moment", une fois la lecture lancée, elle vous permettra même de garder un contrôle total sur le niveau du volume. On apprécie également l'écran OLED 2 couleurs/16 tons différents qui permet d'afficher clairement les informations utiles lors de la lecture d'un titre (type du fichier, état de la batterie, répertoire, nom du morceau et de celui de son interprète, temps écoulé ...), il peut aussi présenter un ensemble de trois fichiers par affichage en mode navigation.
Les fonctionnalités offertes par le Monolith sont nombreuses et très variées. On sent clairement que le fabricant a voulu proposer aux utilisateurs un maximum de possibilités avec son baladeur. Pour vous les présenter nous allons commencer par celles dédiées à la lecture des morceaux musicaux, puisqu'il s'agit quand même du principal objectif d'un baladeur. Le Monolith propose la gamme complète des différents modes de lecture que l'on a l'habitude de retrouver sur la plupart des baladeurs à présent (normal, répétition, introduction seulement, au hasard ...). Outre cela, on peut aussi noter la présence d'un égaliseur sur lequel nous reviendrons pendant la partie liée à la qualité de la restitution.
Même si le Monolith ne supporte pas les "playlists" comme nous l'avons dit précédemment, il est possible de créer une liste directement à partir du baladeur. Pour cela, il suffit de se rendre dans le menu adéquat et de sélectionner à l'aide de quelques coups de molette les morceaux désirés. La "playlist" restera sauvegardée dans le baladeur autant de temps que vous le souhaitez, toutefois il ne sera malheureusement pas possible de stocker plus d'une seule liste de lecture de cette façon. Pour la gestion des fichiers, en plus de son mini-navigateur intégré, le Monolith affiche quelques fonctionnalités supplémentaires comme la possibilité de supprimer un fichier, un répertoire ou de formater complètement la mémoire du baladeur pour le vider complètement.
Comme nous l'avons dit en première partie de ce test, le Monolith intègre un Tuner FM qui permet de sauvegarder un maximum de 30 stations de radio qui pourront ensuite être présélectionnées. L'une des possibilités originales proposée par le Monolith à ce niveau permet d'affecter un nom de station à chaque fréquence radio enregistrée. L'association se fait en éditant un petit fichier texte présent sur le Monolith, il est ainsi possible de faire correspondre la fréquence 101.9 avec le nom "Fun Radio" ou 100.3 avec "NRJ" afin de vous faciliter la vie lorsque vous "naviguez" à travers vos présélections radio. Il est aussi possible d'enregistrer directement, en temps réel et au format MP3 (bitrate allant de 32 à 256 kbps et fréquence de 32 à 48 KHz), la radio de votre choix. Ces possibilités d'enregistrement sont également offertes via l'entrée ligne (possibilité de relier n'importe quelle source audio externe dotée d'une sortie jack, pour l'enregistrer en MP3 sur le baladeur) et via le microphone intégré (fonction de dictaphone). Toujours au sujet des enregistrements sachez que le Monolith propose une fonction "programmation". Elle vous permet, par exemple, de planifier l'enregistrement de votre émission de radio préférée pour pouvoir la réécouter plus tard. Cerise sur le gâteau, la programmation est capable de se lancer même quand le baladeur est éteint, vous pouvez ainsi planifier jusqu'à 35 programmations.
Pour être complet, on peut également préciser que le Monolith propose un tas de petits réglages comme la possibilité de modifier le contraste de l'écran, le mode d'affichage (fichier ou fiche id3), la vitesse de défilement, la durée avant le déclenchement de la mise en veille, le nombre de secondes que le baladeur doit "sauter" lorsque l'utilisateur fait une avance rapide dans un morceau, le temps d'un morceau qu'il faut jouer en mode intro... Pour finir, sachez qu'il est possible de personnaliser l'écran de démarrage du baladeur. Pour cela, un logiciel est présent sur le site Web du fabricant. Baptisé "Logo Editor", il permet de créer vos propres animations à partir d'images que vous intégrez une à une ou simplement en convertissant un fichier GIF animé. Attention toutefois, l'animation constituée ne durera que 5 secondes. Toujours sur son site Web, Nomatec proposera prochainement un utilitaire qui permettra d'afficher les paroles de vos chansons préférées, après les avoir pré-chargées dans le baladeur
Autonomie et de qualité restitution
Avant de parler de l'autonomie du Monolith a proprement parler, il est important de préciser que même si d'extérieur, la batterie du baladeur semble souder, en realité, il n'en est rien. En effet, en ôtant les quatre patins en caoutchouc présents à l'arrière du baladeur, on accède à un ensemble de quatre petites vis. Une fois enlévées, on peut accéder à l'intérieur du baladeur et notamment à la batterie du Monolith qui est connectée à l'aide d'une petite nappe. Comtrade, qui importe et distribue le baladeur en France nous a assuré que le type "générique" de la batterie utilisée dans le Monolith est très facile à trouver dans les magasins spécialisés et que le changement ne devrait donc pas poser de problèmes à l'utilisateur un tant soit peu bricoleur.
