NVIDIA n'en finit plus d'introduire de nouvelles technologies et alors que la firme de Santa-Clara vient tout juste de lancer son nouveau chipset nForce 4 pour Processeurs AMD, voici venir la déclinaison SLI tant convoitée par les joueurs les plus acharnés. Comme à la glorieuse époque de la 3dfx 2, le principe du SLI est de combiner la puissance graphique de deux cartes en vue de délivrer des performances toujours plus élevées. Pour y parvenir, NVIDIA a développé le nForce 4 SLI, une version spéciale de son chipset pour processeurs Athlon 64 qui, contrairement à la grande majorité des chipsets actuels, sait gérer deux ports graphiques PCI-Express, corollaire indispensable à la mise en place d'un système SLI. Après avoir fait monter la sauce tout l'été autour du SLI, NVIDIA se décide finalement à le lancer en cette fin d'année, histoire sûrement de donner des idées au Père Noël.
Pour nous prouver les bienfaits du SLI et accessoirement en mettre plein la vue, NVIDIA nous a fournit une configuration de test armée de deux GeForce 6800 Ultra PCI-Express en SLI et animée par un Athlon 64 FX-55. Signée Asus, cette machine a de quoi laisser rêveur ! L'occasion pour nous de vérifier le gain de performances que l'on peut espérer obtenir en fracassant son portefeuille. Car disons-le tout net, le SLI ne s'adresse pas à monsieur tout le monde, loin de là et même si l'on délaisse les GeForce 6800 pour des GeForce 6600, le coût d'une telle plate-forme et les contraintes engendrées risquent d'être rédhibitoires pour le commun des mortels. Reste que technologiquement parlant le SLI constitue une petite révolution qui était encore impensable il y a quelques mois à peine.
SLI ou caleçon ?
A l'époque où Intel prône l'adoption d'un parallélisme grandissant au sein des systèmes informatiques, NVIDIA semble lui emboîter le pas en ne réservant pas ce parallélisme au seul CPU. Pourquoi en effet ne pas appliquer au monde des Processeurs graphiques ce que le fondeur préconise pour les microprocesseurs ? Certes, le SLI, dont l'abréviation signifie Scalable Link Interface, n'est pas vraiment nouveau en soit, NVIDIA s'étant finalement contenté de remettre au goût du jour une technologie conçue à l'origine par... 3dfx, qui a depuis été racheté par... Devinez Qui ?? NVIDIA bien sûr. Ceci étant dit le principe du SLI est donc de regrouper au sein d'un système, deux Cartes Graphiques PCI-Express pour les faire travailler ensemble afin d'augmenter la puissance 3D. Pour l'heure, seul NVIDIA fournit des cartes graphiques capables de fonctionner en SLI et il faut naturellement disposer d'une carte-mère adaptée pour en profiter. Deux plates-formes sont actuellement compatibles avec le SLI : il s'agit du chipset Intel Thumwater réservé aux stations de travail très haut de gamme et du nForce 4 SLI lancé aujourd'hui même par NVIDIA. Mais il serait faux de croire que le SLI se résume à la seule présence physique de deux ports PCI-Express 16x (nous reviendrons sur leur véritable vitesse de transfert un peu plus loin) sur une carte mère... Le fonctionnement de deux processeurs graphiques en parallèle, puisque c'est finalement de cela qu'il s'agit, est éminemment plus complexe et des acteurs comme XGI s'y sont déjà cassé les dents par le passé.Le « miracle » du SLI : deux GeForce 6800 PCI-Express dans un système
Pour tirer toute la quintessence d'une architecture matérielle basée sur deux processeurs graphiques, il faut tout d'abord leur offrir un lien de communication exclusif leur permettant d'échanger entre eux des informations sans engorger le reste du système. C'est pour répondre à cette problématique que NVIDIA a doté ses puces GeForce 6 d'un contrôleur MIO propriétaire qui agit comme une voie de communication dont le débit théorique maximal est de 10 Go/s. Cette connexion SLI, opérationnelle uniquement sur les processeurs de même classe et de même niveau, se matérialise sur les cartes graphiques qui en sont pourvues par un petit connecteur doré, baptisé par certains de nos confrères anglophones « Goldfinger ». D'après les informations communiquées par NVIDIA, tout type d'information peut transiter par la liaison MIO qu'il s'agisse de textures ou bien de données.
