En attendant le i802.11n : Wi-Fi MIMO & 108 Mbps

Julien
Par Julien
Publié le 01 juillet 2005 à 14h15
C'est en juillet 2003 que le consortium Wi-Fi annonçait la validation des tous premiers produits sans-fil utilisant la norme i802.11g. Pratiquement deux ans plus tard, l'i802.11g est toujours d'actualité et offre, pour mémoire, un débit théorique maximal de 54 Mbps. Dans un monde qui évolue sans cesse, l'i802.11g incarne aujourd'hui encore la norme Wi-Fi la plus rapide. Pourtant les industriels n'ont pas chômé et tous ont proposé, à un moment ou à un autre, des technologies d'agrégation de canaux ou de « frame bursting » pour commercialiser des produits théoriquement capables d'offrir des débits de 108 Mbps ou 125 Mbps. Hélas, bien souvent ces chiffres sont loin de correspondre à un débit réel et ils reflètent plutôt l'agressivité du service marketing d'un constructeur donné. Nous ne parlerons même pas des problèmes d'interopérabilité rencontrés avec ce type de produits...

Alors que la Wi-Fi alliance planche depuis plusieurs mois déjà sur la ratification du standard i802.11n, qui constitue la prochaine évolution du Wi-Fi avec à la clé un gain de performances substantiel, divers fabricants, et non des moindres, ont débuté la commercialisation de produits dits pré-n également appelés MIMO. Linksys et font figure de pionniers dans ce domaine et si nous nous intéressons ici précisément à leurs produits, sachez qu'il existe des solutions semblables chez Belkin ou D-Link par exemple. Linksys a baptisé son offre MIMO SRX alors que chez Netgear il est question de RangeMax.

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Le point sur la technologie MIMO d'après Airgo Networks

MIMO : voilà un nom plutôt barbare comme seul le monde de l'informatique en a le secret... Pourtant derrière ces quatre lettres, a priori insignifiantes, se cache l'avenir du réseau sans fil sous l'acronyme de Multiple Input Multiple Output. Mais comme rien n'est simple en informatique, la technologie MIMO désigne dans les faits tout produit qui intègre plus d'une antenne. Dès lors et les joies du marketing aidant, n'importe quel produit sans fil ou presque peut se targuer d'être MIMO ce qui ne manquera pas de déchaîner les passions. Il nous faut donc rappeler ce qu'est, en théorie, le MIMO, en précisant au passage qu'il s'agit d'un nouveau mode de transmission des signaux radios qui se superpose aux standards i802.11 a/b/g existants. Un produit MIMO n'est donc en rien représentatif des performances que l'on pourra obtenir avec l'i802.11n et reste compatible avec l'ensemble des périphériques Wi-Fi existants...

Pour la start-up californienne Airgo Networks, qui revendique un rôle dans la mise au point du MIMO, la technologie consiste à s'appuyer sur plusieurs antennes pour transmettre deux signaux RF (ou plus) au même moment sur le même canal radio et ce sans interférence. Le résultat est un meilleur débit mais aussi une meilleure couverture. Voilà un énoncé a priori simple dont les répercussions sortent pourtant de l'ordinaire. En effet, alors que depuis des décennies on nous explique que les signaux radios sont affaiblis par les divers rebonds qu'ils doivent faire sur les obstacles rencontrés, les ingénieurs d'Airgo ont su les tourner à leur avantage. La technologie MIMO, utilisée par Linksys pour sa gamme de produits SRX (Signal Range Expansion), met à profit ces réfléchissements pour fournir essentiellement de meilleurs débits. C'est ainsi que les chipsets radios MIMO sont annoncés comme offrant un débit huit fois supérieur aux solutions Wi-Fi standards pour une portée trois fois supérieure permettant de couvrir des zones auparavant inaccessibles. Pour cela, un chipset MIMO a typiquement recours à trois antennes, du moins si l'on se fie à l'implémentation réalisée par Airgo.

