À moins de se voiler complètement la face, il faut admettre que l'année 2005 a été bien difficile pour Intel, du moins lorsqu'il s'agit du monde des PC de bureau, le segment des mobiles, avec la marque Centrino, étant presque inversement proportionnel. Sur le marché des PC de bureau, Intel a du traîner tel un boulet son ex-processeur vedette, le Pentium 4, qui ne s'est jamais véritablement remis de l'arrivée du Prescott. Intel n'a pas réussi à lui faire atteindre la fréquence commerciale de 4 GHz et pire, le fondeur a dû se résoudre à faire évoluer son processeur tous les trois mois à coup de nouvelle révision du noyau et de numérotations fantasques pour ajouter tantôt le support de la technologie Execute Disable Bit, tantôt les instructions 64 bits, tantôt le support de la technologie de Virtualisation... et j'en passe et des meilleures. On pensait que l'arrivée du Smithfield, autrement dit l'arrivée des Processeurs double-cœur, allait changer la donne, mais là encore c'était faire fausse route. La première génération de processeurs dual-core d'Intel n'a en effet pas tenu toutes ses promesses, loin s'en faut, la faute à des performances modestes et à des considérations thermiques et énergétiques assez peu flatteuses. Intel essaye donc de repartir aujourd'hui sur de bonnes bases avec une offre haut de gamme enfin renouvelée.
Le Pentium Extreme Edition 955 qui nous occupe aujourd'hui représente donc la deuxième génération de processeurs double-cœur avec une approche quelque peu différente de celle retenue pour les précédents Pentium D. De plus, le Pentium Extreme Edition 955, tout comme les Pentium D de la série 900 qui vont suivre, profite d'une finesse de gravure en 65nm, gage de consommation électrique mesurée et de dégagement thermique modéré.
Intel Pentium Extreme Edition 955 & D 900 : place au Presler
Avec les premiers Pentium D, beaucoup avait reproché à Intel d'avoir regroupé dans le même noyau deux Processeurs sans chercher à partager certains éléments en vue d'optimiser quelques échanges de données, comme AMD a pu le faire avec ses Athlon 64 X2. En gros, le Pentium D n'était qu'un agglomérat de deux Pentium 4 de type Prescott, partageant en conséquence les mêmes forces mais aussi, et surtout, les mêmes faiblesses. Ainsi avec le Presler, si Intel conserve toujours les vestiges de l'architecture Netburst, le fondeur change son fusil d'épaule et opte pour une approche quelque peu différente en matière de fabrication. À première vue pourtant, le Presler n'est qu'un die-shrink des actuels Pentium D, c'est-à-dire un processeur identique à la génération précédente, mais profitant d'une finesse de gravure supérieure. Oui mais cela serait aller un peu vite en besogne : en effet à l'inverse des premiers Pentium D de type Smithfield où les deux coeurs sont collés sur le même die (enveloppe physique), le Presler comporte deux dies physiquement distincts, posés sur le même substrat. Chacun des coeurs du Presler s'affiche donc dans un die séparé de 140mm² environ.
Pour parvenir à ce résultat, Intel a du adapter son processus de fabrication et le Pentium Extreme Edition 955 profite d'une finesse de gravure en 65nm et comporte dorénavant huit couches d'interconnexions cuivrées avec des isolants low-k. Je vois d'ici certains s'interroger sur l'intérêt de passer d'une seule coquille physique, ou die, regroupant deux coeurs, à deux coquilles physiques hébergeant chacune un cœur. Sur le strict plan des performances il n'y en a pas, Intel ne partageant toujours aucune ressource ni échange entre les noyaux. En revanche, il est plus facile pour Intel d'avoir de bons rendements (ou yields) lors de la fabrication sur deux petites coquilles, plutôt que sur celle d'une seule grosse enveloppe. Tout ne serait donc ici qu'affaire de rendement...
