Les jeux de « ouatures » constituent un excellent fond de commerce pour les éditeurs et, de fait, une grande source d'inspiration pour leurs plus proches collaborateurs, les
Succès critique autant que populaire, Destruction Derby connût bien quelques suites, mais principalement à destination du monde console et les joueurs PC commençaient à trouver le temps long. Huit bonnes années se sont ainsi écoulées avant que quelqu'un ne retente l'aventure, mais après avoir tâté le terrain avec Rally Trophy, BugBear Entertainment a décidé d'exaucer les prières de nombreux joueurs. Durant plusieurs mois, la jeune équipe s'est attelée à sa tâche et le résultat est enfin disponible chez votre revendeur. Un résultat à des années lumières des Richard Burns et autres Colin McRae... Oubliez la simulation, ça va décoiffer !
Amis poètes, bonsoir !
Puiser son inspiration chez les créateurs de Destruction Derby laisse immanquablement des traces et il ne fallait évidemment pas s'attendre à du Verlaine ou à du Rimbaud avec la dernière production BugBear Entertainment. Toutefois et ce même lorsque l'on a été prévenu, les premières séquences de FlatOut impressionnent. En effet, après l'installation sans encombre des deux CD contenus dans la boîte (pour un total de 1.1 Go occupés sur le disque dur), le jeu s'ouvre sur une séquence d'introduction franchement réussit. Sur fond de musique style Garbage, des voitures démarrent quelques courses de manière assez classique, mais ne tardent pas à se rentrer violemment dedans ou à se foutre carrément dans le décor jusqu'à ce que quelques-uns des pilotes ne soient purement et simplement éjectés de leur véhicule ! Bien qu'aucune trace de sang ne soit jamais visible, cette séquence reste beaucoup moins sage que ce que nous proposent les jeux de course traditionnels !Explosive et dotée d'une excellente musique, la séquence d'introduction nous met impeccablement dans l'ambiance !
Le jeu nous propose alors de créer un profil utilisateur qui nous permettra, par la suite, de suivre la progression de notre pilote, de vérifier le nombre de courses remportées ou l'argent récolté. On choisit le nom dudit pilote, le niveau de difficulté (arcade ou réaliste) et on peste déjà contre les habitudes console de ces développeurs qui pourraient quand même faire un petit effort pour utiliser ce périphérique pourtant bien pratique que l'on appelle clavier : il faut en effet déplacer un petit curseur sur l'alphabet pour écrire le nom de son protégé... Pénible ! Ceci fait, FlatOut nous propose de découvrir son véritable menu d'accueil. Quelques options simples y sont accessibles et outre les classiques réglages son / vidéo, on retiendra surtout la présence de deux modes de jeu : solo et multi-joueurs. Etudions pour le moment le cas du mode simple joueur, nous aurons bien le temps de voir le jeu à plusieurs par la suite.
Là encore, le mode solo se décompose en deux parties bien distinctes : les courses simples et la carrière. Inutile de vous faire un dessin, BugBear n'a pas vraiment fait dans l'originalité avec ces deux approches du jeu en solitaire. Le mode courses simples est évidemment l'occasion de se faire une petite partie tranquille en attendant, selon votre situation, que le match de foot commence, que votre dulcinée libère la salle de bain (NDA : encore que vous feriez mieux d'aller la rejoindre, mais je m'égare) ou que le micro-ondes ait achevé la cuisson de votre Bolino dominical ! Au premier lancement du jeu, seule une petite portion en est accessible, on dénombre ainsi six véhicules, neuf courses et quatre épreuves bonus. Tout cela est déjà largement suffisant pour bien commencer, mais pour tenir sur la longueur, FlatOut dispose évidemment de nombreux autres atouts... Atouts que l'on découvrira tranquillement à l'aide du, je vous le donne en mille, mode carrière bien sûr !
Encore un carriériste ?