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Implémentation matérielle du MIMO chez Airgo

En pratique, un système dit True-MIMO divise un flux de données en plusieurs petits flux, chacun étant modulé puis transmis par une antenne différente au même moment. Grâce notamment aux réflexions du signal, chacune des antennes reçoit alors une combinaison linéaire des flux de données et le MIMO recompose le tout dans le bon ordre par l'analyse du retard de l'onde en fonction de sa provenance et de son antenne. Ainsi, avec un chipset Airgo dont le débit est de 108 Mbps, la transmission se fait sur trois spectres de 17 MHz chacun soit un débit de 6,35 Mbps par MHz. Notez que dans tous les cas, la technologie MIMO reste compatible avec l'i802.11a, l'i802.11b et l'i802.11g tout en améliorant la portée de ces deux dernières normes, puisque l'algorithme MIMO peut notamment sélectionner la meilleure qualité de signal reçu sur les diverses antennes. Naturellement, si MIMO est efficace en intérieur là où les réflexions sont nombreuses, son comportement en terrain dégagé est prévisible puisque la meilleure qualité du signal sera toujours obtenue en ligne droite.

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Si Airgo Networks est l'initiateur de la technologie MIMO, il n'est pas sans concurrent. a en effet choisi une solution signée Video 54, baptisée BeamFlex, et rebaptisée RangeMax par Netgear.

Le MIMO vu par Video54

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Pour Video54, le MIMO est une fois encore la clé des futures solutions sans fil, mais pour autant son implémentation est quelque peu différente de celle d'Airgo Networks, voire même totalement différente. En effet, alors que Airgo utilise trois transmetteurs et donc trois radios reliées chacune à une antenne distincte, Video54 utilise un seul transmetteur qui est connecté à sept antennes internes, pointant chacune dans une direction différente, pour un effet de superposition qui vise à améliorer la puissance du signal et sa portée. Un logiciel intégré se charge alors de sélectionner le meilleur chemin pour atteindre le poste sans fil distant, et ce chemin est ajusté en permanence en fonction des obstacles ou des interférences rencontrés. Ainsi, si vous allumez votre téléphone portable à proximité d'un routeur MIMO BeamFlex, le chemin radio emprunté par les données sera automatiquement modifié pour que le taux de transfert pâtisse le moins possible des interférences générées par votre mobile (près de 127 combinaisons de chemin radio sont disponibles d'après les données constructeurs).

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Avec BeamFlex, le débit à courte portée est certes supérieur à celui offert par un circuit Wi-Fi traditionnel, mais ce n'est pas son attrait premier qui est avant tout de garantir un haut débit, et ce, même sur de longues distances. D'après ses promoteurs, la technologie BeamFlex permet en effet d'augmenter le débit par un facteur de dix sur une portée trois fois plus importante. En terme de coût, la technologie BeamFlex semble toutefois plus intéressante que la solution développée par Airgo puisqu'elle fonctionne avec n'importe quel chipset radio actuel tout en n'utilisant qu'un seul transmetteur radio.

Linksys WRT54GX

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L'américain Linksys, filiale de Systems, lançait il y a quelques semaines sa gamme SRX avec comme porte-étendard le routeur WRT54GX. Pour l'occasion, et non content de proposer toute une gamme de produits MIMO, Linksys a également revu son design. Le routeur WRT54GX inaugure en conséquence un tout nouveau look : exit donc le traditionnel habillage bleu qui distinguait les produits du constructeur. Dessiné à l'origine pour être posé de manière verticale, le WRT54GX peut aussi être disposé de manière horizontale. Vêtu d'une robe argentée, le routeur adopte une carrosserie plastique et dispose de trois fines antennes orientables et d'une série de diodes. Celles-ci indiquent l'état des connecteurs Ethernet, l'état de la connexion Internet ou bien encore l'activité Wi-Fi. A l'arrière, on trouve quatre connecteurs Ethernet, un port WAN et une prise pour l'alimentation secteur externe. L'installation du routeur est relativement simple puisqu'il suffit de relier n'importe quel modem au routeur avant de raccorder, si nécessaire, un PC en filaire. Notez que les antennes ne sont pas interchangeables : une prochaine révision 2.0 du matériel devrait revenir sur ce petit défaut.