Die du NV45 avec en orange la partie gérant le SLI
Mais l'élément le plus critique reste la sélection de la méthode de rendu d'une scène 3D. Il s'agit ici essentiellement d'une problématique logicielle qui concerne les seuls pilotes graphiques. Ceux-ci doivent en effet, par le biais d'algorithmes, choisir la meilleure option pour qu'en fonction du jeu et de son contenu les deux processeurs graphiques travaillent de concert et disposent chacun d'une charge aussi élevée que possible. Pour cela NVIDIA a développé ses propres algorithmes dont les détails ne sont pas forcément très précis puisqu'ils font l'objet d'un dépôt de brevet. On sait cependant que le SLI propose un premier mode de rendu plutôt classique dit Alternate Frame Rendering (AFR) où chacun des processeurs effectue le rendu graphique d'une image sur deux. Le second mode, plus évolué, est baptisé split Frame Rendering (SFR) et consiste en un mécanisme de « load balancing » évolué. Il s'agit pour le système d'analyser le contenu d'une scène 3D et de détecter les éléments les plus lourds pour répartir au mieux la charge sur les deux GPU. Prenons le cas d'une scène 3D avec un shader complexe chargé de simuler de l'eau : la méthode de rendu SFR va charger le GPU numéro un de s'occuper seulement du shader en question soit un petit pourcentage de la scène, alors que le GPU numéro deux va traiter tout le reste de la scène. Pour être encore plus efficaces, les pilotes NVIDIA se basent sur des profils prédéfinis en fonction des applications et offrent par défaut un affichage en incrustation indiquant la charge de chacun des processeurs graphiques. Tout n'est pas rose pour autant puisque dans le cas où aucun profil n'existe pour votre jeu, les gains apportés par le SLI risquent d'être minimes. Pire, il se peut que l'activation de certains shaders spécifiques dans les options d'un jeu non reconnu déclenche des bugs graphiques liés au SLI.
Fonctions SLI des pilotes NVIDIA ForceWare
nForce 4 SLI : SLI fast ?
Pour pouvoir bénéficier du SLI, il faut tout d'abord disposer d'une carte mère équipée de la version SLI du chipset nForce 4. Celle-ci est identique en terme de fonctionnalités au nForce 4 Ultra, à l'exception de la configuration du contrôleur PCI-Express sur laquelle nous reviendrons un peu plus loin. Le nForce 4 SLI se présente physiquement comme son petit frère, NVIDIA ayant conservé le principe de regrouper au sein d'un seul composant le northbridge et le southbridge, les Processeurs AMD K8 intégrant leur propre contrôleur mémoire. Il supporte donc les processeurs Athlon 64 grâce à l'exploitation d'un lien HyperTransport 5x de type 16/16 et gère le PCI-Express. Tout comme le nForce 4 Ultra, le nForce 4 SLI dispose d'une vingtaine de lignes PCI-Express à la différence que celles-ci sont configurées différemment. Rappelons tout d'abord que NVIDIA a architecturé son support PCI-Express autour de quatre contrôleurs, supportant chacun un périphérique, ce qui fait qu'en pratique sur un nForce 4 Ultra seules 19 lignes sont réellement exploitables. Là où 16 lignes sont affectées sur le nForce 4 Ultra à la seule gestion du port PCI-Express 16x dédié au graphique, le nForce 4 SLI attribue huit lignes par port graphique au moyen d'une carte de configuration au format SO-DIMM qui monopolise d'ailleurs une ligne PCI-Express. Chacun des deux ports graphiques ne fonctionne donc pas en mode 16x comme on pourrait le croire, mais en 8x. Du coup, leur bande passante théorique tombe à 2 Go/s dans chaque sens, le PCI-Express fonctionnant de manière bidirectionnelle.
Chipset NVIDIA nForce 4 SLI
Toutefois, cette réduction de la bande passante ne devrait pas être réellement handicapante, bien peu de jeux ou applications 3D sachant tirer profit des 4 Go/s de bande passante offerts par l'implémentation 16x du PCI-Express. Le nForce 4 SLI peut également fonctionner en mode PCI-Express 16x, mais dans ce cas avec une seule carte graphique. Il faudra tout simplement changer l'orientation de la carte de configuration s'insérant entre les deux slots PCI-Express 16x de la carte mère pour profiter d'un recâblage en 16x du slot PCI-Express principal. Petit inconvénient, le nForce 4 SLI ne gère qu'un nombre restreint de ports PCI-Express 1x avec seulement trois connecteurs supportés dans le meilleur des cas. Et encore en mode de fonctionnement SLI, c'est-à-dire avec deux Cartes Graphiques, seul un connecteur PCI-Express 1x peut être exploité sans compter qu'il peut être condamné du fait de la place prise par les cartes graphiques en question.