Pour mesurer l'autonomie moyenne du baladeur en conditions réelles, nous avons placé une vingtaine de morceaux MP3 de 128 kbits/sec sur le Monolith. Morceaux qu'il a du lire en boucle avec un volume moyen suffisant pour offrir une bonne écoute. Notre test a révélé que le Monolith était en mesure d'offrir à son utilisateur, dans ces conditions, une autonomie moyenne de 10 heures et 18 minutes. Une performance plutôt appréciable, même si on reste comme toujours en dessous des données constructeurs qui revendiquaient ici une autonomie de 19 heures. Pour recharger le baladeur, sachez que le Monolith n'est pas fourni avec son transformateur (ce dernier sera proposé en option). Il faut donc passer par la recharge via le port USB, une recharge qui nécessite deux à trois heures d'attente.
En matière de qualité de restitution, le Monolith, comme beaucoup d'autres baladeurs, a l'avantage de proposer des réglages prédéfinis (rock, pop, classic, live, bass) et un égaliseur qu'il est possible de paramétrer soi-même, ce petit ensemble permet d'enrichir votre écoute en fonction de vos goûts musicaux. Toutefois, pour profiter réellement d'une qualité de restitution digne de ce nom, il faudra s'orienter vers un autre casque que celui livré en standard, qui est exactement le même modèle que celui qui était livré avec l'ISM IOPS. Ce casque affiche une forme grossière, qui ne s'adapte pas à toutes les oreilles et il offre un son d'une qualité assez médiocre : les basses sont très discrètes et manquent cruellement de punch. Les utilisateurs un tant soit peu exigeants devront donc investir dans un autre casque.
Utilisation courante
De manière générale, l'utilisation quotidienne du Monolith est très agréable. Sa petite taille et son faible poids lui permettent de s'adapter à toutes les conditions d'utilisation : marche ou footing ne lui font pas peur et il permet également de faire office d'enregistreur radio portatif, très pratique pour tous les utilisateurs qui portent dans leur cœur certaines émissions radiophoniques. On peut toutefois lui reprocher une ergonomie un peu difficile à mémoriser au départ et des boutons difficiles à manier lorsque le baladeur est situé dans une poche. Heureusement, sa petite taille gomme en partie ce défaut et permet de se passer d'une éventuelle télécommande filaire, qui n'est ici vraiment pas indispensable.En outre, on apprécie ses multiples fonctions (enregistrement, micro intégré, entrée ligne, tuner FM, fonction stockage externe) qui permettent de faire du Monolith un petit couteau suisse dédié à l'audio. Terminons enfin sur une note plus légère avec la fonction "glace" de l'écran du Monolith : une fois éteint, il pourrait alors fort bien permettre à la gente féminine de se... refaire une petite beauté ;-) !
Conclusion
Sans révolutionner le monde du baladeur MP3, le Monolith présente un intérêt certain pour les utilisateurs qui cherchent un baladeur complet, multi-fonctions, au design réussi et proposé à un prix raisonnable. Il ne faut pas non plus s'attendre à atteindre le niveau d'un baladeur très haut gamme, mais pour moins de 200 euros on peut dire qu'on en a pour son argent et que la concurrence propose difficilement quelque chose d'aussi complet. Il est cependant dommage que l'ergonomie n'ait pas été un peu plus soignée et surtout que le casque livré avec le baladeur soit d'une qualité assez médiocre. Hormis cela, le Monolith reste dans son ensemble, un baladeur efficace, qui devrait réussir à séduire rapidement ses futurs utilisateurs. On espère maintenant que son prix va continuer de baisser, auquel cas il pourrait devenir l'affaire "milieu de gamme" du moment, et qu'un successeur au MX-7010 verra le jour prochainement avec d'autres bonnes surprises !Ces articles vous intéressent ? Retrouvez les dans le comparateur de prix de Clubic.com
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