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Linksys WRT54GX

Comme avec nombre de Routeurs, on accède au programme de configuration par l'IP 192.168.1.1 et on tombe sur l'interface usuelle de Linksys. On notera que celle-ci est toujours en anglais (c'est mal Monsieur Linksys) et si le constructeur propose des interfaces dans la langue de Molière, le firmware francisé est généralement plus ancien que son équivalent anglophone. Quoiqu'il en soit, on retrouve sur le WRT54GX les principales fonctions que l'on attend d'un routeur de cette classe avec la possibilité d'activer ou non le DHCP (gestion de 253 clients maximum), la possibilité de modifier la plage d'IP du réseau local et bien sûr les modes PPPoE ou PPTP. Il est également possible de créer une zone démilitarisée (DMZ) et de profiter de l'UPnP. Au cas où vous prévoyiez de monter un serveur FTP, Linksys a prévu une fonction DDNS pour mettre à jour automatiquement l'adresse IP qui est attribuée à votre nom de domaine dynamique lorsque celle-ci change. Le NAT du routeur, qui permet rappelons-le d'avoir plusieurs PC sur une seule IP publique, peut être désactivé donnant accès aux fonctions de partage de la table de routage (RIP). Il est d'ailleurs curieux qu'il faille désactiver le NAT pour accéder au RIP, et dans tous les cas cette manipulation est utile si un autre routeur est présent sur votre réseau.

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Interface de configuration Linksys WRT54GX

Outre le translateur d'adresses, le WRT54GX supporte le routage statique et profite d'un pare-feu intégré de type SPI et de modes de passage (IPSec, PPTP, L2TP) pour les accès VPN. Le pare-feu semble un peu moins complet que celui du WRT54GS puisqu'il n'est pas question ici de protection ActiveX, même s'il vous protégera heureusement des attaques de type ping de la mort, SYN Flood, Land et IP Spoofing. La redirection de ports est bien sûr de la partie tout comme la redirection de ports dynamiques. Rappelons que dans le premier cas, on ouvre un port (ou une plage de ports) pour une machine spécifique du réseau alors que dans le second on ouvre un port (ou une plage de ports) pour toutes les machines du réseau qui en font la demande. Etrangement, aucun profil de configuration de la redirection de ports n'est proposé par Linksys ce qui est là encore regrettable puisque l'utilisateur devra faire tout le travail. Pour compléter l'aspect sécurité, le WRT54GX dispose également d'un module de restriction d'accès. Il vous sera ici permis de créer un maximum de dix règles pour autoriser ou refuser l'accès à un site web ou à un service défini et ce selon une plage horaire précise. Bizarrement aucun service n'est préconfiguré et il faudra les créer soi-même en rentrant manuellement la plage de ports désirée. Dommage pour un produit grand public !

Côté sans-fil, le WRT54GX peut être configuré pour fonctionner en environnement mixte ou en environnement i802.11g uniquement. L'utilisateur peut naturellement définir son propre SSID (l'identifiant du réseau sans fil) et choisir de le diffuser ou non (il l'est par défaut). Linksys propose qui plus est une foule de paramètres très avancés pour régler le taux de transfert (jusqu'à 108 Mbps), le type de préambule, la densité du réseau ou bien la durée de certains intervalles. Technologie MIMO oblige, la puissance du signal radio n'est pas réglable puisque c'est l'algorithme qui se charge de l'ajuster. Linksys n'a pas oublié d'ajouter le support du QoS (Quality of Service) qui permet de gérer la répartition de la bande passante entre tous les postes pour s'assurer qu'aucune coupure ne viendra perturber vos applications VOIP. Etrangement, le mode QoS est réservé à la seule partie sans-fil du WRT54GX. Certes, la bande passante est plus limitée en WLAN qu'en LAN, mais alors même que le constructeur propose une solution de téléphonie Voice Over IP baptisée PAP2 et se connectant en RJ45, le WRT54GX ne permet pas de lui offrir le QoS sur le WAN. Dommage ! Question sécurité la partie sans-fil offre le support du WEP en 128 bits, du WPA, WPA Radius (avec authentification donc par un serveur distant) et du WPA2. Il est également possible d'opter pour une sécurisation moins contraignante du réseau en se basant sur les adresses MAC des différents équipements qui le constituent. Il est possible de renseigner un maximum de 50 postes que l'on autorisera à accéder au réseau sans-fil ou que l'on bannira (attention le choix concerne l'ensemble des adresses MAC référencées). Sachez qu'il est possible en théorie d'associer un maximum de 50 périphériques sans-fil au WRT54GX et que la bande passante de 108 Mbps est partagée entre les différents éléments sans fil du réseau. Le fait d'utiliser un périphérique 54g conventionnel dans un réseau 108 Mbps ne fera pas retomber le débit pour les périphériques de type 108 Mbps et côté puissance d'émission, le WRT54GX est très impressionnant. Pour tester la portée, nous nous sommes baladés dans notre rue et à plus de cinquante mètres du bureau nous pouvions toujours nous connecter au réseau ! Si à 30 mètres le débit tourne encore autour des 2,5 Mo/s, à plus de cinquante mètres il tombe tout de même à 500 Ko/s.

