Le golf n'est bien sûr pas le premier exemple de disparition de la concurrence. Certains se souviendront sans doute d'une époque où les Actua Soccer et autres Brett Hull Hockey marchaient sur les plates bandes d'Electronic Arts qui n'avait pas encore complètement implanté ses FIFA ou autres NHL. Alors que l'année 2004 touche à sa fin, il semblerait donc que le golf suive le même chemin... Equipés de nos clubs les plus étincelants, regardons si le « cavalier solitaire » de Tiger Woods cette saison reste intéressant à suivre.
Tiger quoi ça ?
Bien qu'il soit l'un des plus grands champions de golf en exercice, Tiger Woods n'est sans doute pas connu de tous les Clubiciens et, de la même manière, la série de jeux portant son nom n'est assurément pas la plus médiatisée du moment. Aussi, il ne m'apparaît pas complètement inutile de commencer cet article par quelques « fondamentaux » avant d'aller plus loin. Pour ainsi dire né avec un club de golf, Tiger Woods est aujourd'hui l'un des champions les plus renommés. Malgré son jeune âge pour un golfeur il a déjà pratiquement tout gagné et est resté cinq années consécutives numéro un mondial. Très au fait du « sport business », Tiger Woods n'a pas manqué son rendez-vous avec Electronic Arts, éditeur lui-même bien connu pour sa sélection de stars destinées à promouvoir ses jeux. PGA Tour ne doit cependant pas son succès à la seule puissance marketing de son géniteur et, petit à petit, ses développeurs ont su combler l'écart qui le séparait du Links d'Access / Microsoft... Ecart comblé au point d'en faire aujourd'hui le jeu de golf numéro un sur nos machines préférées.Game Face II, l'outil de création du personnage, gère également ses cractéristiques : un passage obligé avant de sélectionner son premier parcours
Maintenant que ces quelques bases sont fixées, on peut enfin rentrer dans le vif du sujet et nous lancer dans l'installation de ce Tiger Woods PGA Tour opus 2005. Distribué sur 3 CD-ROM, il occupe la bagatelle de 1.8 Go sur le disque dur et l'installation « partielle » n'est qu'une maigre consolation (elle nécessite encore 1.1 Go). Bien que relativement longue, la procédure se poursuit sans incident particulier et il est bientôt possible de double cliquer sur l'icône du jeu. Les séquences d'introduction n'ont jamais été le point fort d'EA Sports et si le classique « It's in the game » n'est pas aussi pathétique que sur la série Madden NFL, on est encore loin de s'extasier. Heureusement, la page d'accueil et ses nombreuses options arrivent bien vite pour nous rassurer. On peut d'entrée se lancer sur un parcours, mais comme le cœur du jeu est le mode « carrière », autant commencer par le commencement, à savoir la création de votre personnage avec le « Game Face II ». Il ne s'agit pas d'une nouveauté à proprement parler, mais il est malgré tout important d'en détailler rapidement les possibilités.
Il est ici question de la création de votre personnage, mais les options disponibles sont tout simplement ahurissantes. Il faut dire que pendant une partie, vous aurez l'occasion d'admirer votre golfeur sous toutes les coutures... Autant qu'il soit irréprochable ! En plus des données de base comme son nom, le niveau de difficulté et sa main de prédilection, il est possible de définir avec précision la forme de son visage, sa pilosité, sa morphologie, ses vêtements et même lui donner quelques accessoires (bague, collier...) ou tatouages ! Complètement gadgets, ces différents éléments sont toutefois complétés par une rubrique « attributs » qui, elle, a une grande importance en match. Ces cinq caractéristiques (puissance, jeu long, maîtrise coups, petit jeu, putting) sont autant d'aptitudes qui déterminent l'aisance de votre joueur selon les circonstances. On comprend aisément qu'un joueur doté d'une bonne puissance aura beaucoup plus de facilité à faire de longs « drives » (premiers coups pour se rapprocher du trou).
