Du risque de programmer avec des moufles
Après avoir installé les 1,8 Go de données, nous sommes accueillis par une succession de logos qu'Electronic Arts croit bon nous imposer à chaque lancement : on le sait qu'avec EA Games on peut « challenger everything » bon sang. Pas la peine de nous casser les c..... à chaque démarrage ! Gardons cependant notre sang froid, vous allez voir qu'il va encore être mis à rude épreuve dans peu de temps. La séquence d'introduction (sympathique, mais sans grand intérêt) passée, une page toute simple nous propose de choisir entre les deux modes de jeu. Si vous n'êtes pas un habitué de la série, il est intéressant de savoir que le jeu solo n'a pas grand intérêt. Il revient à jouer une partie multijoueurs où tous les autres participants sont contrôlés par l'ordinateur. De ce fait et même s'il est possible de se faire la main sur toutes les cartes du jeu, le plaisir n'est pas vraiment au rendez-vous.Malgré leurs années d'expérience, les developpeurs de DICE sont parvenus à nous proposer une interface tout simplement exécrable !
On embraye donc très rapidement sur le mode multijoueurs qui débute par la création d'un nouveau compte ou l'utilisation d'un déjà existant : dans un cas comme dans l'autre, c'est surtout le temps de validation qui déçoit. Après cinq bonnes minutes, l'écran de sélection Internet apparaît enfin (on peut aussi jouer en réseau local). Le but est ici de choisir un serveur susceptible de vous convenir. Pour se dépêtrer de la vaste liste, un système de filtres a été mis en place, mais hélas rien ne permet de choisir en fonction du pays ou de la langue et on peut se retrouver à jouer avec des Allemands ou des Finlandais : pas simple pour communiquer. Il me faut en plus ajouter que cette liste se rafraîchit régulièrement et que l'opération n'est pas un modèle de célérité. Enfin, alors que le ping est une information capitale pour jouer dans de bonnes conditions, un méchant bug renvoie « 0 » pour de nombreux serveurs, ce qui ne signifie évidemment rien !
Le choix des armes
Sur chacune de ces cartes, seuls deux camps s'opposent au travers d'un unique mode de jeu (conquête) dont le principe est assez simple : les deux camps disposent d'un total de « tickets », celui qui en possède le plus à la fin de la partie est déclaré vainqueur. Pour faire baisser les tickets de l'ennemi, il faut tenir différents points de contrôle répartis sur la carte. Le point de contrôle se matérialise par un drapeau autour duquel il faut rester un certain temps pour qu'il change de couleur. Durant ce laps de temps, le soldat est une cible facile qui doit être protégée... Les tickets baissent également à chaque fois qu'un homme meurt. Bien sûr, tout cela c'est la théorie, car ensuite quelques finesses et quelques options permettent de compliquer un peu les choses. Ainsi, il est possible de l'emporter en réduisant à zéro les tickets adverses et il existe des variantes comme le mode « tête de pont » qui demande la possession de la moitié des points de contrôle de la carte.Les cartes sont peu nombreuses (12), mais existent en trois tailles chacunes et s'avèrent particulièrement variées
Ce concept simple est le garant du succès de Battlefield 1942 et DICE compte une nouvelle fois dessus pour imposer sa suite. Il faut dire que sans scénario, sans aspect aventure, sans la moindre cinématique et sans mode solo digne de ce nom, la qualité du concept a son importance... Mais n'ayez aucune crainte de ce côté là et dès les premières minutes de jeu, l'amateur de FPS est irrésistiblement happé par l'action. Au début de la partie, il faut choisir parmi sept classes identiques quel que soit le camp. Certaines d'entre elles sont de grands classiques comme le sniper, le médecin, le soldat d'assaut ou le sapeur, mais d'autres sont un peu plus originales. Ainsi, le soldat de base est équipé de nombreux fumigènes pour masquer sa progression. Le soldat antichar est doté d'un bazooka terriblement dévastateur, alors que le soldat des forces spéciales possède du C4 capable d'emporter un blindé !
Un parfum de tactique...
Du côté des équipements, la même variété est de mise et on ne compte plus les véhicules qu'il est possible de piloter. Les engins terrestres sont les plus maniables et aussi évidemment les plus nombreux avec différents chars d'assaut, des buggys, des transporteurs blindés. En effet, malgré de sensibles progrès, les engins aériens restent difficiles à maîtriser et je ne compte plus les hélicoptères que j'ai déjà lamentablement plantés dans le décor ! Puisque nous parlons d'engins aériens et si les hélicoptères font une entrée en force, on remarquera aussi la disparition des bombardiers alors que les chasseurs sont, eux, toujours de la partie. Enfin, parent pauvre de Battlefield 2, les embarcations se limitent en fait à de petites navettes dédiées au transport des troupes... Pas question donc de rejouer Trafalgar !Quelques-uns des très nombreux véhicules disponibles dans le jeu !
DICE ne s'est pas arrêté à ces quelques changements et a tenté de renforcer l'aspect stratégique de son titre en introduisant une huitième classe de personnages un peu particulière. Élu par tous les joueurs du camp, le commandant prend en charge la tactique. Il dispose pour ce faire d'une carte stratégique qui lui permet d'activer l'artillerie, d'envoyer des drones de reconnaissance et, bien sûr, de donner des ordres à ses troupes. Ces ordres apparaissent sur le radar des autres joueurs qui peuvent de leur côté s'organiser en escouade de six maximum. Le chef d'escouade est en communication directe avec le commandant et tant qu'il est vivant, il sert également de point de « respawn » (réapparition après avoir été tué) ! Couplé à l'utilisation de micro-casques et du logiciel de voix sur IP de DICE, cela donne une dimension tout simplement incroyable au jeu !
Conclusion
Pas de problème sur le fond, Battlefield 2 est la digne suite de Battlefield 1942. Fans du premier volet, oubliez l'accident de parcours vietnamien et lancez-vous dans cette suite millimétrée. Les combats sont plus acharnés que jamais, la conception des cartes ne souffre aucune critique et les différents outils donnés au commandant permettent de donner une dimension stratégique que je qualifierais de « pas dégueulasse » si je me laissais aller. Pour ne rien gâcher, Battlefield 2 dispose d'une réalisation graphique très efficace et d'une bande-son absolument remarquable qui rend le jeu incroyablement immersif. Pour autant, DICE ne signe pas le jeu parfait. Tout d'abord la faute à un mode solo toujours aussi indigent, mais surtout à d'étonnants défauts de conception.Malgré les années d'expérience, le système de navigation au travers des serveurs de jeu est toujours aussi lamentable. Très joli graphiquement, le jeu est hélas devenu très lourd et pour profiter d'un haut niveau de détail, une machine de guerre (en même temps, ça tombe plutôt bien !) est nécessaire. Enfin, de nombreux plantages et autres retours Windows sont à signaler. En attendant des mises à jour que l'on espère décisives, ces défauts pourraient bien limiter la portée d'un jeu pourtant passionnant. L'originalité n'est certes pas de mise, DICE se contentant de reprendre les recettes de Battlefield 1942 et de Desert Combat, mais le résultat est là. Battlefield 2 dispose d'une véritable dimension stratégique et d'un gameplay particulièrement accrocheur.
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