Le Pentium Extreme Edition 955 avec son couvercle métallique (heatspreader) et une vue à nu
Autre point qui avait fait grincer des dents avec le Smithfield, l'utilisation d'un seul et même front-side bus, devenu soudainement on ne peut plus limité, impliquant des arbitrages entre chacun des coeurs, ceux-ci ne pouvant s'échanger des informations sans repasser par le bus système. Ce point demeure malheureusement inchangé avec le Presler qui, dans ses déclinaisons grand public, à savoir les Pentium D de la série 900, se contentera toujours d'un FSB 800 MHz, alors que le modèle Extreme Edition profite pour sa part d'un FSB plus généreux à 1 066 MHz. En revanche, le gros changement introduit par le Presler vient de la présence d'une quantité plus importante de mémoire cache. Quand les Pentium D de la série 8xx voient chacun de leurs cores munis de 1 Mo de mémoire cache de second niveau, le Presler double les doses avec 2 Mo de mémoire cache L2 par core ! Ce point devrait avoir une influence assez intéressante sur les performances du Presler comparé à la génération précédente, et il a pour conséquence directe d'entraîner une inflation au niveau du nombre de transistors. Ainsi, Intel annonce quelques 376 millions de transistors pour son Prelser, un quasi record ! Côté enveloppe énergétique, le Presler est annoncé pour un TDP de 86 Watts, bien en dessous des 130 Watts du Smithfield !
Les caractéristiques du Pentium Extreme Edition 955
Pour ce test, Intel s'est contenté de nous fournir, si l'on peut dire, son processeur haut de gamme à savoir le Pentium Extreme Edition 955. Cadencé à 3,46 GHz, le dernier-né des Pentium Extreme Edition effectue un retour aux sources puisque contrairement à son prédécesseur il nous est proposé avec un bus 1 066 MHz, moins étriqué donc que les 800 MHz du Pentium Extreme Edition 840. Avec son FSB de 266 MHz, le dernier bolide d'Intel affiche logiquement un coefficient multiplicateur de 13x alors que sa tension est comprise entre 1,2 et 1,3375v. Moins glop, la puce est annoncée pour un TDP de 130 Watts, le même que celui du Smithfield, alors même que l'utilisation du noyau Presler permettait d'envisager une bien meilleure dissipation thermique. On pourrait se dire qu'Intel pèche par excès de prudence, mais ce n'est hélas pas le cas ! En effet le Pentium Extreme Edition 955 est facilement monté durant nos tests à plus de 72° C en air cooling, soit plus que notre Pentium 4 qui frisait déjà les 70° C en pleine charge.Le Pentium Extreme Edition 955 vu par CPU-Z
Se présentant au format Socket LGA 775, le Pentium Extreme Edition 955 dispose de 2 Mo de mémoire cache de second niveau par cœur, soit une quantité doublée face au Pentium Extreme Edition 840, et continue de se distinguer des Pentium D par la présence de la technologie HyperThreading. Cela nous donne donc un processeur dont chacun des deux noyaux fonctionne comme deux processeurs logiques. Du coup, quand un Pentium D ou un Athlon 64 X2 peut traiter deux processus à la fois, le Pentium Extreme Edition 955 est capable d'en traiter le double soit un total de quatre. Reste que, comme cela a été démontré par le passé, Windows XP Professionnel Service Pack 2 n'est pas forcément à même de gérer autant de processus sur un seul et même processeur physique, limitant du coup son attractivité.
Quatre processeurs sous le gestionnaire de tâches de Windows XP
Au chapitre des bonnes nouvelles, on notera que la latence du cache de second niveau n'a pas bougé avec le Presler puisqu'elle s'établit toujours à 30 cycles. Côté overclocking, et bien que la carte mère de référence Intel ne soit pas un modèle de souplesse en la matière, nous avons pu atteindre les 4 GHz tout simplement en rehaussant le coefficient multiplicateur du CPU. En passant le coefficient multiplicateur de 13 à 15x, et en conservant une fréquence de bus constante, nous avons pu augmenter la fréquence de notre processeur de quelques 15% pour flirter avec la barrière mythique des 4 GHz.
Un Presler qui tourne à 4 GHz sans sourciller...
