GTA Liberty City, me voilà à San Andreas...
Après cinq longues années à arpenter les rues de Liberty City, Carl Johnson est de retour dans sa ville natale de Los Santos. Morte dans des conditions assez mystérieuses, sa mère vient tout juste d'y être enterrée et « CJ », comme tout le monde l'appelle, veut mener une vie plus calme, auprès des siens. Hélas, à peine débarqué de l'avion, ses belles idées s'envolent aussi vite que lui tombe dessus un trio de flics ripoux ! Il se sort assez rapidement de ce traquenard et peut alors retrouver Kendl, sa soeur, Sweet, son frère aîné, ainsi que Smoke et Ryder, deux des anciens potes de gang. Pareilles retrouvailles feraient fondre en larmes de nombreuses familles, mais chez les Johnson, un lourd passé envenime rapidement les choses et CJ comprend que Sweet n'est pas particulièrement chaud à l'idée de le voir réintégrer le gang.Du fait de son exil et des réticences de son frère, CJ doit prouver sa valeur pour réintégrer le gang : le respect ça se gagne !
Ce gang de Grover Street malmené depuis quelques années, CJ est pourtant bien décidé à le faire renaître de ses cendres, à lui redonner toute sa superbe. Pour cela, il devra tout d'abord faire ses preuves et montrer à tous les autres membres ce dont il est capable. Durant la première partie du jeu, il faudra donc réaliser de petites missions qui sont tout autant destinées à montrer ce que CJ est prêt à faire pour la cause, qu'à aider les nouveaux venus à prendre en main le jeu. Le concept n'a pas changé d'un iota depuis les précédents opus, mais comme il reste encore des joueurs qui n'ont jamais essayé un GTA, Rockstar commence tout en douceur. En allant voir Sweet, Ryder ou Smoke, le joueur a accès à différentes missions dont les objectifs sont encore simples : masquer les tags d'autres gangs, dessouder des dealers de crack ou se lancer à la poursuite d'une petite frappe quelconque.
Rockstar ayant reconduit son principe de « zones bloquées », Los Santos est dans un premier temps la seule zone accessible. Il ne faut heureusement pas trop longtemps pour avoir le droit de visiter San Fierro (San Francisco) et Las Venturas (Las Vegas). En plein désert, cette dernière se caractérise par ses hôtels et ses casinos où il est possible de dépenser son argent. San Fierro est tout aussi pittoresque avec son relief particulièrement accidenté, son tramway et le fameux pont suspendu, véritable réplique du Golden Gate. Bien que le trait soit particulièrement forcé, il est amusant de constater les différences entre ces trois villes : Los Santos et ses guerres de gangs, San Fierro la cosmopolite et Las Venturas la fantasque ! Entre ces trois villes, deux autres composantes de la société américaine sont enfin croquées par Rockstar : bouseux de la campagne et aventuriers du désert.
Même si l'aspect graphique est souvent perfectible, San Andreas propose de lieux aux décors très variés, le dépaysement est garanti
San Andreas : un jeu sans la moindre faille ?
Mais plutôt que de nous éterniser sur la description de ces villes, les différentes voitures qui y circulent ou les possibilités qu'elles offrent, revenons plutôt à notre CJ et à sa formidable ascension. Celle-ci est conditionnée par d'innombrables facteurs qu'il serait tout simplement impossible à résumer ici. De manière assez schématique, disons que l'argent est le premier d'entre eux et sans doute le plus évident. À côté de cela, il faut évidemment accomplir les missions proposées par les proches de CJ. Cela permet de faire monter son capital respect et lui donne plus d'influence dans le gang. Ce respect est symbolisé par une des six jauges qui définissent notre héros et qui regroupent également : maniement des armes, endurance, musculature, graisse et sex-appeal. Faisant immanquablement penser aux Sims, ces compétences sont surtout un moyen de donner plus de profondeur au jeu.Ouverture que l'on peut illustrer par de nombreux autres exemples comme la possibilité de devenir tour à tour cambrioleur, spécialiste de l'infiltration ou bien encore tireur d'élite : San Andreas offre même quelques séquences où ses lunettes de vision nocturne donnent à CJ un petit côté Sam Fisher ! La variété des actions disponibles ne se limite d'ailleurs pas aux seules missions et CJ pourra également jouer au basket, récupérer divers objets ou bien tenter sa chance à quelques Jeux Vidéo ! Tout un tas de petits éléments qui permettent d'oublier temporairement la « quête principale », et encore je ne fais qu'un bref résumé de toutes les possibilités, car pour être complet, il me faudrait encore parler du garage de personnalisation des voitures, de la possibilité d'acquérir différentes propriétés / planques, des courses organisées un peu partout, j'en passe et des meilleures !