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On conclura notre tour du propriétaire en s'arrêtant sur les fonctions d'administration du WRT54GX. Celui-ci profite naturellement d'un firmware qui peut être mis à jour et comme tout bon routeur il peut être configuré à distance à travers le port 8080 (le port utilisé est d'ailleurs modifiable). Le WRT54GX supporte également le SNMP et il est possible d'activer les fonctions de journalisation pour suivre les événements (connexion, déconnexion, etc.) et les erreurs éventuelles. Enfin, le routeur offre la possibilité de consulter les clients actuellement connectés grâce à la table DHCP et un état de son fonctionnement est consultable dans l'onglet « System Performance ».

Netgear RangeMax Wireless Router WPN824

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Netgear propose lui aussi un routeur MIMO, le WPN824, qui utilise la technologie de Video54 et se base sur un chipset Atheros. Contrairement à son concurrent, Netgear met pour sa part l'accent sur la portée plus que sur les débits et cela se voit jusque sur le packaging du produit qui fait notamment mention, je cite : « d'une couverture totale de votre maison en sans fil ». Totalement blanc, le routeur adopte un look qui n'est pas sans rappeler celui utilisé par une certaine marque dont l'emblème est une pomme. On retrouve sur l'arrière du routeur quatre ports Ethernet, un port WAN et le connecteur d'alimentation secteur. Hélas, aucun repérage ne figure au-dessus de ces ports et il faut retourner le routeur pour prendre connaissance de leur utilité (quel est le port Ethernet N°1, quel est le port WAN ?). La partie frontale du routeur comporte diverses diodes d'activité et une sorte de dôme de plastique translucide surplombe le WPN824. On y apercevra, une fois le routeur allumé, sept diodes bleues clignotantes censées symboliser les antennes actuellement utilisées pour la transmission radio. Une fois raccordé au système via le port RJ45, le WPN824 risque fort d'en surprendre plus d'un. En effet, inutile ici de saisir une URL abscons de type 192.168.1.1 pour configurer le routeur : le simple fait d'ouvrir votre navigateur Internet vous redirige automatiquement sur l'interface du routeur. Celui-ci se propose alors de vous assister dans la configuration de votre réseau, étape après étape.

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Le WPN824 sous toutes ses coutures

Si l'on ne peut que féliciter NetGear d'avoir tenté de simplifier le processus de configuration du routeur pour les particuliers, on reprochera à la marque de ne pas proposer une interface francisée. Interface qui donne accès, via l'URL www.routerlogin.com/basicsetting.htm, aux divers paramètres du WPN824. Agréable, cette interface propose quelques raccourcis classés par catégories : Setup, Content Filtering, Maintenance et Advanced. Certaines options ont été grandement simplifiées et pour que le routeur agisse comme un client PPPoE, il suffit par exemple de répondre oui à la question « votre connexion Internet exige-t-elle un login ? ». Bien sûr il est possible de saisir les IP des serveurs DNS mais aussi de changer l'adresse MAC du routeur ou de modifier son adresse IP. Le WPN824 fonctionne bien sûr comme un serveur DHCP et on pourra également définir une zone DMZ pour un poste et profiter de l'UPnP ici activé par défaut.

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Interface de configuration Netgear WPN-824

Netgear a qui plus est prévu une fonction DynDNS pour ceux d'entre vous qui souhaitent créer un serveur FTP. Le routeur peut partager sa table de routage grâce au support du RIP et il est également possible de créer des routes statiques. Le pare-feu SPI intégré au WPN824 peut être désactivé et il sera bien sûr possible de créer des règles de redirection de ports. Ici, Netgear propose quelques services préconfigurés ce qui fait justement défaut au WRT54GX de Linksys. De plus, il est possible d'opérer un filtrage de contenu en bloquant certains services soit de manière permanente, soit de manière récurrente, à une plage horaire donnée. Pour bloquer un service il suffit de sélectionner le protocole concerné, la plage de ports et l'adresse IP ou la plage d'adresses IP à interdire (il est en outre possible de bloquer toutes les IP). De plus, et cela intéressera les parents, Netgear propose un blocage de sites par mot clé ou par nom de domaine. A l'instar de ce qu'il est possible de faire avec le blocage des services, le blocage des sites peut être opéré en permanence ou par plage horaire et il est possible de spécifier l'adresse IP d'une machine sur le réseau qui sera la seule à pouvoir outrepasser les restrictions que vous imposez. Un bémol toutefois, la définition d'une plage horaire pour l'interdiction d'accès est partagée entre le blocage de sites et le blocage de services...

