DEAD RISING 2 : seul contre tous !
Présenté à l'assemblée par Keiji Inafune en personne, Dead Rising 2 était peut-être le titre mettant le plus à l'honneur le nouveau leitmotiv de Capcom. En présence du créateur nippon, Daniel Brady, président de Blue Castle Games - le studio en charge du développement - avait fait le déplacement depuis Vancouver. Deux hommes avec chacun leur responsabilité dans la production de cette suite, comme une incarnation de cette nouvelle division des tâches prônée par Capcom. Collaboration ou distribution verticale du travail ?Paraît-il que certains joueurs auraient décelé dans le premier Dead Rising quelque chose comme une essence japonaise fondamentale. Comprenez par là que malgré les efforts déployés par les équipes de Keiji Inafune pour se plier aux goûts occidentaux, il y en a quand même eu quelques-uns pour trouver ça encore « très japonais ». Faut-il voir là un reproche ? C'est ce que semble avoir compris Keiji Inafune dans un premier temps avant de se raviser : ce qui faisait la force du premier Dead Rising, c'était justement ce petit grain de folie insécable, cette accumulation de « petites choses » qui donnait son charme à cette production pensée pour l'occident.
Au coeur de la cité du vice, Chuck Greene assure le spectacle !
Dans un soucis de parfaire encore cette alchimie, Capcom a donc fait le choix d'impliquer un studio tiers, Blue Castle Games, tout en confiant le game design à Inafune et son équipe. Tout le développement du jeu sera donc bûché à Vancouver, tandis que quelques japonais se creuseront la tête à quelques milliers de kilomètres de là. Ça doit être cela qu'on appelle la globalisation de la chaîne de production.
« Chuck Greene, le héros de ce deuxième volet, n'est pas à Las Vegas pour dilapider le salaire du ménage »
Rapidement, Mr. Inafune a donc cédé la parole à Daniel Brady car, après tout, ce sont surtout ses équipes qui ont les mains dans le code. Manette Xbox 360 en mains, le sympathique bonhomme nous projette alors en plein cœur de Las Vegas, ou tout du moins d'une ville apparentée. Une artère bordée de casinos, bars et boites de nuit, saturée des mélopées électroniques de ces diablesses de machines à sous. Bref, la cité du vice et ses illuminations ensorceleuses. Mais Chuck Greene, le héros de ce deuxième volet, n'est pas là pour dilapider le salaire du ménage. Un comité d'accueil plus vorace encore que les attractions de la ville occupe l'horizon : une armée de zombies éructant l'écume aux lèvres et s'approchant mètre par mètre.
Selon les dires de Daniel Brady, pas moins de 1000 zombies sont alors affichés à l'écran. Rappelons que le premier Dead Rising n'affichait pour sa part « que » 500 zombies dans la même zone. C'est donc parti pour une charge rageuse dans les rangs de cette armée putréfiée. Premier constat, les carcasses ambulantes s'avèrent plutôt variées, bien qu'il est encore courant de croiser deux mêmes modèles côte à côte. Un petit détour par une salle de casino ouverte sur la rue et notre personnage peut s'équiper d'une arme improvisée : batte, chaise, roulette, guitare, masque de caribou (si, si !), épée, mines, deux tronçonneuses fixées aux extrémités d'un bâton, un seau motorisé broyant la tête de la victime etc. Un petit échantillon de l'arsenal sur lequel pourra compter Chuck.
« Daniel Brady augmente alors le nombre de zombies jusqu'à 3000 individus noircissant l'horizon »
Une petite démonstration de certaines d'entre elles nous a d'ailleurs été offerte. Le maniement de l'épée et de la double tronçonneuse fut par exemple l'occasion de découvrir une localisation des dégâts beaucoup plus précise : décapitation, démembrement et même dissection verticale du cadavre. Mention spéciale au casque de caribou dont les bois massifs permettent de réaliser un joli petit carnage. Mais il est temps d'en faire encore plus. Daniel Brady augmente alors le nombre de zombies jusqu'à 3000 individus noircissant l'horizon. Et pour nous montrer que tout cela n'est pas que du chiqué le voilà qui se lance à corps perdu dans la mêlée au guidon d'une moto. Au prix d'une petite baisse de frame-rate, notre démonstrateur se plaît à nous en mettre plein la vue. Les zombies défilent à toute vitesse et voltigent au moindre choc.
A ce titre, la physique nous a paru encore extravagante. Balayés comme des fétus de paille, les morts vivants ne semblaient pas pesé plus de quelques kilos. Comme pour attirer l'attention de l'auditoire, il semblerait que toutes les interactions entre Chuck et son environnement aient été volontairement exagérées. On pense en effet à la brève incursion de notre héros dans un casino où le moindre effleurement ébranlait chaises, plantes, luminaires et machines à sous. On peut toutefois raisonnablement espérer que tout cela soit corrigé par la suite.
« 7000 individus. 14 fois plus de créatures que dans le premier épisode. Une horde de cadavres d'une densité telle que Chuck se trouve littéralement submergé »
Enfin il aura fallu attendre les derniers instants de cette démonstration technique pour apercevoir le véritable potentiel du moteur utilisé par Dead Rising 2. D'une nouvelle manipulation au pad, Daniel Brady explose alors le nombre de zombies : 7000 individus. 14 fois plus de créatures que dans le premier épisode. Une horde de cadavres d'une densité telle que Chuck se trouve littéralement submergé. Pas un mètre carré de libre, l'espace est entièrement occupé par les revenants. Les limites du moteur ont-elles été atteintes ? Pas tout à fait et pour nous le prouver, Chuck enfourche une moto de l'enfer : la Chainsaw Bike. Il s'agit en fait d'une bécane sur laquelle ont été fixées deux tronçonneuses, une à chaque poignée du guidon. Filant à toute berzingue en plein cœur de la foule gémissante, Chuck tronçonne à tout va, laissant des carcasses démembrées sur son passage. Un moment de pure folie visuelle qui laissera l'assemblée totalement hilare.
Très ciblée, cette première présentation de Dead Rising 2 n'avait pour d'autre but que d'offrir à la presse un panorama des possibilités offertes par le moteur du jeu. 7000 zombies affichés à l'écran, une modélisation beaucoup plus fine du héros et des revenants, une physique certes encore farfelue mais nettement plus travaillée, ce deuxième volet semble bien parti pour étoffer les arguments de son prédécesseur. Mais qu'en est-il du gameplay ? Avec le remplacement de Frank West et de son appareil photo, quel sera le petit plus de cet épisode ? Aucune information de ce côté là, si ce n'est que Chuck devrait être caractérisé d'une autre manière et être doté de talents bien différents. Lors d'une séance de questions/réponses nous avons également appris que le système de sauvegarde, sans être complètement chambardé, devrait être grandement amélioré. La gestion du temps sera à nouveau au centre de l'aventure puisque celle-ci se déroulera sur 72 heures. Enfin les survivants seront de nouveau de la partie. Bref tout ce qui faisait le succès du premier est d'ores et déjà programmé ... il faut maintenant espérer que l'expérience ne tourne pas au défouloir primaire ...