Du côté des kits 2.1, la situation est plus complexe et les constructeurs doivent davantage cibler leurs produits. De ce fait, on ne trouve pratiquement plus d'ensembles 2.1 dotés d'enceintes « volumineuses » et qu'il s'agisse d'Altec Lansing, de Creative ou de Logitech pour ne citer que quelques-uns des plus connus, la production est maintenant à base de microdrives afin de jouer principalement sur l'esthétisme et la discrétion. Creative continue d'être l'un des leaders dans ce domaine et sa célèbre gamme I-Trigue s'est vue complétée il y a déjà quelques semaines par la venue du 3600.
I-Trigue 3600 : présentation générale
Afin de faciliter l'identification de ses produits, Creative a créé trois gammes d'enceintes. Les Inspire constituent en quelque sorte le tout-venant de la marque couvrant aussi bien le marché d'entrée de gamme que celui du haut de gamme, il s'agit de produits tout ce qu'il y a de plus classique. Au début de l'année 2002, Creative a mis en place une série très haut de gamme baptisée MegaWorks et qui se poursuit aujourd'hui avec les GigaWorks. Enfin, cela fait maintenant deux bonnes années que Creative produit une série plus « design » avec des formes recherchées et un encombrement aussi réduit que possible : les I-Trigue. Nous avons déjà eu l'occasion de découvrir plusieurs modèles de cette gamme, mais les 3600 que nous testons aujourd'hui font assurément partie des moins volumineux... Seuls les modèles 3300 parvenaient à faire encore un peu plus discrets, mais avec des satellites pas particulièrement stables du fait d'une base trop petite par rapport à leur hauteur.
Creative I-Trigue 3600 | |
Ensemble d'enceintes 2.1 | |
Rapport signal / bruit | |
Alimentation | Externe |
Garantie constructeur | 2 ans |
Entrée ligne / sortie casque | 1 / 1 |
Télécommande | Oui, filaire |
Réponse en fréquence | 30 Hz - 20 kHz |
Puissance des satellites | 2 x 8.5 W RMS |
Dimensions des satellites (LxHxP) | 61 x 88 x 163 mm |
Puissance du caisson | 24 W RMS |
Dimensions du caisson (LxHxP) | 180 x 310 x 268 mm |
Plutôt compacts, les 3300 n'offraient cependant pas un son suffisamment convaincant pour de nombreux utilisateurs et Creative a bien vite décidé de revoir sa copie. Les I-Trigue 3500 offraient une bien meilleure restitution audio grâce à l'intégration d'un véritable haut-parleur à la base de chaque satellite. Dévolu aux médiums, ce haut-parleur permettait un rendu beaucoup plus fidèle, mais grevait assez nettement l'encombrement des enceintes. C'est dans l'optique de réunir le meilleur des deux mondes que Creative a donc mis au point les I-Trigue 3600. Dans ce contexte, la firme de Singapour ne pouvait que se baser sur les microdrives décidément très à la mode. Au nombre de trois par satellite, ils sont disposés en colonne et donnent ainsi une allure tout à fait singulière à ces deux enceintes. Il s'agit comme toujours d'une question de goûts, mais je dirais que leur conception est une véritable réussite : elle allie avec bonheur élégance et faible volume. Les satellites sont ainsi très jolis à regarder, mais sans jamais faire tape à l'oeil.
Enfin, sur le devant de cette télécommande, deux connecteurs jack 3.5 mm offrent une sortie casque et une entrée ligne : très pratique pour la connexion temporaire d'un baladeur audio par exemple. Le branchement de la télécommande se fait via deux câbles à connecter au caisson. Saluons au passage la clarté des instructions : aucun risque d'erreur n'est en effet possible. Saluons également la présence de tout le nécessaire pour brancher l'I-Trigue 3600 sur un PC, bien sûr, mais aussi sur un ordinateur portable ou une console de salon : Creative livre en effet un adaptateur pour que le branchement se fasse sans encombre. Question conception, le caisson de basses n'est pas plus à critiquer. Il est relativement petit bien sûr afin de ne pas trop jurer avec les satellites, mais sa forme en tour lui permet malgré tout de disposer d'un boomer de grande taille (165 mm) avec un évent sur la face avant. Pour être parfaitement honnête, on ne regrettera qu'une chose à propos de ce caisson : que l'alimentation se présente sous la forme d'un bloc externe... On ne peut pas tout avoir !
Du côté des satellites, Creative introduit ici une nouvelle technologie de son cru et baptisée ALM pour Acoustic Loaded Module. L'idée de cette technique est de compenser la seule présence de microdrives afin d'offrir un rendu intéressant en particulier au niveau des médiums. Il faut en effet savoir que du fait de leur conception et de leur petite taille, les microdrives ne sont vraiment à leur aise que dans les aigus. Pour contourner ce problème bien connu, Creative a donc développé l'ALM qui permet, sur le papier, une circulation de l'air et du son autour d'un tube central. Lors de son parcours, le son est alors intensifié pour qu'à la sortie du satellite, les médiums comme les graves soient davantage identifiés. Le son est théoriquement mieux respecté avec une tonalité plus naturelle, une réelle présence des bas-médiums et moins de turbulences... Reste maintenant à voir si cette merveilleuse théorie trouve un écho aussi favorable dans la pratique.