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Réglages avancés du Netgear WPN-824

Côté fonctions d'administration, le firmware du routeur peut être mis à jour, avec d'ailleurs une fonction de vérification automatique de la disponibilité d'un nouveau micrologiciel, et il sera possible d'accéder à son paramétrage depuis une machine distante en activant le « Remote Management ». Alors que chez Linksys et une fois son port défini, l'administration à distance peut être simplement activée ou désactivée, Netgear propose quelques options de sécurisation en restreignant par exemple l'accès à une IP spécifique ou à une plage d'IP. Du côté des fonctionnalités Wi-Fi, il nous faut indiquer en premier lieu que la partie radio du WPN824 est par défaut désactivée : il faudra donc l'activer pour espérer profiter des fonctions sans fil. Pour le reste, Netgear permet de changer le nom du réseau (SSID) et de sélectionner la région dans laquelle le routeur est utilisé afin de limiter l'accès aux seuls canaux radios utilisables légalement là où vous êtes domicilié. Le débit est également réglable et l'on note qu'en activant le RangeMax, c'est à dire 108 Mbps, le canal radio utilisé est alors forcément le canal numéro 6. Netgear propose naturellement de désactiver la diffusion du SSID, et du côté des options de sécurité on retrouve le WEP en 64 et 128 bits ainsi que le WPA-PSK. Par ailleurs, Netgear propose à l'utilisateur, dans les options sans-fil avancées, d'activer ou non certaines fonctions du mode 108 Mbps. En sus et comme chez Linksys, on peut appliquer un contrôle d'accès strict en filtrant les périphériques autorisés à se connecter au réseau par leurs adresses MAC. Avec l'Adaptative Radio, le WPN824 peut réduire son débit à celui édicté par la norme 54g dès que d'autres réseaux sans-fil empiètent sur ses ondes et dégradent la qualité du signal radio. La fonction Extended Range se destine à tous les périphériques 802.11, non MIMO, pour améliorer la portée des ondes.

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Du côté de la portée, la présence d'antennes intégrées ne semble pas vraiment être le choix le plus judicieux. En effet, alors qu'avec le WRT54GX le débit à une trentaine de mètres était de 2,5 Mo/s, il tombe à 800Ko/s avec le WPN824 de Netgear. Pire, en allant au bout de notre rue, c'est-à-dire à un peu plus d'une cinquantaine de mètres du routeur, si le réseau était encore visible et détecté par l'application Netgear nous n'avons pu nous y connecter malgré de très nombreuses tentatives toutes aussi infructueuses les unes que les autres.

Les cartes MIMO PCMCIA chez Linksys et Netgear

Pour pouvoir profiter du plein débit offert par les dernières solutions MIMO de Linksys et de Netgear il vous faudra disposer non seulement d'un routeur MIMO, mais également d'une carte d'accès au format PCI ou PCMCIA de type MIMO. Linksys et Netgear ayant choisit des technologies différentes, vous ne pourrez pas profiter d'un plein débit en mixant le matériel des deux constructeurs, sous peine de voir le taux de transfert ramené à 54 Mbps.

Linksys WPC54GX

Chez Linksys, la carte PCMCIA est baptisée du doux nom de WPC54GX. Plate, elle est rallongée de quelques centimètres de façon à ce que son antenne dépasse de votre ordinateur portable. Cette partie, rehaussée de quelques centimètres (ce qui vous empêchera d'ailleurs d'utiliser deux cartes PCMCIA simultanément), comporte le logo du constructeur ainsi que deux diodes d'activité. L'installation de la carte est relativement simple, Linksys fournissant un CD-Rom qui déploie en un instant pilotes et logiciel. Le constructeur a en effet pris soin de livrer sa WPC54GX avec un utilitaire vous permettant de visualiser les réseaux disponibles afin de vous y connecter. Une animation apparaît d'ailleurs durant ce processus et une fois que vous serez raccordé, l'application affichera la qualité du signal et sa force. Si le réseau auquel vous souhaitez vous connecter est protégé par une clé WEP, l'applicatif est capable de générer une clé WEP 128 bits à partir de la phrase type utilisée pour générer la clé de sécurité. Il est également possible de créer des profils en fonction du lieu où vous vous situez. Pour les réfractaires, déçus par la non-traduction en français du logiciel, il restera bien sûr possible de confier la gestion du réseau à Windows.