Ce mode carrière, vous permet de progresser petit à petit afin de débloquer de nouveaux parcours, de nouveaux véhicules et de nouveaux bonus. Dans un premier temps, votre poulain est engagé dans le championnat dit de "bronze", un championnat qui ne regroupe évidemment pas les meilleurs pilotes et vous permet ainsi de commencer sans trop forcer afin d'apprendre les principes du jeu. Avec 4.000 dollars en poche, vous devrez en premier lieu vous rendre chez le concessionnaire. Celui-ci vous propose de choisir parmi six véhicules, la voiture de vos rêves... Enfin quelque chose qui s'en approche en tout cas ! Les différentes voitures se caractérisent par leur puissance, mais aussi leur poids respectif. Ces données seront particulièrement importantes en course aussi il ne faut pas choisir à la légère. S'il vous reste un peu d'argent, vous pourrez même vous rendre à la boutique d'accessoires qui offre tout le nécessaire pour donner un petit coup de fouet à son bolide.Lorsque vous aurez terminé de faire du shopping, on pourra peut-être commencer avec la course proprement dite... Qu'en pensez-vous ? Bien qu'il s'agisse finalement du cœur de FlatOut, il n'y a en fait pas grand-chose à dire sur la conduite en elle-même. BugBear a très clairement fait le choix de l'arcade et FlatOut fait la part belle au spectacle. Les voitures accélèrent vite, foncent dans tous les sens et dérapent merveilleusement ! Nous précisions précédemment que la puissance et le poids des engins sont des données importantes et bien, en course, on s'en rend très vite compte. Une voiture légère aura par exemple tendance à décoller très facilement du sol, alors qu'une voiture puissante pourra laisser sur place les concurrents à la moindre sortie de virage. Si la conduite n'est pas particulièrement réaliste, elle tient cependant tout de même compte de quelques données de base et le moteur physique est à ce titre particulièrement réussi.
Suivant les actions du joueur, il faut ainsi voir les châssis des véhicules se « contorsionner » ou les roues marquer durablement le revêtement des parcours. Ce n'est cependant pas le réalisme qui encombrera les courses et la conduite arcade adoptée par les développeurs rappellera des souvenirs à tous les amateurs de Destruction Derby, de Screamer ou encore de Ridge Racer. Les dérapages contrôlés permettent ainsi le plus souvent de coiffer les adversaires sur le poteau et peu de virages vous obligeront à véritablement user du frein pour ne par terminer dans le décor. A propos de terminer dans le décor, sachez que l'orientation spectaculaire adoptée par les créateurs fait également la part belle aux accrochages, chocs et queues de poisson en tout genre. Ne vous privez pas pour jouer du pare-chocs avec vos adversaires, car eux ne s'en priveront pas et lorsque vous saurez qu'un pilote éjecté de son véhicule, ne l'est pas pour très longtemps, vous n'aurez sans doute plus aucun scrupule à les envoyer dans le fossé !
Au changement de division, il est indispensable de changer son véhicule et d'améliorer le nouveau pour avoir une chance de l'emporter !
Techniquement très convaincant
Les premières courses se remportent sans grande difficulté. Après avoir maîtrisé le départ et quelques astuces pour se débarrasser des gêneurs, vous devriez remporter vos premières victoires. Un bon classement signifie bien sûr une jolie prime de fin de course, mais si vous terminez dans les trois premiers, vous aurez alors la joie de voir une course suivante se débloquer. C'est en fait ainsi que se régit l'ensemble du mode carrière. Au fur et à mesure de vos victoires, le championnat bronze se découvre et une fois ce championnat remporté, vous aurez la possibilité de concourir pour l'argent puis l'or... Au total, ce ne sont pas moins de 30 courses qui sont disponibles dans FlatOut et plus de 20 voitures ! Mais ce n'est pas tout à fait tout puisqu'en plus des gains obtenus en course, indispensable pour améliorer la voiture et avoir une chance de remporter les parcours les plus disputés, vous pourrez participer à des bonus.Ces bonus sont autant de séquences tout à fait inutiles et ce faisant parfaitement indispensables : le genre de séquences optionnelles qui font la richesse d'un jeu et que les développeurs ont un peu trop tendance à oublier. Ici, il s'agit de petites épreuves vous permettant de goûter aux joies du saut en longueur, du saut en hauteur, du bowling ou bien du jeu de fléchettes... Quel rapport avec les courses de voitures ? Pas évident en effet, si ce n'est qu'à chaque fois toutes ces épreuves passent par le lancé du pilote qui tour à tour se transforme en boule ou en fléchette pour notre plus grand plaisir ! En dehors de la variété qu'elles donnent au jeu, ces séquences sont autant de moyens de gagner un peu d'argent afin d'améliorer encore votre bolide. En tout et pour tout, les développeurs ont réussi à imaginer quelque 12 épreuves différentes. Certaines sont évidemment un peu répétitives, mais les amateurs de Destruction Derby seront heureux de retrouver la fameuse arène pour un jeu du survivant ou bien encore quelques circuits en 8 bien agréables.
