F.E.A.R. 2 ou la schyzophrènie à portée de main

Maxence Jacquier
Publié le 26 janvier 2009 à 15h20
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Disponible via une démo jouable depuis peu sur tous les supports qui l'accueilleront le mois prochain, la suite de l'un des FPS les plus flippants de l'histoire se voit aujourd'hui gratifiée d'un dernier baroud d'honneur avec cette ultime preview portant sur les quatre premiers niveaux du jeu. Malgré une opposition frontale avec Killzone 2, qui semble déjà poser une barre technique très haute, F.E.A.R. 2 compte bien se faire une place à l'ombre en proposant une ambiance qu'on a plus l'habitude de trouver du côté des survival-horror que des FPS. Est-il encore possible d'être surpris par un jeu d'action en 2009 ? Éléments de réponse dans cette preview.

Lady Di n'aurait pas aimé F.E.A.R. 2

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Véritable nerf de la guerre de la série (surtout du premier épisode en fait...), l'ambiance est une nouvelle fois ici l'instigatrice principale des émotions véhiculées par le titre de Monolith. Le scénario prend la suite directe du premier volet et nous place dans la peau d'un pauvre bougre en proie à de troublantes visions, visiblement plus impliqué qu'il n'y paraît dans ce méli-mélo politique et scientifique. Avec le retour d'Alma, qui a pas mal grandi depuis le premier épisode, l'effroi promet d'être de la partie, les quelques séquences intervenant dans ces quatre premiers niveaux montrant clairement la volonté des développeurs de mettre la pression au joueur. L'alternance entre ces scènes presque intimistes et les moments de pure boucherie est d'ailleurs très bien gérée, instaurant une atmosphère presque schizophrénique dont l'amateur du cinéma de John Carpenter se délectera sans réserve. L'arrivée du mécha (sorte d'exo-squelette contrôlable par le joueur) et de sa vision infrarouge digne de Predator constitue sans doute le paroxysme de la barbarie, les ennemis giclant littéralement au contact de la mitrailleuse lourde de l'engin. F.E.A.R. 2 est gore, c'est un fait, et on appréciera d'autant la physique du titre lors des séquences de bullet time activables sur simple pression d'une touche. Pratique pour faire gicler le sang à moindre frais.


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Les scènes intimistes et les moments d'action semblent très bien imbriqués


Des bureaux pour aller retrouver une personne importante, un espace urbain pour aider ses coéquipiers, une école primaire pour protéger un informateur en finissant par un laboratoire abritant un gros méchant, les stages disponibles dans cette version preview sont variés. F.E.A.R. 2 est dirigiste, et malgré l'effort consenti sur la variété des environnements par rapport au premier opus, difficile de ne pas pointer du doigt l'hétérogénéité de ceux-ci. Si l'open space rappelle grandement - et ce n'est pas gênant - le premier épisode, et que l'école reste une valeur sure en termes d'ambiance (cf Silent Hill), on est finalement moins conquis par un environnement urbain un peu terne et vide et par un laboratoire trop souvent parcouru dans les jeux du genre. On est paradoxalement plus intéressé par les environnements les plus clos - donc propices au développement de l'intrigue et de l'ambiance - que par ceux plus ouverts, que l'on espérait sans doute moins truffés de scripts, et surtout plus jolis. On reste également un peu sur notre fin concernant les interactions avec le décor, un peu trop limitées à notre goût, et ce malgré la nouvelle possibilité de retourner certains éléments (bureaux, plantes vertes...) pour s'en servir comme abris de fortune.

À faire ou à re-F.E.A.R.

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Les ennemis ne s'en priveront d'ailleurs pas non plus, montrant que l'intelligence artificielle a elle aussi bénéficié d'un certain soin de la part de Monolith. On regrette néanmoins que dans les modes de difficulté les plus élevés l'adversaire se contente simplement d'être plus adroit, sans être spécialement plus fourbe ou plus malin. On en attendait peut-être trop à ce niveau... La variété des ennemis fait quand même plaisir à voir, et si on a déjà l'habitude des trouffions de base et des soldats/ninjas, l'arrivée d'un ennemi contrôlant les cadavres à la manière des Mantis dans les Metal Gear Solid ou d'une bestiole diablement rapide s'agrippant aux murs apportent un peu de sang neuf vraiment bienvenu dans le monde très stéréotypé du FPS. D'autant que l'arsenal est conséquent. On peut porter jusqu'à quatre armes à la fois, celles-ci ayant quelque peu changé depuis le premier opus. « Clouteur », méga phaser (à plasma) et autre fusil à pompe automatique accompagnent donc les traditionnels pistolets mitrailleurs, fusils de sniper et grenades. Les manières de trucider l'imprudent sont variées, accentuant de fait la dualité entre la force du personnage principal au combat et sa faiblesse face à Alma.


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L'arsenal est conséquent, et vous ne pouvez porter que quatre armes...


La version dont nous disposons datant d'octobre dernier, l'arrivée récente de la démo nous a rassuré sur un point : la réalisation. Gros ralentissements, textures pauvres et aliasing bien prononcé nous accueillaient dans notre « vieille » version, la démo nous montrant cependant le vrai visage technique de ce F.E.A.R. 2. Et si on n'est pas en face du plus beau FPS de tous les temps, le résultat est plus que correct. Les nombreux effets visuels sont très réussis, le framerate impeccable ou presque et même l'intelligence artificielle semble un cran au dessus. Les développeurs de Monolith paraissent donc avoir correctement mis à profit le temps d'optimisation pour F.E.A.R. 2, et ce n'est pas pour nous déplaire. Project Origin semble en effet bien parti pour être de ces FPS qui comptent, et ce malgré une concurrence toujours plus féroce dans le domaine. Réponse définitive dans quelques semaines.

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Maxence Jacquier
Par Maxence Jacquier

Pur produit de la dangereuse banlieue dijonnaise, Maxence est un sauvageon éduqué à l'AK47 et autres BFG 9000. Après de brillantes études de Counter Strike (seek 5on5 high pm fast nb), c'est dans l'équipe de Jeuxvideo.fr qu'il a trouvé le cadre parfait pour son langage fleuri et son skill d'huitre. Aussi à l'aise manette en mains que souris en paume, c'est encore sur un terrain de basket qu'il s'exprime avec le plus de discernement. Destiné à mourir jeune en raison de ses nombreux excès, Maxence collectionne secrètement les pingouins nains de Laponie. MP pour toute offre sérieuse.

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