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Utilitaire de configuration Wi-Fi par Linksys


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Carte PCMCIA Linksys WPC54GX


Netgear WPN11

Netgear propose également une carte PCMCIA, la WPN511. Extra plate et sans aucun bosselage malgré le fait qu'elle est, elle aussi, rallongée de quelques centimètres, la carte s'installe en un tournemain grâce au CD fourni. Netgear imite ici Linksys (à moins que cela ne soit l'inverse), le constructeur proposant à la fois pilote et utilitaire de connexion. Ce dernier, fort complet, n'est hélas pas non plus traduit en français et s'avère nettement moins grand public dans son approche que celui de Linksys. Il est ici aussi possible de détecter les réseaux sans fil disponibles, de s'y connecter, de changer le mode d'appairage (infrastructure ou point d'accès) et de créer des profils. L'application affiche en permanence la qualité du signal et le débit ainsi que l'adresse IP de votre machine et prend en charge la connexion aux réseaux sécurisés. Techniquement, la WPN11 supporte le RangeMax même si elle ne comporte que deux antennes radios.

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Utilitaire de configuration Netgear


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Carte PCMCIA Netgear WPN511

Terminons ce rapide tour d'horizon des cartes PCMCIA MIMO par un mot sur leur taux d'occupation processeur. Cette considération a son importance car comme nous avons pu le constater, certaines cartes sont plutôt gourmandes. C'est particulièrement le cas de la WPN511. Avec les pilotes actuels, le taux d'occupation processeur varie entre 25 et 65 % lors d'un transfert alors qu'avec la WPC54GX de Linksys le taux oscille entre 24 et 40 % ce qui est beaucoup plus raisonnable. Pire, l'utilitaire Netgear qui tourne en tâche de fond pour la connexion Wi-Fi peut parfois monopoliser 16 à 20 % des ressources processeur alors même que vous ne faites rien (aucun transfert sans fil en cours)...
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Evidemment, ce test ne serait pas complet sans un rapide coup d'oeil sur les performances des divers protagonistes. Pour cela nous avons mesuré les taux de transfert entre le routeur WRT54GX de Linksys et sa carte PCMCIA, mais aussi le débit obtenu côté entre le WPN824 et sa carte PCMCIA. Nous avons naturellement opposé le tout aux débits relevés avec des périphériques plus lents (i802.11b/i802.11g) et nous avons fait quatre séries de tests : courte et longue distance (environ une quinzaine de mètres), mais aussi petit et gros fichiers. Pour mémoire, voici un bref aperçu de la configuration matérielle de notre portable de référence :
  • Portable Acer TravelMate 290,
  • Processeur Intel Pentium M 1.4 Ghz,
  • Chipset Intel i855GM,
  • 512 Mo de mémoire DDR,
  • Disque dur 40 Go
Comme nous l'écrivions précédemment, nos deux ensembles de fichiers étaient composés pour l'un d'un seul gros fichier (une vidéo) de 350 Mo et pour l'autre d'un pack de petits fichiers issus du dossier System32 de Windows et pesant 105 Mo. Nos deux Routeurs étaient configurés en canal 6.

Transfert d'un gros fichier : courte distance

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Sur une faible distance, et avec notre vidéo XviD, le WRT54GX l'emporte de peu sur le routeur de Netgear grâce à un débit supérieur d'une centaine de kilooctets par seconde. Face aux solutions 802.11g, le gain obtenu par le passage en 108 Mbps est plus que significatif, les performances étant quasiment doublées. Si on s'aventure à le comparer avec l'antédiluvien i802.11b, les performances obtenues par nos routeurs MIMO sont plus de six fois supérieures !

Transfert d'un gros fichier : longue distance

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Sur une plus longue distance (un peu plus d'une quinzaine de mètres), la technologie d'Airgo Networks employée par Linksys semble prendre le pas sur celle retenue par Netgear. Ainsi le débit de l'offre Linksys atteint une moyenne de 4,2 Mo/s quand le couple Netgear fait à peine plus que 3,2 Mo/s. Dans tous les cas, nos solutions MIMO font mieux que les normes i802.11b et i802.11g.