En ce qui concerne ses autres caractéristiques, le Pentium Extreme Edition 955 dispose naturellement des instructions SSE3, de la technologie EM64T pour le support du 64 bits, et offre l'Execute Disable Bit afin de protéger matériellement certaines zones de la mémoire en vue d'éviter d'éventuelles attaques de logiciels malveillants. Petite nouveauté, il s'agit ici du premier Pentium à nous passer dans les mains avec la technologie VT d'active. Utilisée conjointement avec le chipset i975X et un environnement logiciel adéquat (VMWare au hasard), la technologie de virtualisation d'Intel doit permettre de faire fonctionner plusieurs systèmes d'exploitation et plusieurs applications au même moment sur des partitions différentes. Enfin, le processeur dispose de l'EIST ou Enhanced Intel Speedstep Technology qui ajuste automatiquement la fréquence et le voltage du processeur en fonction de son taux d'utilisation, et ce dans le but de réduire la consommation énergétique et les nuisances qui l'accompagnent généralement.
Intel i975X : où l'on a failli avoir un nouveau chipset
Succédant à l'Intel i955X, l'i975X incarne la dernière génération de chipsets chez Intel. Autant le dire tout de go, les nouveautés ne sont pas flagrantes, le 975X étant très proche de son prédécesseur. On retrouve donc ici une architecture classique faites d'un northbridge et d'un southbridge. Le northbridge, un composant 82975X, offre la prise en charge de 16 lignes PCI-Express, avec la possibilité de fonctionner en mode 8x + 8x ce qui pourrait ouvrir la voie à un support futur des technologies ATI CrossFire et NVIDIA SLI. Nous avons bien sûr souhaité vérifier durant nos tests si l'i975X était capable de supporter l'une ou l'autre des technologies. Avec deux GeForce 6800 GT, la réponse est négative, malgré l'essai de diverses versions des pilotes NVIDIA, aucun ne nous ayant finalement permis d'accéder aux options SLI. Quant au CrossFire d'ATI, si les CATALYST 5.13 proposaient bien une case à cocher pour activer le mode CrossFire, celle-ci se décochait aussi vite que nous la cochions.ATI CrossFire : oui mais non...
Supportant au choix les FSB 800 ou 1 066 MHz, l'i975X prend naturellement en charge les Processeurs Pentium 4, Pentium D, Pentium 4 Extreme Edition et Pentium Extreme Edition en Socket T tout en demeurant compatible avec les processeurs Celeron D. Le chipset profite d'un contrôleur mémoire DDR2 double canal opérant en mode 667 MHz, soit une bande passante maximale théorique de 10,7 Go/s. Chipset haut de gamme oblige, Intel supporte ici un maximum de 8 Go de mémoire avec correction d'erreurs (ECC) s'il vous plaît. Intel nous propose toujours sa technologie MPT, ou Memory Pipeline Technology, censée maximiser l'utilisation de chacun des canaux mémoire pour des performances et des taux de transferts toujours plus élevés. En outre, le contrôleur mémoire profite du Flex Memory Technology, une technologie bien sympathique qui permet d'installer des modules mémoire de taille différente tout en profitant d'un fonctionnement en double canal.
Diagramme des interconnexions du i975X
Côté southbridge, Intel ne propose rien de neuf, l'i975X étant tout simplement accompagné d'un ICH7R. Interconnecté avec le northbridge via un lien DMI à 2 GB/s, le southbridge gère un total de six ports PCI et six ports PCI-Express 1x, mais n'intègre toujours qu'un seul contrôleur IDE en ATA 100. La partie stockage fait la part belle au Serial-ATA, avec la gestion de quatre ports Serial-ATA 3.0 Gb/s et le support du NCQ. Intel n'oublie pas les fonctions RAID avec la technologie Intel Matrix Storage qui offre notamment le support des modes RAID 0, RAID 5 et RAID 10. On retrouve également dans l'ICH7R des fonctions éprouvées comme la gestion d'un maximum de huit ports USB 2.0 ou bien la prise en charge de l'Intel High Definition Audio. Nous en profitons ici pour ouvrir une parenthèse en pointant du doigt la procédure d'installation des Cartes mères auront donc l'obligation de sélectionner un composant additionnel de leur choix.
