« I believe it is peace for our time »
Le cadre historique d'Hearts Of Iron III reste donc sensiblement identique à celui proposé par les précédents opus : la Seconde Guerre Mondiale de 1936 à 1948 avec diverses options pour débuter la partie plus tardivement (avant l'attaque sur Pearl Harbor ou l'Opération Barberousse). Un cadre qui manque d'originalité, mais qui reste le meilleur choix pour un jeu de cette envergure. Hearts Of Iron est effectivement connu pour la richesse de son concept qui mêle la profondeur de gestion des autres séries Paradox à une stratégie militaire pointue.Ainsi, dans Hearts Of Iron, le joueur se voit confier la direction d'une nation durant les années les plus sombres du XXe siècle. S'il est possible de choisir absolument n'importe quelle nation, pour chacun des points de départ proposés une sélection a été faite par Paradox. En effet, il faut savoir que par rapport à Europa Universalis, les nations intéressantes sont moins nombreuses. Des pays à l'époque au second plan peuvent être amusants (Afrique du Sud, Brésil), mais il est plus indiqué de se limiter aux « majeurs », et encore pas n'importe quand.
Si la Pologne en 1936 représente un défi intéressant, jouer les États-Unis à la même date revient à s'imposer de longues périodes à se tourner les pouces. Jusqu'ici, les différences avec les deux précédents opus sont pour ainsi dire nulles, mais pourtant, au premier coup d'œil, l'habitué aura perçu deux changements majeurs. Le moteur graphique est celui d'Europa Universalis III avec la fraîcheur, mais aussi les exigences que cela suppose et Hearts Of Iron III est nettement plus gourmand (Core 2 Duo 2,4 GHz avec 2 Go de mémoire) que son ancêtre.
Nous reviendrons un peu plus tard sur les changements apportés par cette mise à jour qui est la raison pour laquelle nous avons reporté ce test. Avant cela, il convient de faire le point sur les principaux mécanismes et les améliorations apportées au concept même d'Hearts Of Iron. Ainsi, une partie se déroule presque intégralement sur la carte du monde que vous pouvez voir un peu partout sur nos captures. C'est par exemple à partir de là que le joueur planifie l'amélioration des infrastructures de son pays et détermine les mouvements de troupes.
Les choses débutent généralement avec le menu production qui permet de répartir l'ensemble des ressources produites par le pays. Il s'agit de bien gérer ces données en fonction des impératifs de notre politique extérieure, mais également en fonction des besoins de la population afin de ne pas pousser le peuple à la révolte. Pour bien gérer la situation intérieure, un tour du côté du menu politique n'est pas inutile. Sans doute le moins riche des menus, il permet malgré tout de devancer certains problèmes.
« I shall not be interested in the Czech State any more, and I can guarantee it »
Ces « autres » sont pourtant indispensables et c'est la diplomatie qui permettra par exemple de situer son pays parmi le concert des nations du monde. Trois grandes factions se partagent les faveurs de tous les pays : les Alliés, l'Axe et le Komintern. Chaque faction est dirigée par un pays majeur (Royaume-Uni, Allemagne, URSS) et ces pays doivent tout mettre en œuvre pour rallier un maximum de partisans. De leur côté, les « mineurs » tentent d'orienter leur diplomatie afin de rallier un camp ou un autre, voire de rester neutre.Invasion de la Hongrie, débarquement de Normandie et alliance contre-nature peuvent être au programme
Enfin, l'écran d'espionnage est le pendant indispensable du menu diplomatique. Il s'agit cette fois d'obtenir un maximum d'informations sur nos voisins ou les pays avec lesquels nous en sommes en guerre. Il s'agit également de tenter quelques opérations de sabotage / déstabilisation et, bien sûr, d'organiser le contre-espionnage afin de tromper l'ennemi... Ces menus sont généralement bien conçus et par rapport aux précédents opus de la série, Hearts Of Iron III ne pose guère de problème d'interface, à condition de s'investir.
La seconde notion, celle des « divisions », est une excellente idée. Elle demande encore pas mal d'ajustements de la part de Paradox afin d'être parfaitement gérée, mais en l'état, elle reste malgré tout une très bonne chose qui permet de gérer beaucoup plus finement ses troupes et de préparer la guerre de manière plus efficace qu'auparavant. Nous sommes en revanche plus mitigés en ce qui concerne les théâtres d'opération. Du côté du joueur, cette structure de commandement est incroyablement rigide et l'habitué aura tôt fait de la désactiver.
Hélas, et nous touchons maintenant aux nombreux défauts du jeu, toutes les situations ne profitent pas du tout du même niveau de réalisme. Ainsi, nombre de joueurs ont pu remarquer un comportement à la limite du « ridicule » sur le long terme. Entre le Japon qui n'arrive pas à prendre pied en Chine en laissant de multiples divisions en garnison à Tokyo ou l'Australie qui débarque en pleine mer Baltique, les incohérences sont légions et nous ne parlons même pas de la dérive de toutes les nations neutres comme la Suisse ou la Suède vers les Alliés.
Ceci nous conduit maintenant à parler du suivi du jeu, car si Paradox a l'habitude de sortir des jeux manquant de finition, le développeur a toujours mis un point d'honneur à corriger les choses le plus vite possible. C'est ce qui arrive en ce moment même avec Hearts Of Iron III. Ainsi, la mise à jour v1.2 disponible depuis peu revient sur certains gros problèmes comme la vitesse de traitement, mais rend l'intelligence artificielle peut-être encore moins efficace. Du coup, nous ne pouvons être aussi enthousiastes que nous l'aurions voulu et alors qu'il a le potentiel pour devenir un très grand jeu, Hearts Of Iron III n'est pour l'heure qu'un « bon » titre.
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