Toute la partie solo de FlatOut s'avère ainsi particulièrement réussie et devrait tenir le joueur en haleine pendant quelques semaines, car la difficulté en mode or est bien au rendez-vous. En revanche, le mode multi-joueurs est une franche déception. Sachez tout d'abord qu'il est limité à 8 joueurs, mais surtout que l'on ne peut jouer que selon deux « techniques » : à tour de rôle ou en LAN ! Pas le moindre mode de jeu « online » ou bien encore par écran partagé ! C'est d'autant plus dommage que le jeu via Internet est maintenant bien répandu et que le mode écran partagé a prouvé tout son intérêt avec Colin McRae Rally 2005. Certains joueurs ont d'ores et déjà développé un petit module pour pallier au manque du jeu sur Internet mais on souhaite vivement que BugBear se rattrape avec une mise à jour digne de ce nom... C'est d'autant plus dommage que le mode LAN est on ne peu plus convaincant et prouve bien tout le potentiel d'un tel titre !
Malgré ces lacunes en multi-joueurs, FlatOut ne mérite pas que l'on termine son test sur une note par trop négative aussi je reviens, pour finir, sur quelque chose qui le met plus à son avantage et qui n'est cependant pas moins important : l'aspect technique. Soulignons en premier lieu l'excellente bande son mise au point par BugBear et visiblement constituée de groupes de rock très « british » ! La réalisation graphique ou les bruitages ne sont cependant pas en reste. Relativement discrets, ces derniers comportent de très bons bruits de moteurs et des crissement / frottements / chocs tout à fait convaincants. Le graphisme souffre pour sa part d'un léger effet « d'apparition » pas toujours très agréable et particulièrement visible sur le passage entre textures moyenne et haute résolution. Il n'en demeure cependant pas moins que FlatOut est globalement très beau. Les voitures sont riches, les textures très détaillées et les effets sont remarquables. Si on ajoute à cela qu'une configuration relativement moyenne (Athlon XP 1600+, 256 Mo, GeFoce 4 Ti4200) s'en sort bien en 800x600, il me semble que BugBear réussi ici un bien belle performance !
Franchement joli, FlatOut propose de belles déformations des véhicules (sans conséquence sur la conduite en mode arcade) et des environnements variés
Conclusion
Décidément, l'année 2004 aura été un grand cru pour les amateurs de sports mécaniques sur PC. Certes, aucune simulation de formule 1 n'a pu voir le jour, mais en dehors de cela, quel bel arrivage. Après, trois jeux de rallyes touchant trois publics différents, nous avons maintenant droit à ce clone très réussi de Destruction Derby. Les courses sont nombreuses, généralement bien dessinées et dotées d'environnements particulièrement réussis. Rien à redire non plus sur le comportement des engins qui, clairement ciblé arcade, offre beaucoup de plaisir aux joueurs et permettent une prise en main quasi immédiate. Ensuite, les joueurs auront simplement besoin de s'habituer un peu aux techniques de dérapages et de maîtriser les accrochages pour se sentir pousser des ailes. Le mode or assure au jeu solo une bonne durée de vie et il est épaulé par les nombreuses petites séquences bonus.Ces nombreux points positifs et l'excellente qualité de la réalisation font un peu oublier le manque d'attention apporté au mode multi-joueurs qui méritait un bien meilleur traitement. En l'état, ce dernier reste très sympathique en réseau local, mais espérons malgré tout que BugBear ne s'endorme pas sur ses lauriers et nous prépare un bon gros patch correctif. Dans un genre totalement oublié sur PC, FlatOut se montre tout à fait convaincant et mérite donc toute votre attention !
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