Plate-forme Intel i975X : D975XBX
Pour accompagner son Pentium Extreme Edition 955, Intel nous a livré sa dernière production en matière de carte mère sous les traits de la D975XBX. Résolument haut de gamme, cette carte mère au format ATX adopte logiquement un Socket LGA775 et revêt le PCB noir cher à Intel depuis quelques années déjà. Animée par le chipset i975X et le southbridge IHC7R, la carte comporte quatre emplacements mémoire DDR2 et son alimentation passe par un connecteur ATX 24 broches ainsi qu'un double connecteur ATX 12 volts sur huit broches. Rappelons en effet qu'avec les Pentium D, chacun des coeurs nécessite une ligne ATX 12 volts dédiée, d'où la présence de ce double connecteur autrefois réservé au monde du serveur. Côté refroidissement du chipset, si Intel fait dans le silencieux, le radiateur recouvrant le northbridge est pour le moins volumineux surtout lorsqu'on le compare au tout petit radiateur à ailettes du southbridge. Petite touche inattendue d'originalité, Intel a recouvert les MOSFET de la carte de cinq radiateurs couleur or en forme de flammes. Au chipset i975X s'ajoutent un circuit Texas Instruments pour la gestion du FireWire, un contrôleur Silicon Image Sil3114 portant le support total du nombre d'unités Serial-ATA gérés à huit, un contrôleur réseau Gigabit Ethernet Intel 82573L en PCI-Express et un codec HD Audio signé Sigmatel.Concernant les connecteurs d'extension, la carte se distingue par la présence de trois ports PCI-Express 16x, rien que ça ! Le premier port PCI-Express est réservé à la carte graphique et opère en mode 16x. Si d'aventure vous en ajoutez une seconde, la configuration électrique du bus PCI-Express basculera automatiquement en mode 8x pour chacun des deux ports PCI-Express 16x tandis que le troisième slot est tout simplement câblé en 4x. La carte abrite également deux slots PCI et il faudra faire avec un seul canal IDE et un connecteur pour lecteur de disquettes. Au niveau de la connectique extérieure, Intel fait dans le très classique avec deux ports PS/2, un connecteur série et un connecteur parallèle, quatre ports USB 2.0, un connecteur RJ45, une prise FireWire et une double rampe de connecteurs audio au format mini-jack. Intel oblige, le BIOS reste assez succinct, et s'il est possible de changer quelques paramètres de tension et d'ajuster les fréquences du bus PCI-Express ou du bus mémoire, ne comptez pas avoir accès au réglage du FSB. Dommage !
Intel D975XBX : une carte mère bien singulière !
Pour tester les performances du nouveau processeur d'Intel, nous avons utilisé une nouvelle plate-forme basée sur le chipset i975X. Voici le détail de notre configuration de test :
- Carte mère Intel D975XBX,
- 2x512 Mo Corsair Twin2X 5400 C4,
- Gigabyte GeForce 6800 GT PCI-Express,
- Disque dur Western Digital Raptor 36 Go - Serial-ATA 150
- Carte mère Asus A8NSLI-Premium,
- 2x512 Mo Corsair TwinX PC3200XL,
- Gigabyte GeForce 6800 GT PCI-Express,
- Disque dur Western Digital Raptor 36 Go - Serial-ATA 150
CPUMark 99
On démarre directement avec ce bon vieux CPUMark 99. Ici, les Athlon 64 FX trustent les premières marches du podium alors que le Pentium Extreme Edition 955 se positionne derrière notre bon vieux Pentium 4 Extreme Edition cadencé à 3,73 GHz. Face au Pentium Extreme Edition 840, le nouveau venu affiche des performances 7% supérieures ce qui ne lui permet clairement pas de rivaliser avec les processeurs AMD.
3DMark 05 - Test processeur
A l'inverse de CPUMark 99, 3DMark 05 propulse le Pentium Extreme Edition 955 sur la plus haute marche de notre podium, devant l'Athlon 64 X2 4800+ d'AMD. Face au Pentium Extreme Edition 840, modèle de génération précédente donc, le 955 affiche un gain de performances de 13%. Cela permet au dernier bébé d'Intel de coiffer l'Athlon 64 FX-57 au poteau, une petite première.
