Quand le Spencer ne manque pas sa cible
Entre ses premières aventures sur la fameuse NES de Nintendo où il était aux prises avec un gang de nazis soucieux de faire ressusciter Hitler, et son retour sur PC, Playstation 3 et Xbox 360, on peut dire que ce bon vieux Spencer à pris de l'épaisseur. Le héros bionique a pris du muscle, changé de fringues, de nom (en troquant Ladd pour Nathan), de coupe et de couleur de cheveux. L'époque elle aussi a changé et les « bioniques » ne sont plus aussi bien considérés. Pire, la plupart d'entre eux ont été trahis par leur propre employeur, le gouvernement, et condamnés à mort dans une grande purge destinée à les éradiquer purement et simplement.Mais quand un groupe terroriste appelé BioReign déclenche un tremblement de terre aux proportions bibliques, ravageant la ville d'Ascencion City et sa population, Spencer est rappelé aux affaires. Ceux-là même qui ont souhaité sa mort ont besoin de ses services et ils n'hésitent pas à mettre la pression en lui promettant des informations sur sa chère Emily. Une trame scénaristique assez convenue et pas franchement haletante, mais qui se laisse suivre tout au long de la grosse douzaine d'heures de voltige que propose le jeu. Au passage, les plus âgés apprécieront sans doute les diverses références aux précédents opus de la saga Bionic Commando.
« Il est possible de s'agripper absolument partout, pour peu que l'on soit à distance raisonnable de la prise à atteindre »
Il n'est pas question de la moindre assistance comme on a l'habitude d'en souffrir désormais - Ubisoft, si tu m'entends - et il va falloir se débrouiller tout seul comme un grand. Cela risque d'ailleurs d'en dérouter plus d'un les premiers instants. Il ne faut effectivement pas s'attendre à réussir les plus incroyables prouesses aériennes dès la première heure de jeu, et ce, malgré la présence d'un didacticiel bien fichu, à suivre scrupuleusement. Sur PC, il est possible de jouer à la manette, mais aussi au clavier / souris : le jeu se prend alors plus vite en main, mais dommage que Capcom n'ait pas jugé bon de remplacer les boutons de la manette Xbox 360 !
Un scénario « prétexte » que l'on oublie finalement très vite pour se concentrer sur le jeu
Un choix regrettable que l'on espère voir corriger au plus vite alors que le gameplay est exemplaire. De nos jours, il est effectivement bien rare de trouver un gameplay ouvert et qui ne prend pas son joueur pour un imbécile. La réussite des acrobaties les plus folles demande pas mal d'expérience, mais les voltiges sont ainsi encore plus gratifiantes. Petit bémol cependant : plutôt que de limiter les niveaux à l'aide de murs invisibles, les développeurs ont imaginé un nuage radioactif. Hélas, ce nuage tue en trois secondes et comme il n'est pas facile à voir, il arrive que Spencer meurt avant même que l'on ait pu corriger son erreur. Rageant !
« Le summum du raffinement consistant à saisir un ennemi vivant au grappin et à l'envoyer tout hurlant aux confins de l'horizon »
Il est à noter, enfin, que dans le dernier tiers du jeu, un mouvement spécial - consistant en une attaque circulaire défouraillant tous les malappris alentours - et une jauge d'adrénaline associée viendront encore étoffer le panel d'utilisations offertes par le bras bionique. Cependant, aussi puissant soit-il, le membre customisé de Spencer ne permet pas de parer à toute éventualité. C'est pourquoi, ce brave Nathan peut aussi compter sur un modeste arsenal de pétoires. Un semi-automatique qui restera inchangé tout le long de l'aventure accompagné d'une arme secondaire à usage unique et larguée par le support aérien prodigué par ses commanditaires.
Des décors particulièrement variés, mais qui impressionnent surtout lorsque l'on est en plein dedans !
De la mitrailleuse au fusil à pompe en passant par le lance-grenades, le T.A.S.C. - pour Tactical Arms and Security Committee - livre Spencer aux moments opportuns et heureusement, car certains ennemis ne font pas rigoler. Contre ces petits, mais coriaces méchas, il ne s'agit par exemple pas de vider son chargeur sur la bête : il faut trouver son point faible. Des combats qui mettent d'ailleurs les nerfs à rude épreuve et qui contribuent à la difficulté de l'ensemble. Au contraire des productions actuelles, Bionic Commando est un vrai défi et certains moments nécessitent pas mal de patience. Avis aux moins persévérants : face à certains ennemis, l'exaspération n'est pas loin.
« La profondeur de champ est assez remarquable et si les paysages urbains sont un peu « ternes », les décors « naturels » sont superbes »
La version PC se distingue également de son homologue console au niveau de l'animation. Sur les machines de Microsoft ou de Sony, il fallait faire avec quelques baisses de framerate. Sur PC, ce n'est évidemment plus le cas : pourvu que vous ayez effectué des choix graphiques cohérents par rapport à votre machine. Bionic Commando est effectivement un jeu assez gourmand et ne comptez pas avec moins qu'un processeur double-cœur 2,4 GHz, 2 Go de mémoire vive et une carte graphique de type GeForce 8800GTS pour en profiter dans de bonnes conditions... On dirait que l'optimisation est encore à revoir du côté de Capcom ?
À la décharge des programmeurs, les environnements sont à la fois beaux et vastes. La profondeur de champ est assez remarquable et si les paysages urbains sont un peu « ternes », les décors « naturels » sont superbes. Sur le plan graphique, Bionic Commando se montre donc assez irrégulier en alternant des artères dévastées, mais assez quelconques et des paysages naturels tout à fait remarquables. Enfin la bande-son fait preuve d'une variété rafraîchissante. Aux compositions dignes des soundtracks hollywoodiennes succèdent des pistes « électro planantes », le tout se mariant à la perfection.
Conclusion
Reconnaissons qu'après la surprise des versions Playstation 3 et Xbox 360, nous attendions un peu Capcom au tournant et ce Bionic Commando PC ne nous a pas déçu. Certes, le jeu n'est en définitive qu'un « vulgaire » mélange d'action et de plateformes. Capcom aurait pu nous proposer un système de sauvegardes un peu plus permissif et quelques errances techniques sont à signaler (interface « manette », optimisation perfectible), mais ces défauts sont vite oubliés. Bionic Commando 2009, c'est avant tout un gameplay aux petits oignons. Un gameplay qui profite du couple clavier / souris pour améliorer la précision des gestes et éliminer les soucis de caméra. Un gameplay, surtout, qui motive le joueur en évitant de lui tenir la main tout au long de l'aventure et qui lui offre un défi « à la hauteur ». Qu'importe alors que la linéarité soit de mise ou que le scénario ne soit qu'un mauvais prétexte, dans Bionic Commando, on joue et c'est bien là l'essentiel !Ce jeu vous intéresse ? Retrouvez-le dans le
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