Memento Mori à l'heure de la preview

Jean-Marc Oliveres
Publié le 14 janvier 2009 à 09h02
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La vie peut imiter l'art, mais parfois l'art nous rappelle la mort. Tel est le contexte de Memento Mori, la nouvelle aventure de Centauri Production éditée par DTP/Anaconda et qui sera distribuée chez nous par Eidos Interactive. Il s'agit d'une expression latine qui signifie « Souviens-toi que tu vas mourir ». Elle désigne un genre artistique de créations de toutes sortes, mais qui partagent toutes le même but, celui de rappeler aux hommes qu'ils sont mortels. Dans le jeu, cela se manifeste par la croyance, vieille de plus d'un siècle, selon laquelle l'Ange de la mort apparaît dans quelques peintures une fois que l'on arrive à la fin de sa vie.

Alea iacta est

Tout commence par une cinématique dans laquelle nous apprenons qu'un professeur a inventé un procédé révolutionnaire d'examen des œuvres d'art pour déceler, entre autres applications, les faux des originaux. Malheureusement, cette découverte n'est pas appréciée par certaines personnes qui décident de mettre un terme à la vie de l'éminent savant. Larissa Svetlova, Lara pour les intimes, d'origine russe, travaille à Lyon dans les bureaux d'Interpol où elle est affectée au service de détections des faux en œuvres d'art. Contactée par son ancien patron, le colonel Ostankovic, elle est sommée de convoquer un certain Maxime Durand, ancien voleur et recéleur d'œuvres de maîtres, afin que ce dernier enquête sur des vols de tableaux au musée de l'Ermitage de St Petersbourg.

Nous nous retrouvons alors dans un jeu d'aventure dans le style point & click en vue à la troisième personne. Celui-ci nous propose une interface tout ce qu'il y a de plus classique avec une représentation des lieux entièrement en 3D et une barre d'inventaire située en haut de l'écran. Cette dernière permet d'examiner et de combiner les divers objets que nos héros ne manqueront pas de stocker au cours de l'aventure. Si le pointeur de la souris ne change pas de forme en fonction des actions réalisables, sauf en cas de possibilité de déplacement d'une zone à une autre, il affiche par contre un cercle représentant les actions possibles affectées au bouton droit et gauche de la souris. Lors de certaines actions, comme combiner des objets ou tenter d'interagir avec le décor, la couleur du cercle, selon qu'elle soit verte ou rouge, permet rapidement de savoir si l'action est réalisable ou pas. Un double clic permet de faire courir notre personnage. On retrouve également la possibilité d'afficher les zones et objets interactifs par l'appui sur une touche. Enfin, la molette de la souris permet de faire défiler les éléments présents dans l'inventaire. Rien que du très classique désormais.

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Là où Memento Mori affiche sa différence, c'est clairement dans sa réalisation particulièrement soignée. La représentation toute en 3D autorise divers mouvements de caméra permettant de donner du rythme à l'aventure en suivant les personnages, en permettant de tourner autour des objets ou de certaines scènes ou en proposant de petites insertions à l'écran se focalisant sur une action spécifique. Le titre gère également, dans les options, de nombreuses résolutions d'écran ainsi que diverses options permettant de tirer le meilleur profit des capacités de sa carte graphique. La gestion de la lumière et des éclairages dynamiques est soignée de même que les ombres, la réflexion et la réfraction. Le titre propose aussi des lieux vivants où de nombreuses personnes évoluent autour de nous, se permettant même de nous saluer de temps en temps. Quelques cinématiques viennent ponctuer certains moments clés de l'histoire. Même si l'animation des personnages est toujours assez rigide, ces derniers bénéficient de très nombreuses attitudes les rendant bien vivants. De même, toutes les étapes d'animation d'une action sont réalisées, restituant des comportements réalistes à nos héros.

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Le scénario démarre assez lentement et met un peu de temps à se mettre en place. Le découpage des diverses actions donne du rythme à la mise en scène, par ailleurs de bonne qualité. Le système de dialogue est innovant en ne proposant pas de réponses à choix multiples, mais un système très simple basé sur trois icônes proposant différentes attitudes : positive, négative et interrogative. Selon les situations, le joueur dispose d'un temps plus ou moins long pour choisir sa réponse. Le choix effectué fera réagir l'interlocuteur différemment, mais ne semble pas vraiment avoir d'influence sur le déroulement du scénario. Les temps de chargements sont peu fréquents et relativement courts, ce qui est appréciable. Pour ne rien gâcher, la localisation française est de bonne qualité et le doublage loin d'être ridicule, nous évitant les accents russes, ou autres, forcés. Les lieux visités bénéficient d'une bonne ambiance, que ce soit au niveau des bruitages mais aussi des animations qui égayent les lieux. Les musiques sont soignées et mettent bien dans l'ambiance, proposant de quoi réfléchir convenablement. Une bonne idée pour terminer, la sauvegarde automatique à chaque début de nouvel acte. Ces derniers sont assez courts et le titre en comporte dix-sept.



Memento Mori est une bonne surprise qui, s'il ne renouvelle pas le genre, propose une réalisation soignée et de qualité qui laisse présager du meilleur lors de sa sortie. Peu de puzzles sont présents et les rares rencontrés n'ont pas posé de grandes difficultés. Ses personnages sont attachants, et Lara Svetlova l'est rendue encore plus de par sa ressemblance troublante avec une autre Lara très célèbre vivant dans un manoir et préférant les armes et les shorts à l'analyse des œuvres d'art. Un reproche tout de même, aucun personnage ne cligne des yeux.

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Jean-Marc Oliveres
Par Jean-Marc Oliveres

Né deux ans après la naissance des jeux vidéo, j'en suis passionné depuis ma plus tendre enfance. j'ai commencé avec l'Atari 2600 et les Game & Watch et enchaîné avec divers micro-ordinateurs (Oric-Atmos, Amiga 500 et 1200, PC) et autres consoles (Atari 2600, PlayStation 1, PlayStation 2).

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