PCMark 05 - Test mémoire
Le test mémoire de PCMark 05 fait la part belle aux processeurs AMD qui affichent ici de très beaux scores. Les derniers Pentium ne sont toutefois pas en reste, même si curieusement notre Pentium Extreme Edition 955 semble ici pénalisé par rapport à son prédécesseur, chose qu'il nous est difficile d'expliquer. On notera également l'absence de l'Athlon 64 X2 3800+ de ce tableau, la faute à un plantage systématique durant le test mémoire.
ScienceMark - Primordia
Test mathématique s'il en est, ScienceMark est un plaidoyer pour les processeurs Athlon 64. On retrouve en effet tous nos Athlon 64 sur les quatre premières marches du podium, loin devant les processeurs Intel. Notre nouveau Pentium Extreme Edition 955 affiche ici des performances 10% supérieures à la génération Smithfield représentée par le Pentium Extreme Edition 840.
SiSoft Sandra 2005 - Test processeur
Le test processeur de SiSoft Sandra 2005 propulse les Pentium Extreme Edition en tête, et le dernier-né affiche ici un gain de performances de quelques 8% sur le modèle 840. Malheureusement, l'Athlon 64 X2 4800+ ne figure pas dans ce test, suite à un bug inexpliqué de SiSoft Sandra entraînant un plantage systématique du test.
SiSoft Sandra 2005 - Test mémoire
Le test des performances mémoire de SiSoft Sandra 2005 est toujours aussi instructif. On y apprend ainsi que la bande passante mémoire des Pentium Extreme Edition est la plus généreuse, grâce notamment à la DDR2 et au FSB 1066. C'est ainsi que les deux premières marches du podium sont occupées par le Pentium 4 Extreme Edition 3,73 Ghz et le Pentium Extreme Edition 955. Ce dernier fait d'ailleurs largement mieux que le Pentium Extreme Edition 840 qui, limité par son FSB 800, termine bon dernier du classement.
Cinebench 2003
Au chapitre des applications de création de contenu multimédia, Cinebench est certainement l'une de celle qui profite le plus d'une augmentation du parallélisme. Résultat, le Pentium Extreme Edition 955 mène la danse, sans toutefois exploser le record précédemment détenu par l'Athlon 64 X2 4800+. Face au Pentium Extreme Edition 840 qui pour mémoire ne comporte que 1 Mo de mémoire cache de second niveau par core et se contente d'un FSB 800, le dernier monstre d'Intel est ici 7% plus véloce. Comparativement à un Pentium D 820, il est vrai un rien plus modeste, le gain de performances frise les 42%.
Adobe Photoshop CS
Assez sommaire, notre test sous Photoshop CS consiste à mesurer le temps mis par l'application pour l'ajout d'un filtre sur un même document graphique de taille conséquente. Ici, le Pentium Extreme Edition 955 est presque le plus rapide, se faisant voler la vedette à seulement deux dixièmes de secondes près par le vénérable Pentium 4 Extreme Edition 3.73 GHz. Le passage du Pentium Extreme Edition 840 au modèle 955 se traduit par un gain évalué à neuf dixièmes de secondes, ce qui suffit quand même pour reléguer les Athlon 64 X2 dans les profondeurs du classement.
Compression de fichiers - WinRAR
Pour évaluer les performances de nos divers protagonistes en matière de compression de fichiers, nous mesurons le temps mis pour venir à bout de plus de 250 Mo de données. Comme on peut le voir Athlon 64 X2 3800+ et Pentium D 820 font grise mine, WinRar ne tirant pas profit du dual-core. On retrouve donc en tête du classement les Processeurs les plus rapides ou avec la plus grande quantité de mémoire cache de second niveau. Cela sauve d'ailleurs notre Pentium Extreme Edition 955 qui s'affiche ici comme 10% plus rapide que le Pentium Extreme Edition 840 qu'il remplace. Reste que l'Athlon 64 FX 57 tient le haut du pavé, tout simplement.
