Depuis sa fondation en 1994, Bizzare Creations s'est imposé comme l'un des plus grands spécialistes en matière de course automobile. D'abord avec MSR sur Dreamcast, puis en se tournant vers la série Project Gotham Racing pour le compte de Microsoft. Racheté en septembre 2007 par le géant américain Activision, Bizzare Creations avait envie de concevoir un titre différent en se détachant de la marque PGR. Selon le studio anglais, les jeux de voiture ont aujourd'hui perdu de leur fun en devenant particulièrement inaccessibles pour le grand public. Blur représente donc le fruit de cette réflexion : un tout nouveau jeu audacieux qui n'a finalement aucun rapport, ou presque, avec les précédentes productions du studio. Tout en conservant son expérience acquise au fil des années, Bizzare Creations est reparti de zéro avec un concept tout neuf, un nouveau moteur et une direction artistique totalement atypique.
Quand Facebook inspire les développeurs
Pour décrire Blur en quelques mots, on pourrait dire qu'il s'agit d'un mélange entre Mario Kart, Wipeout, PGR et .... Facebook ! La première référence se rapporte à la présence des power-up sur les circuits. Et c'est d'ailleurs le point de départ de tout le concept de Blur. A l'instar du jeu de Nintendo, les joueurs ramassent des items (représentés par des cases) pour ensuite les utiliser contre leurs adversaires. Éclair, rayon laser, boost, champ de protection etc., les power-up présents au sein du titre s'annoncent nombreux. Et même si n'avons pu voir qu'un avant-goût des possibilités, les effets nous font sérieusement penser à un certain Wipeout, l'une des sources d'inspiration des petits gars de Liverpool.Cependant, Bizzare Creations a conservé un univers crédible et moderne avec une soixantaine de véhicules actuels, dont certains étaient déjà présents dans PGR. On devrait donc retrouver la plupart des marques connues telles que BMW, Porsche, Lamborghini, Maserati, etc.... mais aussi des engins totalement inédits. Et pour cause : le département de création des véhicules travaille en étroite collaboration avec les constructeurs afin de proposer des concept-car spécialement pour Blur. De ce côté-là, on ne se fait donc aucun souci sur le contenu du titre.
L'aspect communautaire, présenté comme l'une des caractéristiques les plus importantes du jeu, n'a jamais été aussi ambitieux pour un jeu du genre. Concrètement, les développeurs comptent se calquer sur le modèle florissant de Facebook en créant RaceBook ainsi que MyRace et InnerTube, une interface entièrement dédiée à Blur. Il s'agit d'une plateforme où les joueurs peuvent se retrouver, discuter, partager, afficher leurs performances, monter des groupes, organiser des tournois et paramétrer de manière très simple leurs parties. D'après Bizzare Creations, tout paraît envisageable ; comme la possibilité de supprimer l'ensemble des power-up le temps d'une course entre potes. En somme, une multitude d'idées intéressantes qui ne fonctionneront que grâce à la communauté et à son degré d'implication dans un système aussi complet que celui-ci.
Le mode carrière, également relié au réseau social, introduit un scénario mettant en scène plusieurs personnages à la personnalité et au look hétéroclites. Le joueur évolue en enchaînant plusieurs types d'épreuves (seul ou en équipe) et peut à tout moment basculer sur les nombreuses options offertes par la connexion réseau. Grâce à ce nouveau paramètre, l'histoire devrait en principe évoluer de manière dynamique et en temps-réel. A noter aussi la possibilité de jouer à 4 en écran scindé sur la même console, option devenue assez rare pour être souligné.
Blur, un pari risqué pour Activision
L'autre grand changement de Blur se situe dans son enrobage visuel électrique. Si PGR propose des environnements graphiques à la fois réalistes et clinquants, Blur offre une patte artistique nettement plus fantasque. Colorée, la direction artistique s'appuie sur le « lights graffiti », une pratique qui consiste à jouer avec les espaces urbains pour composer des éclairages artificiels. Cet art a été utilisé comme source d'inspiration principale dans la réalisation du jeu. Avec un ton résolument flashy et des textures colorées, Blur porte particulièrement bien son nom ! Même si on ne peut que saluer le travail créatif des développeurs, la patte visuelle très prononcée de Blur pourrait rebuter plus d'un joueur. On vous laisse jeter un œil sur les premières captures d'écran pour vous faire votre propre idée.Du côté des circuits, le jeu devrait proposer des tracés variés, aussi bien en ville que dans des environnements plus fantaisistes comme le désert ou encore la montagne. On nous promet d'ailleurs de nombreux raccourcis et plusieurs embranchements pour chacune des courses. Concernant les circuits en villes, Bizzare Creations s'est servi de Google Map pour reproduire les rues avec une précision étonnante. Au détour de notre visite, nous avons notamment pu apercevoir Londres, Barcelone, San Francisco ou encore Los Angeles.
Au niveau des sensations de jeu, la conduite de Blur se rapproche indéniablement d'un Project Gotham Racing, avec un certain penchant pour le drift facile dans les virages. Malheureusement, la version que nous avons pu essayer n'était pas forcément bien calibrée. Du coup, difficile de se faire un avis pour le moment, même si le titre est agréable à prendre en main et offre déjà une bonne dose d'adrénaline. Même avec 20 concurrents acharnés sur le circuit, le jeu reste fluide et affiche déjà les ambitions d'un moteur physique performant lors des chocs. Néanmoins, nous sommes pour le moment beaucoup plus sceptique concernant l'intérêt des power-up : on se pose réellement la question de leur influence sur la course tant leur utilisation parait pour le moment anecdotique et sans aucune dimension stratégique.