Voici en trois captures, la première leçon d'entraînement destinée à nous familiariser avec ce geste crucial qu'est le « drive »
Apprentissage en douceur et maîtrise du TrueSwing
Noter qu'une option « aléatoire » permet de générer un nouveau personnage sans aucune intervention de la part du joueur. Si cela s'avère bien pratique pour les plus pressés d'entre nous, c'est tout de même se priver d'une fonction amusante du jeu : vous avouerez quand même que mon Nerces a une belle tête de vainqueur (NDLR : loin d'illustrer la triste réalité ) ! Bref, cette étape accomplie, on peut enfin cliquer sur « Modes de jeu » et découvrir ce que ce Tiger Woods PGA Tour 2005 nous réserve : le « Legend Tour », des scénarii faisant appel à certaines qualités bien particulières, des leçons d'entraînement pour maîtriser différentes techniques et, enfin, divers tournois indépendants. Les plus modestes d'entre nous choisiront évidemment les leçons d'entraînement, mais il faut tout de suite savoir que Tiger Woods PGA Tour 2005 repose beaucoup sur le concept d'évolution du joueur. C'est ainsi que toutes les séances d'entraînement ne sont pas disponibles en début de partie. La première est accessible, mais les autres ne le deviennent qu'après quelques victoires. Les dernières leçons, enfin, ne pourront être débloquées qu'après de longues heures de jeu.En réalité, ce système est assez bien fait et permet, sans que la contrainte ne soit vraiment perceptible, de forcer le joueur à mettre en pratique ce qu'il vient d'apprendre lors de la leçon précédente. Il faut dire que depuis la version 2003, Tiger Woods PGA Tour utilise un système de swing pour le moins déconcertant de prime abord. Contrairement à l'habitude, il n'est pas ici question de jauges qui se remplissent pour simuler la puissance et la précision du coup : tout se fait à travers le système « TrueSwing ». Ce système exploite les mouvements de la souris pour simuler le swing du joueur à l'écran : on fait reculer le mulot pour « armer » le swing et on tente ensuite d'accomplir le chemin exactement inverse assez rapidement pour simuler la frappe du joueur. Si le chemin est exactement reproduit, le coup sera d'une remarquable précision alors que la vitesse d'exécution du geste en déterminera la puissance. TrueSwing n'est certes pas une nouveauté pour les habitués de la série, mais ceux qui ont lâché le golf sur PC depuis quelques années vont adorer !
En fonction de la précision du joueur, le golf peut rapidement se transformer en un sport véritablement tout-terrain !
Aussi réussie soit-elle, cette technique nécessite un petit peu d'habitude en particulier pour que le geste soit le plus précis possible. Notez d'ailleurs qu'il est possible de choisir l'axe de mouvement de la souris (horizontal ou vertical) afin que chacun puisse trouver le mouvement qui lui convient : ceux que le TrueSwing rebute complètement pourront même revenir à un système plus « archaïque » à base de clics souris. La quinzaine de leçons disponibles permet ensuite d'apprendre certains coups très particuliers comme le lob et permet de fait d'affiner rapidement un jeu qui n'est au départ qu'un bête « boum-boum dans la baballe blanche » ! Au niveau des parcours et des adversaires disponibles, Tiger Woods PGA Tour 2005 fait là aussi preuve d'une grande exhaustivité. On retrouve les différents parcours de la version 2004 auxquels ont été ajoutées huit nouveautés comme le Sherwood Country Club, le Monument Course de Troon North ou bien encore deux parcours parfaitement imaginaires. Les plus courageux seront en outre heureux d'apprendre qu'il est maintenant possible de modifier les parcours existants à l'aide du module « Tiger Proofing ».
Tee for two and two for tee...
Sur ces nombreux parcours, les adversaires ne manquent pas et on appréciera bien sûr de pouvoir se mesurer aux plus grands que le monde du golf ait connus : Tiger Woods bien sûr, mais aussi Severiano Ballesteros, Jack Nicklaus ou encore Arnold Palmer. Evidemment, ces monstres sacrés ne seront pas à notre portée avant de nombreuses heures de jeu et afin de meubler cette période d'apprentissage, les développeurs ont créé de nombreux joueurs. Alastair McFadden, Bev Bouchier ou bien encore Raquel Rogers et Dion Douglas font partie de ces sportifs contrôlés par l'ordinateur. Les rencontrer vous permettra évidemment d'affiner votre technique, mais les nombreuses parties disputées sont aussi l'occasion de débloquer différents éléments de jeu et de faire progresser les caractéristiques de votre avatar. C'est ainsi qu'un premier birdie rapporte tout de même 2.000 dollars : de quoi augmenter d'un point une caractéristique ! Différentes premières actions sont récompensées de la sorte (birdie donc, mais aussi premier par ou premier putt de six mètres) et il faut bien avouer que cela motive pas mal même si la récompense la plus fréquente (de nouveaux vêtements) n'est pas très intéressante.Les récompenses tombent à chaque première action réussie et une victoire en match permet évidemment d'engranger quelques bénéfices bien utiles !