Trois villes immenses, des missions en pagaille, des dizaines de véhicules et au moins autant d'accessoires à collectionner : San Andreas est l'un des titres les plus vastes du moment
Avant de conclure, il est encore un sujet que je dois aborder. Un sujet qui fâche et qui déçoit lorsque l'on pense au travail de titan qu'il a fallu abattre pour aboutir à San Andreas : celui de la réalisation technique. Certes le jeu a été développé pour la Playstation 2 et, re-certes, il nous propose une surface de jeu hallucinante, mais tout de même, il est assez regrettable de constater le manque de détail des textures, le peu de soin apporté aux modélisations ou bien encore la pauvreté des décors. Cela ne nuit pas une seconde au plaisir du joueur et permet au jeu de tourner sur une configuration moyenne (Pentium 4 1.6 GHz, 384 Mo, Radeon 8500), mais une réalisation « au taquet » n'aurait pas non plus été pour nous déplaire. De la même manière, les habitués du clavier pourront se prendre la tête à deux mains devant le manque de précision des motos les plus rapides ou de certains véhicules que je préfère ne pas dévoiler. Enfin, pas mal de bugs sont à signaler et malgré l'énorme travail de la communauté Vice City en ce sens, on ne peut que regretter l'absence de mode multijoueurs... Quitte à nous faire patienter un an, Monsieur Rockstar aurait tout de même pu faire quelques efforts supplémentaires.
Conclusion
Compte tenu des nombreuses qualités de la version Playstation 2, on voyait mal comment Rockstar pouvait rater son coup en portant Grand Theft Auto : San Andreas sur PC. Le principe de jeu n'a certes pas beaucoup changé depuis Vice City, mais Rockstar reste étonnamment seul sur son créneau et aucun autre éditeur ne semble vouloir lui emboîter le pas. Du coup, il en profite pour peaufiner son concept à chaque nouvelle version et San Andreas est bien sûr le plus abouti. L'aire de jeu a ainsi été multipliée par cinq alors que le contenu a tout bonnement explosé : plus de véhicules, plus de boutiques et plus de missions ! Si le début de la partie s'avère un petit peu linéaire, les choses évoluent rapidement dans le bon sens et San Andreas prend alors sa dimension réelle : le joueur se voit proposer des missions plus variées, les objectifs sont globalement plus intéressants et la liberté d'action toujours plus importante.L'ambiance « gangsta » ne sera sans doute pas du goût de tous, mais Rockstar s'en est à mon sens très bien tiré et les petites touches d'humour distillées par les développeurs sont là pour éviter de se prendre au sérieux. En définitive, les seuls réels défauts sont à chercher du côté de la technique. San Andreas a été développé pour Playstation 2 et cela se voit ! Le champ de vision est certes appréciable et la fluidité bien au rendez-vous, mais au prix de textures limitées, de dégradés disgracieux ou de personnage modélisés à la serpe. L'anticrénelage permet d'améliorer les choses, mais il ne peut en revanche rien contre les bugs (mauvaise gestion des collisions, problèmes de son) qui gâchent un peu les parties. Pour le dernier volet de sa trilogie Grand Theft Auto 3, on regrettera donc que Rockstar n'ait pas allié richesse et beauté. On regrettera également qu'un mode multijoueurs ne soit pas de la partie, mais on ne regrettera pas une seule seconde notre achat : San Andreas est de grande qualité et tout amateur de jeux vidéo se doit au moins de l'essayer !
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