ArenaNet, le studio à l'origine de Guild Wars, ne vous dit peut-être pas grand-chose, mais il rassemble pourtant des talents qui, alors chez Blizzard, ont participé à Diablo ou WarCraft 3. Certains d'entre eux étaient d'ailleurs plus particulièrement en charge de la plate-forme de jeu en ligne du fameux développeur : Battle.net... Voilà qui éclaire d'un jour évidemment nouveau l'ambition d'ArenaNet : alors que World Of WarCraft a initié de nombreux joueurs au massivement multijoueurs, Guild Wars arrive effectivement en embuscade pour convaincre tous ceux que l'abonnement mensuel rebute. Présomptueux le jeune développeur ? Pas si sûr...
MMORPG versus CORPG
Bien souvent mis en concurrence avec les plus éminents représentants du genre MMORPG (jeu de rôle massivement multijoueurs), Guild Wars ne doit surtout pas être perçu comme un rival des EverQuest et autres World Of WarCraft. En effet et contrairement à ces titres, le jeu d'ArenaNet se caractérise par un monde radicalement différent. Baptisé Tyria, celui-ci se divise en deux types de zones que l'on va appeler « instances » et « lieux de rencontre ». Ces derniers sont, par définition, les emplacements qui permettent à tous les joueurs de parler, d'échanger des objets et de mettre au point des groupes avant de partir à l'assaut des « instances ». Les « instances », indispensables au bon déroulement des multiples quêtes du jeu, sont des zones où il est impossible de rencontrer le moindre joueur. Des personnages non joueurs traînent dans ces zones, mais la plupart du temps, elles sont réservées aux monstres qui nous mènent la vie dure. Du coup, certains ont imaginé une dénomination afin de ne pas mélanger les MMORPG traditionnels et Guild Wars que l'on appellera donc un CORPG pour jeu de rôle compétitif en ligne.Guild Wars se démarque également par la volonté d'accessibilité de ses développeurs. Cette volonté se remarque d'entrée de jeu par la possibilité qui est laissée au joueur de découvrir le jeu en mode « jeu de rôle » ou en mode « compétition ». Également connu sous le nom de PvP (joueur contre joueur), ce dernier est le moyen le plus rapide pour foutre sur la « gu.... » d'autres joueurs humains. ArenaNet nous propose alors de créer un personnage directement niveau 20 (le maximum possible dans le jeu). Quelques écrans de personnalisation plus tard, le nouveau héros est déjà prêt à rejoindre un groupe d'autres joueurs pour une petite séance de « bastonnage amical ». Afin tout de même de pousser les amateurs de PvP vers l'autre mode de jeu, ArenaNet a mis en place quelques limitations. Les compétences disponibles ne sont par exemple pas bien nombreuses et bien loin de tout ce que Guild Wars a en réserve. De la même manière, le choix d'équipement qui constitue l'une des « carottes » de ce style de jeux est alors particulièrement réduit.
Quelques séquences cinématiques illustrent le mode « jeu de rôle » et lui donnent un peu plus de profondeur
« Je vois que Blizzard t'a bien formé »
Le mode « jeu de rôle » s'apparente comme son nom l'indique à ce que nous connaissons avec les jeux simple joueur. Ici, la création du personnage est plus traditionnelle, même si, niveau 1 oblige, elle apparaît surtout plus limitée. Pas question de choisir d'équipement ou de compétence puisque tous ces éléments viendront au cours de la partie. Partie qui commence justement par la phase dite d'initiation. Le monde de Tyria est alors très limité, mais resplendit déjà par ses couleurs chatoyantes et la précision de ses textures. Cette phase permet évidemment de prendre le jeu en main et difficile de faire un reproche à ArenaNet de ce point de vue là. Dès les premières secondes, l'interface (largement paramétrable) brille par sa clarté et on découvre très vite que tout a été pensé pour simplifier la vie du joueur. Les personnages non joueurs intéressants (comprenez : détenteurs de quêtes) apparaissent avec un point d'exclamation vert au-dessus de la tête et dès lors qu'une quête est acceptée, une petite flèche matérialise la direction à prendre sur la boussole / carte disponible dans le coin supérieur droit de l'écran.Afin de simplifier encore les choses et se rapprocher un petit peu plus du « diablo style », les quêtes à accomplir ne sont jamais très compliquées. Là il sera par exemple question d'éliminer quelques créatures alors qu'ici on vous demandera de retrouver un objet précieux. Les premières missions s'enchaînent ainsi sans grande difficulté et permettent de décider d'une profession secondaire pour son personnage. La profession principale était à choisir à la création du héros. Celui-ci pouvait alors devenir guerrier, rôdeur, moine, nécromant, envoûteur ou élémentaliste avec les compétences que cela suppose. Mais afin d'apporter un peu plus de variété / profondeur à son jeu, ArenaNet a mis au point un système de seconde profession qui permet de compenser certaines faiblesses du personnage. Ainsi, un guerrier pourra embrasser la seconde profession de moine pour être en mesure de panser lui-même ses blessures. Là où la personnalisation des personnages commence à être très intéressante, c'est que ce choix se fait dans les deux sens et notre guerrier / moine ne disposera pas des mêmes compétences qu'un moine / guerrier.
