La pelle du 18 juin ? On n'est pas loin du râteau...
À la manière de ce que proposait son ancêtre, Heroes Over Europe nous invite donc à revivre les grandes batailles de la Seconde Guerre Mondiale. Comme le titre le suggère, les développeurs ont toutefois opéré une « translation géographique » et troqué les batailles de Guam, Midway ou Pearl Harbor contre celles des Alpes, de Londres ou de Berlin. Ce changement de perspective amène bien sûr des modifications au niveau des avions disponibles, des décors et des ennemis présents, mais sur le fond, cela ne bouleverse pas la campagne solo. Une campagne solo qui adopte un style narratif maladroit rappelant IL-2 Sturmovik : Birds Of Prey.Entre les missions, des planches graphiques sur lesquelles nos trois héros parlent de leur passé et de leurs craintes sont censées nous mettre dans l'ambiance. On regrette que le résultat soit aussi peu intéressant et, comme sur IL-2 : Birds Of Prey, on finit par zapper tout ça afin de rentrer rapidement dans le vif du sujet. À travers les quinze missions, nous enfilons l'uniforme de trois soldats venus sur le continent pour « casser du chleuh ». Dans les faits, ces trois pilotes ne changent strictement rien à l'affaire et la différence se fait essentiellement au niveau des options retenues par le joueur.
Au début d'une mission, il faut effectivement sélectionner l'appareil que l'on souhaite piloter, ainsi que le mode de réalisme voulu. De l'avion choisi dépendent évidemment des caractéristiques telles que le blindage la puissance de l'armement ou la maniabilité. En revanche, le réalisme est un bien grand mot pour ce jeu qui permet de choisir entre 'arcade' et 'pro', mais qui reste très éloigné de ce que propose IL-2 Sturmovik : Birds Of Prey. Même le mode 'pro' permet effectivement de faire à peu près n'importe quoi avec son avion et il ne surtout pas chercher le moindre réalisme dans les affrontements d'Heroes Over Europe.
« Rock me like a Hurricane ? »
Heureusement, les dogfights sont là pour « sauver la mise ». Ici, c'est principalement la nervosité des combats, l'intensité de l'action qui permet de s'amuser. Comme nous l'avons déjà dit, la précision n'est pas vraiment au rendez-vous, mais dans le feu de l'action, on se prend au jeu d'autant que l'intelligence artificielle est correcte. Trois niveaux de difficulté sont au programme et au maximum, le défi est intéressant, surtout contre les as. Hélas, ces séquences se font trop rares et, en règle générale, il s'agira surtout d'aller taquiner les chasseurs adverses ou d'empêcher les bombardiers allemands d'atteindre leur objectif.Plutôt jolie, la réalisation graphique est un peu gâchée par des explosions très moyennes et une fluidité perfectible
La seule nouveauté du jeu tient en trois mots : victoire d'as. Il s'agit d'un bullet time activable après avoir maintenu l'ennemi cinq secondes dans sa ligne de mire. On peut alors lancer un mode ralenti qui permet de toucher les points sensibles de l'ennemi et de le descendre en un ou deux coups. En réalité, cette technique est inutile : on va souvent plus vite en dégommant « à l'ancienne », dommage. Autre regret, l'utilisation de points de passage par les développeurs afin de contourner l'absence de sauvegarde en cours de mission et de compenser la relative difficulté de celles-ci.
Autre problème, afin de dynamiser encore les combats, les développeurs ont parfois saturé le ciel d'ennemis faisant passer la situation de « trépidante » à « confuse », et ce, alors que la fluidité est critiquable sur PS3 / Xbox 360. Côté PC, pas de souci à ce niveau, mais un double problème inacceptable de contrôles : les instructions écran ne tiennent compte que du clavier et il est actuellement très dur (impossible ?) de faire fonctionner un manche à balai. Rien de bien exaltant non plus en multijoueur : le mode 16 joueurs se distingue par sa confusion alors que les options sont un peu limitées et que le manque de précision relevé en solo est encore plus problématique ici.
Conclusion
Testé il y a seulement quelques jours, IL-2 Sturmovik : Birds Of Prey reste sans aucun doute le jeu à posséder pour tous les amateurs de dogfights sur fond de Seconde Guerre Mondiale. En essayant de jouer la carte du « plaisir immédiat », Tranmission Games ne passe pas à côté de son sujet, mais ne parvient jamais à le maîtriser totalement. Évidente, la comparaison avec le jeu de Gaijin ne tourne pas du tout à l'avantage du jeu édité par Ubisoft. Moins beau, moins fluide, moins précis et moins varié dans son approche, Heroes Over Europe ne fait clairement pas le poids. Un achat qui ne se justifie que pour les joueurs ayant déjà fait le tour d'IL-2 Sturmovik sur console et qui voudraient un nouveau défi. Si vous n'avez qu'un PC ? Restez donc à Tom Clancy's HAWX en attendant que Maddox Games se décide à refaire parler de lui.Ce jeu vous intéresse ? Retrouvez-le dans le
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