Le Legend Tour est une épreuve un petit peu particulière qui permet de rencontrer progressivement des golfeurs toujours meilleurs. On commence évidemment au niveau le plus bas contre de parfaits inconnus et au fur et à mesure des victoires, on obtient le droit de défier des adversaires de plus haute volée, le but étant bien sûr d'affronter les monstres sacrés évoqués précédemment. Ce Legend Tour est plutôt amusant dans le déroulement et permet ainsi de varier les plaisirs en affrontant dans des conditions très différentes des adversaires au tempérament pour le moins éloigné. La réalisation technique de Tiger Woods PGA Tour 2005 n'est à ce propos pas vraiment critiquable même si le rendu semble, en 1024x768, un petit peu trop pixélisé. Le jeu reste heureusement dans l'ensemble très beau même s'il conserve un aspect « dessin » que regretteront sans doute les amateurs de photoréalisme. Notez au passage qu'un « simple » Athlon XP 1600+ / 256 Mo permet de garder un jeu parfaitement fluide (1024x768) en toutes circonstances et même si une simulation de golf ne saurait être aussi gourmande qu'un clone de Doom, c'est toujours appréciable !
Nous avons maintenant pratiquement fait le tour de ce Tiger Woods PGA Tour 2005, mais avant de conclure et donc de vous délivrer le fond de ma pensée, il est important de préciser quelques petites choses liées au mode multi-joueurs. Electronic Arts reste en effet fidèle à sa politique des épisodes précédents et nous propose donc une option permettant de jouer à huit sur le même PC ou au travers d'un réseau local, alors qu'il ne sera possible que de jouer à quatre via Internet. Ce dernier mode de jeu fait d'ailleurs appel aux services Online de l'éditeur américain et si Electronic Arts n'est ici pas plus critiquable que beaucoup d'autres, il est tout de même pénible de voir ainsi fleurir autant de systèmes de connexion différents pour le jeu via Internet.
Quelques unes des nombreuses attitudes disponibles : vraiment la classe ce Nerces ne trouvez-vous pas ?
Bye bye Birdie ?
Après cinq années de domination sans partage, Tiger Woods a cédé en septembre dernier sa couronne de numéro un mondial au Fidjien Vijay Singh. Faute de concurrence, on ne peut évidemment pas exactement faire le parallèle avec le monde du jeu vidéo mais le titre phare d'Electronic Arts semble malgré tout accuser lui aussi le poids des années. A vouloir distribuer chaque année une nouvelle mouture de ses jeux de sports pour ne pas laisser le champ libre à un éventuel concurrent, l'éditeur américain s'éloigne petit à petit des préoccupations des joueurs en ne renouvelant pas suffisamment son offre. PGA Tour 2005 reste un excellent titre, sa réalisation graphique est encore légèrement améliorée et quelques options supplémentaires relancent un peu l'intérêt du jeu (module de création de personnages, module de création de parcours), mais il en faudrait un peu plus pour vraiment convaincre les possesseurs des versions précédentes.Tiger Woods PGA Tour 2005 est un titre auquel tout amateur de golf se doit de jeter un oeil. Il s'agit du meilleur opus de la série et si vous ne devez posséder qu'une seule simulation de golf dans votre logithèque, c'est sans contestation possible celle-ci qu'il vous faut. Seulement voilà, vous possédez peut-être déjà la version 2003, voire la version 2004, auquel cas il me semble bien inutile d'acquérir ce qui ressemble plus à une grosse « mise à jour » qu'à autre chose. On dit souvent que la concurrence favorise l'émulation, permet de se dépasser... Alors à quand un Links « Stewart Cink », un ESPN « Zach Johnson » ou bien, puisqu'Electronic Arts collectionne les champions, un Vijay Singh PGA Tour 2006 ?