Pilote ForceWare indiquant une vitesse de connexion 8x pour le PCI-Express
Pour le reste, les caractéristiques du nForce 4 SLI sont identiques à celles de la version Ultra. NVIDIA proposant une prise en charge réseau grâce à un contrôleur natif Gigabit Ethernet et le Firewall est également de la partie. Pour ce qui est du stockage, on retrouve un support du NCQ et du Serial-ATA 2 avec son débit de 3 Go/s pour les Disques durs répondant à cette norme. Le nForce 4 SLI peut gérer jusqu'à quatre disques durs Serial-ATA et notez à ce sujet que si les chipsets nForce 4 Ultra et nForce 4 SLI supportent le Serial-ATA 2, ils restent entièrement compatibles avec les disques durs Serial-ATA 150 actuels. Toutefois, pour profiter des nouveaux débits autorisés par le Serial-ATA 2, il faudra naturellement disposer d'un disque compatible avec cette norme. NVIDIA n'oublie pas non plus les disques IDE, le nForce 4 SLI disposant d'un double contrôleur IDE ATA133. Le RAID est toujours d'actualité avec une prise en charge des modes RAID 0, RAID 1, RAID 0+1 et JBOD que ce soit sur les volumes SATA ou IDE. Malgré son support du PCI-Express, le nForce 4 SLI reste capable de gérer le bus PCI, mais l'APU chère au cœur des amateurs de nForce 2, n'est plus de la partie. NVIDIA se contente en effet d'offrir avec son nForce 4 SLI un banal support audio de type AC'97.
Le SLI kangourou
Pour mettre en place un système SLI il faut se conformer à un certain nombre d'exigences. La première d'entre elles, la plus ennuyeuse, vient du fait que vous devez disposer de deux Cartes Graphiques strictement identiques. Si les cartes graphiques de type GeForce 6600 GT, GeForce 6800 GT et GeForce 6800 Ultra peuvent toutes fonctionner en SLI, vous ne pourrez pas mixer les genres et utiliser un GeForce 6800 GT avec un GeForce 6600 GT par exemple. En outre, vos deux cartes graphiques doivent impérativement disposer de la même version du BIOS, faute de quoi le SLI ne fonctionnera tout simplement pas. Ainsi durant nos tests nous avons essayé de faire fonctionner une Asus GeForce 6600 GT TOP avec une Gigabyte 6600 GT en SLI, mais le système n'a hélas rien voulu savoir. Le deuxième impératif vient de la puissance de l'alimentation qui doit au minimum être un modèle 350 Watts pour les GeForce 6600 alors que NVIDIA recommande une alimentation 550 Watts pour ses GeForce 6800 Ultra. Notez à ce sujet que nous avons pu faire fonctionner deux GeForce 6800 Ultra en SLI avec une alimentation 400 Watts mais dans ce cas il faudra débrancher toutes les unités optiques et les Disques durs superflus.Vue des deux ports PCI-Express d'une carte mère SLI et sa carte SO-DIMM de configuration
Théoriquement, le bus PCI-Express peut délivrer une puissance maximale d'environ 70 Watts seulement en SLI cette puissance se trouve répartie sur les deux ports PCI-Express ce qui peut être insuffisant pour certaines cartes. Du coup, on retrouve un connecteur Molex sur les Cartes mères SLI visant à fournir un surplus d'alimentation au bus PCI-Express. Une fois les problèmes d'alimentation réglés, il faut prendre soin de bien configurer la carte mère en mode SLI par le biais de la carte SO-DIMM. Carte SO-DIMM qui en fonction de son orientation détermine la configuration du bus PCI-Express pour que le système fonctionne avec une ou deux cartes graphiques. Ce dernier élément maîtrisé, vous pourrez insérer vos deux cartes graphiques en prenant soin de les relier avec le petit pont livré avec votre carte mère.
