Logitech Z-5 : des enceintes USB « omnidirectionnelles »

Si Logitech s'est fait un nom avec des périphériques comme les claviers, les souris ou les manettes de jeu et autres volants, le constructeur suisse a depuis déjà quelque temps décidé d'élargir son horizon. C'est ainsi qu'il a envahi le marché des enceintes PC et convaincu de nombreux utilisateurs avec des produits de grande qualité à un prix très étudié. Afin de se démarquer de concurrents comme Altec Lansing ou Creative, Logitech cherche maintenant l'innovation et après les enceintes sans fil, le Suisse porte un intérêt tout particulier aux produits USB. Sorti fin 2006, le Logitech Z-10 est ainsi complété par le Z-5 que nous testons aujourd'hui.

L'omnidirectionnel pour remplacer le tactile

Résolument haut de gamme, le Z-10 avait également pour objectif d'incarner le summum de l'élégance avec sa robe noire et son revêtement glossy aussi brillant qu'il est salissant. Pour le Z-5, Logitech a choisi de ne pas changer une « formule qui gagne » et les empreintes digitales seront donc une nouvelle fois au rendez-vous. Le Z-5 diffère dans la forme, mais conserve donc cette élégante couleur noire soulignée, une fois encore, par la présence d'un léger liseré argenté à la base des satellites. Sur le plan de l'esthétique, pas grand-chose à redire : comme vous pouvez le voir sur les photos, le Z-5 est sobre sans être austère, chic sans être tape-à-l'œil.

L'élégance du Z-5 est d'autant plus remarquable qu'elle n'est troublée par un aucun « élément extérieur ». Ensemble 2.0 oblige, le Z-5 se passe par exemple du fameux caisson de grave qui dépareille bien souvent les kits audio. Logitech s'est en outre astucieusement débarrassé du bloc d'alimentation qui encombre nombre de ses concurrents en faisant confiance à la technologie USB. Du coup, le Z-5 n'emploie qu'un seul et unique câble qui relie notre bébé au PC pour, tout à la fois, assurer son alimentation électrique et transporter les informations. Une astuce donc qui ravira les détracteurs des « câbles dans tous les sens » et permet une mise en place étonnante de simplicité.

À l'ouverture du carton, il suffit effectivement de relier les deux satellites par un petit câble et de connecter le fil de l'enceinte droite à un port USB libre. Lorsque l'on parle de port USB, il peut évidemment s'agir directement de celui du PC, mais il est également possible de passer par un hub USB pourvu que celui-ci soit alimenté. Ces branchements effectués, le Z-5 ne demande plus qu'à être allumé pour être opérationnel : difficile de faire plus simple. L'allumage se fait via la petite télécommande infrarouge et c'est cette même télécommande qui rassemble tous les réglages, fort peu nombreux, de la bête : augmentation / diminution du volume, lecture / pause, lancement du lecteur audio.

Vous vous en doutez, nous touchons ici au premier problème du Z-5 et il est double. Tout d'abord, les réglages sont un peu trop limités pour satisfaire l'utilisateur lambda : la présence d'un bouton « sourdine » n'aurait pas été de trop de même qu'un contrôle de la tonalité à défaut de pouvoir de pouvoir régler indépendamment les aigus et les graves. Il faudra hélas faire sans ces accessoires, mais le point le plus gênant est l'absence de tout réglage sur les enceintes elles-mêmes. Certes la télécommande est faite pour ça, mais lorsque l'on est à son bureau, il est presque plus simple de manipuler le potentiomètre d'une enceinte que de se saisir de la télécommande... Disons qu'à tout prendre, nous aurions au moins souhaité avoir le « choix des armes ».


