Quelques grammes de football dans un monde de brutes
De prime abord pourtant, les modifications ne sont pas vraiment probantes. C'est ainsi que Konami reste fidèle à sa ligne de conduite et ne propose qu'une adaptation très sommaire à l'interface PC. Les menus ne sont pas très jolis, la souris pourrait être mieux utilisée et les contrôles reposent sur la manette de la Playstation 2. Puisque nous en sommes à parler des petites choses qui fâchent, il nous faut également reconnaître le peu d'efforts réalisés sur les licences. Henry et Drogba trônent bien sur la pochette du jeu, mais cela ne change pas grand-chose et en dehors des championnats espagnols, italiens et néerlandais, le bilan n'est pas flatteur. Ainsi, seulement six clubs extérieurs à ces trois ligues (Arsenal, Chelsea, Dynamo Kiev, Galatasaray, GLASGOW Rangers et FC Porto) ont été soigneusement reproduits et d'importants oublis question transferts sont à signaler. Le constat n'est pas meilleur au niveau des stades, souvent anonymes, et les équipes nationales n'ont pas grand-chose à voir avec la réalité : maillots et effectifs sont ainsi largement fantaisistes.Passons d'entrée sur les quelques éléments qui fâchent comme l'interface largement perfectible ou les licences toujours pas satisfaisantes
Cette situation ne surprendra pas vraiment l'habitué de Pro Evolution Soccer qui doit faire avec ces manques depuis un bon moment. Il est cependant regrettable de voir que Konami ne semble pas parvenir (vouloir ?) faire évoluer les choses très rapidement. Heureusement, les possibilités d'édition de la base de données et le travail de la communauté, particulièrement active, permettent d'obtenir rapidement un ensemble plus convenable. Un petit tour du côté des menus d'édition devrait ainsi permettre de donner un peu plus de cachet à un jeu qui, par ailleurs, n'en manque vraiment pas. Pour de nombreux joueurs, PES est la référence et même si Konami s'est laissé tenter par quelques changements de gameplay, le Roi ne risque pas de perdre sa couronne cette année. Schématiquement, disons que ces changements ont une nouvelle fois pour but d'accentuer le réalisme des parties. Cela passe par différents axes comme les interventions défensives, la précision des centres ou encore la simplicité des passes.
Le Roi est mort, vive le Roi
Les mouvements des joueurs sont plus réalistes, leurs attitudes également, et les défenseurs ont un rôle beaucoup moins ingrat que sur les opus précédents. La gestion des courses leur permet effectivement de se glisser plus simplement entre un attaquant et son ballon. De la même manière, il devient maintenant très difficile de réussir ces grandes ouvertures dans l'axe : les défenseurs auront presque systématiquement le dessus. Enfin, les dribbleurs fous devront sans doute réviser leur stratégie, car à moins de choisir quelques-uns des plus grands joueurs du moment, cela ne passe plus. Le marquage est beaucoup plus serré dès que l'on s'approche de la surface de réparation et la moindre charge de l'épaule permet de contrer un dribble. Attention toutefois à ne pas aller trop loin dans ces charges, car les arbitres ont le sifflet facile. C'est d'ailleurs l'un des défauts de cette nouvelle version : les développeurs ont vraiment durci l'arbitrage. Les cartons ne sont pas plus nombreux, mais les fautes s'accumulent à vitesse grand V.
Si des progrès peuvent encore être faits, la réalisation graphique est convaincante, surtout que vous ne voyez pas ce petit monde en mouvement
« Le sifflet était chargé, le coup est parti tout seul !»