Le pont SLI reliant les deux GPU
Ce que le SLI fait et ce qu'il ne fait pas !
Contrairement à ce que certains pourraient penser, le but premier du SLI n'est pas de doubler les performances graphiques, mais bien de répartir au mieux la charge de travail entre les deux Processeurs graphiques pour que ceux-ci soient exploités au maximum de leurs capacités. Une croyance populaire, entretenue par une savante dose marketing, voudrait en effet que l'ajout d'une seconde carte graphique dans un système ait pour résultat un doublement pur et simple des performances. Ce n'est clairement pas le cas et comme nous le verrons un peu plus loin les gains sont très variables en fonction de la carte graphique, du jeu, mais aussi du processeur équipant votre machine SLI. Inutile en effet de se ruiner pour acheter deux GeForce 6800 Ultra si votre système ne dispose que d'un petit processeur central. En effet, on constate et c'est plutôt logique, que la progression en terme de performances des GPU est bien supérieure à celles des microprocesseurs. Du coup, ceux-ci ont du mal à suivre et peuvent limiter les gains que le SLI pourrait délivrer. Il importe donc d'avoir une configuration totalement homogène et un Athlon 64 FX semble s'imposer de lui-même pour ceux qui souhaitent disposer de deux GeForce 6800 GT ou Ultra en SLI.Autre précision importante, une fois vos deux cartes graphiques NVIDIA configurées en SLI vous ne disposerez pour autant pas de quatre sorties VGA ou DVI. En effet, le SLI n'est pas une solution multi-écrans et seules les deux sorties de la carte principale demeurent exploitables. Dans le cas où vous souhaitiez tout de même utiliser les sorties de vos deux cartes, vous pouvez désactiver le SLI depuis les pilotes ForceWare, ce qui nécessitera un redémarrage. Le système se comportera alors comme n'importe quel système actuel muni d'une carte graphique AGP et d'une seconde carte graphique PCI. Un point enfin sur les pilotes qui nous ont semblé relativement stables. Nous avons seulement eu à déplorer un crash avec X2 tous les autres jeux et applications s'étant comportés correctement.
Activation et désactivation du SLI après redémarrage de Windows
Terminons par une note d'humour pour souligner que non content de consommer une quantité record d'énergie et de pulvériser les performances 3D, le SLI a un effet secondaire pouvant rapidement conduire à la surdité. En effet, deux GeForce 6800 Ultra fonctionnant en même temps et dans le même système, ça fait du bruit ! Espérons donc que les constructeurs fourniront avec leurs machines SLI des boules Quiès.
Asus A8N SLI Deluxe
Asus semble vouloir être le premier constructeur à proposer une plate-forme SLI et c'est donc sa toute nouvelle carte mère A8N SLI Deluxe qui nous a servi de référence pour ce test. Au format ATX, la carte adopte un magnifique PCB noir aux embouts arrondis et ne diffère guère des habituelles Cartes mères nForce 4, à ceci près qu'elle offre deux ports PCI-Express 16x. Chacun des slots est ici muni d'un ergot de rétention et on note que le premier connecteur est de couleur bleue alors que le second est noir, ceci dans le but de faciliter l'installation des cartes. L'espace entre les deux ports PCI-Express 16x est suffisant pour installer des Cartes Graphiques de taille imposante et les ingénieurs d'Asus en ont profité pour glisser dans cet espace la carte de configuration du SLI. Asus propose également deux ports PCI-Express 1x et précisons qu'en mode simple GPU, le deuxième port PCI-Express 16x est utilisable comme un slot PCI-Express 1x. La A8N SLI Deluxe comprend en sus trois ports PCI et son chipset se voit recouvert d'un radiateur métallique ventilé, alors que non loin du Socket 939 les composants MOSFET constituant l'alimentation électrique sont refroidis par un radiateur métallique à ailettes frappé du logo Asus. A propos de l'alimentation, Asus a prévu un connecteur ATX 24 broches, un connecteur ATX 12 volts ainsi qu'un connecteur EZ Plug. Ce dernier n'est nécessaire qu'en mode SLI et permet d'alimenter les cartes graphiques. Asus a plutôt bien fait les choses et il est impossible d'oublier de brancher le connecteur Molex puisqu'une diode rouge s'allume dès que vous avez basculé la carte SO-DIMM en mode SLI.
