« Je veux un amour qui vole, quitter la terre qui me désole, me désespère... »
Licence Tom Clancy oblige, HAWX parle de tensions internationales, de menaces à l'échelle de la planète et, bien sûr, de conflits généralisés. Le scénario du jeu, étalé sur huit ans entre 2012 et 2020, nous dépeint un monde dans lequel les armées nationales sont petit à petit délaissées au profit de contrats avec les SMP (Sociétés Militaires Privées). Grassement payées par de riches clients, ces sociétés disposent d'un armement de pointe et débauchent les meilleurs militaires de toutes les armées de la planète. C'est dans ce contexte que notre héros, David Crenshaw, décide de rejoindre les rangs de la plus importante d'entre elles, Artemis Global Security.Pas question pour nous de dévoiler le reste du scénario : déjà que celui-ci n'est ni original, ni palpitant, autant laisser un minimum de suspens. Une chose est cependant certaine, les choses ne se déroulent évidemment pas tout à fait comme prévues et notre Tom 'Maverick' Cruise en puissance va avoir du pain sur la planche. L'ensemble de la campagne alterne ainsi entre rapides intermèdes « actualité », briefings et missions proprement dites. La qualité technique des séquences entre les missions n'aide hélas pas à se prendre au jeu : les vidéos sont réalisées de manière on ne peut plus conventionnelle et la modélisation des personnages est bien ratée.
Heureusement, les développeurs ont bien davantage soigné la réalisation technique des missions. Il s'agit d'ailleurs sans doute du point le plus réussi du jeu et les survols de cités comme Rio de Janeiro, Tokyo ou Washington sont impressionnants. Dès lors que l'on se rapproche du sol, c'est un peu moins convaincant et les bâtiments donnent un peu l'impression d'être « bêtement » posés sur une photo du sol. Dans le feu de l'action, ce détail est vite oublié et on ne retient plus que l'impression de villes denses, la distance d'affichage intéressante et la fluidité de l'ensemble : processeur double-cœur 2 GHz avec 2 Go de mémoire et GeForce 8800 recommandés pour en profiter.
Pourvu que vous disposiez de la machine nécessaire, vous profiterez alors de combats aériens très nerveux et plutôt convaincants pour qui ne cherche pas la simulation. En effet, HAWX c'est de l'arcade pure et dure ! Les différents appareils à notre disposition (plus de 50) sont capables d'emporter des centaines de missiles à la fois sans sourciller et même les pilotes débutants sont à même de réaliser des « kulbit » ou des « cobras » sans trop de difficulté. Afin de permettre à tout un chacun de jouer à son jeu, Ubisoft a bien sûr fait pas mal de concessions au réalisme, mais a aussi imaginé deux « fonctionnalités ».
Le fameux système ERS : début de signalisation, suivi de la cible et destruction de celle-ci
L'ERS (Enhanced Reality System) doit par exemple venir en aide au joueur un peu paumé durant un combat. Il s'agit d'un système à activer et qui fait apparaître des « portes » que le joueur doit franchir pour rester sur une trajectoire destiné à le placer en face d'une cible bien masquée au sol ou sur le chemin d'interception d'un autre chasseur. Dans le premier cas, ce système est très efficace, mais dans le second, il faut bien reconnaître qu'il est plus « casse-bonbons » qu'autre chose. Il nous fait perdre un temps infini pour locker les ennemis et, en élite (dernier niveau de difficulté), on perd souvent sa cible.
« ... Je suis faite pour l'azur et ses conquêtes, pour le cuir des flying jackets »
La seconde « fonctionnalité » est ce que les développeurs ont appelé le mode manuel. De base, HAWX intègre un grand nombre d'assistances au pilotage que le joueur peut désactiver avec ce mode manuel. Hélas, dans ce dernier cas, on se retrouve avec une vue extérieure très éloignée de notre appareil. Alors certes, le joueur doit pouvoir effectuer des manœuvres plus audacieuses dans ce mode, mais l'idée de la vue extérieure est ridicule : pour faire simple, cette représentation est en fait là pour en mettre plein les yeux à des copains venus voir tourner HAWX. Dans la pratique, elle s'avère plus pénible qu'autre chose et n'apporte rien au jeu.Ces « fonctionnalités » s'avèrent donc être de fausses bonnes idées et Ubisoft semble avoir de la peine à assumer le statut pleinement arcade de son titre. Les moments riches en émotions sont pourtant nombreux au travers des dix-neuf missions de la campagne solo et il aurait sans doute été préférable, plutôt que développer ces « fonctionnalités », de nous proposer plus de contenu car il faut bien reconnaître que HAWX paraît bien léger à ce niveau. Selon votre talent, le niveau de difficulté choisi et votre empressement à la terminer, compter entre cinq et sept heures de jeu pour la campagne solo.
Une campagne que l'on pourra refaire afin de la pratiquer en coopératif ou pour améliorer ses statistiques, mais qui paraîtra tout de même bien trop brève. D'autant que dans notre calcul, nous avons tenu compte des longues balades durant lesquels on ne fait rien que suivre la piste de tel ou tel ennemi ! En effet, les missions proposées sont très inégales et si certaines sont vraiment palpitantes, d'autres ont une certaine tendance à la monotonie. Même tristesse de contenu en multi où nous pouvons compter sur un mode deathmatch et... c'est tout ! Ce ne sont pourtant pas les possibilités qui manquaient à ce niveau et compte tenu du tarif pratiqué par Ubisoft, cette légèreté est simplement inacceptable.
Conclusion
Sans surprise, Tom Clancy's HAWX PC est la copie conforme des versions Playstation 3 et Xbox 360 disponibles depuis déjà une quinzaine de jours. Sans surprise également, ce jeu résolument tourné vers l'action et la vivacité de ses combats aériens n'a pas grand-chose à voir avec la simulation prônée par des IL-2 Sturmovik ou des Lock On. La vue poursuite est la plus agréable à jouer et nos appareils sont capables d'emporter avec eux tout un arsenal. Pour autant, la vivacité des échanges en altitude est bien sympa et les missions s'enchaînent sans déplaisir... Hélas, ce bonheur reste de (très) courte durée puisqu'en à peine plus de cinq heures l'épilogue de la campagne arrive et on ne peut pas compter sur le mode multi pour rallonger vraiment la sauce : un seul mode est présent à l'appel. Il est fort regrettable de voir ainsi Ubisoft limiter l'intérêt de son titre alors qu'il n'était pas difficile de proposer du contenu supplémentaire... À moins qu'Ubisoft ne nous en prépare... du payant ?Ce jeu vous intéresse ? Retrouvez-le dans le
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