Ce relatif défaut d'arbitrage n'est pas rédhibitoire, mais il casse tout de même assez souvent le rythme des parties et donne un petit côté « ballerine » à tous ces gaillards de 80-90 kilos ! En fait, il suffit d'une charge un tout petit peu appuyée pour que l'arbitre joue du sifflet. À quelque chose malheur est cependant bon comme dit le proverbe, et cette « sifflite aiguë » permet d'obtenir des durées de temps additionnel beaucoup réalistes. Il ne faut en outre pas exagérer son influence et les arbitres ont tout de même appris la règle de l'avantage. Ils laissent régulièrement le jeu se poursuivre, mais n'en oublient pour autant pas de revenir sur la faute pour distribuer un carton si besoin est. Enfin, ce durcissement de l'arbitrage oblige les joueurs à mieux poser leurs actions défensives. Nous l'avons dit, Konami nous a donné les moyens de défendre proprement en « chipant » le ballon aux attaquants adverses, le développeur nous permet aussi d'intervenir facilement jusqu'au dernier instant en mettant une jambe en opposition ou en glissant du bout du pied le ballon en corner.Cette phase d'apprentissage est heureusement gratifiante, grâce notamment à une difficulté progressive et des entraînements bien conçus. Le joueur apprend d'abord à contrôler les joueurs, les passes et les frappes. Ensuite, il augmente le nombre d'étoiles pour affronter un ordinateur toujours plus doué. Les défis auxquels il est alors confronté sont assez classiques (matchs amicaux, coupes, ligue masters) et c'est plutôt au niveau du multijoueurs qu'il faut chercher la nouveauté. Konami s'est enfin décidé à ajouter un mode réseau digne de ce nom et le système de profil donne une certaine profondeur au jeu sur Internet en gardant une trace de son activité (victoires, défaites, moyenne de buts...). Même si Konami peut encore largement améliorer les choses, il est sur la bonne voie, comme il l'est d'ailleurs au niveau de la réalisation. Alors que FIFA n'est plus que l'ombre de lui-même, on note quelques améliorations, certes mineures, au niveau des animations ou des visages des joueurs. Sachant que PES 5 tourne au moins aussi bien que PES 4, on ne va pas se plaindre.
Et pour finir ce test, une petite séance de « y'est, y'est pas ? », vous allez voir, c'est facile !
Conclusion
Que dire pour conclure ce test en dehors du fait que Konami semble suivre une voie diamétralement opposée à celle empruntée par Electronic Arts ? Alors que l'éditeur américain a complètement perdu de vue les forces de son titre en proposant par exemple une réalisation graphique en net recul par rapport aux éditions précédentes, Konami peaufine, Konami fignole sa simulation. Bien sûr, il reste encore du chemin à parcourir et même s'il a déjà réalisé de jolis progrès, le Japonais peut encore améliorer l'interface de son titre, nous offrir une licence autrement plus complète que ce qu'il propose actuellement ou bien se fendre d'un moteur graphique plus en accord avec la précision de son gameplay.De ce côté-là, il faut bien avouer que Konami ne craint pas grand monde et surtout pas son unique concurrent actuel, Electronic Arts. Si l'Américain a tenté de rapprocher son FIFA du titre de Konami, nous mesurons aujourd'hui pleinement l'écart qui sépare encore les deux jeux. PES 5 est indiscutablement plus précis, plus complet et plus souple. La variété des actions possibles est sans équivalent et, malgré tout, l'ensemble reste assez simple à mettre en oeuvre. Assez simple seulement, car il est inutile de se voiler la face et un jeu de la trempe de PES 5 ne se maîtrise pas en cinq minutes. Les débutants seront sans doute un peu perdus, mais après quelques heures de pratique, on commence à prendre ses marques.
Après deux versions bien décevantes à ce niveau, le mode multijoueurs de PES 5 est en quelque sorte la cerise sur le gâteau. Une cerise qui ne permet pas encore toutes les folies, mais qui constitue sans aucun doute le plus gros argument pour vous faire craquer. Les autres changements bouleversent évidemment les stratégies mises en place par tous les fanatiques du jeu, mais ne sauraient justifier à elles seules une nouvelle dépense... Encore que, Konami a, là encore, fait un bel effort puisque PES 5 se négocie à moins de 45 euros en cherchant un tout petit peu.
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