Carte mère Asus A8N-SLI Deluxe
Pour en revenir aux fonctions plus classiques, la carte-mère dispose par ailleurs de quatre connecteurs mémoire et la partie stockage a vraisemblablement été l'objet de toutes les attentions de la part d'Asus. On retrouve ainsi deux connecteurs IDE, en sus de l'inamovible connecteur floppy, et huit connecteurs Serial-ATA ! Les quatre premiers sont gérés directement par le nForce 4 SLI, alors que les quatre autres dépendent d'un contrôleur Silicon Image 3114R. Le réseau n'est pas en reste, et Asus propose rien de moins que deux contrôleurs Gigabit Ethernet ! Le premier dépend du nForce 4 SLI alors que le second est géré par une puce Marvell. Asus n'a pas non plus oublié le Firewire ici géré par un composant Texas Instruments alors que le son dépend d'un composant Realtek ALC850. Pour ce qui est de la connectique la carte propose deux ports PS/2, un port parallèle, un connecteur FireWire, quatre ports USB 2.0, deux connecteurs RJ45, une sortie SPDIF, une sortie TOS-link et six connecteurs mini-jack réservés à l'audio. Terminons par quelques mots sur le BIOS qui nous a paru fort complet malgré le fait qu'il soit encore en version Beta. On y retrouve la plupart des options habituellement proposées par Asus avec des profils d'overclocking, la possibilité de régler les temps de latence mémoire et des options avancées permettant d'overclocker au besoin le port PCI-Express et donc ses performances.
Pour évaluer les performances du SLI nous avons utilisé la configuration de référence Asus dont le détail figure ci-dessous :
- Carte mère Asus A8N-SLI Deluxe,
- AMD Athlon 64 FX-55,
- 2x512Mo Corsair TwinX PC4400,
- Disque dur Maxtor 80 Go SATA 150
Return To Castle Wolfenstein - Enemy Territory
On ne change pas les bonnes vieilles habitudes aussi facilement et nous commencerons donc notre série de tests par ce bon vieux RTCW. Le premier enseignement est qu'en 1024 et en 1280, le SLI n'apporte rien, bien au contraire les performances étant plus basses qu'avec une seule carte. Il faut attendre d'atteindre les 1600x1200 pour voir un léger gain de performances. Dans ce cas, le gain apporté par les GeForce 6800 Ultra est minime ce qui indique que le processeur est ici le facteur limitant. Le cas des GeForce 6600 GT est plus intéressant puisqu'en 1600x1200 le gain délivré par le passage en SLI atteint les 10%.
3DMark 2001 SE
La version 2001 de 3DMark dresse un portrait quelque peu différent de celui entraperçu avec RTCW. Ici les gains délivrés par le SLI sont palpables dès le 1024x768, mais plus la résolution augmente plus ils sont importants. On gagne ainsi 11% avec deux GeForce 6800 Ultra en 1600x1200, contre près de 17% pour les GeForce 6600 GT en SLI. Malgré le gain appréciable obtenu par les GeForce 6600 GT en SLI, celles-ci restent un cran derrière le GeForce 6800 GT du fait probablement de leur bus mémoire limité.
AquaMark 3.0
Pour AquaMark 3.0, le SLI semble tout bonnement être une bénédiction et son effet se fait ressentir dans toutes les résolutions. Le gain observé est impressionnant avec des performances améliorées de quelques 27% pour les GeForce 6800 Ultra en SLI et d'environ 50% pour les GeForce 6600 GT ! On notera d'ailleurs que les GeForce 6600 GT en SLI passent ici devant un GeForce 6800 Ultra seul. Cet état de fait laisse à penser que le SLI est particulièrement intéressant lorsqu'il s'agit de traiter des opérations intensives sur des shaders, et il nous faudra confirmer cette hypothèse.
Unreal Tournament 2003
Pour Unreal Tournament 2003 et bien que la domination du X800 XT soit assez nette, le SLI a ses avantages. Le passage d'une à deux GeForce 6800 Ultra se traduit par un gain de performances d'environ 18% alors qu'il atteint 50% pour les GeForce 6600 GT ce qui leur permet d'égaler le 6800 GT, voire de le dépasser en 1600x1200. Rappelons d'ailleurs que le GeForce 6600, malgré son bus mémoire limité à 128 bits a quelques avantages, sur le 6800 Ultra : ses fréquences brutes atteignent les 500 MHz (550 MHz pour la version TOP d'Asus), et NVIDIA a quelque peu revu l'efficacité de ses unités de traitement des shaders pour les rendre plus véloces. Du coup, en combinant deux GeForce 6600 GT les gains sont plus importants qu'avec une GeForce 6800 ce qui permet au couple 6600 GT de devancer le 6800 GT dans des résolutions élevées.
