Pleures lointaines en provenance d'Afrique
Contrairement aux apparences et à ce que son nom pourrait faire croire, Far Cry 2 n'a pour ainsi dire rien à voir avec Far Cry premier du nom. Ce dernier était effectivement développé par les Allemands de Crytek qui ont depuis signé avec Electronic Arts pour lequel ils ont réalisé Crysis et Crysis Warhead. Propriétaire de la licence Far Cry, Ubisoft a donc simplement décidé de réutiliser un nom bien connu des joueurs pour son nouveau FPS (First Person Shooter), mais c'est à peu près tout ce qui subsiste du premier Far Cry. Les développeurs d'Ubisoft Montréal ont mis au point un moteur entièrement nouveau baptisé Dunia et ils ont opté pour un changement de décor : en lieu et place de l'île tropicale du premier Far Cry, nous voici en Afrique alors qu'un pays dont on ne connaît pas le nom est le théâtre d'une terrible guerre civile opposant deux factions, l'UFLL et l'APR.Nous incarnons un mercenaire dont la mission originelle est de trouver, traquer puis descendre le Chacal. Tristement célèbre pour s'être fait de l'argent en armant les deux factions en présence, ce marchand de mort semble ennuyer nombre de personnalités et c'est donc sa tête que nous devons nous payer. L'aventure ne commence toutefois pas exactement comme prévu et sans dévoiler toute la surprise, disons que notre nouveau meilleur ami a la joyeuse bonne idée de se chopper une bonne petite malaria... Malade comme un chien, il se trouve bien sûr dans l'impossibilité de tuer le fameux Chacal lorsque celui-ci lui rend une petite visite. Notre pauvre bougre ne doit son salut qu'à la bienveillance d'un groupe qui va le prendre « sous son aile » et lui apprendre les rudiments de la survie dans ce petit coin d'Afrique... Il s'agit bien sûr d'une sorte de didacticiel qui nous apprend à utiliser les différents outils mis à notre disposition.
Cette réputation est d'autant plus importante qu'en début de partie la présence du joueur dans le pays n'est connue que des responsables de chacune des deux factions et du Chacal lui-même. Les soldats de l'UFLL et de l'APR ne manqueront donc pas de nous tirer dessus s'ils nous trouvent menaçant. En outre, les missions confiées par les deux factions étant le plus souvent secrètes, il ne faut pas compter sur les autres membres pour nous venir en aide... Bien au contraire ! S'il nous reste encore beaucoup de choses à voir dans le jeu, les missions nous ont déjà semblé plutôt variées de l'escorte classique à la recherche de documents en passant par la destruction de matériels, la libération d'un prisonnier ou le bon vieil assassinat. Ces missions permettent donc de faire monter notre réputation et de gagner la confiance des factions en présence, mais ce n'est évidemment pas tout.
En bon mercenaire, notre héros se fait effectivement payer pour son travail et comme la monnaie locale s'est effondrée avec l'économie, c'est en diamants que les bons comptes font les bons amis. Si les diamants remplissent notre compte en banque, ils servent surtout à améliorer notre équipement. En début de partie, on se repose sur les armes trouvées sur les ennemis ou dans leurs campements, mais les pétoires en question ne sont ni précises ni fiables et il est conseillé de rapidement contacter le marchand local. À l'aide de son terminal, on peut se fournir en équipements plus efficaces... à condition d'avoir les moyens bien sûr ! Fusils d'assaut dernier cri, pistolet, lance-grenade et divers améliorations pour rendre le tout encore plus efficace sont au programme et une fois la commande passée, il suffit de se rendre à la cache juste à côté pour prendre possession du nouveau matériel.
Certaines missions ont un petit côté rentre dedans pas désagréable alors que d'autres font davantage appel à votre sens de l'infiltration, mais il est important de noter que l'approche dépend surtout de notre style de jeu et de notre équipement. On déplorera tout de même que, comme trop souvent quand on monte la difficulté au maximum, les ennemis ont la fâcheuse tendance à viser remarquablement bien et, de la même manière, ils ne semblent guère gênés par la végétation pour nous mettre du plomb dans la tête. Ces petits problèmes sans doute liés à la version preview que nous utilisions seront à vérifier avec la finale de Far Cry 2. Ils ne gâchent cependant pas le plaisir d'évoluer dans un monde ouvert auquel on ne reproche finalement qu'une chose : le manque de vie. N'oublions toutefois pas que nous sommes en pleine guerre civile et que les civils justement ont tendance à fuir ou à rester chez eux quand le temps se couvre de la sorte.
Vous remarquerez l'habile transition qui me permet de passer à l'étape réalisation. Ubisoft ayant développé son propre moteur, on s'attendait à quelques spécificités techniques et nous n'avons pas été déçus, même si, autant le dire tout de suite, Far Cry 2 n'est pas aussi impressionnant que Crysis. Ce constat effectué, il ne faut pas bouder son plaisir et le FPS d'Ubisoft est déjà très joli avec un style bien à lui et une ambiance très bien rendue. Les effets météo ainsi que les cycles jour / nuit sont remarquables et n'oublions pas de mentionner le système de gestion du feu qui devrait bluffer plus d'un joueur. On regrettera en revanche une conduite un peu simpliste des véhicules et une relative gourmandise de l'ensemble qu'il faudra évaluer avec la version finale. Far Cry 2 reste, malgré certaines réserves, un titre intéressant doté de nombreuses petites trouvailles. Ubisoft a pris des risques avec ce FPS qui sort des sentiers battus et nous espérons donc qu'après une vingtaine d'heures de jeu, l'ensemble sera toujours aussi convaincant.