Une sérieuse envie de « fragger » à « Sam »-anière
S'il est un jeu dont le concept a de quoi ravir le testeur que je suis, c'est bien Serious Sam et de fait, Serious Sam 2. Pas de scénario complexe à introduire, même pas d'histoire à présenter, encore moins de risque de dévoiler quoi que ce soit de l'aventure, en-dehors peut-être du design des différents monstres. Aucune difficulté non plus à définir le pourquoi du comment : Serious Sam c'est de l'action « en veux-tu, en voilà », du tir à vue et du « défouraillage » à gogo. Après le premier volet de ses aventures et une sorte d'extension « standalone » (pas besoin du jeu de base), Serious Sam revient donc aujourd'hui pour aider trois petits gars dont on se fiche en fait complètement. Ils nous demandent de rendre visite à différents peuples afin de récupérer les cinq parties d'un médaillon qui permettra ensuite de vaincre le très très méchant de l'histoire, Mental. Bien sûr, l'histoire n'est qu'un prétexte et on entre rapidement dans le vif du sujet. Sam est envoyé sur une première planète où il doit rencontrer le chef de petits hommes bleus détenteurs de la première partie du médaillon.De nombreuses cinématiques pas franchement terribles servent à introduire les différents niveaux
Les habitués de Serious Sam retrouvent instantanément leurs marques et disons qu'il faudra au plus quinze secondes supplémentaires aux autres pour comprendre le fonctionnement du jeu. En vue subjective, nous avons le contrôle de Sam, un gros bras que pas grand-chose n'arrête. De nombreux monstres se dressent sur notre passage et en usant au mieux des armes à notre disposition, il faut simplement les mettre hors d'état de nuire. Différents bonus traînent ça et là pour revitaliser notre preux chevalier, lui donner des munitions ou bien lui confier de nouvelles armes toujours plus dévastatrices. En tout, ce sont ainsi quinze engins de mort qui peuvent garnir l'arsenal de Sam et de la tronçonneuse au fusil à lunette en passant par le lance-grenade, le canon de la mort, le minigun ou le fusil à double canon, on peut dire qu'il y a largement de quoi faire. En plus des classiques armures et potions de vie, on trouve également quelques bonus pour, durant un temps limité, sauter plus haut, infliger plus de dégâts ou quadrupler son score.
Sam ère dans un jeu vidéo
Si le concept fonctionne finalement toujours aussi bien, on reste beaucoup plus sceptique sur les apports que la Croteam nous a concoctés. Ainsi et malgré son caractère tout à fait dispensable, le scénario est très régulièrement mis en avant par les développeurs qui nous « prennent un peu le chou » avec des cinématiques par dizaines. Moches, ces dernières n'ajoutent absolument rien au jeu et auraient même plutôt tendance à en casser le rythme par nombre de pauses dont le joueur n'a que faire. En outre, les développeurs ont un peu exagéré le nombre de blagues pourries : autant elles s'intègrent assez bien à l'action frénétique des niveaux, autant elles sont simplement ridicules dans une cinématique. De la même manière, on regrette que les phases d'action soient assez régulièrement entrecoupées de séquences dites de « pilotage ». Afin d'innover, il faut effectivement savoir que les développeurs ont pris la décision d'intégrer de nombreux véhicules et, bien sûr, Sam devra souvent en prendre les commandes.Toujours très nombreuses, les armes à disposition de Sam manquent peut-être d'un petit peu de fantaisie
Ne vous inquiétez pas, qu'il s'agisse de la superboule, de l'hoverchasseur ou des innombrables tourelles (à plasma, mitrailleuses ou lance-missile), le maniement est toujours très simple. Toutefois, ces séquences posent à peu près le même problème que les cinématiques, en ce sens qu'elles n'apportent rien au jeu et viennent casser le rythme des phases « normales ». À côté de ces « innovations » qui n'atteignent pas franchement leur but, on ne pourra que regretter le manque d'originalité du jeu. Bien sûr, il n'était pas question de lui ajouter un côté infiltration façon Splinter Cell, mais les développeurs auraient peut-être pu se casser un peu la tête. C'est ainsi qu'en dehors d'un drôle de perroquet finalement pas très pratique, ils ne nous proposent pratiquement que des armes reprises des précédents opus. Croteam aurait pourtant pu mettre à profit les années de développement pour regarder ce que faisait la concurrence qui nous a entre autres proposé l'excellent Painkiller.
Conclusion
Reprenant à l'identique le concept de son ancêtre, Serious Sam 2 ne déçoit pas sur la partie action proprement dite. Les niveaux sont grands, les ennemis particulièrement nombreux et le défouloir attendu est clairement au rendez-vous. Croteam a mis au point quelques décors plutôt sympathiques pour renouveler un peu le plaisir, et la réalisation graphique est tout simplement remarquable. Serious Sam 2 n'est sans doute pas le plus beau jeu du monde, ni le plus réaliste, mais il apporte son style fait de couleurs chatoyantes et d'effets en pagaille.Là où Croteam aurait par contre dû s'abstenir, c'est dans sa quête de nouveautés. Alors que nous attendions des niveaux peut-être un peu plus travaillés et une progression légèrement décalée du modèle « couloir / salle / couloir / salle / boss », on se retrouve avec des séquences de « pilotage » pas franchement intéressantes et des « tétrachiées » de cinématiques soporifiques que l'on peut heureusement interrompre. Alors que ces dernières ne font que revenir sur un scénario inintéressant, les séquences de pilotage nous invitent à contrôler des tourelles ou différents véhicules pendant quelques minutes : cela rompt le plus souvent avec l'action non-stop du reste du jeu, sans apporter quoi que ce soit d'intéressant.
Enfin, n'oublions pas que Serious Sam premier du nom était certes plus court que ce second volet, mais aussi beaucoup moins cher (à peine 30 de nos euros). Aujourd'hui, Serious Sam 2 est commercialisé un peu plus de 40 euros et je crains que seuls les fans inconditionnels du héros le moins sérieux du jeu vidéo y trouvent leur compte.
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