Far Cry v1.3
Avec la toute dernière version en date de Far Cry, le SLI semble profiter davantage au GeForce 6600 GT qu'au GeForce 6800 Ultra. Ceci s'explique probablement par le rôle du processeur central qui doit quelque peu limiter les gains de performance. Quoi qu'il en soit, on note qu'en 1024x768 et en 1280x1024 le SLI dégrade les performances que ce soit pour le 6800 Ultra ou le 6600. Il faut atteindre le 1600x1200 pour que le SLI puisse s'exprimer pleinement. C'est d'ailleurs dans cette seule résolution que le SLI a un intérêt et le 6600 GT profite d'un gain de 41% ce qui la met au niveau d'un 6800 GT. Dans le cas du 6800 Ultra on gagne seulement 3% de performances...
Splinter Cell
Voilà un test qui se passe de tout commentaire. Quelle que soit la configuration, le SLI ne parvient pas à apporter le moindre gain... Circulez, il n'y a rien à voir et laissez donc Sam Fisher poursuivre tranquillement sa mission !
X2 : The Threat
Sous X2, le SLI est autrement plus probant qu'avec Splinter Cell et les gains de performances s'observent dès le 1280x1024. Les gains les plus importants se produisent toutefois en 1600x1200 où nos deux GeForce 6800 Ultra sont 16% plus rapides que la carte solo. De leur côté, les GeForce 6600 GT sont 28% plus rapides à deux, ce qui leur permet d'égaler un GeForce 6800 GT.
Tomb Raider : L'Ange Des Ténèbres
Ici aussi, le SLI fait des prodiges, puisqu'en 1280x1024 le passage d'une à deux GeForce 6800 Ultra augmente les performances d'environ 30% ce qui permet à NVIDIA de reprendre la main sur ATI. Le gain obtenu par la mise en SLI de deux GeForce 6600 GT est tout aussi appréciable et donne des résultats légèrement supérieurs à ceux d'une GeForce 6800 GT.
3DMark 2003 et 3DMark 2005
Pour la version 2003 comme pour la version 2005 de 3DMark les systèmes SLI sont à la fête et nous avons sur les deux premières marches du podium le GeForce 6800 Ultra SLI et le GeForce 6600 GT SLI. D'après les deux versions de 3DMark le SLI double pratiquement les performances de nos cartes. On note également qu'avec les deux outils l'écart de performances entre une configuration 6600 GT SLI et une 6800 Ultra SLI est considérable puisqu'il est compris entre 45 et 60%.
Doom 3
Sous Doom 3, les résultats offerts par le SLI sont pour le moins impressionnants ! Ici, les performances sont pratiquement multipliées par deux laissant loin derrière les configurations standard. Non seulement, nos deux GeForce 6600 GT en SLI font mieux qu'un GeForce 6800 GT mais elles se payent le luxe d'être plus performantes qu'une seule GeForce 6800 Ultra : impressionnant !
Half-Life 2
L'arrivée du SLI est pour nous l'occasion d'adopter Half-Life 2 et de l'ajouter à notre batterie de tests. Notez que nous utilisons ici une démo enregistrée par nos soins sur le niveau Canal. En 1024x768 et 1280x1024, le X800 XT d'ATI reste en tête alors que les gains apportés par le SLI ont une double lecture. Dans ces résolutions courantes, le gain du SLI intervient seulement en 1280x1024 et s'avère plutôt faible lorsqu'il s'agit des 6800 Ultra, mais intéressant quand on regarde les GeForce 6600 GT, leurs performances progressant de 21%. En 1600x1200, le gain affiché par les 6800 Ultra SLI est de 7.5% seulement, ce qui leur permet tout de même de devancer le X800 XT, alors que les GeForce 6600 GT voient leur score augmenter de 43%. Il semblerait donc qu'en haute résolution, Half-Life 2 soit limité par le CPU vu le faible gain enregistré par le système à base de NV45. A moins que les Drivers 67.02 utilisés exclusivement pour ce test car annoncés comme optimisés pour Half-Life 2, ne soit pas encore tout à fait au point pour tirer profit du SLI.