L'absence de contrôle sur les enceintes signifie également la disparition de l'écran tactile introduit avec les Z-10. Un écran qui ne nous avait pas vraiment convaincus, on ne critiquera donc pas Logitech sur ce point d'autant que si l'on en croit le discours du Suisse, cette disparition permet l'arrivée d'une « technologie acoustique omnidirectionnelle » : sur le papier, il devient possible de profiter d'un « son exceptionnel dans toute la pièce ». Enfin, et avant de vérifier les dires de Logitech, précisons que l'utilisation de la télécommande pour lancer le lecteur audio de son choix nécessite l'installation d'un petit logiciel (compatible Mac / Windows) : les autres boutons fonctionnent sans, mais cette précision est d'importance.Sur le plan de l'esthétique, peu de gens trouveront à reprocher quoi que ce soit à Logitech : les Z-5 sont vraiment très réussies. Il en va de même en ce qui concerne la mise en place ou l'utilisation de cet ensemble 2.0 qui doit cependant nous faire oublier son prix (environ 70 euros) par des arguments plus sonores. La technologie dite omnidirectionnelle vantée par Logitech doit allier qualité et confort en diffusant un son de haute tenue dans toute la pièce. Vérifions.

Qualité de restitution

Avare de précisions, Logitech diffuse peu d'informations à propos des haut-parleurs du Z-5. Les deux enceintes disposent chacune de deux haut-parleurs dont le volume est cependant très vite limité par la puissance de l'USB : seulement 2 Watts au total. De fait, les Logitech Z-5 arrivent rapidement à saturation et il faut donc garder à l'esprit les contraintes « spatiales » de ce kit : au-delà de 15 mètres carrés, la pièce est trop grande. Cette limitation est d'autant plus vraie qu'à « fort volume », la qualité de restitution baisse notablement : un effet de distorsion se fait très vite sentir, les sonorités « bavent » et l'ensemble se transforme petit à petit en brouhaha inacceptable.

Lorsque l'on reste dans des volumes « raisonnables », le Z-5 est plus à son aise, sans toutefois impressionner outre mesure son auditoire. Il faut dire qu'au regard des produits concurrents, le kit Logitech peine à justifier son prix. Il est complètement absent sur le segment des graves, mais se trouve aussi en difficulté dès lors qu'il faut reproduire les bas-médiums. Du coup la plupart des instrumentations electro, techno ou bien encore house lui sont interdites et il n'est pas non plus au mieux avec les musiques électroniques / industrielles. Les sonorités des concerts dits « acoustiques » lui conviennent davantage de même que des auteurs comme Enya ou Suzanne Vega. La texture de la voix étant plutôt bien reproduite.


Si nous avons de manière générale apprécié son comportement en présence de formations « pop / rock » (Dire Straits, Franz Ferdinand) voire « rock symphonique » (Rhapsody, Nigthwish) ou « punk » (The Mighty Mighty Bosstones, Green Day), nous avons regretté son manque de précision face à certaines tonalités et le conseiller aux amateurs de St Germain (« acid jazz ») ou Gjallarhorn (« folk ») semble délicat. De manière plus générale, le Z-5 ne soutient pas la comparaison avec son « grand frère » (le Logitech Z-10) et reste également très loin d'ensembles tels que l'Inspire T10 de Creative, un kit que nous avions retenu pour son excellent rapport qualité / prix.

Conclusion

Malgré une esthétique générale tout à fait enthousiasmante, le Z-5 n'est pas un produit que nous conseillons. Quelques erreurs de conception au niveau des réglages (disponibles seulement sur la télécommande), une limitation à la seule connectique USB et surtout de graves lacunes en matière de restitution audio font de ce kit Logitech un ensemble que nous estimons « moyen ». Il est certes pratique et il remplacera avantageusement les enceintes intégrées à un ordinateur portable par exemple, mais son prix nous apparaît trop élevé pour justifier un tel achat alors que des solutions moins coûteuses existent pour les utilisateurs nomades comme pour ceux qui veulent simplement donner de la voix à leur PC de bureau. Une tentative intéressante sur le papier et qui mérite sans doute d'être creusée, mais qui risque de demander encore pas mal de travail à Logitech pour aboutir à quelque chose « d'acoustiquement » intéressant.


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