La Guerre des Guildes : un nouvel espoir pour le joueur sans le sou ?
Ces compétences se débloquent petit à petit au fur et à mesure des rencontres et des missions accomplies. Au total, Guild Wars propose un nombre tout simplement effrayant de compétences, mais il ne faut pas perdre de vue que seulement huit sont accessibles en même temps dans une zone d'instance : pour en changer, il est impératif de se rendre dans un lieu de rencontre. Cette subtilité oblige à définir une certaine stratégie, un certain style de jeu et s'en ressent au niveau du PvP bien sûr. Avouons en revanche qu'en mode jeu de rôle, cette contrainte est un petit peu gênante, mais on s'y fait assez vite à mesure que le scénario progresse. Oui, car il est important de souligner que contrairement à de nombreux jeux online, Guild Wars propose en mode jeu de rôle un véritable scénario avec scènes cinématiques et événements majeurs. Ainsi, vous aurez très rapidement l'occasion de voir votre ville, Ascalon, tomber sous les coups d'une invasion charr. Assez simple, ce scénario donne une dimension supplémentaire bien agréable à l'aventure qui paraît nettement moins statique que dans World Of WarCraft par exemple.Au coeur du jeu, les combats sont le seul moyen de se procurer le matériel pour faire fabriquer de nouveaux équipements
À mesure que le scénario avance et même si ce n'est pas directement lié, le joueur acquiert évidemment de l'expérience. Guild Wars risque de paraître un peu limité de ce côté-là puisqu'il ne propose que 20 niveaux de progression. Heureusement, il se rattrape par la possibilité de débloquer de nouvelles compétences même une fois ce niveau atteint et puis, il reste d'autres personnages à découvrir et le mode PvP à pratiquer ! Comme tout jeu de rôle en ligne et comme son nom l'indique très clairement, Guild Wars propose d'ailleurs la création de guildes qui sont autant de moyens de s'affirmer face aux autres joueurs. Un classement de guilde est maintenu et différentes formes de combat permettent de s'affronter. Il est ainsi possible de participer aux arènes, aux défis de guildes et à des tournois plus spécifiques dont les options rappellent celles d'un FPS : survie (lutte contre des vagues d'ennemis), annihilation (élimination des équipes adverses), capturer la relique et roi de la colline. Autant de modes qui permettent de varier les plaisirs et donnent une petite pointe d'originalité à Guild Wars.
Terminons ce test par un commentaire plus technique pour confirmer ce que les captures laissent déjà supposer depuis un moment : Guild Wars est effectivement un très beau jeu. Les couleurs sont vives, les décors variés et très précis alors que les modèles de personnages sont superbes. Les polygones sont globalement assez peu visibles et malgré cette beauté générale, le jeu reste plus raisonnable que d'autres : Pentium 4 1.6 GHz et 512 Mo s'avèrent suffisants pour en profiter. Les chargements entre les zones sont fréquents, mais ne durent jamais plus de trois ou quatre secondes et le confort de jeu est donc au rendez-vous. La bande-son est un petit peu en retrait surtout du fait de bruitages souvent passe-partout et de musiques trop discrètes, mais qui n'empêchent pas de rentrer dans l'aventure. De la même manière, certains critiqueront l'impossibilité de sauter ou de nager, mais on s'y fait très bien et c'est surtout le relatif manque de vie de ce monde « instancé » qui risque de décevoir les joueurs qui auraient cru, à tort, que Guild Wars est un MMORPG.
Conclusion
Riche, varié et très joli, Guild Wars dispose de nombreux atouts pour s'imposer dans la cour des jeux en ligne et l'absence d'abonnement mensuel n'est évidemment pas le moindre d'entre eux. Cependant et alors que beaucoup comptaient s'initier aux MMORPG avec le titre d'ArenaNet, il est important d'être clair sur ce point. Guild Wars se présente bien davantage comme un Diablo Online que comme un véritable MMORPG. Très grand et très agréable à parcourir, le monde de Tyria n'est de ce fait pas aussi vivant que ceux de Dark Age Of Camelot, d'EverQuest ou de World Of WarCraft. Le système d'instances / lieux de rencontre est en grande partie responsable de ce relatif manque de vie, mais permet, a contrario, d'offrir un jeu plus souple et moins sujet aux débordements que l'on peut rencontrer chez les concurrents les plus célèbres.Alors que lesdits concurrents sont pour la plupart déjà très orientés action, Guild Wars va encore un peu plus loin et reprend véritablement le concept de Diablo. Tous les éléments du jeu ont ainsi été pensés pour ne pas altérer le rythme de l'aventure : les combats sont vifs et nombreux, la vie remonte rapidement, une flèche indique en permanence la direction à suivre et des « raccourcis » permettent de se téléporter entre les différentes zones de rencontre. Pensé pour le néophyte, Guild Wars est sans doute l'un des jeux online les plus rapides à prendre en main, mais derrière cette apparente simplicité se cache un jeu plus complexe que l'on découvre petit à petit. Ainsi, les vieux routards devraient « s'éclater » en jouant sur les très nombreuses compétences, le système de double profession ou bien encore les multiples modes de PvP.
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