Encodage vidéo - Windows Media Encoder 9.0
Avant toute chose, il est à noter que pour une raison indéterminée, le Pentium 4 660 n'a jamais pu mener à bien l'encodage avec la carte mère D975XBX, ce qui explique son absence du graphique. Ce préambule effectué, on peut passer à l'analyse des résultats. Le logiciel de Microsoft profitant de la mise en parallèle des processus, les processeurs double-coeur sont ici logiquement à la fête. Si l'Athlon 64 X2 4800+ reste le plus véloce (un tout petit peu plus de 5 minutes pour réencoder notre film), le Pentium Extreme Edition 955 se sort haut la main de l'exercice, même s'il accuse un retard d'environ 50 secondes sur son concurrent AMD. Face au Pentium Extreme Edition 840, le modèle 955 est ici 17% plus rapide !
Compression MP3 - LAME
A la manière de WinRAR, l'encodeur MP3 LAME ne tire aucun profit des processeurs double-coeur. Du coup, ceux-ci sont handicapés par leur fréquence, qui laisse les processeurs mono-coeur parader en tête. Le Pentium Extreme Edition 955 réussit tant bien que mal à se hisser au milieu du tableau, en affichant des performances identiques au Pentium 4 660 cadencé à 3,6 GHz. Face au Pentium Extreme Edition 840, le gain atteint ici 8%. Reste que cela n'est pas suffisant ni pour faire rougir l'Athlon 64 X2 4800+, ni pour s'approcher de l'Athlon 64 FX 57, tout bonnement en tête.
Windows Media Encoder 9 & Far Cry
Bien que nous continuions d'émettre des réserves quant à la validité réelle d'une utilisation multitâche d'un système donné où un utilisateur lancerait un encodage vidéo en même temps qu'il jouerait au dernier BlockBuster du moment, nous vous présentons tout de même les résultats que cela peut donner. Si nous sommes sceptiques, c'est avant tout à cause de l'évolution de l'environnement logiciel. Aujourd'hui, les jeux sont effectivement monothreadés pour la plupart, c'est à dire qu'il ne tire aucun profit d'un second noyau d'exécution. Dans ce cas, il est donc envisageable d'utiliser le second coeur du CPU afin d'accomplir d'autres activités. Oui, mais avec l'arrivée d'applications et de jeux de plus en plus souvent optimisés pour tirer profit de plusieurs processus ce raisonnement tombe à l'eau, et les scénarii qui les accompagnent aussi. C'est d'autant plus vrai lorsqu'ATI et NVIDIA cherchent tous deux à obtenir des gains de performances au niveau de leurs Processeurs double-coeur. Or, si le pilote de la carte graphique commence à monopoliser le second coeur disponible de notre CPU pour booster les performances 3D, alors que le premier coeur est occupé par le jeu en lui-même, il ne reste plus guère de place pour lancer un encodage vidéo... Sur ce premier test, on note que le Pentium Extreme Edition 955 est pénalisé de quelques 14% lorsque l'encodage vidéo est lancé alors même que l'Athlon 64 X2 3800+ est pratiquement constant. Il est surprenant de constater qu'ici le Pentium Extreme Edition 955 se retrouve au même niveau de performances que le Pentium D 820, ce qui peut éventuellement s'expliquer par l'HyperThreading. On notera toutefois le delta qui sépare un CPU monothreadé comme l'Athlon 64 3800+, d'un CPU double-coeur.
Doom 3
Sous Doom 3, c'est toujours la fréquence qui prime ce qui fait les affaires des Athlon 64 FX, largement en tête. Le dernier-né des Pentium Extreme Edition affiche ici un score 5% supérieur à celui de la génération d'avant, le PEE 840, soit grosso modo les performances d'un Pentium 4 660... Rien de bien transcendant donc de ce côté-là.
Unreal Tournament 2003 - Botmatch Antalus
Sous Unreal Tournament 2003 les processeurs AMD Athlon 64 semblent intouchables et le Pentium Extreme Edition 955, s'il est 9% plus rapide que le Pentium Extreme Edition 840, s'affiche une fois encore aussi peu rapide qu'un Pentium 4 660.