Return To Castle Wolfenstein - FSAA 4x & Aniso 8x
Maintenant que nous avons vu le comportement du SLI dans des conditions normales, il est temps de le pousser en activant les fonctions avancées d'anticrénelage. Ici les gains relevés sont très intéressants les GeForce 6600 GT profitant d'un doublement des performances, alors que les GeForce 6800 Ultra bénéficient d'un score 14% supérieur.
Doom 3 - FSAA 4x & Aniso 8x
Autre jeu OpenGL, mais ô combien plus récent, Doom 3 est un véritable plaidoyer pour le SLI ! Les résultats relevés font état d'un quasi doublement des performances pour les GeForce 6800 Ultra en 1600x1200, alors que les GeForce 6600 GT se contentent d'une augmentation de plus de 72%. Cela dit et malgré cette forte progression, les 6600 GT sont un cran en retrait face au seul GeForce 6800 GT.
Far Cry v1.3 - FSAA 4x & Aniso 8x
Terminons en beauté par Far Cry, qui montre qu'une fois le full scene antialiasing 4x et l'anisotropic filtering 8x activés, le SLI reste maître de la danse plus particulièrement en hautes résolutions. On note que si le passage en SLI des GeForce 6600 GT a pour effet de pratiquement doubler les performances cela ne leur permet pas d'égaler un seul GeForce 6800 GT. Le gain de performances affiché par les GeForce 6800 Ultra en 1600x1200 est ici de 54% !
Conclusion
Fantastique, extraordinaire, merveilleux, exceptionnel, révolutionnaire sont autant d'adjectifs qui pourraient qualifier à merveille le SLI. Il ne fait effectivement aucun doute que NVIDIA signe là une belle prouesse, avec une technologie inattendue dont les prestations sont véritablement étonnantes. Quand beaucoup rêvent d'avoir une seule GeForce 6800 Ultra dans leur machine, en avoir deux est un véritable luxe qui fait indiscutablement tomber de nouveaux records de performance. Seulement voilà, si vous rêviez d'un système SLI en salivant devant nos benchmarks, il va falloir redescendre sur terre et l'atterrissage risque d'être brutal car le coût d'une telle machine est tout simplement exorbitant. Au-delà même du prix qui risque d'en défriser plus d'un, une machine SLI est bruyante, chauffe beaucoup et consomme énormément de courant. En outre, le concept de mise à jour mis en avant il y a quelques mois s'effondre puisque pour être opérationnel le SLI requiert deux Cartes Graphiques identiques disposant de la même version du BIOS. Autant dire que si vous n'achetez pas dès le départ deux cartes graphiques pour profiter de votre carte mère SLI, vous risquez d'avoir du mal à trouver plus tard un modèle absolument identique à la carte graphique principale équipant votre machine.De plus et si les performances délivrées par deux GeForce 6800 Ultra sont indubitablement de très haut vol, on peut constater qu'à un certain niveau le processeur du système s'avère être un facteur limitant. Du coup, les plus gros gains sont généralement obtenus dans les résolutions les plus extrêmes avec de préférence l'activation des fonctions d'anticrénelage. Il n'est pas rare d'ailleurs que le passage en SLI soit plus profitable aux GeForce 6600 GT qu'aux GeForce 6800 Ultra. Bon an, mal an, les GeForce 6600 GT en SLI parviennent d'ailleurs à égaler, voir surpasser, un GeForce 6800 GT. Mais lorsque l'on sait qu'un GeForce 6800 ou un Radeon X800 peuvent faire tourner tous les jeux du moment dans les meilleures conditions possibles, on s'interroge quant au véritable intérêt du SLI pour le particulier, fût-il un acharné du jeu ? A cette question, NVIDIA répond que le SLI offre aujourd'hui les performances graphiques de demain. Certes, mais ne vaut-il mieux pas être raisonnable et attendre le NV50, ou la future génération d'ATI, plutôt que d'engager des frais inconsidérés dans une configuration de ce type ? La réponse n'est pas si évidente, car dans un certain sens le SLI est une magnifique vitrine technologique. Finalement, le SLI est aux cartes graphiques ce que la Ferrari est aux voitures : tout le monde en rêve, mais qui peut réellement se l'offrir ?