Des Ancariens appelés à régner...
Tout en conservant l'action et la nervosité du style Diablo, Sacred premier du nom s'était démarqué de la concurrence en accentuant considérablement la richesse de l'univers. Le monde d'Ancaria est nettement plus vaste que ce que proposent les autres titres du genre, les quêtes sont plus nombreuses et l'ensemble dispose d'un petit côté « aventure » loin d'être désagréable. Chez les Allemands d'Ascaron, on ne change visiblement pas une équipe qui gagne. Ainsi, le monde d'Ancaria est toujours au programme pour ce second opus, mais les développeurs sont allés encore plus loin en enrichissant encore leur univers. Si l'on en croit les données officielles, nous pourrions de fait compter sur une superficie d'environ 70 km² avec plus de 500 quêtes à accomplir et une bonne soixantaine de donjons à explorer. Autant d'éléments qui promettent bien sûr une durée de vie faramineuse, mais commençons par le commencement...La création du personnage est un tout petit peu décevante
Comme dans tout bon hack & slash qui se respecte, une partie de Sacred 2 débute par la création de son personnage. Hélas, il faut bien admettre que de ce côté là, Ascaron fait un peu pâle figure avec une personnalisation assez réduite de notre avatar. Nous avons le choix entre deux facettes de la campagne (l'ombre et la lumière) et, surtout, six classes de personnages qui sont assez différentes de celles proposées dans Sacred premier du nom (exception faite du Séraphin). Ces choix doivent bien sûr permettre d'aborder le jeu de manière sensiblement différente en se spécialisant plutôt sur le combat au corps à corps, les armes de distance ou la magie... Cette sélection effectuée, on opte pour une divinité tutélaire et l'aventure peut commencer ! Contrairement à ce que l'on pourrait d'ailleurs croire, il ne s'agit pas ici de reprendre là où nous avions laissé Sacred premier du nom. L'histoire de Sacred 2 débute effectivement quelques 2000 ans avant le premier opus.
En réalité, Sacred 2 se conçoit comme un jeu très ouvert à la manière de certains autres jeux de rôle, mais finalement assez éloigné de ce à quoi nous ont habitué les précédents hack & slash. Le joueur peut arpenter le monde à sa guise, rencontrer différents personnages non-joueurs et accepter / refuser les quêtes comme bon lui semble. Cet aspect très ouvert des choses devrait assurer de ne pas revivre deux fois la même aventure, mais souffre toutefois de certains problèmes. Tout d'abord, il faut reconnaître que le néophyte absolu risque d'être un peu perdu face à l'immensité du monde qui l'entoure. Un didacticiel un peu mou du genou est certes au programme, mais il ne prépare pas tant que ça au reste de l'aventure, évidemment beaucoup moins dirigiste. Autre problème, les développeurs ont sans doute fait un gros travail pour éliminer un maximum de bugs ou d'incohérences, mais il en reste et plutôt deux fois qu'une !
Entre les ennemis qui restent coincés dans le décor, les morts qui continuent à envoyer des boules de feu, le cheval qui refuse d'être monté (NDLR : en tout bien tout honneur, cela va de soit) et les adversaires qui n'attaquent que quand on décide de les agresser, on en voit de toutes les couleurs ! Heureusement, durant les nombreuses heures que nous avons passées en Ancaria, aucun bug n'a vraiment bloqué notre progression et, depuis les deux dernières mises à jour, nous n'avons d'ailleurs plus rencontré le moindre retour au bureau de Windows. Ascaron aurait donc dû corriger davantage de choses avant de commercialiser son jeu, mais le suivi semble de qualité et les choses restent parfaitement jouables, à condition, bien sûr, de posséder une machine puissante : Sacred 2 est assez exigeant et il faudra compter avec un processeur double-cœur 2 GHz, 2 Go de mémoire et une carte graphique de classe GeForce 8800 pour se faire plaisir.
