« Il a coulé mon porte-avions ! »
Histoire de ne pas changer « une équipe qui gagne », les développeurs d'Eidos Hungary ont conservé les bases de Battlestations : Midway. Pour cet opus « Pacific », il est donc toujours question de revisiter la Seconde Guerre Mondiale et, en particulier, le conflit opposant le Japon aux États-Unis. Battlestations : Pacific débute, de manière très classique, par l'assaut japonais du 7 décembre 1941 sur la base américaine de Pearl Harbor. Dès le lancement du jeu, toutefois, on remarque une différence notable avec Midway : Pacific nous propose effectivement deux campagnes solo afin de vivre la guerre côté Américain et côté Japonais.Alors que ces deux campagnes permettent de rompre avec le manichéisme du premier opus, le point de départ n'est pas le même. Côté japonais, cela débute, nous l'avons dit, avec l'assaut sur Pearl Harbor qu'il est enfin possible de voir sous un angle un peu inhabituel. L'autre campagne, celle des États-Unis donc, débute un peu plus tard avec la Bataille des Salomon Orientales, le 24 août 1942. Cette différence chronologique mise à part, les deux campagnes du jeu sont évidemment très semblables. Dans un cas comme dans l'autre, il s'agit bien sûr de mettre en déroute l'adversaire en utilisant toutes les armes mises à notre disposition.
Cette carte stratégique permet bien sûr de définir la marche à suivre en fonction des objectifs que l'état-major nous a confiés et, à n'importe quel moment de la mission, il est évidemment possible de revenir dessus afin d'ajuster les choses ou de vérifier le bon déroulement des opérations. À côté de cet aspect « stratégique » des choses, Battlestations : Pacific, comme son aîné, nous place directement aux commandes des différentes unités afin de découvrir tous les aspects de la bataille. Attention, quand bien même les développeurs ont soigné les choses, il n'est pas question de véritables simulateurs.
Tournés vers l'arcade, les combats sont rythmés et procurent de bonnes sensations
Du coup, si le pilotage d'un chasseur comme le Mitsubishi J2M 'Raiden' est très différent de celui du fameux B-17 Flying Fortress, il est finalement assez proche du contrôle d'un Chance Vought F4U 'Corsair'. Le but étant pour les développeurs de donner de bonnes sensations aux joueurs sans pour autant les obliger à connaître chaque unité. Les puristes regretteront cette orientation, mais le résultat reste intéressant, car la variété des unités compense aisément l'approche un peu plus « arcade » des choses. Ainsi, en plus de nombreux avions, le joueur aura la charge de navires allant du cuirassé au porte-avions en passant par les destroyers et les sous-marins.
Le Pacifique n'aura jamais aussi mal porté son nom
) et celui de l'artillerie (batterie de canons contre les navires ou les installations côtières). Il faut aussi surveiller les éventuelles avaries. Si cela ne concerne pas l'aviation, c'est très important dans le cas de la marine, car les combats entre navires sont beaucoup plus longs : il faut, selon les besoins, assigner l'équipage à telle ou telle réparation alors que l'on poursuit le combat. L'un dans l'autre, c'est l'ensemble des unités qui dépendent de nous, mais il n'est heureusement pas question de tout contrôler en même temps.
Dès lors que le joueur prend les commandes d'une unité, toutes les autres passent sous le contrôle d'une intelligence artificielle pas très futée, mais qui applique assez fidèlement les directives préalablement données. Il est ainsi tout à fait possible de coordonner les attaques de plusieurs navires afin de prendre en tenailles un convoi ennemi alors que dans les airs, le vol en formation permet de jolies choses. Dans l'ensemble, qu'il s'agisse de l'interface très bien conçue ou de l'intelligence artificielle plus que correcte, on ne peut pas dire que les développeurs se soient moqués de nous.
Les stratèges en herbe regretteront que l'intelligence artificielle manque à ce point d'initiative alors que les fanas de simulation critiqueront le manque de précision de certaines commandes. Nous mettons ici le doigt sur le problème inhérent au mélange des genres : difficile de contenter tout le monde. Pourtant, pourvu que le joueur accepte ces quelques limitations, le défi proposé par Battlestations : Pacific est de qualité avec des missions longues et surtout variées. Ici, il est question d'assister une flotte en difficulté alors que là il faut préparer un assaut terrestre en éliminant les défenses côtières.
En effet et alors que deux campagnes nous sont maintenant proposées, il faut bien reconnaître que la présentation des objectifs est un peu aride alors que durant la mission, il faut supporter les commentaires un peu ratés des différents protagonistes. Ce n'est heureusement pas trop gênant et largement compensé par les améliorations apportées au multi. Si le nombre de cartes est encore assez limité (huit seulement), pas moins de cinq modes de jeu sont présents afin de varier les parties entre amis. Le mode Duel est sans doute le plus anecdotique, mais le mode Capture d'îles devrait considérablement rallonger la durée de vie du jeu avec des affrontements à huit joueurs particulièrement intenses.
Équipement, situations et objectifs : la variété est clairement de mise
Conclusion
Mélange des genres un rien confus sur le papier, Battlestations : Pacific s'avère très agréable à jouer et permet de goûter à plusieurs styles sans « se prendre la tête ». L'aspect stratégique des choses reste évidemment très léger, mais il donne l'impression de véritablement contrôler le déroulement de la mission alors que les différentes séquences de combat, orientées arcade, procurent de bons moments. La réalisation d'ensemble n'est pas étrangère à cette bonne impression générale alors que les deux campagnes garantissent une durée de vie étendue que le multijoueurs complète à merveille... à condition d'avoir des amis prêts à en découdre bien sûr. Battlestations : Pacific revient avec talent sur les défauts de son prédécesseur pour nous offrir un moment de détente, certes pas inoubliable, mais bien sympathique.Ce jeu vous intéresse ? Retrouvez-le dans le
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