Return To Castle Wolfenstein - Enemy Territory
Les tests jeux se suivent et se ressemblent presque tous, tant la domination d'AMD semble sans partage sur ce créneau. Une fois de plus, notre Pentium Extreme Edition 955 signe des performances semblables au Pentium 4 660. Cela représente néanmoins un gain de quelques 9% sur la précédente génération de Pentium Extreme Edition.
Far Cry - v1.33
On refermera notre série de tests ludiques avec un aperçu des performances relevées en compagnie de l'ami Jack Carver. On formule une fois de plus les mêmes constatations que précédemment : les jeux ne tirent pas profit des processeurs double-coeur, du coup les processeurs simple-coeur généralement plus véloces s'adjugent les premières marches du podium. Quand au dernier-né d'Intel, il s'affiche une fois encore à égalité avec le Pentium 4 660 en délivrant un surplus de performance de 4,5% face au Pentium Extreme Edition 840.
Conclusion
Au moment de conclure, on se dit qu'il était décidément temps que l'année 2005 s'achève pour Intel ! Force est en effet de reconnaître que l'arrivée du Presler ne constitue pas une révolution, loin s'en faut... Le fondeur semble ici se contenter de donner un petit coup de fouet à ses Processeurs double-coeur, sans toutefois parvenir à rattraper l'écart creusé par l'impétueux AMD. Faute de chamboulement de l'architecture, et à se contenter d'une simple remise au goût du jour du processus de fabrication, les forces et faiblesses du Pentium D restent d'actualité. En conséquence, si le Pentium Extreme Edition est un très bon processeur pour tout ce qui est création de contenu numérique, il est dépassé dès qu'il s'agit de jouer un tant soit peu. Au-delà des performances pures, les processeurs Intel à base de Presler profitent certes de nouvelles fonctions très ciblées, mais hélas celles-ci ne sont pas vraiment utiles pour le commun des mortels faute de disposer de VMWare ou de Windows Vista.Qui plus est, on ne pourra s'empêcher d'être déçu par le choix d'Intel, qui préfère envoyer en test son processeur très haut de gamme, alors même que celui-ci ne reflète pas vraiment les intérêts du nouveau noyau Presler ! Tandis que le Presler est annoncé pour une enveloppe thermique en baisse (il est question pour les Pentium D Presler de 86 Watts), Intel ne trouve rien de mieux que d'envoyer un processeur dont le TDP est identique au Smithfield, l'actuel Pentium D, soit 130 Watts, et dont l'échauffement flirte parfois avec les 75° en fonctionnement ! Difficile dès lors d'être convaincu, surtout que faute d'un BIOS vraiment malléable, nous n'avons pas pu vérifier l'apport du doublement du cache de second niveau à fréquence égale et seule la propension à l'overclocking nous semble ici véritablement prometteuse étant donné la facilité avec laquelle nous avons atteint les 4 GHz. C'est pourquoi nous réserverons notre jugement sur l'intérêt véritable du core Presler, en attendant de voir comment celui-ci se comporte lorsqu'il est employé dans des processeurs plus raisonnables et surtout financièrement abordables par le commun des mortels. Car question tarif, le Pentium Extreme Edition 955 devrait donner froid dans le dos avec un prix à l'unité frisant les 1 000 euros.
Quant au chipset, il n'y a pas grand-chose à en dire, l'i975X n'étant ni plus ni moins qu'une révision de l'i955XE, apportant tout au plus le support du Pentium Extreme Edition 955 et ajoutant un peu de flexibilité à la gestion du bus PCI-Express. Reste que la solution SLI de NVIDIA refuse de fonctionner sur cette plate-forme, tout comme le CrossFire d'ATI, ce qui là encore constitue un point regrettable. Finalement, nous conclurons donc sur un message plein d'espoir, pour que 2006 délivre Intel des chaînes de son passé et plus exactement de l'architecture Netburst qui a définitivement fait son temps. Si aujourd'hui encore le dernier-né des processeurs Intel ne fait toujours pas le poids face à ses concurrents AMD, on ne peut qu'espérer voir Intel relever la tête en 2006 avec le Conroe, sa nouvelle architecture de processeurs de bureau !