« Nobody expects the Spanish Inquisitor »
Mais laissons de côté l'aspect technique des choses pour en revenir à ce qui motive la plupart des joueurs de hack & slash : le gameplay et l'évolution du personnage principal. Côté gameplay, nous allons être un peu méchants avec Ascaron, mais les développeurs allemands ne se sont guère cassés la tête. Ils ont pour ainsi dire repris à la lettre les mécanismes de Sacred, il faut dire que ces derniers s'étaient avérés particulièrement efficaces. Il est donc toujours question d'alterner entre bouton gauche de la souris pour frapper avec une arme de base et bouton droit pour utiliser les arts du combat. Derrière ce nom un peu barbare se cachent en fait des compétences que l'on peut toujours enchaîner au moyen de combos préprogrammés via l'interface très pratique mise au point par Ascaron. Si ces combos sont assez originaux, reconnaissons que ça ne bouleverse pas les choses.
Les combats sont variés et certains des boss très impressionnants !
Les combats de Sacred 2 restent dans le plus pur style hack & slash et ne sont pas plus tactiques que ceux de ses concurrents directs. Cela dit, les amateurs s'en accommoderont d'autant qu'Ascaron leur a réservé d'autres surprises en proposant une évolution très riche du héros. Côté personnalisation de départ, nous étions restés sur notre faim, mais le gain de quelques niveaux suffit pour rassurer le plus blasé des joueurs. Progrès dans les aptitudes de base, obtention de nouvelles compétences et déblocages d'emplacements d'armes et d'arts de combat : chaque niveau est l'occasion d'accroître la puissance de son héros, mais aussi de varier son style en se focalisant sur les armes, sur la magie ou en tentant des compétences plus originales (alchimie par exemple). Afin de voyager plus vite, la compétence d'équitation est vite utile. Elle offre en outre quelques subtilités puisque les montures sont aussi nombreuses que variées : de la simple bourrique en passant par la terrifiante araignée sépulcrale ou le chien de l'enfer.
Les plus myopes seront en revanche plus critiques quant à l'inventaire. Le rangement automatique est bien pensé, mais l'ensemble est très petit et il est parfois délicat d'identifier les petits objets les plus semblables. Ce n'est toutefois pas un bien gros défaut et il est vite oublié tant l'aventure est riche et prenante. À bien des égards, Sacred 2 apparaît comme une mise à jour graphique de son prédécesseur et il est vrai qu'Ascaron aurait pu se montrer plus inventif, mais les mécaniques de jeu sont rodées et l'amateur replonge rapidement dans l'aventure solo. Côté multijoueur en revanche, nous ne sommes pas convaincus. La stabilité de l'ensemble va mieux depuis les dernières mises à jour, mais il reste encore pas mal de problèmes de connexion et c'est surtout le manque de joueurs qui est gênant. Ascaron avait pourtant intégré tous les modes les plus courants (coopératif à deux joueurs, jusqu'à 16 sur des serveurs publics ou d'autres sécurisés à la manière de Blizzard)... Reste donc à voir si la pénurie de partenaire se confirme.
Si les personnages sont moins réussis, les décors sont souvent magnifiques
Conclusion
Sans doute un peu trop proche de son prédécesseur, Sacred 2 : Fallen Angel en reprend l'essentiel des mécanismes pour un titre au fonctionnement relativement classique. Pourtant, l'expérience des développeurs, les changements liés à l'aspect technique des choses et l'incroyable richesse du monde d'Ancaria devraient suffire à faire replonger tous les amateurs de hack & slash. Le principe est toujours aussi efficace et la durée de vie de l'ensemble est tout simplement prodigieuse pour qui ne cherche pas à boucler à tout prix le scénario principal, plus fil conducteur qu'autre chose. Reste, hélas, les problèmes techniques que l'on avait déjà montré du doigt à la sortie de Sacred premier du nom. Ascaron semble avoir des difficultés à livrer un titre finalisé, mais le suivi est, là encore, de qualité avec déjà trois mises à jour très efficaces. Sacred 2 est à présent très jouable et très intéressant pourvu que vous disposiez de la machine adéquate et que le multijoueur ne vous semble pas primordial.Notez que Sacred 2 nécessite une connexion Internet pour son activation. Il n'est d'ailleurs possible de procéder qu'à deux activations sans avoir réalisé de désinstallation correcte du jeu.
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