Transfert de petits fichiers : courte distance

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Sur une courte distance et avec un peu plus d'une centaine de mégaoctets de petits fichiers, le WRT54GX est là encore en tête avec un débit moyen de 2,8 Mo/s contre 2,2 Mo pour Netgear. Le SRX fait donc mieux que le RangeMax et les progrès constatés face au i802.11b/g sont assez appréciables.

Transfert de petits fichiers : longue distance

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En transférant nos petits fichiers sur une plus grande distance, le SRX de Linksys cède sa place à Netgear dont le Rangemax s'en sort un poil mieux. On notera là encore la grande différence avec les solutions i802.11b/g dont les performances sont presque deux fois inférieures.

Quid de l'interopérabilité ?

Durant nos tests, nous avons cherché à savoir si nos deux routeurs MIMO se comportaient convenablement avec les périphériques Wi-Fi existants. Il n'y a aucun problème à signaler de ce côté, tous nos dispositifs, qu'ils soient i802.11b ou i802.11g, ayant pu se connecter au WRT54GX ou au WPN824. On notera toutefois que les performances obtenues avec ce type de périphérique sont largement meilleures chez Netgear que chez Linksys. La différence de performance relevée va parfois du simple au double, et toujours en faveur de Netgear qui semble donc fournir une meilleure interopérabilité que Linksys.

Conclusion

Avant d'essayer de départager le routeur Linksys du Netgear, il nous faut dire que dans les deux cas nous avons été agréablement surpris des progrès réalisés ! Alors qu'avec un WAG54G la couverture de nos bureaux était loin d'être totale avec des zones où le signal était particulièrement faible, les deux produits de Netgear et de Linksys ont parfaitement remédié à ce problème. Non seulement la couverture est meilleure avec ce nouveau type de solution, mais le débit est lui aussi en nette hausse ! Nous passons d'un débit moyen de 2 Mo/s en 54g à quelques 4 Mo/s, voire 5 Mo/s dans le meilleur des cas. Pas facile donc de départager le WRT54GX de Linksys du WPN824 de Netgear : les deux produits sont proches même si l'aspect performances pures semble donner l'avantage à Linksys. Problème toutefois, les performances avec du matériel i802.11b/g existant sont meilleures chez Netgear que chez Linksys. Autre point à considérer, le WRT54GX semble couvrir de plus grandes étendues que le WPN824, ce qui pourrait finalement lui valoir une petite préférence. Peut être un peu moins efficace que la solution d'Airgo Networks, l'implémentation MIMO de Video54 est convaincante même si l'absence d'antenne externe semble parfois préjudiciable pour couvrir de grandes étendues. Autre petit reproche, la solution Video54 exige plus de puissance processeur, la carte PCMCIA de Netgear étant plus gourmande que celle de Linksys. Question prix l'offre de Netgear est tout de même plus intéressante que celle de Linksys puisque le WPN824 se négocie 20€ moins cher que le WRT54GX.

Dans tous les cas et si nous nous garderons bien de prendre parti en faveur de l'une ou l'autre de ces technologies, on leur reprochera leur côté non standard. En effet, si elles s'avèrent performantes, elles sont propriétaires et nécessitent pour en profiter pleinement de renouveler l'ensemble de son équipement Wi-Fi. Quel intérêt d'acquérir un WPN824 pour l'utiliser avec une carte PCI 54g on ne peut plus classique ? Pire, avec l'arrivée d'ici 2006 du i802.11n, les produits réseau à cette norme ne prendront visiblement pas en charge le débit obtenu avec l'implémentation MIMO actuelle. WPN824 et WRT54GX retomberont alors vraisemblablement en 54 Mbps... La vie est parfois cruelle !

Linksys WRT54GX

6

Les plus

  • Très bon débit
  • Bonne portée

Les moins

  • Baisse de performances en 802.11b/g
  • Firmware en anglais
  • Prix un peu élevé

0

Performances9

Fonctionnalités8

Déploiement8



Netgear WPN824

4

Les plus

  • Bonne performances 802.11b/g
  • Simplicité de configuration

Les moins

  • Portée réduite face au SRX
  • Débit moindre face au SRX
  • Interface en anglais

0

Performances7

Fonctionnalités7

Déploiement7



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Julien
Par Julien

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