Rendu ludique
Histoire de ne pas changer une « équipe qui gagne », nous avons une fois de plus décidé de reconduire nos trois types de tests d'écoute (jeu vidéo, musique, home cinéma). Le jeu vidéo est évidemment l'une des cibles d'un ensemble 2.1 comme l'I-Trigue 3600. De nombreux joueurs sont particulièrement sensibles à l'aspect design du produit et, si elle se généralise, l'utilisation de kits surrounds ne remplace pas complètement les modèles plus modestes. Ici, l'I-Trigue 3600 est d'ailleurs tout à fait à son aise et bien que nous perdions tous les effets de spatialisation du son, cela n'est gênant que sur certains titres comme Far Cry ou Doom 3 par exemple. Même un titre comme Half-Life 2 ne profite pas tant que cela des options offertes par les ensembles multi-canaux. Les bruitages ou le rendu des voix s'avèrent tout à fait convaincants et ce n'est en réalité que du côté des musiques que l'on trouve à redire. Les compositions les plus riches (Dungeon Siege, Myst 4 : Revelation) laissent ainsi apparaître d'importantes lacunes sur certaines plages de fréquences et malgré l'utilisation de la technologie ALM, on sent encore les limitations traditionnelles des microdrives dans les médiums. Rien de catastrophique et l'I-Trigue 3600 reste un très bon compagnon de jeu, mais ce n'est pas de bon augure pour la suite de ce test.
Doom 3 et Far Cry sont parmi les meilleurs titres pour vérifier l'impact du son surround
Tests musicaux et home cinéma
Enfin, l'absence de voix centrale se fait elle aussi largement sentir, mais s'avèrera, là encore, plus préjudiciable aux films à grand spectacle qui saturent alors complètement les microdrives. Terminons donc sur des considérations plus musicales qui permettent souvent, selon l'artiste choisi, de mettre en avant tel ou tel défaut, tel ou tel manque. Du côté du caisson de basses, le problème de puissance observé sur certaines grosses productions hollywoodiennes ne touchera en réalité que peu d'auditeurs. Rares sont les genres musicaux à faire autant usage des basses, mais il faut tout de même l'avoir à l'esprit avant de se décider pour l'I-Trigue 3600. Non, le vrai problème de ce kit Creative se situe, comme nous l'avons dit, principalement au niveau du rendu des médiums et là, tous les genres musicaux peuvent être touchés. Certains titres des Mighty Mighty Bosstones manquaient ainsi particulièrement d'ampleur alors que chez d'autres auteurs, pourtant très variés (Claude Nougaro, Madness, Enya, The Clash...), certains effets avaient tout simplement disparu !
Les batailes du Seigneur Des Anneaux restent d'excellents tests
A contrario, d'autres compositions offrent un rendu très agréable que l'on a plutôt l'habitude de retrouver sur des produits facilement 50 % plus chers. C'est ainsi que Suzanne Vega, Dire Straits et les sonorités globalement plus « pop / rock » sont bien traitées. Du côté des mélodies « classiques », le bilan n'est pas mauvais non plus, même si certaines limitations se font sentir dès lors que les mouvements prennent de l'ampleur et les aigus les plus extrêmes ont par exemple tendance à saturer. Enfin, il est important de souligner les problèmes rencontrés à haut volume. Comme sur n'importe quel kit doté de microdrives, les choses se compliquent en effet nettement dès lors que l'on monte le son : le manque de définition des médiums devient encore plus patent et le décalage entre rendu des basses (encore très convenables) et rendu des aigus (qui saturent fréquemment) se fait bien davantage sentir.
Conclusion
Alors que mes deux derniers paragraphes semblent particulièrement durs avec l'I-Trigue 3600, je ne terminerai pas sur une trop mauvaise appréciation, car il ne faut pas perdre de vue le positionnement d'un tel produit. En équipant son ensemble de microdrives, Creative n'espérait évidemment pas toucher des mélomanes qui n'hésiteront de toute façon pas à dépenser plus que les 100 euros demandés par la firme de Singapour. À ce prix, il ne fallait évidemment pas s'attendre à des miracles d'autant que Creative a particulièrement soigné l'aspect esthétique de l'I-Trigue 3600 : avec de si petits satellites, il ne fallait bien sûr pas rêver et certaines concessions ont été réalisées. Pour autant, Creative déçoit un petit peu, car derrière le discours marketing entourant la technologie ALM, on ne voit finalement pas grand-chose. Alors qu'Altec et Creative avaient intelligemment intégré un véritable haut-parleur à leur VS4121 / I-Trigue 3500, l'innovation technologique est ici moins convaincante.
L'I-Trigue 3600 mérite donc l'attention des utilisateurs particulièrement soucieux de préserver leur espace. Il s'agit d'un bon compromis entre esthétisme, rendu audio et volume, mais un compromis malgré tout et il ne saurait évidemment satisfaire tout le monde.
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